Les clips de la semaine #37

La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont à la fois fait vibrer ses yeux et trembler ses oreilles. Embarquez avec nous pour l’épisode 37.

Penelope Antena – 20 Down

Cette semaine, on a décidé de commencer la sélection avec un sourire et des larmes. Pas des larmes de tristesse non, mais le genre de larmes qu’on finit par laisser couler lorsque les émotions nous submergent, quand on ne peut rien faire d’autre que poser les armes et laisser couler les vannes. C’est le genre de sensation qu’on a souvent eu à l’écoute d’Antelope, le somptueux premier album de Penelope Antena. Et forcément, 20 Down, son nouveau morceau, continue le chemin. À ceci près que l’histoire semble ici bien plus solaire et positive. Musicalement, on retrouve cette simplicité qui la rapproche de certains de nos artistes américains préférés, sauf que Penelope a fait tomber une barrière. Pour la première fois sa voix est nue, pure, ce qui renforce encore plus le sentiment d’incantation qui découle de sa musique. Down est une prière autant qu’une promesse : celle d’un monde meilleur et lumineux. Un remède et une solution à la déprime. Et si vous vous sentez abattu ou déprimé, levez les yeux, Penelope Antena vous tend la main pour vous emmener dans cet univers, où les fleurs côtoient les gifs, où les ongles prennent la couleur du soleil pour se marier avec le ciel et où tout est plus doux et humain.

Awir Leon – Tomorrow

Revenir à l’humain, à l’essence même de ce qu’est une chanson, prendre sa moelle épinière, dépouillée de tout, pour faire revivre une chanson d’une manière différente, à tel point qu’on à l’impression d’écouter quelque chose de nouveau alors que le morceau nous accompagne déjà depuis un petit moment. C’est un petit miracle qu’a réussi Awir Leon en transformant Tomorrow, sans doute notre morceau préféré de son magnifique Man Zoo. Accompagné de son frère Sylvain Przybylski et de DDDXIE, il fait évoluer Tomorrow vers des contrées ou la pop et le jazz se croisent aussi facilement que les voix des deux frangins et dans une spontanéité qui frappe au cœur. Ici, loin du chaos, c’est l’apaisement et la douceur qui prédomine et qui nous emportent. Tout va bien aller nous dit Awir Leon, honnêtement on a bien envie de le croire.

Disclosure – ENERGY

ENERGY est le titre éponyme du nouvel album de Disclosure dont la sortie est prévue pour le 28 août. Pour teaser cette sortie, le duo nous a préparé un clip complètement psyché et épileptique qui aurait sans doute trouver les grâces de Kubrick
Sur une musique très rythmée entre le Carnaval de Rio et la musique club des années 80, on suit le personnage principal dès son réveil, suivant un entraînement sportif un peu absurde à base de levée de fonte et de petit-déjeuner ultra protéiné à la saucisse de Francfort. Arpentant sa plus belle moustache pour aller travailler, on le retrouve dans un environnement blanc immaculé, entre l’hôpital psychiatrique et le centre d’expérimentation qui ferait pâlir les droits de l’homme. S’en suit une course effrénée pour nos personnages tout de blanc vêtu pour la victoire : la fécondation. 
Un clip totalement sur-réaliste, personnifiant les spermatozoïdes. 
On ressort un peu grimaçant mais électrifié par le contenu et la musique ultra énergique. 

Alex Izenberg – Sister Jade

Pour teaser la sortie de Caravan Château, Alex Izenberg dévoile Sister Jade, un titre aux vibes rétro mélancolique. 
Filmé façon super 8, le clip sent la poussière, les valises en cuir vieilli, les vieilles photos cornées et le grenier mystérieux. Ça sent les souvenirs, les mémoires d’antan, les regrets et les grandes espérances
Avec sa voix de soulman et quelques notes de pianos, Alex Izenberg évoque Sister Jade, ses yeux bleus, sa douceur, ses passions. On alterne des plans fixes sur lui, déclamant les paroles devant un rétroprojecteur, des sous-titres jaunes à l’ancienne, des acteurs muets et un navire perdu dans l’immensité du bleu de l’océan. 
Ça chuchote des histoires douces-amères dont on cultive la mémoire. C’est aussi doux visuellement qu’à l’oreille.

