La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont fait vibrer ses yeux et ses oreilles.Tout de suite, la seconde partie de notre 208ème sélection.
Bibi Club – L’île aux bleuets
Avec Bibi Club, il ne faut pas grand-chose pour que nos cœurs s’embrasent et que les émotions brûlent. Le duo a le chic pour faire naître des choses immenses grâce à une musique minimaliste qui laisse percer le merveilleux.
Car c’est bien là toute la quête d’Adèle et Nicolas, transformer le quotidien en quelque chose de plus grand, de plus beau. Laisser percer les rêves dans la grisaille.
La mission est une fois de plus accomplie avec l’île aux bleuets. Une guitare, une drum machine et la voix d’Adèle pour une épopée amoureuse qui nous emballe. Car à travers cette île secrète qu’il faut se battre pour atteindre, c’est bien d’amour que le duo parler. Nager jusqu’à l’île pour atteindre l’autre, assumer ses sentiments malgré les obstacles, les épreuves et les différences. L’île aux bleuets est un appel à la sincérité, à l’acceptation de l’amour dans ce qu’il a de plus pur.
Filmée par Mégane Voghell, la vidéo qui accompagne le morceau nous entraîne à la suite de Bibi Club, sous la neige, dans le froid, avec l’objectif de faire brûler un feu dans un environnement parfois hostile. Une image parfaite de ce que représente l’île aux bleuets.
Avec ce second titre, Bibi Club annonce l’arrivée en mai de leur très attendu second album, forcément intitulé Feu de Garde, qu’ils viendront défendre ce printemps en France avec des passages au Printemps de Bourges en avril mais aussi au PopUp du Label et aux 4écluses en juin. On a déjà hâte de les retrouver.
Grand Public – Lisbonne, Paris La Sorbonne
Québec toujours dans cette sélection des clips de la semaine, mais cette fois pour retrouver le quatuor Grand Public.Le groupe a annoncé cette semaine l’arrivée de son album, Sensations Diversions, chez Lisbon Lux Records et en présente un nouvel extrait ; Lisbonne, Paris La Sorbonne.On retrouve dans ce titre ce qu’on a appris à aimer chez Grand Public, à savoir la douce ironie des paroles qui s’accompagne d’une construction musicale dense et hypnotique, le genre de morceau qui nous élève et nous entraîne ailleurs.Avec Lisbonne, Paris La Sorbone, Grand Public s’amuse des petites ambitions, du besoin de se créer un bagage à l’image de ce que semble attendre le monde. Ici, Grégory Paquet se glisse dans la peau d’un personnage cherchant à fixer les buts de son existence, sans forcément réfléchir à ce que lui veut vraiment. Et c’est quand les mots se taisent que le morceau s’emballe, laissant exploser la science musicale de Grand Public, cette symbiose folle qui transforme quatre musiciens en un super groupe.Pour l’accompagner, Grand Public et Joé Pelletier créent un monde délirant entre prises de vues réelles, images d’archive et animation. On se retrouve face à des images de karatékas en plein entraînement avant de retrouver Grand Public en plein road trip animé. Deux mondes parallèles qui finissent finalement par se croiser pour un mélange délirant et rêveur.Pour les québécois, le groupe présentera son album le 19 avril prochain à l’Escogriffe. Nous, de notre côté, on espère les découvrir bientôt sur les scènes françaises.
Social Dance – Sometimes
On reste sous le girond de Lisbon Lux Records pour retrouver les joyeux lurons de Social Dance ! Les rumeurs étaient donc vraies, les marseillais sont de retour un an et demi après un premier EP qui les aura mis sur le devant de la scène, bien aidé par des prestations scéniques assez dingues qui font le socle d’une réputation flatteuse mais méritée.
C’est donc avec Sometimes que le trio reprend la lumière et c’est comme si on ne les avait jamais quitté. Logique puisque leur musique est en rotation régulière dans nos oreilles.
Ce nouveau morceau reprend les codes déjà dévoilées auparavant à savoir des textes mystérieux qui se vivent dans un langage mouvant entre le français et l’anglais, des guitares rythmiques absolument imparables, des drums qui secouent même les plus réfractaires et surtout le parfait dosage entre les trois voix de Thomas, Faustine et Ange.
