Les clips de la semaine #181 – Partie 2

La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont fait vibrer se yeux et ses oreilles. Tout de suite, voici la deuxième partie de la 181ème sélection des clips de la semaine.

Isaac Delusion – Let her go (Ft. LUCASV)

Dans les mélodies entrelacées d’Isaac Delusion et de LUCASV, une histoire empreinte de poésie se dévoile. Let Her Go nous entraîne dans une réflexion sur la fugacité du temps et les liens qui se distendent inévitablement.

Tels des conteurs d’âmes tourmentées, les artistes murmurent avec tendresse sur la fugacité de l’enfance et la croissance inéluctable. Ils évoquent la crainte de la solitude, cette mélancolie qui étreint les cœurs. Mais la vie, implacable, suit son cours, indifférente à nos tourments.

Dans ce récit poignant, l’urgence d’un lâcher-prise salvateur se dessine. Les souvenirs se mêlent aux regrets, les larmes se mêlent aux sourires passés. Les artistes démontrent que chacun a donné le meilleur de soi-même et qu’il est temps de laisser partir. Le lâcher-prise devient ainsi l’ultime étape vers la liberté retrouvée, permettant à celles et ceux qui nous sont chers de prendre leur envol.

Les musiciens tissent une toile sonore envoûtante, explorant les méandres du temps qui s’écoule et des liens qui se créent et se dénouent. Leur plume, légère et poétique, nous invite à saisir la beauté éphémère de chaque instant, à contempler la fugacité de la vie.

Ils transcendent les frontières de la musique pour devenir une symphonie introspective. Les mots et les notes s’entremêlent harmonieusement, rappelant avec délicatesse que dans l’abandon réside la promesse d’une liberté retrouvée. C’est un appel à laisser les êtres chers suivre leur propre destinée, à embrasser le flux incessant de la vie avec sérénité.

Saint DX – Everyday

Un retour de Saint DX avant l’été et le soleil revient dans nos vies. Il faut dire que la musique du garçon nous avait sacrément manqué et que Everyday ne fait que nous rappeler l’importance du bonhomme sur la scène actuelle.

Un groove imparable sur lequel il vient apposer une vraie sensualité que ce soit par l’apport de ses synthétiseurs où celle de sa voix, au timbre unique, avec laquelle il joue au crooner timide pour notre plus grand plaisir.

Everyday est un exemple du travail de fourmi de Saint DX, un artiste qui prend son temps pour nous livrer des morceaux qui comptent et qui marquent.

C’est une nouvelle fois ici le cas avec cette comptine sur les répétitions du quotidiens, la routine qui nous fait avancer autant qu’elle nous ralentit par moment.

Cette histoire de boucle quotidienne nous fera forcément penser à l’excellent et culte un jour sans fin et le clip de Marvin Leuvrey s’en inspire forcément, nous entrainant dans un monde qui se repête dans ses gestes, ses lieux et ses mouvements créant une sorte d’aliénation à la fois bienvenue et destructrice que l’on embrasse autant que l’on subit.

En attendant, il est certains que cet été, le titre de Saint DX va nous suivre … Everyday.

Olivia Rodrigo – vampire

En 2021, son premier album SOUR l’avait propulsé au rang de star de la pop. Un statut qui pèse son poids, encore plus quand on a 18 ans. Trois ans plus tard et même si l’album continue à vivre, elle sonne son retour avec vampire, un single reprenant son essence et imposant un univers visuel qui est accentué par la caméra de Petra Collins.

Cette dernière s’inspire librement de la saga Twilight qu’apprécie la jeune chanteuse. Dans ce décor obscur, elle entonne un piano-voix froid, teinté de mélancolie. Par une puissante envolée, elle se fera percuter par un spot de lumière, laissant comprendre qu’elle ne jouait qu’un rôle sur une scène. 

A ce moment l’ambiance change : musicalement, la lumière de la pop et le rythme éclairent une scène qui prend une tournure dramatique. Effectivement, Olivia Rodrigo se retrouve saignant sur la scène devant un public confus. Désarmée, elle poursuit le show, car la pop ne meurt jamais, même si elle peut détruire ceux et celles qui l’alimente. 