Archibald – AURORA 

Après la sortie de leur nouvel EP Out Of Sight, le groupe, mené par la voix enchanteresse de Roxane Terramorsi, explore la mythologie arctique dans un nouveau clip, AURORA
Tourné sur les routes en Islande, le clip offre un dépaysement total dans les contrées lointaines enneigées. Les plans s’enchaînent, se colorent, se saturent, donnant une sensation de mysticisme étrange. 
Les violons accompagnent cette balade de l’ailleurs, magnifiant la voix cristalline et la simplicité de la production. 
Un clip qui allie à merveilles la pureté du chant, la musicalité de l’âme et le côté aventurière de la leadeuse. 

Victor Solf – The Salf Of The Earth

Après avoir tourné la page de HER, Victor Solf est en pleine renaissance avec son tout projet en solo, qu’il porte son son nom propre, et Aftermath, le tout 1er EP de cette nouvelle aventure musicale ! Nouvelle, elle l’est, mais pas si différente de HER, le duo qu’il tenait avec feu son acolyte Simon Carpentier, puisqu’on retrouve le chant en anglais et sa voix définitivement soul. Aftermath est sorti le 31 janvier 2020 (sur le label Neuve) et cette semaine Victor Solf a dévoilé un nouveau clip, pour habiller le titre The Salt Of The Earth. Un clip probablement réalisé pendant la période du confinement, où on le découvre, dans une vidéo en noir et blanc, au plein milieu d’une salle de danse. La salle est déserte, il se retrouve tout seul face à un mur de miroirs, et laisse progressivement son corps se mouvoir, déambuler sur le parquet, de manière totalement improvisée. Un exercice particulier pour celui qui a pour habitude de toujours tout contrôler. Ce lâcher-prise du corps… un choix judicieux pour Victor, puisqu’il décrit lui-même sa chanson The Salt Of The Earth comme un « exutoire ». Dans le clip, Victor veut que son corps exulte, qu’il se débarrasse de toutes ses pensées, de toutes ses émotions, pour divaguer librement. Une vidéo en noir et blanc qui a été embellie par le graphiste Raegular, auteur de la pochette de l’EP, transformant cette simple vidéo en noir et blanc en un tableau vivant surréaliste et coloré !

Hervé – Maelström

S’il y a bien un artiste français que le confinement n’a pas arrêté, c’est bien Hervé ! Trois, c’est le nombre de clips qu’il a tourné en plein confinement, filmé à la maison, dans sa cuisine pour Si bien du mal, en live session virtuelle avec ses musiciens pour Trésor… Et ce vendredi, il nous a offert un 3ème clip pour annoncer la sortie de son album mi-juin : Maelström, qu’il a tourné sur les routes bretonnes. Un clip qu’il a fait entièrement lui-même, en prenant le risque de scotcher un iPhone sur la voiture de son père, tandis qu’il courait sur les routes de campagne du Finistère. Un footing euphorique, cathartique, pour exorciser cette période trouble du confinement. Maelström, est à l’image de son nom : un tourbillon venteux, dans lequel Hervé raconte « Mais je t’en veux pas, Je suis sorti de l’incendie, Tout doucement j’atterris, Tout porté disparu. Redis-moi combien cette vie est belle, Tu sais pas à quel point j’ai besoin de l’entendre ». Signé chez Initial (Eddy de Pretto, Angèle, Clara Luciani, Aloïse Sauvage, Columbine…), Hervé a sorti son premier EP en mai 2019 : Mélancolie FC. Et c’est donc un an plus tard qu’il sort son tout 1er album HYPER ! Stay tuned, jusqu’au 19 juin !

Itzama – Rêverie

Envie d’aller au delà des 100kms autorisés?  Le duo Itzama nous laisse une belle occasion de voyager à travers son clip Rêverie, extrait de son tout premier EP.Imaginez-vous aux Maldives. Vous vous prélassez sur le sable fin et savourez les rayons du soleil qui dansent sur votre peau lisse et rayonnante. Le sourire aux lèvres, vous fermez les yeux paisiblement, en chantonnant. 
On s’y croirait, n’est-ce pas? Il suffit de visionner le clip pour que notre esprit s’évade. Défilé de photos kodak, extraits de vidéos de vacances, effet vintage,… Cette empreinte visuelle « homemade » révèle une authenticité séduisante… et nous donne envie de plonger avec eux dans l’océan ! Vous venez ? 