Une nouvelle explosion de cool qui risque amène du soleil en attendant l’arrivée du printemps et s’accompagne d’un clip un brin méta réalisé par Théo Fremont.
On suit ainsi Social Dance dans les coulisses du tournage de leur nouveau clip, entre répétitions et maquillage. On sent ici l’envie de mettre de la distance dans cette idée de mise en avant perpétuelle des artistes, de cette obligation « d’habiter » sa musique coûte que coûte. Le clip permet de mettre en avant l’énergie, l’humour et la complicité du trio avant que le dernier tiers ne finissent par les transformer définitivement en grandes rock stars.
Un grand moment de bonne humeur qui annonce une nouvelle aventure avec l’arrivée d’un second EP prévu pour plus tard dans l’année.
DOMBRANCE- DOUBLE TROUBLE
La grande folie visuelle de la semaine nous est offerte par Dombrance, Olivier Laude et Ulysse Lefort.
Le premier, attendu le 15 mars prochain sur la scène du Trianon pour un grand meeting électronique, clôture cette semaine son épopée electro-politique avec Double Trouble, EP qui comporte en son sein Copé, Bayrou et un paquet de remixes.
Il fallait donc quelque chose de forcément exceptionnel pour terminer l’aventure et cela s’incarne par le premier clip de Olivier Laude, graphiste à l’origine de tous les visuels du projet, accompagné ici par Ulyse Lefort à l’animation.
Entre Mad Max, Akira et Warriors, le trio nous entraine dans un univers nocturne et hyper coloré, dans un monde qui semble aller mal. La preuve, Copé et Bayrou sont devenus deux énormes punks à chiens. Couteau et Batte à Clous à la main, ils font trembler les rues de la ville avec leurs motos et leurs têtes de voyous.
Heureusement pour nous, le policier Dombrance veille sur la ville et va régler cette sombre histoire à coups de high kicks et de nombreux poutous (vous avez saisi la vanne?). Une dinguerie visuelle, intense et sublime qui se termine de la meilleure des manières pour nos deux politiques, même si on se doute bien qu’ils ne goûteront que très peu à la blague potache de Dombrance et ses copains.
Vous l’aurez compris, on tient là un clip sublime qu’on ne peut que vous conseiller de regarder encore et encore. Et si Dombrance part à l’horizon vers de nouveaux projets, on peut lui promettre qu’il trouvera toujours une grande place dans nos cœurs.
Gesaffelstein – Hard dreams
2024, grand retour des héros de l’electro française ? Cinq après Hyperion, Gesaffelstein annonce son grand retour avec GAMMA, qu’il tease habilement cette semaine avec un premier single, Hard dreams.
Si l’on retrouve bien la patte du lyonnais avec ses nappes de synthés tordus et son appétence pour les sonorités froides et percussives, Hard dreams offre un grand bouleversement au son Gesaffelstein grâce à un élément inédit : la voix de Yan Wagner.
Là où d’autres choisissent souvent des noms clinquants (ce qu’il avait d’ailleurs fait auparavant), Gesaffelstein a cette fois-ci décidé de s’associer à un artiste dont la voix, et le style, collent parfaitement à ses ambiances. Ainsi Hards dreams se permet le luxe de naviguer avec bonheur vers les contrées de la cold wave et permet à Gesaffelstein de trouver sa « voix ».
Car oui, Yan Wagner habite comme un fantôme ce morceau, y déversant sa poésie et son sens de la formule, nous entraînant sur les terrains de l’amour et d’émotions humaines.
C’est d’ailleurs dans ce terrain que Jordan Hemingway entraîne le clip qui accompagne le morceau.
Seule dans une pièce sans temps, notre héros masqué regarde un miroir. Alors que celui-ci explose au ralenti, on voix apparaître dans ses éclats les reflets d’une femme magnifique, mais aussi d’un corps robotique, ou d’un corps en feu … le tout faisant référence aux paroles de Hard Dreams.