Alex Nicol – Hollywood

Le songwritter canadien continue de mettre en lumière son dernier EP Been A Long Year Vol 1. sorti le 30 juin. Alex Nicol continue de noyer son chagrin à travers de sublimes ballades pop.

Le clip de Hollywood transforme ses sanglots en chute d’eau assez phénoménales. On voit Alex dans une ville inspirée de la culture américaine avec ses casinos et son musée du cinéma. Les lourdes notes du piano vient surtout imposer un regard fataliste et réaliste sur sa carrière d’artiste.

Comme lorsqu’il se regarde à travers le miroir, il comprend que seul lui est animé face à ces personnes célèbres en cire. Sa vision est universelle et nous bouleverse tout en douceur sur la place de notre réussite professionnelle. 

Hollywood est un excellent rappel pour re-découvrir son dernier EP mais également son premier album All For Nada.

Houdi – Médicale

Définitivement, Houdi ne veut pas lâcher l’affaire, enchaînant projets et dates de concert, il trouve encore le temps de libérer Médicale, un clip de saison réalisé, comme à l’habitude par @smithwessprod

Tourné dans un décor méditéranéen où, aussi bien le soleil que les fleurs sont déjà de sortie, le rappeur pose en toute décontraction sur la guitare latine de Dj Bellek. Entre insert du paysage et facecam, le rappeur apparaît détendu, ne forçant ni les couplets ni le refrain encore une fois très efficace. 

Au bord de la plage ou posé sur un rooftop, le rappeur donne l’illusion d’être en vacances mais au vu de son rythme de sortie, il n’est pas sûr qu’il en ait profité autant que ça…En tout cas, ici on sait ce qu’on écoutera les pieds dans l’eau…

Macadam Crocodile – Walk Faster

Vous vous êtes déjà demandés quel genre de musique feraient les Doors s’ils étaient nés 50 ans plus tard ? Aujourd’hui, Macadam Crocodile nous offre un début de réponse avec Walk Faster, ses orgues électroniques et son instrumental qu’on jurerait sorti droit de l’esprit de Jim Morrison. Des éléments de The End, Riders on the Storm, Break on Through

Mais à côté de ça, on retrouve toujours la signature du duo fou qui continue sans doute de se rapprocher de la sortie de son nouvel opus. Côté image, on garde la captation du morceau puisque c’est l’élément distinctif de la formation : tous ses morceaux sont produits façon « live ».

Ça nous permet à nouveau de nous immerger dans le studio où prennent vie ces morceaux, découvrir les visages concentrés presque à la façon de sportifs de haut niveau des deux athlètes, et de voir comment le match se déroule (d’ailleurs les deux participants se serrent la main avant le coup d’envoi). Ce qui est bien avec eux, c’est qu’à la fin tout le monde gagne.

Basile Palace – Rappelle-moi

Basile Palace revient avec un clip somptueux d’élans tombés à l’eau. Fourmillant de références, son fétichisme de l’objet-symbole trouve écho dans l’univers de Roman Goldet à la réal’.

La cabine téléphonique, emblème ultime des amoureux fauchés, se fait bateau à la dérive, fil tendu entre « celui qui attend » (Fragments d’un discours amoureux, Roland Barthes), et l’éternelle absente en filigrane. Sur une image blury à souhaits rappellant les teen movies 80’s que le chanteur n’a connu qu’à posteriori, il s’approprie ces codes visuels qui habillent son flow incomparable d’une aura anachronique et délectable. Son flegme se traîne, nonchalance qui tranche avec la mélancolie qui se dégage des paroles. « Rappelle-moi » se pare d’un rire léger, de l’eau jusqu’au cou.

La gravité n’est toujours pas de mise – et la moustache demeure. 

Lewis OfManHighway (Ft. Empress Of)

Tel un écho mélodieux qui résonne à travers les méandres de l’asphalte infini, Highway se dévoile comme une création exquise née de l’alchimie magique entre Lewis OfMan et Empress OF. Cette composition transcende les frontières des genres musicaux, invitant à une danse enivrante avec l’inconnu, une invitation enchanteresse à la liberté.

