Les clips de la semaine #245 – Partie 2

Des nouvelles en provenance d’Irlande du Nord cette semaine avec le nouveau single de Chalk cette semaine. Avec une régularité assez folle, le trio de Belfast posera une nouvelle pierre à leur édifice Conditions avec un troisième EP attendu pour le 21 février prochain chez Nice Swan Records.

Avec Afraid, le groupe offre un lieu de croisement entre boucles hypotoniques, puissance des instruments et une écriture à la fois répétitive et poétique. Chalk continue de développer une musique qui n’appartient qu’à eux et qui doit autant à Underworld qu’à Nine Inch Nails ou à des réussites punks plus récentes.

L’intérêt une nouvelle fois, vient des paroles : Afraid nous invite à embrasser nos peurs, à effectuer le saut dans le vide qui nous terrifie afin de pouvoir devenir pleinement soi.

Un morceau ébouriffant et sauvage qui s’accompagne comme d’habitude avec Chalk d’un clip hautement cinématographique et métaphorique réalisé par Benedict Goddard & Colin Peppard.

Dans une prison, deux gardes entraînent un prisonnier au teint blafard, dans une pièce étrange où se trouve une assiette sur laquelle se trouve une olive.

Après l’avoir observé, le prisonnier l’avale et s’étrangle avec, enclenchant une chorégraphie étrange mêlant incompréhension et geste héroïque jusqu’à l’arrivée d’un prêtre qui voit l’olive finir au fond de sa gorge et entraîner une autre danse afin de le sauver. Pour finir l’olive finit par être recrachée et retrouve sa place dans l’assiette de départ.

Un clip qui amène autant de fascination que d’interrogation et qui semble parfaitement exprimer ce que Afraid cherche à nous dire : l’étrange, la peur et la libération face à l’inconnu.

On le disait, Chalk reviendra dans 1 mois avec un nouvel EP et lancera ensuite une tournée Européenne qui passera notamment par Amiens, Paris ou Orléans. Au vu de la qualité scénique du trio de Belfast, on ne peut que vous inciter à prendre vos places, et vite !

La signature de Miki, ce sont ses clips DIY spontanés, qui donnent l’impression d’avoir été filmés avec un téléphone posé sur un muret. On la retrouve en ville, devant un terrain de foot, à la montagne ou à la campagne, entourée de membres de sa famille, entre danses, scènes amusantes et bêtisier final. Une vibe feel-good garantie, portée par une fraîcheur authentique.

Miki se distingue par ses textes sans filtres où elle traite avec humour de sujets intimes rarement abordés en chanson. Dans ce morceau, mêlant quelques phrases en coréen, elle évoque par exemple la honte qu’elle a pu ressentir face à ses origines asiatiques ou encore une expérience psychédélique partagée avec sa mère.

Ce nouveau titre scorpion ascendant scorpion nous rapproche encore un peu plus de la sortie de son prochain EP, qu’on devrait découvrir avant son concert complet prévu en mars à la Gaîté Lyrique.

CONTREFAÇON a dévoilé ce vendredi son deuxième long format, ALMA, une dystopie musicale dont vous parlera prochainement.

Pour accompagner la sortie, le collectif a décidé d’offrir une vidéo à un dernier titre : We Can Work It Out.
We Can Work It Out représente la partie lumineuse du projet, porté à la fois par le chant de Mike et les chœurs d’une chorale qui semble représenter une sorte de chant de manifestation, le titre aux accents pop dance assumé et parfaitement calibré, il semble être un chant de résilience, une invitation à la résistance et à ce besoin d’exprimer sa créativité et sa force dans une situation qui semble à la fois confuse et noire.

Comme un écho à cette veine revendicatrice, le clip nous entraine sur le bitume, au cœur d’une manifestation faite pour défendre la création musicale humaine et alternant avec des phases plus sombres de « rééducation » déjà entraperçue dans la vidéo de Do It Right.

On retrouve aussi dans le clip la présence des différents membres de CONTREFAÇON ainsi que le personnage principal de leur histoire joué par Antoine Cromback. On plonge alors dans cette histoire, au cœur du combat dans une ambiance à la fois inquiétante et terriblement familière (preuve de la réussite de cette histoire d’anticipation).