Un choix esthétique intéressant et puissant qui risque de suivre Gesaffelstein tout au long de l’aventure GAMMA, le musicien ayant l’habitude de soigner particulièrement les visuels qui accompagnent ses sorties.
Pour découvrir le reste, on prend rendez vous le 29 mars. C’est déjà demain, nous voilà bien impatient.e.s.
The George Kaplan Conspiracy – Alone
L’amour voyage et ici fait un court voyage de Lyon vers Dijon pour aller retrouver The George Kaplan Conspiracy.Le duo continue de teaser l’arrivée de son très attendu Polychromatic attendu lui aussi pour le 29 mars prochain.Avec Alone, le groupe change légèrement le braquet de son groove et nous offre des ambiances proches du r’n’b moderne, porté par des sonorités à la fois sensuelle et syncopées. D’abord robotique, la voix de Gabriel se transforme doucement pour regagner en humanité, exprimant ici la difficulté des relations amoureuses et le besoin parfois de se retrouver, de laisser de la place pour soi dans une relation qui parfois dévore tout, au risque de fatalement nous étouffer.Alone évolue ainsi sur des notions que l’on se pose tous, sans jamais nier sa mission première ; nous faire danser. Impossible de résister au rythme proposé par le duo qui nous contamine petit à petit. Pour l’accompagner, Mathieu Gervaise met en image cette fuite en avant un poil désespérée. On suit ainsi un personnage dans sa solitude imposée, qui se voit malgré tout rattraper par tout ce qu’il cherche à fuir : les autres, ses souvenirs, ses émotions et la réalité …Car qu’on le veuille ou non, la vie continue d’avancer même si on le refuse et c’est que nous montre habilement cette vidéo, nous rappelant très justement qu’il est impossible de vivre dans un contrôle complet tant nous ne pouvons absolument pas maîtriser les émotions qui vivent avec nous.The George Kaplan Conspiracy s’apprête à prendre la route pour défendre ce second album et on aura le plaisir de les retrouver en avril au Hasard Ludique pour fêter avec eux la sortie de ce second album.
YOU SAID STRANGE – My Own God
Qu’est ce que donnerait The Office si l’action prenait place au coeur d’une thérapie de groupe menée par un prêtre obsédé par une chorale ? La réponse se trouve cette semaine dans la nouvelle vidéo de YOU SAID STRANGE, réalisée par notre cher Grégy.
Du look des personnages, aux tics de réalisations, tout fleur bon les 90’s dans ce Mockumentary absolument génial où l’on suit le trio rémois dans cette drôle de thérapie.
Ici, chacun représente un stéréotype mais aussi un personnage qui cherche à s’en sortir et à exprimer des émotions gardés trop longtemps en soi. Entre les addicts, l’ado rebelle et la nouvelle maman un peu paumée, c’est une palette un peu étrange qui se présente devant nous.
On les suit dans leurs quêtes, qui se trouve alternée par des moments musicaux du groupe.
Une sensation étrange se dégage du visionnage surtout dans la solitude qui nous frappe à la fin de la vidéo, comme si exprimer ses émotions ou ses pensées ne pouvaient mener qu’à une solitude intense.
Musicalement, on laisse envelopper par l’intensité contenue de My Own God, sa poésie presque cryptique et cette sensation de vivre de manière cachée une part de l’intimité du groupe. Il y a quelque chose de presque religieux qui se dégage du chant d’Eliot, une prêche forte et habitée qu’il nous partage comme le voeu pieu que l’on peut tous finir par trouver le chemin vers nos propres existences.
Un superbe morceau qu’on pourra retrouver dans TRADE YOUR SOUL, le prochain EP du trio attendu pour le 29 mars.
Iamverydumb – I Don’t Want to Fight
Pause. Projetons-nous dans cette scène, parfois commune, où au beau milieu d’une discussion nous ne sommes plus vraiment là, déjà bien loin dans nos pensées. “Tu m’entends ?” Thibaud Barbier, de son nom d’artiste Iamverydumb nous partage ce regard avec la sortie du clip I Don’t Want to Fight, habilement réalisé par Albus Zaleich.
