Les clips de la semaine #181 – Partie 1

La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont fait vibrer se yeux et ses oreilles. Tout de suite, voici la première partie de la 181ème sélection des clips de la semaine.

StructuresPIGS

Structures est de retour cette semaine. Si en apparence on retrouve la rage et la fureur propre au duo amiénois, PIGS marque quand même un tournant dans le tourbillon musical qu’ils nous proposent.

Un son plus froid, parfois synthétique et proche d’influences industrielles qui nous plongent dans un univers oppressant et sauvages et qui colle parfaitement aux paroles et aux propos du morceau.

Car c’est là aussi l’intérêt de ce nouveau titre de Structures : avec PIGS, le duo n’a plus peur de plonger complètement en lui même et de nous offrir un morceau personnel qui parle de douleur, d’humanité et d’un combat contre soi même, mais aussi contre les autres. Une ode à la destruction qui scute les travers humains et un monde qui ne correspond plus à personne.

Pour l’accompagner, Nikola Stojanovic nous offre un clip qu’on ne saurait que déconseiller aux épileptiques. Une ambiance d’Europe de l’Est plane sur ce court métrage angoissant et furibard qui nous fait penser à tout un pan du cinéma qu’on adore et notamment au formidable La Fièvre de Petrov . La fuite n’est plus une option, elle est une obligation, au risque de se retrouver piéger à jamais.

À noter que la sortie de PIGS s’accompagne d’un second single complémentaire : A Place For My Hate.

Will Butler + Sister Squares – LONG GRASS

Will Butler et Sister Squares sont de retour et vont vous faire danser !

En effet, LONG GRASS a toutes les qualités du titre qui risque de nous accompagner tout l’été. Un morceau qui porte en lui une énergie collective, une tendresse et une pointe de folie qui le rend immédiatement appréciable et addictif, à l’image de certains morceaux des Talking Heads.

On se laisse donc embarquer dans cette aventure où les percussions nous frappent l’âme pour ne plus nous lâcher pendant 5 minutes, le tout accompagné de chœurs qu’on reprend dès la première écoute.

La vidéo, filmée au format téléphone poursuit cette expérience dansante et nous entraine dans différentes vignettes où c’est le corps qui prend le contrôle de tout, s’exprimant envers et contre tous.

De bon augure en attendant l’arrivée de l’album prévue pour le 22septembre et une date au café de la danse le 15 novembre prochain.

Hania Rani – Dancing with Ghosts ft. Patrick Watson

Cette semaine, une misse de douceur transatlantique est parvenue jusqu’à nos oreilles, prenant la forme d’une collaboration inattendue et bienheureuse entre Hania Rani et Patrick Watson.

Dancing with Ghosts, c’est un piano en apesanteur sur lequel se mélange les deux superbes voix des artistes polonais et canadien. Un moment de beauté et de profonde mélancolie où ils nous racontent l’absence et ces moments étrangent entre la vie et la mort où les choses se passent dans une transition étrange.

Une danse belle et poétique mise en images Sara & Nadia Szy. Comme souvent avec Hania Rani, l’expression du corps n’est jamais loin et on se retrouve plongés dans un univers au ralenti où l’on danse avec les fantômes au milieu d’un environnement urbain qui ne semble pas apercevoir cet étrange rite de passage.

Un moment suspendu qui annonce l’arrivée de Ghosts, le nouvel album d’Hania Rani prévu pour le 06 octobre prochain.

Future EXES – Never Bored Valley

Le quatuor lillois biberonné au pop-rock catchy des années 2000 Future Exes sort son premier single. Nevers Bored Valley aborde les enjeux de la préadolescence dans une esthétique ultra kitch. À la mélancolie d’une fête d’anniversaire solitaire, ambiance « Everything is terrible », succède la narration intimiste d’une presque jeune fille jouant avec ses « Ken », changés entre ses mains en boysband survolté…

Les dinosaures qu’elle intègre en son jeu se font monstres de papier mâché façon nanar. Lancés à la poursuite des quatre garçons, on passe d’escaliers en pistes de course comme dans autant de parties déchaînées de Mario Kart grandeur nature ! La pervasivité des mondes nous ramène à cet âge où les frontières se brouillaient dans un écrin des possibles, entre le sucre de l’enfance et un futur inquiétant et (possiblement) radieux.

