Les clips de la semaine #270 – partie 2

La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont fait vibrer ses yeux et ses oreilles. On vous invite tout de suite à découvrir la deuxième partie de notre 270ème sélection des clips de la semaine.

Pete Byrd – Let It Out

Le 4 juillet dernier, le groupe angevin Pete Byrd sortait son dernier titre, Let It Out. Un condensé de pop et de folk avec une touche rock qui rentrera sûrement dans votre playlist estivale ! 

Faisons tout d’abord les présentations : Pete Byrd est composé de 4 musiciens, Pascal, Timothée, Benjamin et Pierre. Dans leurs textes, ils nous transportent en réalité dans leurs rêves d’aventures, de grands espaces et de liberté. Animés par une énergie organique, les musiciens transmettent leur émotions par leurs guitares folk, banjo, piano, percussions et même leur orgue ! De quoi emporter l’auditeur vers de nouvelles contrées… 

Le titre Let It Out n’échappe pas à la règle et nous invite à nous libérer de nos peurs, des mensonges que l’on se raconte. Prenez une grande bouffée d’air et ouvrez les yeux : la vie vous attend. Le clip du morceau reste simple mais en parfaite cohérence avec les paroles, qui défilent avec en fond une balade nocturne en voiture. Moment de calme, d’introspection et où le sentiment de liberté vient souvent nous toucher. 

Si vous aimez Let It Out, le premier album du groupe est sorti en 2024 et se nomme Be. Il est disponible sur toutes les plateformes d’écoute et sa folk vous fera voyager en pleine Amérique ! 

Miki – particule 

Miki flotte dans l’air comme libérée de toute gravité. Avec particule, son nouveau single, l’artiste explore sans détour les contours mouvants de sa vie amoureuse et, au passage, quelques-uns de ses kinks.
Dans le clip qui accompagne le morceau, on la retrouve enlacée à son prince charmant… Spiderman. Un baiser langoureux, presque sans fin, s’échange sous l’œil d’une caméra qui semble flotter autour d’eux avec l’insistance un peu lubrique d’un smartphone trop curieux.
Musicalement, Miki livre une production électro chaloupée, rythmée par des lyrics entêtants. Elle affirme un style bien à elle, qui n’est pas sans rappeler le flair de Charli XcX  pour les sons pop futuristes et les références bien senties. Bref, une artiste qui a du goût, de l’audace, et une place à suivre dans la pop de demain.  

(Par Anthony)

C’est ce qu’on appelle avoir le sens du timing. En effet, une semaine après l’avoir joué pour la première fois le titre lors de sa prestation remarquée au festival Beauregard, Miki nous dévoile dans la foulée ce nouveau clip “Do It Yourself” intitulé Particule dont elle va pouvoir je pense déposer un brevet tellement sa marque de fabrique est reconnaissable parmi toutes !  Mais là où elle surprend encore une fois son auditoire, c’est que, dans ce long plan-séquence tourné dans un parc d’attractions, où elle nous fait littéralement tourner en rond (en bourrique ?), on y découvre une Miki amoureuse… Elle qui d’habitude est plutôt pudique voire secrète dans la divulgation de ses sentiments, on la découvre ici toute émoustillée par les frissons amoureux des premiers pas… Et ça galoche, ça galoche ! A presque en devenir gênant tellement ce petit côté intrusif et voyeuriste en gros plan met un peu mal à l’aise l’auditoire… (Mais quand même qu’est ce qu’il en a de la chance ce Superman !)C’est sûrement une nouvelle facette de la personnalité de Miki, plus à l’écoute de ses sentiments, pouvant laisser croire que son premier album à venir, successeur de l’EP Graou, risque fort d’en surprendre encore plus d’un. A suivre donc…

(Par Ben)