Si ce titre pop demeure entraînant dès les premières secondes, Thibaud Barbier quant à lui, ne bouge pas d’un fil. Peu à peu un fossé se crée avec son monde qui continue de tourner, que ce soit dans son intimité ou dans cette foule, drôle de fourmilière. Au cœur de scènes pourtant colorées et décalées, on saisit cette forme de mélancolie, de désillusion d’un quotidien.
Iamverydumb construit et affine ici son univers. I Don’t Want to Fight est un beau projet qui annonce la sortie imminente (le 22 mars) d’un nouvel EP intitulé Queenside Castle.
Benny Adam – Travolta
Cette semaine, Benny Adam frappe fort avec la sortie d’un clip haut en couleurs (réalisé par ses soins et par Alla Eddine Rais) pour son morceau Travolta. Derrière la dérision évidente et une succession de perruques diverses et variées qu’on peut voir apparaître à l’écran, Travolta laisse également briller un flow imposant sur une prod innovante qui mélange le meilleur de la drill, du raï et du chaabi. Avec ses impressionnants moves de danse, l’artiste marocain basé à Montréal nous a ici embarqué dans son aventure télévisuelle à 100%.
Twenty One Pilots – Clancy
WELCOME BACK TO TRENCH ! Le jour tant attendu par beaucoup de fans de la formation américaine est enfin arrivé. C’est officiel, Twenty One Pilots est de retour et cela a été annoncé grâce à la sortie du premier single du prochain album intitulé Clancy : Overcompensate.
Sur un morceau au ton plus sombre que ses prédécesseurs de Scaled & Icy, Tyler Joseph et Josh Dun mettent en avant le nouvel opus d’un arc narratif qui prend place depuis une décennie. Clancy, c’est le fils prodigue du lore de Dema, dont on suit les aventures qui prennent place pendant les derniers albums du duo.
On retrouve un clip qui se présente comme étant dans la veine de ceux qui avaient accompagné Blurryface, Trench et Scaled & Icy. Des tons sombres, un univers visuel travaillé et déterminé. Twenty One Pilots annonce quelque chose de grand en termes de narration avec des ambitions musicales qui semblent se rapprocher de ce qui a originalement fait le succès du groupe.
Rendez-vous le 17 mai pour découvrir le reste de Clancy !
Sega Bodega – Set Me Free, I’m an Animal
Son univers musical éclectique et singulier a fait de Sega Bodega une figure incontournable de la scène alternative londonienne. Tandis que son troisième album très attendu pointe à l’horizon, il nous offre un avant-goût avec son dernier single, Set Me Free, I’m an Animal. Il nous dévoile peu à peu son nouvel univers teinté d’une aura obscure, qui semble explorer le caractère mystique des animaux, des émotions les plus intimes et des forces naturelles qui nous échappent.
Le visuel qui l’accompagne cherche à immerger les auditeurs dans une expérience échappant à tout contrôle. La vidéo, réalisée par Actual Objects, prolonge cette exploration en nous faisant voguer sur une mer aux teintes surnaturelles, avec Sega seul sur une barque, évoquant le sentiment d’être perdu et piégé dans l’inconnu. Les différentes textures de sa musique, combinées aux voix envoûtantes, tissent une ambiance captivante qui nous entraîne dans cette échappée musicale dont lui seul a le secret.
Emma Peters – Multicolore
La chanteuse Emma Peters annonce sa prochaine tournée avec la sortie d’un nouveau clip. Multicolore appelle à affirmer sa différence, sa couleur. Côté musique, on reste sur une ambiance pop, sucrée, sur laquelle se pose la voix suave et vibrante d’Emma Peters. Il y a quelque chose de festif et groove dans Multicolore avec un manière de chanter qui rappelle celle d’Angèle.
Le clip est plus que festif, il est explosif ! Le réalisateur Nicolas Despis (ayant travaillé avec M, Etienne Daho et pendant longtemps avec le trio Radio Elvis) fait danser et chanter l’artiste dans un champs remplis de feu d’artifice.