À la vitesse vertigineuse de nos existences tourbillonnantes, l’autoroute se déroule comme une traînée de poudre, engloutissant chaque seconde éphémère dans les replis de nos âmes avides d’aventure. Elle tisse avec grâce les contours d’une quête éternelle, d’un amour tant rêvé et infatigablement poursuivi. Ses harmonies évoquent l’essence même de la liberté, nous plongeant sans retenue dans les abysses insondables de l’inconnu.

S’imposant comme notre guide, une trame sonore envoûtante nous entraîne dans un voyage intérieur vibrant d’émotions. Highway éveille en nous une soif insatiable d’exploration, de découverte et d’émerveillement. Tel un hymne vibrant à la vie, une symphonie qui pulse avec les battements palpitants de nos cœurs assoiffés d’indépendance.

Laissons-nous emporter sur les voies infinies de ce titre, guidés par une quête inextinguible de liberté, de sensations nouvelles et d’évasion sans limites. Elle nous offre une échappée totale, une porte grande ouverte vers la magie éternelle de l’existence. Dans chaque accord, à chaque souffle musical, réside la puissance d’accomplir nos rêves les plus fous et de savourer la douceur enivrante d’une liberté qui nous appelle sans relâche.

Astral Bakers – One More

Si vous vous demandiez ce que font quelques uns des meilleurs musiciens du moment lorsqu’ils se retrouvent et bien c’est simple : ils font de la musique.

Astral Bakers, c’est l’association de Sage, Theodora, Nico Lockhart et Zoé Hochberg. Une sorte de all-star musical au service d’une musique qui porte en elle l’identité du nom du groupe : des fabriquants d’astres.

Une musique aussi douce que rugueuse qui se dévoile cette semaine avec One More, un premier morceau impressionnant qui nous entraine directememnt ver les étoiles. Rien de superflus ici : des voix, deux guitares, une basse et une batterie pour un rendu absolument merveilleux qui pousse notre esprit très loin vers la tendresse.

Pour l’accompagner, le quatuor laisse la caméra de Matthieu Torres tourner autour de ces quatre planètes musicales pour une session live poétique enregistrée en Normandie.

Pour les plus chanceux, vous pourrez les retrouver demain à La Vlilette. Pour les autres pas d’inquiétudes, l’aventure ne fait que commencer.

Allah-Las – The Stuff

Le retour d’un des groupes les plus cools de l’autre côté de l’Atlantique n’est jamais anodin. Allah-Las, groupe de surf rock, garage rock, indie rock, quelque chose comme ça, est une pierre angulaire dans l’univers de la musique à guitares. Leur album Catamaran (2012 / InnovativeLeisure) a magistralement remis au goût du jour un style qui a fait des petits, et énormément de petits. Cet opus a défini une génération, et a été l’un des tournants des années 2010. Le groupe ne s’est bien sûr pas arrêté là, et a continué à produire des albums, peut être pas du poids du premier, mais pour autant purement délicieux. 

Quelques années de pause (depuis 2019 et LAHS) et le groupe sort un nouveau single, prémices d’une sortie très attendue. Dans TheStuff, le groupe part dans un ego trip jouissif qu’eux seuls peuvent se permettre. Le son est toujours aussi dansant, toujours aussi cool, on retrouve tout ce qu’Allah-Las fait de mieux, avec des voix robotiques en prime (oui oui).

Le groupe et son chanteur se pavanent dans un clip simplement beau, avec de petites pointes d’humour et qui sent bon la Californie et ce côté old school qui suit le groupe comme son ombre. Vivement l’album, on peut sans soucis parier qu’il sera génial.

L’Impératrice x CucoHeartquake

Au sein d’un monde intérieur empreint de solitude, un être égaré cherche des échappatoires. Les jours passent de façon routinière et vide, l’ennui s’insinue insidieusement dans son existence. Les émotions fugaces s’évaporent presque imperceptiblement. Mais alors que tout semble figé, le destin offre une rencontre inattendue, telle un éclair déchirant l’obscurité.

Soudain, les certitudes vacillent et le cœur s’emballe. Les barrières érigées se fissurent, libérant un flot d’émotions longtemps refoulées. Le regard de l’autre révèle un monde inconnu et plein de possibilités. Les mots se perdent, incapables de traduire l’intensité du ressenti. La surprise, le trouble, l’émerveillement… Tout se mêle dans un tourbillon émotionnel envoûtant.