Minuit Machine – Queendom

C’est parti pour aller faire un tour dans des caves froides et humides. Au final, c’est une façon de mettre en valeur le patrimoine comme une autre. Minuit Machine nous présente cette semaine le clip de Queendom, plage titulaire de son cinquième album. Froid, sombre, en gros parfait pour combattre la canicule, Queendom nous emmène dans une ambiance de film d’horreur à la sauce found footage. C’est très réussi, ça dégage une énergie aussi effrayante que majestueuse, et ça se marie très bien avec un morceau percussif à souhait. Le contraste est donc saisissant lorsque rentrent les énormes synthétiseurs du refrain, beaucoup plus lumineux et mélodiques. Pourtant, la combinaison fonctionne très bien et on comprend mieux pourquoi ce titre a donné son nom à l’album de Minuit Machine. Il symbolise une prise de recul au sein d’un disque aux titres généralement beaucoup plus rythmés (hormis Underworld qui reprend ce tempo lent et sombre). Une belle réussite que l’on a envie de voir diffusée plus largement !

shame – Quiet Life

La linéarité est loin d’être une norme. Nos envies et nos besoins ne suivent jamais une trajectoire fixe ; ils fluctuent, évoluent, se transforment, au rythme de nos instincts les plus profonds.

shame nous livre ici un morceau qui illustre avec finesse ce va-et-vient intérieur, cette instabilité qui nous traverse, surtout quand nous sommes pris dans un environnement bruyant, contraignant, presque étouffant. Le groupe donne forme à ces détours que nous empruntons malgré nous.

Quiet Life incarne cette remise en question constante, ce renouveau mental qui surgit dans nos pensées, qu’il nous plaise ou non. Le morceau raconte l’arrivée d’une personne dans un parcours de vie déjà établi, capable de bouleverser notre perception du monde, de révéler une manière d’écouter, de ressentir, de vivre, jusque-là insoupçonnée, voire inaccessible.

Un nouveau chapitre s’ouvre alors, entre soif de changement, quête d’apaisement ou simple transformation intérieure. Cependant, comme évoqué plus tôt, cette nouveauté peut, avec le temps, prendre une teinte plus ambivalente. Elle réveille une forme de nostalgie, un regard attendri sur ce que nous possédions déjà, ce que nous avons peut-être négligé, mais qui méritait d’être préservé.

Plus introspectif, sans jamais renier l’énergie brute propre au groupe, ce second extrait de leur futur album Cutthroat, attendu le 5 septembre, confirme la capacité de shame à préserver une identité sonore qui leur est propre, tout en évitant la redondance ou la prévisibilité.
Ils seront de passage à La Cigale, à Paris, le 28 septembre prochain.

Indigo de Souza – Be Like The Water

Cette semaine, Indigo de Souza transforme un lave-auto en une expérience psychédélique et cathartique. Embarqué à bord d’une voiture, on se laisse hypnotiser par la mousse dansant sur le pare-brise, éclairée de couleurs vives et changeantes. Alors qu’on observe le mouvement des gouttes sur les vitres, la voix de l’artiste nous enjoint à l’imiter.


Be Like The Water  – « Sois comme l’eau » : c’est le titre du morceau et le conseil que donne Indigo de Souza, à nous et à elle-même. L’eau est changeante, elle est libre, elle n’a pas à se justifier de modifier son cours et n’a de compte à rendre à personne. L’artiste rappelle qu’on peut nous aussi choisir de changer d’avis et de trajectoire sans avoir à s’expliquer. Qu’on a le droit d’évoluer, de quitter une situation inconfortable ou toxique, et de se laisser guider par son instinct plus que par les convenances. Vivre libre comme l’air – ou comme l’eau, au choix, mais libre. Un message plein de sagesse, qui donne de la force, porté par une instru indie pop douce et progressive.

On ressort de ce lave-auto boosté·e, serein·e, et prêt·e à repartir pour un tour – en attendant la sortie de Precipice, l’album d’Indigo de Souza prévu pour le 25 juillet. 

Alex Montembault – chez moi

Mis en lumière par sa participation à Starmania, Alex Montembault trace depuis plusieurs années une route singulière. Un nom qu’on entendait ici et là et qui faisait état de la grâce et de la sensibilité ultime de sa musique.