On n’évoquera que brièvement la musique, bonbon régressif des années où on dansait sur du Sum41 dans une chambre encore décorée de posters de Britney Spears. Un boysband à l’ancienne, célébration du revival réussi d’un style qu’on se réjouit de redécouvrir, même adulte et sans robe de princesse !

MaMaMa feat. Carbeau – Il mondo è pieno di parole

Mamama ne vous dit peut-être encore rien, mais c’est le nouveau et affriolant projet Elliot Diener (Petit Prince). Sémantiquement, c’est une façon de se raccrocher à ses racines, car Mamama signifie mamie ou grand-mère en alsacien. Associée à cette image, on retrouve une douceur un peu mélancolique et surtout empreinte de sensibilité que l’on avait découverte et tant appréciée sur son album, Les plus beaux matins.

Piano et guitare structurent ce titre et accompagnent la voix tellurique et âpre de Tommaso Taddonio aka Carbeau et celle aérienne et aux reflets psychédéliques si caractéristique à Elliot Diener. Dans Il mondi è pieno di parole s’entremêlent italien et français, comme pour étayer le fait que ce qui nous rassemble se construit dans ce que l’on a en commun, et aussi dans nos différences. Une histoire d’amitiés adolescentes – fortes et émouvantes – que l’on revit en tournant les pages d’un vieil album souvenir qui aurait été reconstitué par Florine Hill et Léo Gotainer (de Zite & Léo) entre le jardin du Luxembourg, les reliefs du massif vosgien et les paysages oniriques du Japon.

Il mondi è pieno di parole est un pas effectué depuis le passé vers le futur, dont on retrouve la charge symbolique dans les dernières images de la vidéo par le passage sous la Porte de l’Infini imaginée par l’artiste sud-coréen Lee Ufan

Sampha – Spirit 2.0

Il est l’heure de sonner la cloche d’alerte ! Six ans après son dernier album solo et être apparu sur des projets d’autres artistes comme Kendrick Lamar, Sampha est de retour. Spirit 2.0, c’est le morceau avec lequel l’anglais revient en grandes pompes.

Toujours armé d’une plume très subtile et fine, l’originaire de Morden met en avant une composition d’une grande sensibilité. La production est fluide et les arrangements d’une terrible douceur. Le tout est supporté par une ligne de batterie simple, joueuse et accrocheuse. Le single se fait aussi remarquer par l’usuelle habileté vocale de l’artiste. On y retrouve une tessiture versatile mais utilisée tout en contrôle et en délicatesse.

La composition des arrangements et de leur espacement dégagent une forte puissance évocatrice, une sorte de grandeur presque impressionnante. Sampha est toujours très habile de ses talents et nous permet d’espérer un nouvel excellent album, six années après le très bon Process.

Osirus Jack x Lesram – Nautilus

C’est lors de la Cigale de Lesram que les deux rappeurs ont dévoilé par surprise leur collaboration. Tout de suite, l’euphorie causée par ce petit cadeau se couple avec les vrombissantes basses de la production de Tab & Lasmoul et les phrases assassines livrées par les deux découpeurs. 

Le morceau n’étant pas destiné à rester un one-shot, quelques semaines plus tard le voici livré au grand public accompagné d’un clip tout aussi sombre que l’instrumentale, réalisé par real Mrv et Franck video

Dans un noir et blanc de circonstances, les deux protagonistes exécutent depuis un hangar accompagné par des hommes aux visages innexpressifs renforçant le côté froid et direct du morceau. A leurs côtés, les deux rappeurs prouvent leur haut degré de maîtrise avec des couplets cinglants…

« sous Cali’, j’attends la chute de l’U.S.A ou d’l’UEFA« 

YMNK – U & I

Le nouvel EP d’YMNK ravit nos oreilles depuis sa sortie le 14 juin dernier. Dans ce projet éponyme, on retrouve 5 titres dont U & I, dont on va vous parler aujourd’hui. 

On ne vous le présente plus, YMNK retourne la scène alternative lilloise depuis 2021 avec son univers dans lequel s’entremêlent parfaitement instruments, machines et sentiments. Cette poésie des temps modernes, Alexis Zbik la fait découvrir au travers de ses concerts, comme sur la scène du Bastion au Main Square d’Arras cette année. 

Parlons de U & I désormais. Ce single raconte une histoire, sans mots, tout en mélodie. Une épopée sur le chemin de l’amour, dans la douceur et la passion. 