Dmc Homie – Money Race

Premier clip pour un jeune artiste très prometteur en provenance de Liège. Cette ville ne porte pas son nom de cité ardente pour rien car elle regorge de talents tous plus chaud les uns que les autres et Dmc Homie en fait partie. Il débarque à toute allure dans le monde du rap avec le clip de Money Race. La course vers les hauts sommets est lancée et débute dans un sombre garage depuis lequel le rappeur va commencer à rapper accompagné d’un montage aussi dynamique que son flow. En effet, le montage et la gestion harmonieuse des couleurs rajoutent une bonne dosse d’énergie à un morceau qui en dégage déjà beaucoup. Comme le titre l’indique, la course à la monnaie est lancée et c’est en débutant depuis le garage, l’échelon le plus bas que Dmc Homie compte embrayer pour passer petit à petit les vitesses. A se demander où cette ride intense se terminera pour le jeune artiste.

IDLES – Mr. Motivator

Il ne vous faudra qu’une petite dizaine de secondes de cette vidéo pour comprendre que Mr. Motivator sera explosif. L’annonce du titre fut pour le moins originale : le bassiste Adam Devonshire avait annoncé mardi un cours de gymnastique à distance avant de lancer le clip. Volontairement déjanté comme une punk rave party, le clip fait défiler divers entrainements de sportifs au physique sortant des stéréotypes et qui ne se prennent pas au sérieux avec leurs déguisements loufoques : une mamie qui lève ses petits haltères, un homme déguisé en Boris Johnson ou en panthère notamment. Le message est clair, IDLES se moque par ironie du sport et prône la danse et le défoulement. Le tout est jubilatoire. On retrouve les sonorités graves, brutes et puissantes du groupe avec un rythme très énergique. Les références culturelles sont nombreuses et drôles pour dériver vers une force positive « You can do it / It’s all about confidence ». La furie d’IDLES est assurément de retour.

Geeeko – Nuit

Jeune rookie bruxellois, Geeeko est une des valeurs montantes de la scène rap francophone. Son premier projet Réel vient de sortir et on peut y ressentir une atmosphère très digitale de la pochette aux différents morceaux le composant. Et ses visuels n’y font pas exception, à l’image du dernier en date Nuit réalisé exclusivement en 3D par Samy Husson et Hugo Richel. On y retrouve la modélisation de l’artiste conduisant une voiture sur le dos nu d’une femme, le tout dans une atmosphère planante faisant ressortir l’ambiance musicale du morceau. C’est avec cette manière particulière qu’il continue d’explorer le corps féminin qui s’offre à lui. Pourtant il semble tourné en rond comme si il ne parvenait pas à trouver ce qu’il cherchait réellement. Une ride nocturne plus qu’agréable aussi bien musicalement que visuellement.

Owen Pallett – A Bloody Morning

Il y a un sentiment d’incertitude à l’écoute de Bloody Morning tiré de Island, le dernier album d’Owen Pallett. La vidéo réalisée pendant le confinement par Vincent René-Lortie et Brittney Canda, montre les regards inquiets, le pétage de plombs de certains ou au contraire la danse résignée d’acteurs de 6 à 72 ans qui jouent leur propre rôle en ces temps étranges. Les images ont été tournées à travers des fenêtres ou par des portes en respectant les distances de sécurité et comme ces personnes, on ressent de l’incertitude du monde et de ce que nous vivons actuellement. Mais la voix est bienveillante et rappelle celle de Matt Berninger de The National et l’instrumentation orchestrale chatoyante est parfaite pour exprimer ce sentiment. Et pour cause, Owen Pallett n’en est pas à son coup d’essai : Le musicien canadien à la formation classique a en effet réalisé les arrangements de cordes, cuivres et orchestre pour Frank Ocean, Caribou, The National, ou encore Christine and the Queens et a été récompensé par un Grammy Award pour son travail avec Arcade Fire dont il était le violoniste. Et si Bloody Morning convie parfaitement le sentiment d’attente et d’inquiétude de ces temps, c’est peut-être aussi parce que Owen Pallett s’est plongé il y a peu dans la composition de la bande originale de Spaceship Earth de Matt Wolf, un documentaire sur une équipe qui a passé deux ans en quarantaine dans une réplique de l’écosystème terrestre appelée BIOSPHERE 2. Bloody Morning nous berce dans nos questionnements, et bien que le morceau n’y réponde pas, il est la parfaite B.O. aux temps que nous vivons.
L’album Island enregistré live aux studios d’Abbey Road avec l’Orchestre Contemporain de Londres vient de paraître.

