Les clips de la semaine # 238 – partie 1

La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont fait vibrer ses yeux et ses oreilles. Tout de suite, la première partie de notre 238ème sélection.

Biche – Le Code

Plutôt habitué à des rythmes lancinants, Biche passe la seconde avec Le Code et annonce l’arrivée de son tant attendu seconde album, B.I.C.H.E, pour le 07 février prochain.

Centré sur une cession basse-batterie métronomique et presque robotique par moment, Le Code exalte pourtant une sensation d’inattendu, un petit je ne sais quoi qui rend le morceau en permanence surprenant et intrigant. Car autour se développe des sonorités de synthétiseur et de guitare assez dingue, des chœurs qui apparaissent et disparaissent à l’envie et la voix d’Alexis Fugain plus ronde et douce qu’à l’habitude tout en étant distanciée à l’extrême.

Pour comprendre Le Code, il est ainsi nécessaire de le craquer. Car ce morceau de Biche, derrière sa poésie et sa production éblouissante, parle beaucoup de la société moderne qui nous entoure. Rapport aux réseaux, références à l’ère du numérique, fake news et une sensation de contrôle qui glisse sous nos doigts pour disparaitre, Le Code est un état de fait à la fois réaliste et inquiétant de ce que nous vivons, qui cache ses zéros et ses un dans un enrobage pop du plus bel effet.

À l’image du morceau, la vidéo qui l’accompagne navigue sans cesse entre le moderne et une certaine idée de la mélancolie d’une époque jamais connue. Une esthétique très 70’s et « ronde » dans des couleurs attrayantes et apaisante nous entraine donc dans l’écran et ses ramifications. Alors que les paroles défilent, on regarde la construction d’un écran, ses éléments et les codes qui servent à créer face à nous ce qui nous rend accro au pont de nous perdre.

Une petite perfection une nouvelle fois proposée par Biche qui ne fait que nous rendre encore plus impatient de les retrouver complètement.

Hélène Sio – J’veux tout savoir

Hélène Sio prend son temps et on ne peut pas lui reproche. En deux ans, la musicienne n’a proposé que trois morceaux originaux et une reprise sur laquelle elle a posée ses obsessions. Celles d’une musique hors du temps, qui doit autant à la pop qu’aux années 70, qui pourrait autant briller dans Peau d’âne que dans Les Chansons d’Amour.

J’veux tout savoir, son nouveau titre, en est l’exemple parfait. Commençant comme un piano-voix dépouillé, il montre le rapport presque charnel qui peu relier Hélène Sio à l’instrument qui l’accompagne sans cesse. Et puis au fur et à mesure, la tension monte et emmène le morceau ailleurs, vers des territoires oniriques, une zone presque irréelle qui finit par jaillir dans un final qui joue autant d’un certain lyrisme que d’une vraie douceur.

J’veux tout savoir, c’est une fleur qui prend son temps pour éclore, un morceau sur un amour naissant, sur toutes les questions que l’on se pose, sur la vie qui grandit et se développe à travers l’autre. Ce n’est pas une comédie romantique, mais presque, c’est un morceau sur l’élan de la vie qui nous entraine vers un territoire de tous les possibles.

Le clip de Nicolas Boualami, dans un format carré forcément très 70’s, embrasse pleinement cette idée, navigant lui aussi entre le réel et le rêve. Dans un univers blanc et plein de pureté, Hélène Sio navigue et laisse la lumière et la nuit glisser sur elle. Dans les ombres, un monde différent se développe, transforme le monde qui l’entoure et l’amène vers un ailleurs, un lieu différent, qu’elle découvre et qui la transforme doucement.

Ainsi, comme une héroïne qui prend vie, la vidéo prend à corps ce basculement, ce grand changement et nous donne même une explication à l’iconique mèche noire d’Hélène Sio.

Chez les anglo-saxons, on dirait « a star is born« , ici on vous dira juste de suivre avec grande attention l’histoire musicale que tisse Hélène Sio, car celle-ci risque d’être très belle.

Gabi Hartmann – Take a Swing at the Moon

Gabi Hartmann est de retour ! Avec son nouveau single, Take a Swing at the Moon, cette dernière nous présente le tout premier extrait de son prochain dont la date de parution n’a pas encore fuitée. En mettant en avant une ambiance très douce et posée, la chanteuse met à profit tout le contrôle dont elle fait preuve pour nous servir une prestation subtile et pleine de nuance.