Cette petite musique qui glissait à nos oreilles prend désormais forme concrète et montre tout le talent et la délicatesse du musicien qui dévoilera prochainement un premier long projet qu’il commence à dévoiler cette semaine avec chez moi.

chez moi, c’est un peu chez nous et probablement chez toi aussi, c’est l’histoire de toutes les familles, les endroits où les mots ne sont pas plus important que les gestes où l’on pleure en silence et où l’on vit tous ensemble. Des endroits qu’on quittent mais qui nous forgent, qui laissent des traces en nous et qu’on finit toujours par retrouver dans un coin de son cœur.

À travers son morceau, Alex Montembault chante la pudeur et le quotidien, dévoile une écriture subtile et sincère, une émotion qui nous happe et nous bouleverse sans forcer.

Si il a fini par « partir d’ici », c’est pourtant chez lui qu’Alex Montembault nous invite pour la session live qui accompagne le morceau. Un clin d’œil évident pour un morceau qui gagne encore plus de force dans cette session live, avec le bruit du monde qui vit derrière l’artiste, les plats qui se passent et les sourires sans mots qui disent énormément de choses.

Si on devait faire un pari pas trop risqué, on vous dirait qu’Alex Montembault est à l’évidence le chanteur qu’il faudra suivre avec grande attention tant sa trajectoire risque d’être fulgurante. On se donne rendez-vous à la rentrée pour vérifier ça.

Joey Valence & Brae – HYPERYOUTH/ LIVE RIGHT

Guess Who’s back Motherfucker ?

Alors que leur excellent NO HANDS, paru l’an passé, est toujours en rotation active dans nos oreilles, Joey Valence & Brae ne semblent pas être prêts à les quitter puisque le duo annonce déjà l’arrivée d’un nouvel album HYPERYOUTH pour le mois d’août.

Et ce n’est pas un mais deux singles qui nous est offert cette semaine avec HYPERYOUTH et LIVE RIGHT réunis dans une vidéo commune entre le noir et blanc et la couleur, entre l’énergie et un côté plus posé et mélancolique.

L’énergie et la créativité de Joey Valence & Brae se trouve parfaitement résumé dans cet espèce de yin-yang musical où ils continuent d’explorer et de vénérer des artistes qui les ont influencé tout en gagnant en profondeur et en sincérité. Une espèce de pont étrange entre ce qu’ils sont et ce qu’ils aspirent à être, recherchant à figer certaines choses tout en acceptant malgré tout que le temps passe et que l’âge adulte les guette, même si ils font tout ce qui est possible pour l’éviter.

Tout ce qu’on aime chez Joey Valence & Brae se résume dans ces deux titres et on est forcément particulièrement excité à l’idée de découvrir leur nouvel album le 15 août prochain. Le groupe sera de passe en Europe à l’automne et, après un Badaboum plein à craquer et un passage la semaine prochaine à Lollapalooza, on espère clairement les retrouver dans une salle parisienne à la hauteur de leur talent (et de leur popularité).

Chicos y Mendez – Primavera

Avec Primavera, le projet belgo-péruvien Chicos y Mendez, porté par David Méndez Yépez, signe un retour à la fois solaire et introspectif. Premier extrait d’un album attendu pour fin septembre, Primavera fait l’effet d’un souffle nouveau, d’une renaissance intérieure. À travers une pop latine hybride et chaleureuse, Primavera célèbre la métamorphose lente et ce moment suspendu entre l’hiver intérieur et la floraison.

Primavera est une chanson métaphorique. David Méndez Yépez en parle comme “une chanson sur le courage de refleurir après l’hiver, quand tout en nous porte encore la trace du froid.” Les paroles, en espagnol, poétiques et épurées, prennent la forme d’un manifeste doux :« Hoy sí estamos aquí, crisálida / Es para florecer, como el brote » – (Aujourd’hui nous sommes là, chrysalide / C’est pour fleurir, comme le bourgeon)

Chaque refrain agit comme une incantation joyeuse et lumineuse : « A la flor no le importa si el crecimiento es lento o veloz… »… « A la noche no le importa si es larga o breve la espera… » . Primavera s’y épanouit comme une fleur qui éclot doucement.