Le grand intérêt, la grande ambivalence aussi, c’est que dans le clip, l’IA est utilisée afin de permettre au clip de gagner en force et en ambition et de réaliser des images qui n’auraient pas forcément pu être faite sans cet outil. La preuve encore une fois que l’ennemi n’est pas l’outil, mais ce qu’on en fait, CONTREFAÇON nous prouvant ici que l’IA peut être utilisé dans un sens créatif et avec intelligence.

Après la sortie de cet album, c’est désormais le live qui arrive à l’horizon avec une Cigale prévue le 10 avril prochain et avant ça un passage à Lille le 15 mars. On a désormais hâte de voir ce qu’ils vont proposer pour mettre en avant l’histoire d’ALMA.

Du sang, du slime, du goudron, de la peinture… Une multitude de matières fluides tout en couleurs afin d’illuminer ce vidéoclip où les images défilent à cent à l’heure pour le plus grand bonheur de nos yeux/oreilles. Ca coule, ça gicle de partout mais rien qui ne pourrait liquéfier la fougue contagieuse de Caroline et Orion, nos deux protagonistes bordelais de KAP BAMBINO, après déjà plus de 20 années de carrière à distiller leur électro-punk aux quatre coins de la planète.

Il faut dire, qu’à l’image des canadiens de CRYSTAL CASTLE, groupe auquel ils ont souvent été comparés, leur musique énergique et furieuse prend tout son sens sur scène, et c’est un peu de cette folie qui nous est transmise dans ce premier clip tiré de leur futur album, No Domination. Vivement La Maroquinerie en Avril !

Après Hold me, Minuit Machine nous présente avec Cent fois le deuxième extrait de son prochain album, dont la sortie est prévue en mars sous le label Synth Religion. Pour la première fois, Amandine Stioui – qui a repris le projet en solo – a écrit ses textes en français. L’occasion, peut-être, de nous emporter un peu plus dans la profondeur d’une intimité jusqu’à présent voilée.

Servis par la production de Lloyd Philippon aka RAUMM, puissante et efficace, musique et textes s’entremêlent dans des structures sonores envoûtantes qui nous enveloppent inextricablement. Seule l’ouverture du refrain chanté au milieu de couplets parlés nous apporte une impression de libération, aussi éphémère soit-elle, avant de voir la boucle se refermer sur elle-même.

« Mais cent fois, je reviens vers toi, car je ne peux vivre sans toi ».

Minuit Machine accompagnera Kompromat en tournée à partir de février (Cenon, Toulouse, Marseille, Grenoble, Clermont-Ferrand) et, surtout, jouera pour la release party de son album – au Bababoum de Paris, le 20 mars 2025.

Allez, plus que quatre petites semaines avant le 14 février, date de sortie du nouvel album intitulé Phonetics On and On. Pour nous aider à patienter durant cette dernière ligne droite, le groupe apaise notre soif avec la publication d’un troisième extrait.

Switch Over incarne parfaitement ce que Horsegirl propose de plus captivant en matière de musicalité. Plus dynamique que les deux extraits précédents, ce morceau met en lumière l’efficacité de leur approche répétitive, aussi bien sur le plan mélodique que dans les paroles.

À travers ses créations, le trio défend une idée simple mais parfois trop souvent oubliée par certains artistes : avant tout, créer une musique qui leur ressemble, pour en devenir eux-mêmes les premiers admirateurs. Cette philosophie transparaît avec force dans le clip, où plusieurs plans montrent le trio, agité et en rythme, face à eux-mêmes.

Ce jeu de miroirs illustre une idée simple et belle : en tant que créateurs, nous pouvons aussi être spectateurs, et même admirateurs, de notre propre art. Avec ce titre, Horsegirl parvient à transmettre une passion contagieuse pour leur musique. Ce n’est pas de la mégalomanie, mais une impulsion authentique qui nous invite, nous aussi, à célébrer cet équilibre unique entre création et contemplation.

Les relations humaines, souvent empreintes de contradictions, sont un espace où désir et émotions s’entrelacent, formant un équilibre fragile. La recherche d’intimité se trouve fréquemment confrontée à des attentes floues et des conflits intérieurs, brouillant les frontières entre le physique et le psychique. C’est ce terrain complexe que Blondshell explore dans T&A.