Cette dernière étant portée par un support instrumental orchestral qui nous rappelle notamment les plus grandes du Swing à la Sinatra.

La vidéo qui accompagne le morceau demeure simple, mais qui constitue exactement ce qu’il fallait faire pour parfaitement à l’ambiance. Des images en noir et blanc de la chanteuse derrière un décor étoilé épurée. Un esthétique qui peut par ailleurs nous rappeler certains travaux visuels de l’âge d’or de la variété française.

Heavy Lungs – Get out.

Heavy Lungs est un groupe tout droit sorti de Bristol, où naissent, semblerait-il, les moutures les plus éclatantes de la scène anglaise. On pense notamment à Idles qui, par ailleurs, a nommé un de ses titres Danny Nedelko, un homonyme du chanteur de Heavy Lungs. À la batterie, on retrouve George Garatt tandis que la guitare est assurée par Oliver Southgate et la basse par James Minchall.

Notre formation anglaise se prépare à sortir son second album courant avril 2025. Get Out est la première pépite qui en émane, la première à avoir été dévoilée.

Le noise caractérise parfaitement la musique d’Heavy Lungs qui assure avec une énergie transcendante des morceaux saccadés, submersifs et bien tranchés. Dans le clip de Get Out, on retrouve Danny Nedelko privé de la jouissance et de l’intégrité de son propre corps. Emprisonné dans une camisole, il semble s’évertuer à chercher une porte de sortie, à s’enfuir. Cependant, il s’égare parfois dans les dédales de ces formes humanoïdes et la folie paraît sonner à sa porte. Tantôt, il s’éloigne de cette folie, tantôt il s’y attarde.

La scène se déroule dans une sorte de décharge, un lieu abandonné rempli de mannequins vitrines. Un énorme bazar règne dans cet endroit comme s’il incarnait le désordre intérieur du personnage performé par Danny. Le cadre est très impersonnel et totalement déshumanisant à l’image de cette prison textile qui le freine.

La solitude est inhérente à la situation. Pourtant, ce n’est pas la lenteur, habituellement associée à ces atmosphères, qui prédomine. Non, bien au contraire, Get Out s’exécute à la vitesse de l’éclair. On a à peine le temps de reprendre notre respiration et il faut bien s’accrocher pour avaler la déferlante de ce titre. Les plans sont très courts, se succèdent et s’accélèrent. Tout ceci participe à faire monter la tension toujours plus.

À la fin, Danny parvient à se libérer et célèbre sa joie en crapahutant dans la décharge avec bonheur, naïveté et candeur. On le quitte dans sa supposée maison qu’il a regagnée, retrouvant alors ses jouets fétiches, bien qu’un peu glauques.

2’22. Heavy Lungs brille par son efficacité dans la précipitation. L’album est donc vivement attendu pour voir s’ils atteindront la vitesse de la lumière. Rendez-vous en avril !

Getdown Services – Dog Dribble

On retrouve le duo de Bristol Getdown Services avec Dog Dribble et son clip. Au menu : burlesque, détente et vie ! Quand l’actualité s’avère déprimante, les copains de toujours Josh Law et Ben Sadler sont là pour nous requinquer. Avec une nonchalance certaine et un humour imparable, ils grignotent petit à petit les scènes et se font les conquérants de l’Europe toute entière.

Leur musique oscille entre divers horizons. Ainsi, Getdown Services s’approprie tout genre musical. S’il est bien une grande qualité qui les caractérise, c’est qu’ils peuvent tout faire. Du funk, du punk, de l’électro-punk, du rock sans oublier de s’autoriser des excursions dans les tréfonds du disco. Et ils le font savamment bien ! La recette du succès : ne pas se prendre au sérieux et ne rien prendre au sérieux. Après tout, pourquoi devrait-on tomber dans le gouffre sans fond créé par ce monde anxiogène ? Pourquoi ne pas simplement en rire ? Faisons comme Josh et Ben, apportons de la légèreté à notre existence !

Ces deux grands enfants n’ont pas oublié la naïveté de leurs jeunes années et comptent bien nous faire redécouvrir la nôtre.Rappelez-vous cette douce insouciance qui allégeait notre charge mentale ! Cependant, le cynisme est au rendez-vous. Naïveté oui mais aussi pleine conscience du monde actuel et de ses futilités qu’ils abordent avec une dérision saugrenue.