Bungalow Depression – The Whirl

Cela faisait quelques jours que Bungalow Depression, groupe hexagonale basé à Rouen, teasait la sortie de The Whirl sur Instagram, en postant des photos de chacun des participants au clip (Léa, Jeanne, Alain, Quentin, Gaëlle et Damien) yeux fermés, recouverts de plastique, rappelant fortement Laura Palmer de Twin Peaks à sa macabre découverte. Le suspense a été levé ce samedi, révélant une vidéo élégante et mystérieuse tout en ombres et en lumières qui accompagne The Whirl, morceau pop électronique aussi lumineux et aérien que sa tonalité est sombre. La vidéo réalisée par Gaëlle Manac’h (qui a travaillé notamment avec We Hate You Please Die) met en scène une danseuse contemporaine évoluant dans une rave party sous plastique, dans une décharge, où encore sortant d’un lac noir de nuit. Les images au ralentit ou en reverse donne un côté surnaturel à ce titre éthéré.
Le premier album de Bungalow Depression est prévu le 9 octobre 2020.

Julianna Barwick – Inspirit

Cela faisait un moment que nous n’avions pas entendu Julianna Barwick.La musicienne expérimentale nous revient cette semaine en sortant Inspirit, accompagné de l’annonce la sortie de son quatrième album, Healing Is A Miracle, quatre ans après son dernier opus, Will (Dead Oceans, 2016).Souhaitant quelque chose de plus personnel, elle s’est lancée dans l’écriture de l‘album qu’elle a composé pour elle-même: « Cela faisait tellement longtemps que je n’avais pas fait ça, faire quelque chose pour moi, juste pour l’amour de le faire. C’était émotionnel parce que c’était enregistrer de la musique qui venait juste du cœur, ce n’était pas pour une commande ou un projet… Cela m’a conduite aux larmes un petit peu ». Et Inspirit est juste ça : un soundscape féérique et éthéré dont les boucles (« loops ») et les couches (« layering ») de sa voix et des synthétiseurs évoluent en un son personnel et hautement spirituel aux voix angéliques et aux drones profonds, qui, comme l’exprime le titre de l’album à venir, a des capacités soignantes et relaxantes. La vidéo qui illustre Inspirit nous emmène à vol d’oiseau, voir la mer et sa côte environnante où la musicienne basée à Brooklyn est seule et libre de toute contrainte.
Healing Is A Miracle sortira le 10 juillet sur Ninja Tune (Floating Points, Marie Davidson, Peggy Gou) et contient des collaborations avec Jónsi, Mary Lattimore et Nosaj Thing.

Arigato Massaï – What a day

Et soudain le vide … voilà comment on pourrait résumer le nouveau clip des français. Le duo Arigato Massaï est donc revenu cette semaine avec la mise en image de What a Day, morceau instrumental et planant et dernière pièce de leur nouvel EP How We Go. La vidéo nous emmène donc dans un monde sans humanité ou presque, nous dévoilant des villes désertes, sans voitures, sans activités… De la France à l’Afrique du Sud en passant par Amsterdam et New York, la vie se passe désormais derrière les fenêtres, dans le secret des lumières qui s’allument et s’éteignent. Bien malin le duo alterne ce réel avec la fantaisie, allant chercher des images de la nature conquérante dans des films comme Je Suis Une Légende ou Jumanji. Une manière de prédire le futur, mais aussi de dire que finalement ce qu’on voyait comme une fiction pourrait en un claquement de doigt devenir la réalité. Un clip presque apocalyptique mais tellement proche de ce qu’on a vécu pendant deux mois qu’il en devient très troublant.

Foster The People – Lamb’s Wool

Plus de dix ans déjà que la bande de Mark Foster a débarqué dans nos oreilles. On le sait, le groupe revient généralement tous les trois ans avec un nouvel album. Le successeur tant attendu de l’excellent Sacred Hearts Club devrait donc trouver bonne place dans notre discothèque cette année. On espérait même voir le groupe faire un passage en terre française cet été, mais l’actualité en a décidé autrement. Alors qu’ils avaient déjà dévoilé un sublime piano-voix en forme d’appel à l’humanité et à l’unité avec la sublime It’s Ok To Be Human, le groupe revient en ce mois de mai avec Lamb’s Wool. La patte du groupe est toujours présente, reconnaissable entre mille, entre cette batterie qui revient toujours en force, ces intonations électroniques et la voix de Mark Foster. C’est du côté apaisé du groupe que le titre penche, une balade douce et sensible qui nous parle d’amour, de ce qu’on peut faire pour les autres et du silence qui fini toujours par se briser.
La vidéo qui accompagne le titre a été réalisée par Mark Pontius, batteur du groupe. Psychédélique, la vidéo semble être une plongée dans l’esprit et les émotions de Pontius, un délire coloré, mouvant et fascinant. On attend désormais la suite avec impatience.

