La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont fait vibrer ses yeux et ses oreilles. Sans plus attendre, la 243ème sélection des clips de la semaine.
OJOS – Pas si dangereuse
Alors que l’arrivée de OUI FUTUR, leur premier album, approche à grand pas, le duo a décidé de nous retourner le cœur cette semaine en dévoilant pas si dangereuse.
Car qu’est-ce qui est plus émouvant qu’un piano-voix ? Sans doute un piano-voix par OJOS. En 4 minutes à peine, le groupe laisse explosé des émotions souvent effleurée mais rarement explorée. Pas si dangereuse est le genre de morceau qui fait aimer (encore plus) un groupe,. Un grand moment de vulnérabilité et de sensibilité qui se termine par des notes de pianos à la fois réconfortante et bouleversante, nous laissant coi face à cette décharge d’émotions ?
Mais qui sont les monstres dont Elodie nous parle ? Il y a sans doute ceux que l’on porte tous en soi, les monstres silencieux qui nous dévorent, ceux qui nous empêche d’avancer, de vivre ou tout simplement d’accéder au bonheur sans penser qu’il va s’écrouler dans la seconde.
Mais les monstres, c’est aussi les autres, et parfois un peu soi, qui nous collent une image qui n’est pas vraiment la notre, qui pervertissent un peu l’image qu’on a de soi au point de nous faire douter et changer. Cela qui grignote nos points de vies au point de nous transformer en un avatar que l’on déteste, mais qui correspond aux attentes.
Chanson sur l’amour, le bonheur et la quête de soi, pas si dangereuse bouleverse parce qu’on se reconnait tous dans la simplicité des mots d’OJOS, dans cette tempête qui se joue derrière la douceur de surface du morceau.
Thibaut Charlut l’a bien compris et transforme le morceau à sa manière. En place la vidéo au sein d’un quartier résidentiel, en séparant, puis en rapprochant, les deux membres du groupes, il apporte une réponse visuelle aux propos du morceau.
Ainsi, dans ce lieu qui ressemble à une sorte de piège dont on voudrait sortir se joue tout un tas d’enjeux : le rapport à l’enfance, la mélancolie, l’ennui, l’âge adulte se croisent, se font et se défont et finissent par être mise de côté dans une volonté vitale qui cristallise tous les questionnements : le besoin d’avancer et de devenir une meilleure version de soi même, celle qui nous ressemble et nous apaise.
Pas si dangereuse est sans doute le plus beau morceau d’OJOS à ce jour, il faudra nécessairement compter sur ces deux là en 2025.
Terrenoire – le fou dans la voiture
Il y a des morceaux qui, en le voulant un peu mais sans vraiment le savoir à l’avance, prennent rendez vous avec l’actualité.
La sortie du nouveau morceau de Terrenoire, le fou dans la voiture, était prévue mais elle se crash dans le réel comme une voiture s’éclatant dans un mur avec perte et fracas.
Le réel, c’est un élément fondateur de la musique de Terrenoire, c’est même ce qui la guide depuis toujours. Le fou dans la voiture ne fait pas exception à la règle. Sans naïveté et avec une puissance poétique assez dingue, les frangins Herrerias font le constat d’une époque (qui dure finalement depuis toujours) qui laisse toujours les même gagner en laissant les autres dans le caniveau, témoins impuissants d’une caste qui dirige tout et nous manipule, faisant lentement et surement basculer notre pays vers une absence d’humanisme et une haine de l’autre de plus en plus prégnante.
L’autre intérêt de ce nouveau morceau c’est aussi qu’il amorce le virage musical de Terrenoire pour protégé.e. Si un chien sur le port était une transition assumée, le fou dans la voiture est une présentation assez bluffante de toute la radicalité et des expérimentations présentes dans leur second album. Un morceau qui doit autant au hip hop expérimental qu’à une version très 70’s du rock, entre éléments organiques et éléments dissonants qui percutent et maintiennent l’attention. Twerker en manifestation ? C’est le projet pour 2025 avec Terrenoire.
Visuellement, c’est une nouvelle fois Felower qui fait des miracles. Sa patte visuel se répercute à merveille sur le morceau, avec ce côté irréaliste rempli pourtant d’idées et de clin d’œil à notre monde et au morceau.
Un univers chromé, où l’or semble se trouver partout pour attirer son monde et rempli d’êtres malveillants qui, sous couvert de belles fringues et de visages souriants, nous entrainent vers l’enfer en nous prenant par la main.