Dans ce clip de Dog Dribble, on croirait voir une succession de vidéos humoristiques qui n’ont pas toutes de liens directs à l’image des réseaux sociaux sur lesquels beaucoup d’entre nous scrollent. Y chercher un sens caché serait peine perdue, cela ne correspond pas à l’esprit du groupe qui, comme dans leurs compositions, cherchent l’inspiration du moment. Cette spontanéité est salvatrice, elle nous apprend à arrêter d’intellectualiser tout ce qu’on voit, pense, ressent.. Et franchement, quel bonheur !

En somme, Dog Dribble met en scène tout ce qui leur passe par la tête. D’un côté, ils nous emmènent en séance chez le psy et comme cela est vite insupportable pour eux d’entendre l’autre gémir, on switche de tableau et on retrouve le duo en tenue historique avec perruque et froufrous. Ça se dandine, Josh et Ben ont l’air de vivre leur meilleure comme on dit. Puis, Getdown Services finit par se remettre au travail. Très vite, ils se rendent compte que cela les plonge dans un ennui mortel et ils repartent à nouveau dans d’autres délires. 

Le clip se clôture sur les deux copains qui portent des chiens et se trémoussent avec. Une référence au titre du morceau, image-t-on ! Qu’importe, on adore Getdown Services ici à La Face B. La preuve, écrire cette chronique nous a redonné plein d’énergie ! Et vous ?

Kool-Aid – Small Talk

On les sait fans de The Oh Sees, voici le groupe Kool-Aid venu fièrement d’Aquitaine. Composé de Rémi (guitare/chant), Emma (batterie) et Romain (basse), le trio nous emmène dans leur galaxie garage saupoudrée de rock psyché. Leur album Straight Up, enregistré dans une cave bordelaise, est sorti le 1er novembre dernier chez Flippin’ Freaks Records.

Les Small Talks, vous connaissez ? Ce sont des discussions usuelles, basiques et légères qui structurent et entretiennent nos rapports sociaux. Oui, vous savez, parler de la pluie et du beau temps, lâcher un : “salut ça va ?”. Ce sont ces temps de parole particulièrement importants dans la routine de chacun·e. Cependant, ils peuvent être terriblement affligeants et ennuyeux. Cela dépend de la personne qui se tient face à vous. Ainsi, le flot de mots qui sort de la bouche d’un interlocuteur peut vite s’agglomérer dans le cerveau de celui qui entend et se transformer en un grand “blablabla”. Il suffit d’acquiescer pour donner l’impression d’avoir écouté. Le cerveau s’est déconnecté à ce moment-là et le point de non retour a été atteint. 

Et bien, c’est là tout le propos de Kool-Aid, qui dans une grande dérision, s’amuse de ces discussions de comptoir. C’est aussi un esprit très rock garage qui est retranscrit à travers ce morceau. Iels ne se prennent pas au sérieux, c’est léger et ça fait du bien !

Le clip de Small Talk ? Du bon vieux kitch qui lui donne un caractère bien singulier ! On adore la volontaire image basse qualité couplée à une superposition d’images façon années 90. Le meilleur passage dans tout cela, c’est sûrement lorsque le ralentissement du morceau s’opère. On voit Emma, la batteuse, nager non pas dans, mais sur un océan ! Le guitariste se prend pour un ange avec ses ailes animées. Le bassiste se retrouve quant à lui dans l’espace. Rien n’a de sens, comme les Small Talk. Et pourtant, ce titre est terriblement divertissant.

En fait, ce morceau est un remède à l’ennui généré par ces conversations. Quand l’esprit s’égare, c’est la porte ouverte à l’imagination et à la créativité. On se demande alors si Small Talk n’est pas né suite à une interaction futile et inepte. Du plus grand ennui naît l’imagination et la fantaisie. Kool-Aid n’en manque pas c’est certain !

Clou – A l’arrière de la voiture

Clou dévoile cette semaine A l’arrière de la voiture, le 3e clip qui accompagne son album A l’évidence. Un pari osé, tant le sujet des violences intrafamiliales évoqué dans ce morceau très personnel aurait pu sembler difficile à mettre en images. D’ailleurs, ce clip n’aurait pas dû voir le jour puisque c’est le morceau Bleus qui devait être clippé.