CHASSEUR – Au lointain

Il y a quelques temps nous vous présentions le clip Ailleurs, un clair-obscur offert par Chasseur. Le musicien revient avec un nouveau titre, comme une continuité. A travers Au lointain, on retrouve le même requin. Celui noir comme l’ébène, qui semblait nager dans une forêt d’immeuble et d’asphalte. La noirceur est ici substituée aux couleurs. Il y a des camaïeux de requins, des couleurs vives, du bleu, du rouge, du violet. Puis, la lumière au travers des images de synthèse comme de la musique. Bien que l’on retrouve des sonorités répétitives et saturées ainsi que la voix grave du chanteur, il y a quelque chose de plus lumineux, plus joyeux. Ne serait-ce qu’à travers les paroles : « La vie au lointain, La vie au lointain, Sans craindre la peur. » Pourtant, l’obscurité revient : « Attendre ton heure, L’auras-tu vu venir, L’absence au fond des yeux, La fin des souvenirs, Seul au bord des falaises. » On ressens la solitude mais également quelque chose de l’ordre de l’acceptation : « S’il faut partir, Un peu t’oublier, Que ce soit sans frémir, Je n’aimerais pas nous voir pleurer, S’il faut partir, Que ce soit joyeux, Je voudrais ton sourire Et ton visage dans mes yeux. » Le clip se conclue sur cette phrase mais également sur des images semblables à celle d’Ailleurs. Le réalisateur Nicolas Lelièvre évoque « des objets autonomes » appartenant à la même temporalité, « la même circulation »

FEWS – Heaven

Accroche-toi à tes yeux ma gueule, FEWS ça déconne zéro. Ça t’envoie du post-punk dans la tronche, ça te fait fondre les yeux, liquéfier le cerveau et ça te demande pas ton avis. Après deux premiers albums décantés à l’acide, les suédois reviennent cet été pour un EP qui s’annonce agressif à souhait. Ils nous déchirent donc les oreilles d’un premier single Heaven qui prendra possession de vous pour vous faire secouer la tête et les pieds de façon incontrôlable jusque la transe de son thème de fin. Préparez les aspirines et un bon bain pour vous en remettre.

Foxes – Love Not Loving You

Avec ce titre dévoilé le 20 mai dernier, Louisa Rose Allen révèle une chanson à la fonction d’exutoire suite à une rupture amoureuse. Love Not Loving You est un titre frais, pop et pétillant, officiellement dans la course pour devenir « tube de l’été 2020 ».
La chanteuse britannique assume son style indie pop et pose sa voix douce comme celle d’une adolescente sur un texte qui porte pourtant sur un sujet délicat.
Quant au clip, il est une ode au corps humain, celui-ci devient une véritable œuvre d’art dont chaque partie trouve sa place dans le clip. Une grande réussite musicale et esthétique pour Foxes.

Matt Berninger – Serpentine Prison

Parmi les hérauts/héros du rock indépendant de ces vingts dernières années, il est difficile de ne pas tenir Matt Berninger en haute estime. Le chanteur de The National est associé à jamais à notre spleen autant qu’à notre colère. Si il est à jamais attaché au groupe new yorkais, on chérit aussi le beau projet EL VY qu’il partageait avec Brent Knopf. La cinquantaine approchant, Berninger se décide enfin à se lancer en son nom propre et dévoile cette semaine Serpentine Prison, premier morceau d’un album du même nom prévu pour octobre et pour lequel Booker T. Jones assurera la production. On est en terrain connu avec cette balade mélancolique, portée par une écriture poétique et imagée. Un moyen sans doute d’ouvrir calmement un projet très attendu et qui, on l’espère, réussira à nous surprendre. Répons en octobre.

