Les clips de la semaine #183

La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont fait vibrer se yeux et ses oreilles. Tout de suite, voici la 183ème sélection des clips de la semaine.

Still shot from Stella Le Page Pea official video

OJOS – La mort et ses amis

Skyblog est mort, vive Skyblog ! On a appris récemment l’arrêt du site qui aura eu une part dans la vie de toutes les personnes nées avant 2000. Un peu de tristesse et de nostalgie qu’OJOS a décidé de mettre en scène cette semaine dans son dernier clip.

Des couleurs fluos, des références à n’en plus finir, beaucoup d’amour et d’humour pour faire vivre un titre qui pour le coup est plutôt dans l’esthétique inverse : la mort et ses amis.

Le morceau qui clôture leur EP Discipline est une pièce chargée d’émotions, de peurs et de combats qui joue habilement sur une langueur qui finit par exploser avec un texte superbe qui nous frappe en plein cœur.

L’association du son et de l’image crée un décalage constant mais attachant qui permet de rattacher l’un et l’autre à deux notions communes : la nostalgie et la tendresse.

Pour le reste, on a eu le plaisir de discuter de cet EP avec Élodie et Hadrien et on vous donne rendez vous la semaine prochaine pour découvrir cet entretien.

François Sentinelle – Est-ce que tu regrettes ?

Vous étiez en manque, vous recherchiez désespérément le morceau qui allait accompagner votre été ? Ne vous inquiétez pas, la réponse est là, elle s’appelle Est-ce que tu regrettes ? Et c’est le nouveau tube de François Sentinelle.

Cheveux décolorés et mulet au vent, le chanteur est de retour pour faire vibrer les ménagères avec ce nouveau tube dans lequel il nous fait constater toute sa puissance vocale, son talent de parolier et son génie de compositeur. Bref, un retour aussi inattendu que merveilleux lui qui est aussi le flic le plus connu de l’île de la Réunion.

Entre deux enquêtes, il aura donc pris le temps de préparer son grand retour et de nous offrir avec ça un clip poétique et séduisant dans lequel il n’hésite pas à nous montrer son meilleur look, ses talents de karaté et de faire vibrer son iconique piano blanc.

Un retour en grande pompe en attendant la sortie de Sentinelle, prévue pour Septembre.

Grandaddy – The town where I’m living now

Embarquement immédiat pour la nostalgie avec les californiens Grandaddy. The town where I’m living now offre une compilation d’images filmées avec le bon vieux camescope en studio, en concert, sur la route, en gros, la magie douce de la vie quotidienne du groupe où l’on aperçoit notamment Kevin Garcia, l’un des membres fondateurs disparu prématurément en 2017.

Des bons gars « dudes » qui s’amusent en tournée, arpentent les routes d’un vaste continent, c’est tout ce qui fait la beauté de The town where I’m living now : une balade à l’ancienne qui invite à prendre la route entre copains, passer des moments avec la plus grande insouciance et se laisser porter par cette légèreté dont on a tous besoin.

The Streets – Troubled Waters

Le retour du roi ! Trois ans après une mixtape collaborative du plus effet, Mike Skinner réactive The Streets et annonce un nouvel album, ainsi qu’un film, attendu pour le mois d’octobre.

En éclaireur, Troubled Waters prouve que l’anglais n’a rien perdu de son style. Un flow toujours unique et parfait, une science du mot qui frappe fort entre l’observation du monde et un regard intime et une patte sonore qui le rend reconnaissable en un instant depuis bientôt 20 ans. Ce retour évident devrait satisfaire tous les fans du garçon de Birmingham.

Pour l’accompagner, il nous offre un clip qui le plonge dans la nuit et les clubs, écho évident à sa carrière de DJ qu’il développe en parallèle depuis une dizaine d’année. Un monde en décalage, un temps un peu perdu et une certaine noirceur qui ne le quitte jamais.

Vous l’aurez compris, The Streets est définitivement de retour !