Un revirement qu’on doit quelques jours avant le tournage au réalisateur Julien Mignot, qui avait déjà signé le précédent clip de Clou Longtemps. Même grain, même ville de tournage, même sensibilité. On embarque avec Clou à l’arrière d’une magnifique Jaguar – pas du tout la voiture de l’enfance de Clou, « une bonne vieille Citroën grise » comme tant d’entre nous en ont connu. Elle roule dans les rues de Deauville, doucement. Les paysages défilent, la mer, les rues, les maisons… La caméra alterne les prises de vue, tantôt à l’intérieur de la voiture, tantôt à l’extérieur, d’où l’on aperçoit Clou à travers les vitres perlées de pluie.

Une idée qui avait déjà germé dans la tête de Clou quelques années auparavant : « J’avais demandé à Vincent Delerm de réaliser le clip de « Comme au cinéma » et je lui avais dit « ce serait super de tourner à l’arrière d’une voiture, en noir et blanc, dans Paris, sans maquillage, sans effet, juste les paysages et la chanson ». On n’a pas pu le faire à cause du Covid, mais voilà quatre ans plus tard, l’idée revient comme un boomerang ».

Julien Mignot réussit à nous embarquer à l’arrière de cette voiture, dans les souvenirs de Clou, et à nous faire ressentir avec délicatesse la lourdeur de l’atmosphère qui s’y rapporte, sans jamais tomber dans le pathos.

kwes e – war hound freestyle

La nostalgie semble avoir frappé kwes e dans son impulsif nouveau freestyle sobrement intitulé war hound freestyle. Entre le sample de l’iconique Lollipop de Lil Wayne remis au goût du jour par le producteur ferragamo et les compilations de trickshot issus de Call Of Duty, le britannique nous fait remonter dans le temps pour revivre l’espace de quelques minutes la fin de la première décennie des années 2000. 

En contradiction avec cette esthétique nostalgique, le rap de kwes e est, quant à lui, bien actuel. Une diction nonchalante sur des basses oppressantes qui laisse dégager un charisme naturel. 

Il profite de ce retour dans les années d’enfance pour conter une partie de son développement entre les débuts de la technologie et son amour du beau vêtement. 

MATHIEU BOOGAERTS – DANS UNE CASE

Quelle belle époque pour les amoureux de chanson française et de fantaisie. Après le brillant retour de Philippe Katerine, c’est au tour de Mathieu Boogaerts de revenir pour notre plus grand bonheur. Ainsi, le musicien vient d’annoncer l’arrivée de son nouvel album Grand Piano pour le mois de janvier et en profite pour dévoiler Dans une case cette semaine.

Impossible de le nier, à l’écoute dans une case est un morceau qui fait énormément de bien. Il exulte du morceau un je ne sais quoi solaire et réconfortant, bien aidé par son rythme à la fois nonchalant et très pop et la tendresse absolue de la voix de Mathieu Boogaerts. De la fantaisie oui, mais toujours au service d’un propos toujours malin.

Derrière la poésie, Mathieu Boogaerts raconte les premières impressions que l’on se fait des gens, les cases mentales que l’on crée parfois et qui emprisonne les gens dans une image qui n’est pas forcément la leur. Selon nous, dans une case est un joli appel à la tolérance, un morceau qui invite à s’ouvrir sur les autres et par extension à nous faire grandir et à laisser de côté les préjugés.

Pour l’accompagner, Mathieu Boogaerts joue la simplicité et l’épure et réalise un clip tout aussi fantaisiste que le morceau qu’il accompagne. Des cartons plus ou moins grands dans lesquels il se retrouve piégé et dont il cherche plus que tout à sortir, histoire d’échapper à cette petite case où il se trouve piégé pour retrouver un petit peu de liberté. Simple et touchant, ce clip est un véritable carton qui donne le sourire, et à notre époque c’est sans doute le plus précieux.

Pour le reste, Mathieu Boogaerts sera présent tous les jeudi et vendredi de novembre à l’Archipel avec son groupe Grand Piano pour présenter ses nouveaux morceaux et ses anciens classiques. On nous glisse même dans l’oreillette que chaque concert verra l’apparition d’un invité surprise.

Godson – Beaucoup de colère

Pour tous les artistes belges, le Botanique semble un passage obligé pour livrer sa musique en live. 

Après avoir retourné la plus petite salle du complexe, le Witloof Bar l’année dernière, Godson a doublé de volume et a remis la même chose au Musée devant plus de 400 personnes. Si vous avez loupé ça, il en livre un condensé dans son dernier clip, Beaucoup de colère réalisé par RL Films et Money Boys Archives.