Tout rapport avec l’actualité récente et future n’est peut être pas si fortuite.
iAROSS – Là où tout brûle (feat. Carlo De Sacco de Grèn Sémé)
Nouvel extrait de son album Ce que nous sommes à paraître en février prochain, iAROSS a révélé le single Là où tout brûle auquel il a invité le chanteur percussionniste Carlo De Sacco du groupe réunionnais Grèn Sémé.
Là où tout brûle convoque la question sociétale de l’omniprésence de nos écrans et la dépendance qu’elle suscite. En résulte un morceau sensible où les mots questionnent ce que nous avons perdu à travers les écrans. Se mêlent la langue français et le créole, ensemble, elles nous font vibrer. Du grand iAROSS.
Le vidéaste et plasticien Cahuate Milk s’est associé au projet en leur créant un clip où les visages voire les têtes des hommes sont remplacés par des postes de télévision. Des échanges inexistants, des regards tournés vers l’extérieur mais « pourris » par des actualités toujours plus dramatiques ou des flots vides de sens. Et un instant saisissant où s’anime un corps féminin en noir et blanc, un instant suspendu, la poésie encore.
Astrobal – Miami 2064
Attention messieurs-dames, il y a fort à parier que ce nouveau morceau d’Astrobal vous fasse voyager au cœur de votre esprit et vous emmène très loin dans le cosmos vers des horizons inconnus.
Quelques semaines après l’abeille pourpre, Astrobal nous offre cette semaine Miami 2064, un morceau qui, comme son nom l’indique, est bien décidé à nous faire voyager dans le futur. Mais plutôt le futur fantasmé dans les années 80/90, un univers onirique et en évolution constante qui permet à ce morceau de six minutes de grandir, de bifurquer et de nous surprendre en permanence.
Musicalement, à l’écoute on pense forcément à Tangerine Dream mais nos petits cœurs d’amoureux de japanime y trouvent forcément des échos des immenses Geinoh Yamashirogumi et Kenji Kawai. Un travail sonore assez dingue, basé autant sur les synthétiseurs que des sonorités de xylophone et une batterie minimaliste mais forcément percutante.
Visuellement, le travail de David Chambriard est à l’avenant, offrant un rendez vous psychédélique au possible, naviguant entre les couleurs comme un test de rorschach étrange qui nous prendrait de court.
Entre Blade Runner et Ghost In The Shell, on pourrait aussi voir dans cette vidéo une salle d’attente pour un transfert de conscience, envoyant notre esprit dans un monde différent, la musique et la vidéo étant là à la fois pour nous faire patienter et nous apaiser.
Miami 2065 est issu de L’uomo e la natura, le nouvel album d’Astrolab attendu pour le 07 février 2025.
Split – For Fuck’s Sake
Split ne fait pas dans la tendresse mais dans le hardcore. L’aventure naquit avec Marvin Borges-Soares (ex Structures). Ce premier titre dévoilé, For Fuck’s Sake, met en forme le projet dont on aura hâte de découvrir les moindres interstices.
Dans le clip de For Fuck’s Sake, on côtoie une ambiance très industrielle : beaucoup de béton, que du dur ! Serait-ce la personnification de leur musique brute de décoffrage ?
Ces espaces artificiels dessinés font penser à une ville morte, empêtrée dans la solitude et l’ennui. Les cadavres s’accumulent à l’écran et on se demande au début s’il y a encore un signe de vie.
Puis dans 6m2 d’une chambre dénuée d’âme ou appartenant à une âme vague, une silhouette apparaît. Qu’est-ce qui tient cet homme en vie dont l’ennui semble être l’activité principale ?
Finalement, il rejoint des compagnons de fortune avec qui il zone. La drogue l’accompagne dans ses moments de rien, constitués de néant. On observe la dérive de son âme et ses attitudes traduisant un profond mal-être.
Sa vie, même si elle semble être traversée par des moments de joie à travers l’oubli, côtoie trop souvent le caractère éphémère d’un bien-être qui s’avère biaisé.
À l’intérieur brûle chaos et destruction. Et ce n’est pas la musique qui nous dira le contraire. Marvin nous a concocté un tsunami à siroter par temps de cyclone bien calés dans un transat.
For Fuck’s Sake révèle l’énergie brute de Split et engage à les suivre dans les prochaines étapes de la vie du groupe. Vite la suite ! À La Face B, on en a l’eau à la bouche !