Shamir – Our Song

L’artiste de Philadelphie revient à ses premiers amours sur le rock. Avec Our Song, il s’éloigne de son style électronique pop pour une accroche à la Strokes. Accompagné de Grant Pavol et et Rhead FreedShamir dévoile un timbre de voix nasillard qui déroute et peut-être rebutante.

Seulement, si on ne zappe pas comme sur TikTok, on est surpris par les différentes envolées qu’il peut porter ainsi que le dynamisme de ce titre qui monte crescendo. Le clip n’est guère intéressant si ce n’est de voir la joie de ce trio de se retrouver autour de leur musique.

Slowdive – Skin in the Game

C’est juste un visualiser psyché et temporel. Mais il nous est impossible de ne pas parler de ce groupe légendaire. qui délivre une nouvelle pépite dream pop. Le titre mêle à la perfection la bipolarité entre la joie et la douleur qui accompagnera à la perfection nos mœurs estivales avec ces guitares sautillantes et ses sonorités enivrantes. Skin in the Game est le deuxième extrait de leur futur album Everything Is Alive qui rend hommage à la mère de la guitariste Rachel Goswell mais également du batteur Simon Scott, tous deux décédés en 2020.

J9ueve – Alright

Ces derniers mois ont plutôt été agités pour J9ueve. Fort d’un succès croissant, il a vu son quotidien appuyé sur l’accélérateur pour prendre une autre dimension. Arrivé à l’été, il est temps pour lui de faire le bilan et il a décidé de le partager dans le clip d’Alright. Mélangeant plusieurs images prises par les gars l’accompagnant : Doumsinho, SwimThe Dog et Neeno, il offre à son public de regarder avec lui dans le rétro. 

Pour accompagner ces moments de vie, une production progressive signée Guapo et Benjay ancre encore plus l’immersion au côté du rappeur. 

Successivement, on va l’accompagner en concert, en studio ou encore sur son pop-up show. Toujours le sourire aux lèvres, J9ueve semble avoir trouver la route qui lui convenait, on lui souhaite de garder le cap.

Roshi – Coup d’un soir

En ayant retiré le Captain de son nom de scène pour ne devenir plus que Roshi, le rappeur commence une sorte de nouveau départ. Pour la peine, il distille de temps à autre des singles. Pour bien commencer l’été, il vient de sortir Coup d’un soir, morceau faisant référence à ces amours contradictoires prenant place dans un décor tout aussi estival sous la caméra des réalisateurs Jules Harbulot et Simon Partouche. Sous une atmosphère cinématographique, le visuel offre l’ambiance des ces soirées d’été en solitaire. Où les questionnements du quotidien sont adoucis par les rayons du soleil laissant offrir une remise en question plus douce qu’à l’ordinaire. Longeant la corniche au coucher du soleil, c’est dans une relation contradictoire que Roshi inscrit son récit. 

« Elle veut une vie d’amour comme au cinéma 
J’veux un plavon qui m’rapportera 10 le mois »

A travers cette histoire, on en apprend un peu plus sur le quotidien du rappeur et sur la mélancolie qui peut l’habiter.

LADANIVA – Je Voulais 

Difficile à déterminer, ce qui ne rendra le plus fou entre l’ivresse de la chaleur d’été et l’amour. Le groupe franco-arménien Ladaniva tranche : c’est l’autre qui nous rend “rakrak takataka” Avec leur dernier morceau Je voulais il est question de désaccord et prise de position. Jaklin chante : “De nous deux oh. Qui aura le dernier mot? Si c’est, c’est moi, rakrak takataka, Laisse-moi te guider, guider ajde ho” Les paroles sont parfois chantées de la voix hypnotisante de la chanteuse. Parfois, le texte est déclamé, presque à la manière d’un reggae.

Côté musique, on retrouve des influences chères au groupe : des arabesques arabisantes jouées au saxophone, et une rythmiques des Balkans, de l’Albanie. Les cuivres et l’aspect festif nous renvoient aux reprises de Goran Bregović. Car le clip montre une soirée au coin du feu, passée à danser, comme un avant-goût des prochains concerts et d’un premier album qui sortira cet automne.