En plus de montrer en image l’effet qu’une prestation de l’espoir belge peut provoquer en live, il y insère des passages filmés en loge dévoilant un charisme naturel chez le rappeur qui semble plus que prêt à prendre tout ce qui va passer sur son chemin. 

Il n’y a maintenant plus qu’à attendre qu’il se déplace dans vos villes pour vous aussi profiter de ce spectacle.

JYEUHAIR – BYE BYE ADIOS

Dans quelques semaines, JYEUHAIR dévoilera son nouveau projet, et premier album, MYLNUI et dévoile cette semaine un nouvel extrait BYE BYE ADIOS.

Après avoir observé ce qui l’entoure avec QUOIPOURQUOI, le musicien trempe cette fois-ci sa plume dans l’introspection et tourne son regard sur lui même, observant le chemin parcouru jusqu’ici et développant une histoire entre ironie bien senti et mise en garde pour lui même.

En coupant son morceau en deux, alternant entre refrains rappés et couplet chanté, il observe, comme au dessus de lui même et avec une sincérité désarmante, le succès qu’il touche du doigt et le futur un peu gâché qui pourrait venir à lui si il ne fait pas attention.

Ce n’est ainsi pas étonnant de le voir prendre le rôle d’homme canon dans la vidéo qu’il co-réalise avec REBORN. Cette image de personnage fou et sur de sa force qui est prêt à prendre tous les risques pour s’envoler correspond bien à la première partie du morceau. Sur de ses forces, on le voit plonger dans le canon pour mieux s’envoler. La chute n’en sera que plus douloureuse.

Dans la seconde partie, c’est un JYEUHAIR grimé et un peu cassé que l’on retrouve dans cette caravane où il semble vivre une existence pleine de regrets et loin de la grandeur qu’il semblait vouloir atteindre.

Vu l’intelligence que le garçon développe dans sa musique et dans ses clips, on n’a aucun doute sur le fait que l’artiste sera plus qu’une étoile filante. Et si vous avez besoin de vous en convaincre, le garçon sera en tournée l’an prochain, passant notamment par Le Grand Mix, Le Stereolux et une Cigale déjà complète.

SAM MORTON – Never Understand

SAM MORTON revient avec Never Understand, un titre poignant et sincère, où la douceur des mots contraste avec une production plus intense et vibrante. Les images de ce morceau reprennent là où celles de Let’s Walk In The Night s’étaient arrêtées : une fête foraine illuminée, une promesse scellée par un baiser volé sous les étoiles. On y retrouve le couple, plus uni, marchant main dans la main, loin des lumières vives. Les moments de complicité et les gestes tendres trahissent une intimité qui a su traverser les montagnes russes émotionnelles des premiers instants.

Là où la chanson du premier chapitre se laissait porter par la légèreté d’un simple kick régulier, créant une ambiance minimaliste et contemplative, ce second chapitre adopte une rythmique plus marquée. Une batterie dynamique et martelée prend le relais, comme un battement de cœur qui s’accélère. Cette montée en puissance de la rythmique traduit une intensité émotionnelle accrue, symbolisant un amour qui s’affirme et se renforce. Le tempo plus rapide et les percussions marquées donnent l’impression que ce cœur, timidement éveillé dans le morceau précédent, bat désormais à tout rompre.

Musicalement, le duo adopte ici une approche plus audacieuse, superposant des couches instrumentales qui contrastent avec certaines de leurs précédentes productions (à redécouvrir dans leur premier album Daffodils & Dirt). Ce titre se vit comme une confession humble, où l’amour se ressent plus qu’il ne se questionne.

Morgane Imbeaud – Arbre de pierre

Morgane Imbeaud conjugue l’anglais et le français avec son dernier morceau illustré d’un clip, Arbre de pierre. L’auteure et interprète chante une ôde à un arbre de pierre qui symbole la sérénité, le temps présent et le besoin de se retrouver entourée de douceur.

À l’image de la musique, sobrement composé de clavier et de guitares arrangés, presque joués comme un orchestre, avec un refrain entêtant. Le réalisateur Alexis Magand utilise simplement une vidéo floue illustrant l’ombre d’un arbre noir devant un coucher de soleil, ou bien un lever de soleil.

La chanteuse sera en première partie de Yodelice le 14 décembre ou encore à celle d’Emily Loizeau le 6 février 2025 à la Cigale.