Hearthquake résulte de la fusion artistique entre L’Impératrice et Cuco, musicien mexicain-américain. Elle dépeint un amour captivant et bouleversant. Le voile de la solitude se déchire, révélant l’existence d’un être aimé, jusqu’alors inconnu, capable de transformer l’ordinaire en extraordinaire. Les chansons murmurées trouvent leur destinataire secret, tissant un lien invisible et puissant entre deux âmes égarées. Cet amour naissant est à la fois une douleur et un ravissement, une symphonie émotionnelle transcendant la réalité.

L’être aimé devient le phare dans l’obscurité, le refuge qui apaise les tempêtes intérieures. Sa présence est comme un parachute qui atténue la chute, procurant réconfort et apaisement. Dans ce tourbillon d’émotions, l’amour devient un tremblement de cœur, un séisme ébranlant les fondations de l’existence. Les cicatrices de la solitude s’effacent peu à peu, laissant place à une danse nouvelle, celle de deux âmes unies dans une harmonie inattendue.

C’est le récit d’une transformation intérieure, où le vide se comble d’un amour vibrant et où la tristesse se métamorphose en douce mélodie. Car lorsque deux âmes solitaires se rencontrent, la solitude devient un lointain souvenir et le monde entier s’illumine de couleurs chatoyantes.

Tapeworms – Puzzle

L’hyperpop c’est ce nouveau genre qui depuis peu bruisse dans nos oreilles. Et un des fers de lance de ce genre, dans l’Hexagone, c’est Tapeworms. D’un croisement entre BeachHouse et les SmashingPumpkins ou BlondeRedhead, on se retrouve avec des nappes de synthés, une batterie puissante et survitaminée, le tout embelli par une voix bourrée de reverbe. Le trio mixte français n’en est pas a son coup d’essai, on avais déjà parlé d’un autre de leur single, IRL, et du clip qui l’accompagnait.

Aujourd’hui, nouvelle sortie avec Puzzle. Dans ce genre mi-extatique mi-planant, les clips suivent le même horizon. Nous voilà donc perdu dans différents shots, sortis tout droit de Google Maps ou d’ailleurs, avec ce côté fait maison qu’on retrouve beaucoup chez ce elleux. 

On ressort de ce clip, comme de l’écoute du single, avec une impression de maîtrise, qui forge le respect. On sent que le trio a finalement trouvé son style, après un premier album beaucoup plus rock indé « classique ». Iels ont pris le virage au bon moment, et se retrouvent là où iels devraient être, dans les frémissements d’un nouveau genre qui s’annonce excitant. 

Elliott Armen – Strangers

Elliott Armen et les lieux, c’est une histoire d’amour qui fonctionne bien. Alors qu’il nous avait récemment présenté des sessions live dans des lieux iconiques, le voilà qu’il nous entraine cette semaine en caméra embarquée direction l’Écosse, lieu de création de son deuxième album.

Entre les paysages magnifiques et le studio, c’est une histoire de création qu’il nous montre cette semaine, une manière idéale de nous présenter son magnifique Strangers, extrait du-dit album à venir.

Une envolée organique portée pat sa voix cristalline et un morceau qui s’emballe et nous emballe, comme un feu d’artifices qui se prépare et qui finit par exploser dans nos oreilles.

Strangers, c’est à la fois une renaissance et une nouvelle aventure, un morceau d’une pureté presque parfaite qui nous happe dans son univers intense.

La suite, vite.

Trainfantome – Thirst

Arachnophobes s’abstenir ! Le nouveau clip du groupe Nantais Trainfantome nous plonge dans l’univers minuscule d’une petite araignée verte. Tel David contre Goliath, l’araignée l’emporte péniblement contre l’Homme, dont il ne restera que le squelette. Une longue bataille pour illustrer Thirst, magnifique titre immersif aux influences slowcore, presque shoegaze. Thirst est le nouvel extrait du 1er album studio du groupe qui sortira après l’été, via Howlin’ Banana, Influenza Records et Flippin’ Freaks Records.