Musicalement, Primavera s’inscrit dans la veine Latin Alternative qui fait la signature du projet depuis ses débuts, avec élégance. Composé par Thibault Quinet, le morceau repose sur une instrumentation solaire : cuivres (Fabian Lacroix), percussions sud-américaines (Danny Millan Collazos) et chœurs féminins (Farah & Jade El Hour). La production, assurée par Victor Vagh Weinmann, laisse la musique respirer, en écho au propos qu’elle porte.

Le clip est un véritable pont entre les continents. Réalisé entre Arequipa (Pérou) et Louvain‑la‑Neuve (Belgique), il incarne visuellement l’identité plurielle de Chicos y Mendez. On y suit David Méndez Yépez et son fils Lionel dans une sorte de parcours initiatique, traversant des paysages volcaniques, végétaux, lumineux. Les plans alternent entre nature brute et contemplation douce : herbes hautes, pissenlits, fleurs sauvages — vus tantôt à hauteur d’enfant, tantôt à hauteur d’adulte — comme un dialogue silencieux entre générations, une transmission poétique entre père et fils. La co-réalisation signée Miguel Barreda Delgado et Eléonore Coyette donne au clip un rythme organique, entre gestes lents, visages tournés vers la lumière, et paysages symboliques.  La photographie joue sur les contrastes, mêlant gros plans sensoriels et plans larges contemplatifs, dans un hommage à la beauté simple du monde.

En somme, Primavera est une ode à la transformation invisible, intime, essentielle — une introspection tournée vers la lumière. Depuis dix ans, Chicos y Mendez trace une route singulière entre les continents, tissant des récits de migration, de mémoire et de transmission. Avec PrimaveraChicos y Mendez signe une ode au recommencement. Une chanson qui soigne, qui ancre, qui fait du bien — tel un baume ensoleillé sur le cœur, nous rappelant que chaque printemps est une victoire. Chicos y Mendez présentera Primavera en live le 2 octobre à Bruxelles.

Loane Coste – L’air de la nuit

L’air de la nuit, en plus d’être le titre du tout dernier clip de Loane Coste, est aussi le titre de son quatrième album dévoilé il y a quelques semaines.

L’air de la nuit, c’est comme un vent de liberté. Une invitation à tout lâcher, à s’affranchir de la pression qui pèse sur nous, de nos angoisses et de tout ce qui nous entrave pour respirer et se reconnecter à soi. La nuit n’est plus angoissante mais bienfaisante, légère, libératrice et devient alors un espace où l’on peut se réinventer.

Une nuit dont Loane Coste a sublimé les lumières dans un clip qu’elle a elle-même réalisé et dont elle nous raconte sa vision : poétique, élégante, subtile.  

Zeyne – Hilwa

L’artiste jordanienne et palestinienne Zeyne rend hommage à ses origines proche-orientales avec le clip de Hilwa. Elle symbolise un héritage au féminin en dansant avec d’autres femmes et en étant par les racines à sa mère et sa grand-mère. Musicalement, elle joue avec un sound design qui crée une atmosphère de tension, voire de guerre. Tout en étant très portée par une pop qui rappelle des classiques égyptien et libanais, qui tire vers les influences arabo-andalouses. Tourné en Jordanie par Edgar Esteves et Paola Ossa, le clip donne à voir des grands espaces, synonyme de liberté, des paysages rustiques, symbole de tradition. Les deux réalisateurs de Hilwa jouent avec une image parfois abîmée pour rendre compte du temps qui passe et de la nostalgie.

Isabella Lovestory – Vanity

Une synthpop hispanique belanova-esque pour cette voix venue du Honduras, légère et vaporeuse comme une dérive en apesanteur.

La chanteuse s’aventure ici hors de ses sentiers battus, dans un nouveau registre qui lui sied à merveille. À l’image, c’est un clip signé par la française Tohé Commaret (@te.pirater), qu’on a récemment vu œuvrer aux côtés d’Oklou, qui déploie son regard rétrofuturiste dans des décors aux reflets bleus, roses et violacés en jouant habilement avec les perspectives et les angles. Produit par Premier Cri, voilà la tous les ingrédients d’un résultat léché qu’on adore.