Ascendant Vierge – Je suis un avion

Je suis un avion. Si la force cathartique des chansons d’Ascendant Vierge nous semble relever de l’évidence, le rythme effréné dans Je suis un avion résonne dans nos têtes comme la répétition d’un mantra libératoire. Course débridée et jouissive, presque mystique, dans laquelle les foulées se vivent aux mêmes BPM que ceux de la musique.

Mathilde Fernandez affûte ses runnings et file chercher ses points de fuite en accordant sa voix lyrique et aérienne au tempo prosaïque et tellurique concocté par Paul Seul. Et le morceau fini, on éprouve uniquement l’envie de redécoller avec Ascendant Vierge pour un nouveau sprint sans même avoir eu le temps de reprendre son souffle. Juste en déployant nos bras comme des ailes et en tournoyant sur nous même, car Je suis un avion

Billie Eilish – What Was I Made For?

Au cas où vous n’auriez pas assez entendu parler de Barbie, laissez nous en rajouter une couche. Plus sérieusement, au vu du casting d’exception tant à l’écran que dans la bande originale, il était évident de revenir dessus. Plus particulièrement de revenir sur un des titres – et clips les plus marquants : What Was I Made For?, de Billie Eilish. 

Un visuel simple au possible, constitué d’un plan fixe, qui se desserre peu à peu pour laisser entrevoir Billie Eilish assise à son bureau, déballant d’une boîte des vêtements miniatures qui semblent à première vue être des tenues de Barbie quelconques. En y regardant de plus près, ils s’avèrent être des costumes symboliques d’étapes clés de sa carrière, de ses 16 ans à aujourd’hui. 

Le clip, tout comme les paroles poignantes, introduisent une dimension plus philosophique de Barbie – et oui ! dans laquelle elle se questionne sur le sens de sa vie, et sur son réel but. Écrit et interprété par Billie Eilish, une dimension personnelle rentre également en jeu et on devine avec la présence de ses tenues dans le visuel, qu’elle évoque en partie à travers ce morceau les controverses ayant surgi suite à ses changements de style. Accusée de ne pas réellement savoir qui elle est ou était, et d’être devenue quelqu’un qu’elle n’est pas, alors qu’elle était juste en train de grandir et donc de se chercher.

Un parti pris original, intéressant, et surtout nécessaire, de montrer que malgré les apparences, à la fois chez Barbie et chez les célébrités, tout n’est pas toujours tout rose.

Stella Le Page – Pea

Anciennement sous le nom de Beau Corbeau, on avait découverte cette artiste avec son album The Egg. Désormais, elle se présente sous son nom : Stella Le Page. Son nouveau morceau, annonciateur d’un nouvel album également à venir, nous embarque dans son univers fait de douceur et de subtilité. Pea raconte l’histoire de relation déséquilibrées, de l’emprise d’hommes sans scrupules sur des femmes réduites à des petits pois sous le matelas, dans une mise l’image fantasmagorique tout de vert vêtue.

On retrouve la délicatesse de la voix de la chanteuse multi-instrumentiste, agrémentée d’un peu plus de piano qu’à l’habitude, ce qui lui va très bien. On aime beaucoup ce décalage entre morceau doux et subtil, et message fort qui donne un côté doux-acide à l’ensemble.

Parquet – Brute

Le quintet lyonnais nous offre le clip de Brute extrait de leur dernier EP Mud. En fusion totale avec la musique, la danseuse Véronique Lemonnier livre une danse exaltante, d’une intensité que rien ne semble pouvoir arrêter. La danse ici est cérémoniale, universelle et libératrice. Et c’est l’ambition du quintet depuis le départ : ne pas faire de la musique pour le plaisir de ses musicieux, mais pour celui de ses spectateurs qui lâchent prise en dansant et découvrent une liberté nouvelle !