Dream Wife – So When You Gonna…

Vous faites partie de ces rares personnes qui se demandent : « ça donnerait quoi de vivre un concert à l’intérieur d’une bouche? »,et bien vous n’allez pas être déçu du voyage avec le dernier clip  de Dream Wife pour So When You Gonna…. Par contre, si c’était pas du tout  un de vos rêves, il est fort probable que vous trouviez ce clip gênant, malaisant et vous donne très rapidement envie de mettre en pause cette vidéo… La seule chose qui nous retiendra c’est de découvrir le morceau en entier ou voir les images de concert car on va pas se mentir on est tous en manque de live. Alors quoi de mieux que ces images enregistré par Aidan Zamiri lors d’un concert gratuit avec le fans du groupe en Janvier ? En tout cas ce clip est claire une invitation, un challenge à regarder mais il donne quand même très envie de retrouver le30 avril 2021 Dream Wife à La Boule Noire

The 1975 – Guys

La veille de la sortie de leur nouvel album Notes On A Conditional Form, The 1975 a dévoilé le titre qui clôture leur tracklist : Guys. Un titre qui est l’antithèse de leur hit Girls datant de 2013 qui explore leur soif de femme tandis que Guys est un hommage aux relations entre les membres du groupe. Et pour illustré ce titre rien de mieux qu’une compilation d’images du groupes du début voir prémices du groupe à aujourd’hui le tout accompagné d’une bande karaoké où on peut lire voir chanter les lyrics « Yeah, the moment that we started a band Was the best thing that ever happened And I wish that we could do it again, It was the best thing that ever happened to me ». Et c’est pas nous qui allons dire le contraire, même après leur nouvel album qui nous laisse sceptique après la première écoute mais comme toute bonne chose il faut sûrement lui laisser de temps et le réécouter de nombreuses fois pour savoir l’apprécier et découvrir ses nombreux détails… Si ce n’est pas reporté d’ici là, rendez-vous le 8 octobre au Zénith de Paris ! 

Machine Gun Kelly – Bloody Valentine

Machine Gun Kelly avait annoncé le nouveau titre Bloody Valentine sur son twitter fin avril en tant que le premier single de Tickets To My Downfall soit très probablement un nouvel album qu’on attend impatiemment. À travers Bloody Valentine on peut voir que Machine Gun Kelly espérer quelque chose de réel avec un amant s’écartant sensiblement l’attitude méfiante qu’il avait à l’égard de la trahison sur Hotel Diablo paru en 2019. Un sentiment qu’on a du mal à percevoir à travers les images du clip où on voit Megan Fox très possessive envers son « bien-aimé » qu’elle a ligoté voir électrocuté dans son bain… Un acte que Jack Saunders (présentateur BBC Radio 1) et Josh Franchi (leader de You Me At Six) ont remarqué en disant qu’eux aussi ils auraient laissé Megan Fox jeter un sèche-cheveux dans leur bain. On en déduit que malgré les années Megan Fox fait toujours son petit effet au point d’en faire oublier le principal : bloody Valentine, le nouveau single de Machine Gun Kelly qui est plutôt addictif ! 

Park Hye Jin – Like This

La délicieuse musique de la sud coréenne Park Hye Jin est de retour, la jeune artiste nous offre un morceau à la boucle house entêtante à souhait.
Le clip est un assemblage de vidéos qu’elle a posté sur instagram, on l’y voit danser, sourire, profiter du rythme enivrant de sa musique et nous transmettre des ondes si positive, on l’accompagne dans ses chambres d’hôtels, dans des studios mais l’énergie reste la même, on voudrait l’accompagner pour danser sur le morceau.
Autant dire qu’on aimerait la retrouver aux platines le plus vite possible, c’est d’ailleurs un nouveau morceau qui annonce la sortie de son nouvel EP How Can I pour le 26 Juin prochain sur Ninja Tune, vivement l’été !

Lewis Del Mar – The Ceiling

Le duo New Yorkais est de retour avec The Ceiling, un morceau dans la lignée de leur univers mais qui sonne toujours parfaitement au creux de nos oreilles.
La vidéo prend un sens tout particulier en cette période post confinement, on y voit un lieu de vie que l’on traverse de toute part, d’une fenêtre à un salon, d’une chambre à une nouvelle fenêtre, et ces plafonds tout blancs qui sont là immuables. 
C’est dans ce lieu de vie que tout circule, le temps, nos souvenirs, les lumières et les couleurs qui forgent nos
vies et la musique qui prend aux tripes.
Après la sortie de Border, premier morceau dévoilé par le duo, on peut déjà s’imaginer de belles émotions pour le futur avec Lewis Del Mar, de quoi ravir leurs plus grands fans.