Sa musique, YMNK la vit, comme on peut le voir dans cette live session dévoilée cette semaine. Genouillères et pansements aux doigts, l’artiste interprète U & I accompagné de ses machines, à même le sol. Une façon de ressentir encore plus intensément ces vibrations qui nous transportent dans une bulle créative que l’on aimerait visiter comme un musée. 

Une live session à l’image de l’artiste et de sa création : sincère et unique.

H JeuneCrack – Au max

Décidément, la collaboration entre H JeuneCrack et le réalisateur saby marche toujours aussi bien sur le titre Au max. Prenant place sur le terrain de foot d’Albi, ville où a grandi le rappeur, on l’y voit taper ses meilleurs gestes techniques sous les yeux ébahis d’un public convaincu (lui-même). Imprégné par les rythmiques électroniques se dégageant de la production concocté par ses soins et ceux de Jorrdan, le visuel met en avant une certaine idée du lifestyle décomplexé du jeune rappeur. 

Les fans les plus assidus pourront également s’amuser à chercher les petites références à sa carrière cachée dans le clip. 

Peu importe l’endroit que ça soit sur le terrain, en tribune ou sur son canapé, H JeuneCrack est définitivement Au max.

Jim Bauer – Le Sentiment de Verre

Après quelques concerts discrets ici et là, après avoir travaillé avec quelques artistes, conquis un nouveau public à l’occasion d’un passage remarqué au télécrochet The Voice et surtout après son voyage sur le pourtour méditerranéen, le jeune chanteur s’offre une ballade pop-rock soignée qui signe son retour à la langue de Molière pour un nouvel album à venir.

Près de sept mois après Stop the carJim Bauer était mis en scène sur une route de campagne des Hauts de France par la même Elisa Durier, le chanteur se retrouve propulsé dans un studio orné de nombreux instruments qu’il a probablement été amené à croiser lors de son périple.

Le garçon a longuement admis qu’à force de faire pour les autres, il s’était perdu dans les styles en frôlant le burnout musical. Avec Le Sentiment de Verre, il revient un style plus personnel, à ce qui fait pour lui le fondement du statut d’artiste : trouver en lui ce qui le connecte aux autres. Ici, dans un morceau pour le moins planant, il parle des sensations, de la volonté de libération par le biais d’autrui, en se recentrant sur ce qu’il traverse lui. 

Aliocha Schneider – Ensemble

Le chanteur et acteur Aliocha Schneider se confie avec tendresse sur sa vision des relations longue distance.

Avec Ensemble, il évoque la confiance voire même la foi en amour qui dépasse le doute et les distances. Il chante alors : “Qu’est ce que ça veut dire d’être ensemble Si on n’est pas ensemble? Est-ce que ça suffit de s’attendre? Je voudrais partir maintenant Te retrouver Tu me manques tellement”

Il réalise la mise en images de cette ode à l’espoir amoureux. On le retrouve face caméra, chantant sur le bord de la rue accompagné d’amis, et de sa famille, car son frère Vassili fait une courte apparition.

Blur – St Charles Square

Après The Narcissist, Blur sort cette semaine St. Charles Square, le deuxième single de The Ballad of Darren, leur très attendu album de réunion prévu pour le 21 juillet. Le morceau déjà joué en live par le groupe au court des dernières semaines, s’offre un clip live justement, aux images en noir et blanc, filmées par Toby L. Damon Albarn décrit le morceau qui commence avec ces paroles : “I fucked up / I’m not the first to do it” comme “[…] un lieu où l’on trouve les fantômes des monstres”.

Blur participera au Beauregard Festival (5/07) et aux Vieilles Charrues (13/07) en France et jouera 2 soirs au stade de Wembley à Londres les 8 et 9 juillet à guichet fermé.

Pale Blue Eyes – Hang Out

Pale Blue Eyes revient avec le clip de Hang Out, un titre qui sent bon le live et la saison des festivals !

Après le magnifique clip de Takes Me Over, PBE continue de ressusciter les années 80 dans des clips simples mais hautement immersifs : effets kitchs et couleurs saturées sont toujours au rendez-vous ! Hang Out parle du besoin de retrouver un peu de calme, de normalité dans son quotidien.

C’est pourtant le morceau qui emportera tout le monde en concert, un paradoxe qui rend Hang Out encore plus savoureux !This House, le prochain album de PBE est prévu pour le 1er septembre prochain !