Endless Dive – Petit Bain
On retrouve Endless Dive avec un deuxième extrait, Petit Bain, qu’on pourra retrouver sur leur nouvel album Souvenances qui sortira le 28 février chez Floral Records (France) et Luik Music (Belgique).
Endless Dive est un groupe belge dont les influences flirtent indéniablement avec le post-rock. Malgré le départ récent d’un de leur membre fondateur, l’aventure continue. C’est ainsi que Petit Bain succède à Deux Roues, premier single sorti il y a de cela un mois.
Le projet laisse s’entremêler toute cette tension post-rock avec des sonorités plus douces, le côté électronique appuie l’effet atmosphérique de leurs productions.
Avec Endless Dive, place à la nostalgie et retour en enfance où les plus délicats souvenirs nous reviennent en mémoire. Leur musique réveille des images oubliées et appuie sur la corde sensible. La nostalgie et l’éveil de la mémoire ravivent des instants chaleureux et de partage. On se laisse aisément entraîner dans cette bulle.
Une rafale de photographies compose ce clip. Le groupe a réussi à en rassembler exactement 564 ! Ce sont des clichés liés à l’enfance, à l’époque où chaque photo faisait sens et retraçait un moment de vie crucial : les premières fois. Car lorsqu’on est minots, elles s’enchaînent. Chaque journée est une découverte. Ce “petit bain” englobe tous ces moments qui précédent le “grand bain”.
Avant d’expérimenter la vie de semi adulte ou d’adulte, il est important de profiter de ces instants régressifs qui laissent une empreinte indélébile dans notre mémoire.
Vos âmes d’enfants vont être comblées par le clip comme par la musique d’Endless Dive dont la subtilité n’a d’égale que l’intensité des sentiments générés par ce titre. Alors notez bien dans vos agendas la date de sortie de leur album (28 février) !
Gen – Je déteste la musique
Gen frappe encore fort avec un morceau qu’on s’est mis à écouter en boucle dès sa sortie. Cette fois, le rappeur opte pour un univers plus sombre que ses précédents projets et dévoile deux nouveaux singles : DRUNK et Je déteste la musique. Ce dernier attire particulièrement l’attention grâce à une production électrisante signée MedBanger, San Juliet et Sam Tiba. Le mélange de cliquetis métalliques, d’effets de voix intrigants et d’une rythmique simple mais puissante capte immédiatement l’oreille.
Les paroles interpellent elles aussi. Il va sans dire que Gen ne rejette pas son art mais livre ici une critique acerbe de l’industrie musicale. Entre obligations, perte de liberté, épuisement mental et physique, il pointe du doigt un système où l’authenticité risque souvent de se diluer sous la pression économique. Le message, bien que peu souvent abordé, est sans nul doute partagé par nombre de créatifs : faire de sa passion un métier peut conduire à perdre ce qui nous faisait vibrer, au profit de la rentabilité et des attentes extérieures. Comme le disait Népal : « Si t’es au stud’ comme à l’usine, Babylone a gagné. »
Ce cri du cœur, bien qu’audacieux, est formulé avec une justesse et une honnêteté désarmantes. Gen ne mâche pas ses mots et parvient à transformer son mal-être en une œuvre percutante, loin de tout faux-semblant.
Côté visuel, le clip accentue ce sentiment de lassitude et d’isolement. Seul dans un studio qu’il déteste, Gen s’ennuie, joue du piano avec ses pieds et rêve d’être ailleurs. Sa voix se teinte d’effets robotiques sur le refrain, avant que la production ne prenne un tournant surprenant dans un climax final. Une mise en scène minimaliste mais marquante, qui reflète parfaitement le propos du morceau.
Oracle sisters – Riverside
Après Alouette, les Oracle sisters dévoilent Riverside, le 2e extrait de leur deuxième album Divinations, annoncé en février prochain. Une ballade blues planante et onirique.
Trio international d’artistes multi-instrumentistes, Oracle Sisters est la réunion de deux amis d’enfance, Lewis Lazar et Christopher Willatt, et de la musicienne finlandaise Julia Johansen. Après deux EP Paris I et Paris II aux inspirations rétro-futuristes, suivis de leur excellent premier album Hydranism, Oracle sisters nous plonge avec Riverside dans leur univers onirique et intemporel.