Khruangbin – So We Won’t Forget

Et bien eux aussi nous font le plaisir de sortir un nouvel album le 26 Juin prochain sur le label Dead Oceans et c’est avec ce nouveau morceau So We Won’t Forget qu’ils nous font patienter.
C’est un clip magnifique qu’ils nous offrent avec une thématique pourtant si triste, on y croise le destin d’un père et le décès de sa fille, tout au long du clip on voit ce père se remémorer les plus beaux souvenirs de son enfant, entre doudous, peluches, grands sourires et danses, le deuil est difficile. Un policier extérieur à la peine du monsieur rentre dans le champ et essaye de le calmer, provoquant une colère sans nom. C’est en fait l’ensemble des phases du deuil qui sont représentées ici, le déni, la colère, l’acceptation et puis surtout l’apaisement, lorsque deux étoiles s’envolent côte à côte à la fin de la vidéo. Que de poésie.

Lewis OfMan – Dancy Boy

On le sait, la musique sert souvent d’échappatoire. Et qui dit musique, dit souvent danse et c’est encore plus le cas lorsque l’on parle de Lewis OfMan. Le musicien français est de retour cette semaine avec Dancy Boy, un titre qui met des fourmis dans les jambes et le sourire jusqu’aux oreilles. Pour cette nouvelle vidéo, il s’associe à nouveau avec Julien Soulier, pour plonger dans les nuits d’Atlanta. On suit donc ce « dancy boy » à travers la nuit, traversant la ville de manière insouciante, comme si le monde et sa réalité n’avait pas d’impact sur lui, tout ce qui compte étant la musique et la danse. On avance avec lui, entre magasin, voitures et terrain de sport, le groove est toujours là jusqu’à nous emmener au parking du Cascade, lieu central de son précédent clip, Attitude. Suite ou préquel, on ne sait pas trop, en tout cas le français a toujours le chic pour amener du soleil dans nos vies. On repart danser en attendant de pouvoir le retrouver sur scène.

Gussstave – MARMALADE

Gussstave, dont le deuxième EP est attendu avec impatience pour juin prochain, publie son troisième clip après Volcano et Flying Limousine, dans une dimension toujours aussi planante, home-made et esthétiquement rétro. Tourné à l’aide d’un Iphone pendant le confinement, le clip de Marmalade propose un plan-séquence drapé d’un ciel rose et violet, mis en scène façon théâtre d’ombres. L’artiste semble se livrer à un karaoké solitaire, perché sur le haut d’un bâtiment tandis que les paroles incrustées en police seventies nous donnent envie de participer et déjà, nos hanches balancent sur le morceau langoureusement groovy. Et si, enfin, l’ardeur vous prend de vous lancer en solo, un petit bonus vous attend à la fin du clip où l’artiste joue en version acoustique au piano pendant quelques secondes, ce qui clôt le clip sur une note plutôt intimiste.

Sébastien Tellier – Stuck in a Summer Love

C’est l’été avant l’heure ! Sébastien Tellier nous révèle le clip de Stuck In A Summer Love, une piste de son prochain album Domesticated. Un clip aussi psychédélique que la chanson, non dépourvu d’un clin d’œil au clip de Look, sorti il y a maintenant 8 ans. Un clip haut en couleur et animé par l’Incroyable Studio. Un vrai trip sous LSD, une ambiance très hippie, un retour à la devise  »Peace and Love » des années 60, tout ça, c’est la parfaite signature de Sébastien Tellier dont la voix sous autotune sublime ce festival bariolé et sensuel. En effet, l’apologie du corps, et plus précisément du corps nu, domine le clip. Des corps deviennent décor, indépendamment de nous. Le corps est musique, mais aussi élément d’absurde, on le retrouve mêlé à des objets du quotidien qui à leur tour s’ancrent dans l’esthétique hipster du clip, sublimant eux aussi les nombreuses allusions sexuelles. Le clip joue avec la limite entre l’implicite et l’explicite, le tout sur une musique grisante et hypnotique ainsi que des paroles emplies de chaleur humaine et de lascivité. Sébastien Tellier nous enivre de sa voix et de son univers, et l’on est aussi impatient d’écouter l’album que d’être en été.