Extrait de son album à venir : If You Asked For A Picture, dont la sortie est prévue pour le 2 mai, ce morceau saisit l’intensité des relations contemporaines avec une énergie brute. La mélodie, à la fois rugueuse et vigoureuse, incarne cette agitation intérieure, ce tumulte émotionnel que les paroles déversent sans filtre. T&A se renforce par son approche sans concession des contradictions des liens humains, propulsée par une force sonore aussi incisive que poignante. L’artiste offre ici un moyen auditif percutant pour extérioriser tout ce qui secoue le cœur, sans se soucier des jugements extérieurs. Libre et affirmée, cette dualité résonne profondément dans les créations de l’américaine.

Certainement, d’autres extraits seront à prévoir d’ici la sortie de l’album, et nous avons hâte de découvrir ce que la musicienne de l’écurie Partisan Records nous réserve.

On continue la découverte des morceaux du nouvel album de Kriill, Listen to the whale, prévu pour le début du mois prochain. Ce dimanche, on découvre biouti, et c’est comme d’habitude un grand oui. Le morceau est magnifique de bout en bout avec beaucoup de bonnes idées et une progression simple mais remarquablement réalisée. En prenant le temps de s’intéresser aux paroles on se rend compte que le message est peut-être un peu moins beau que le clip ne le laisse imaginer initialement. L’animation est de toute beauté et on reconnaît bien là encore une fois la capacité de la formation à fournir de vrais courts-métrages plein de sens. C’est beau, c’est terrible, c’est touchant, c’est Kriill.

L’artiste émergeante Angela Simonyan dévoile le clip du morceau Azat, qui évoque ses origines arméniennes. Libre, comme il se dit en arménien « Azat », la chanteuse, violoniste et compositrice danse sur une vidéo réalisée par Hugo Massa, assisté du musicien Raphaël Derderyan. Une chorégraphie – accompagnée et dessinée par Mélissa Thomas – ritualisée, sacrée et aérienne à l’image du titre qu’elle illustre.

Si la musique électronique laisse transparaître une atmosphère presque pesante, les paroles, en arménien, s’envolent en mentionnant le réveil de l’âme par le chant. Ce morceau convoque aussi les racines familiales d’Angela Simonyan puisqu’il rend hommage à son grand-père nommé Azat…

Les voyages en train solitaire sont souvent des moments propices à l’introspection. C’est dans cette optique que semble totalement s’ancrer le visuel d’Hustleuse, le nouveau single d’H JeuneCrack.

Réalisé, une nouvelle fois par Etienne Saby et prenant part sur les quais d’une gare, il sonne surtout le départ d’un voyage interne pour le rappeur. Si le corps est normalement constitué d’une multitude de cellules, celui du jeune crack semble être fait d’une multitude de cubes agissant en symbiose au rythme lancinant de son flow. Parmi eux, la région du cœur semble battre pour une seule et même Hustleuse. Celui qui chantait n’avoir eu que 3 Meufs dans sa vie en 2022, commence 2025 en déclarant de manière singulière sa flamme à celle qui semble l’épauler dans sa vie.

L’on dit souvent que l’histoire n’est qu’un cycle, que les guerres d’hier seront celles de demain, que la paix et la prospérité reviendront d’un jour à l’autre avant de s’envoler à nouveau. Comme une roue qui dévalerait une pente à pleine vitesse, notre histoire tourne sur elle-même. Un récit qui anime le sublime titre COMME LA ROUE de Gen. La caméra de Stanko Repac alternant scènes de luttes et d’amour, scènes moyenâgeuses et d’autres plus contemporaines pendant que l’artiste rappe les contradictions d’un univers qui se demande s’il nous veut du bien ou s’il préfère tendre vers le chaos. Sans jamais tomber dans le nihilisme, Gen embrasse ses contradictions leurs insufflant une dose d’espoir qui pourra lui permettre de continuer à dévaler la pente de sa vie, COMME LA ROUE. 

Blue Left Hand est le deuxième extrait de l’album Divinations d’Oracle Sisters, prévu pour le 14 février 2025.
Le morceau, résolument funky, se distingue par ses paroles poétiques et son arrangement musical riche, incorporant notamment le saxophone d’Adrien Soleiman.

Le clip réalisé par Jim Longen, complète harmonieusement l’atmosphère sonore du morceau, avec ses visuels soignés et sa narration subtile, offrant une expérience immersive qui reflète l’identité artistique unique d’Oracle Sisters.