Ce morceau, relativement contemplatif, renvoie à leurs racines dans la musique folk et country. On y retrouve la guitare acoustique, la basse, la batterie chaleureuse, quelques touches de cuivres. Mais ce qui caractérise ce titre, c’est notamment l’utilisation de notes de synthé-casio pour enfant, décalées, entêtantes, qui viennent élégamment structurer le tout.
Le clip, dirigé par Lewis Lazar lui-même, illustre parfaitement l’onirisme du groupe. Tourné à Paris, tantôt dans les coulisses d’un studio photo et le long de la Seine, on découvre les membres du trio qui se réincarnent en personnages rétro placés dans des situations anachroniques. Un régal pour les yeux et les oreilles !
Cathédrale – The Setting Sun
Les Toulousains de Cathédrale prépare déjà votre Saint Valentin 2025 avec la sortie prévue de leur cinquième album Poison, grandement inspiré du poème de Charles Beaudelaire. Si l’instant ne risque pas d’être romantique, il sera rempli de fougue et de guitares saturées..Leur premier extrait The Setting Sun marque une nette évolution de leur style où le post-punk d’antan se mue en de l’indie sleaze contemportaine.
Brut et rempli de rage, le morceau n’aura pas de difficulté à rester bloque dans vos pensées pendant de longues semaines. Le clip catalyse cette énergie avec ce huis clos psychologique qui brouillent notre vision.
Curtism – Minos
Les quatre garçons toulonnais de Curtism nous avaient laissés sur notre faim après avoir révélé leur premier EP au quatre pistes chez Hazard Records, les voici de retour à l’arrivée de l’hiver avec un tout nouveau single clippé : Minos. Les garçons s’inscrivent dans le prolongement d’un Cool kid en nettement plus sombre.
Minos est un single bien frais fortement inspiré de la performance Transfiguration du perfomer Olivier de Sagazan – le nom vous est sans doute familier, c’est bien le père de Zaho -. Au-delà d’un univers plastique visuel orienté art brut à la limite du vaudou, les garçons nous livrent un morceau qui baigne dans une ambiance post-punk, rythmée et chargée émotionnellement.
Alors que le morceau se termine au bout de 3’40, le quatuor s’est laissé tenter par l’intégration d’un mini générique instrumental très influencé par la coldwave, petite sœur du genre précédemment cité.
PAR.SEK – Comment les gens mentent
Voilà une collaboration 100% locale et qu’elle est bien jolie ! Le studio clermontois Cabriole porté par le duo de réalisatrices Florine Paulius et Léa Enjalbert et la joyeuse bande de Simon Padiou PAR.SEK se sont associés pour nous offrir un clip mêlant animation et incrustation vidéo. Le résultat est pour le moins bluffant – c’est de circonstance pour un titre comme Comment les gens mentent -. Il n’est pas sans rappeler quelques univers enfantins, insouciants.
Dans un paysage résolument champêtre, le trio nous fait partager son chemin vers un concert. Sur sa route, le trio PAR.SEK croise des lapins, des grenouilles ou encore des poissons. Avec son lot de péripéties bien évidemment – dont une spécifique qu’on vous taira ici pour que vous puissiez aussi jouir du plaisir de visualiser le clip -, on retrouve la patte fun acidulée du groupe jusque dans l’univers visuel choisi. Pour le plaisir de nos oreilles, le trio déjanté poursuit son chemin pop électro futuriste.
PHILIPPE KATERINE – Joyeux Anniversaire
Un nouveau clip de notre trublion de la chanson française Philippe Blanchard dit Katerine est toujours un événement tellement sa magnificence de l’absurde est devenue au fil de sa carrière une marque de fabrique auprès de son auditoire. La chanson s’intitule Joyeux anniversaire et pour la petite anecdote, on est là dans un clip raccord dans le temps car sorti le jour de la naissance de notre protagoniste, bien vu l’artiste ! Produit par les grands manitous de la production visuelle HK CORP, reconnu notamment pour leurs travaux avec ORELSAN, BILLIE EILISH ou encore les BRIGITTE, on y découvre un Philippe Katerine, affublé d’un magnifique jogging bleu pâle et d’un bonnet en laine assorti, en plein session footing dans les rues de Paris (déjà c’est hilarant !). La scène se poursuit dans le Hall du Centre Pompidou où il reçoit un anniversaire “surprise” au beau milieu d’une multitude de figurants des plus enthousiastes. Une pastille de bonne humeur bien à l’image de l’ami Katerine, toujours aussi inspiré artistiquement, à qui l’on souhaite donc un joyeux anniversaire, Philippe !
Paul Barreyre – Entre deux mers différentes
Le chanteur Paul Barreyre fait confiance au réalisateur Vincent Rodella pour le clip de son morceau Entre deux mers différentes. D’abord habitué à l’univers de la communication et de la publicité, il propose au musicien de réaliser son clip. Une vidéo remplie d’onirisme et de poésie. On aperçoit le chanteur au bord de l’eau, de la mer, du rivage. Il est rattaché à une femme par une corde. Ce clip illustre avec douceur cette ballade à la guitare. Entre deux mers différentes évoque un choix important à faire notamment dans ce que l’on devine être une relation amoureuse. Avec comme portée principale, qu’importe si le choix semble ténébreux ou douloureux la situation s’arrange toujours.
Horsegirl – Julie
À peine trois semaines après la diffusion de leur dernier single, marquant un retour attendu et remarqué, le groupe de Chicago nous offre cette semaine un nouvel extrait.
Plongez dans l’univers de Julie, un morceau finement ciselé où l’ombre et la volupté se conjuguent avec délicatesse. Le trio propose une mélodie épurée, traversée par des motifs de guitare qui dialoguent subtilement, tels des murmures éthérés dans un espace suspendu, où chaque note semble s’effacer doucement pour céder la place à un silence chargé de sens.
Ce voyage sonore, austère et drapé de nuances grisées, ne s’enferme pourtant pas dans la tristesse. Un souffle tiède, semblable à une caresse fugace, vient adoucir l’atmosphère et insuffler une chaleur inattendue.
C’est auprès de cette composition qu’Horsegirl élabore une œuvre à la frontière du musical et du poétique, évoquant ces écrits maudits dont les secrets ne se dévoilent qu’à travers un moment d’introspection singulier. C’est une pièce acoustique à savourer dans l’intimité d’un tête-à-tête avec soi-même, lorsque l’esprit vacille entre contemplation et quête de sens. L’évasion qu’elle offre, teintée d’une douce mélancolie, s’impose comme un baume à la fois amer et apaisant.
Pour apaiser notre impatience fébrile, ce morceau agit comme une mise en bouche délicate avant la sortie de Phonetics On And On, le second album du groupe, prévu le 14 février prochain.
White Denim – We Can Move Along (Live at Altamira Sound)
Voici une quatrième, et peut-être dernière, session live de White Denim au studio Altamira Sound. Jusqu’à présent, le groupe a privilégié une mise en scène simple et organique pour les morceaux extraits de son dernier album 12, paru le 6 décembre.
Bien que cette réalisation s’inscrive dans la tradition des concerts filmés en studio, c’est l’usage du noir et blanc qui en fait une pépite à part, se distinguant des précédentes. Pourquoi ce choix de la non-couleur ? Peut-être pour symboliser la fin de ce cycle, l’ultime chapitre d’une série de vidéos, où les nuances pâles et mélancoliques traduisent la rupture. Ou est-ce un moyen plus subtil d’accompagner le message de We Can Move Along ? L’esthétique monochrome épouse parfaitement le ton du titre, une réflexion intime sur la fin d’une relation et le difficile chemin vers l’apaisement. Quant à la mélodie, elle représente un compromis élégant entre l’éclat lumineux et le groove qui caractérisent habituellement les musiciens, mais teintée cette fois-ci d’une douceur plus retenue.
Pour revenir à ce que nous avons évoqué précédemment, nous espérons que cela ne marque pas la dernière vidéo extraite de cette superbe session dans ce studio. Un de plus pour le plaisir ne nous ferait pas de mal, et sûrement pas à vous non plus.
MASSTØ – Lead Me Home
Petit détour par Amiens pour clore ce dimanche (et cette année) de clips. On y retrouve les Picards de MASSTØ, qui nous révèlent le deuxième extrait de leur premier album à paraître en Février prochain. Avec Lead Me Home, on entame un virage plus rock, avec un son qui évoque l’Americana d’outre-Atlantique, avec des influences entre Yodélice et Black Box Revelation. On verra sur l’album si le reste est dans cette veine ou plus proche de la soul de Carolina, dont la filiation semble plus directe avec les précédents morceaux de la formation. Côté image, le clip est constitué d’un patchwork d’images d’archives cousues ensemble par l’inévitable Okala, qui agrémente bien le message d’un morceau qui questionne nos modes de vie urbains et ultra connectés. On aime, et on attend déjà le reste d’album : à l’année prochaine !