La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont à la fois fait vibrer ses yeux et trembler ses oreilles. Embarquez avec nous pour l’épisode 68.
Mowdee – Je t’embête
Parfois, lorsqu’on lance pour la première fois un titre, une petite voix intérieure emmerge pour dire » putain, celle la on va la saigner pendant des mois… ». Parce que la prod est monstrueuse, que le thème nous parle et que le refrain se grave directement dans nos esprits. Cette semaine, c’est Mowdee qui réalise ce petit miracle.
De petite voix, il en est aussi question avec Je t’embête. Ici l’artiste laisse parler son moi intérieur, comme si il se parlait dans son miroir pour se convaincre lui même. En résulte une petite bombe au carrefour des genres, porté par une prod house bien plus accessible que ses illustres prédécesseurs auxquels on pense immédiatement comme Grems ou TTC.
Pour accompagner le titre, Mowdee se la joue docteur Jekyll et M.Hyde sous la caméra de Karim Ansel et s’offre une promenade schizophrénique entre sa personnalité quotidienne et un double maléfique qui semble porter en lui toutes les pulsions les plus sombres et inavouables de l’artiste. C’est drôle, distancié et assez intéressant pour qu’on aie envie de suivre la suite des aventures du rennais.
Genoux Vener – Grand Cœur de Pierre
Après un savoureux « Métro Boulot Dodo » auquel tout le monde peut s’identifier en cette période plus que délicate, le duo électropop Genoux Vener débute l’année 2021 avec un « Grand Coeur de Pierre » tout aussi délicieux. Tous les ingrédients y sont réunis pour régaler nos oreilles : un beat entraînant, une mélodie séduisante, des synthés brumeux, le tout agrémenté des douces voix de Pauline et Cloé délivrant des paroles aussi drôles que graves. Une recette qui a déjà fonctionné à plusieurs reprises et qui fait mouche une fois de plus.
En supplément, Genoux Vener nous sert un bon petit clip, réalisé par Randolph Lungela, qui correspond bien à leur univers décalé. On y voit les deux chanteuses faire différentes activités sans montrer la moindre expression tandis que les personnes âgées autour d’elles semblent vivre les meilleurs moments de leur vie. Que ce soit pour l’ouïe ou pour la vue, on se régale sur ces quelques 4 minutes.
Météo Mirage – Ton Nom
Météo Mirage, groupe à la pop aérienne, revient avec Ton Nom. Histoire d’obsession et de répétition au rythme d’un refrain qui martèle “Ton Nom, Ton Nom, Ton Nom.”
Les harmonies sont légères et volatiles renforçant toute la poésie des paroles. Il est question de fantasme, de rêverie pour un être que l’on ne parvient pas à oublier : “J’essaye, j’essaye, j’essaye. Sans toi, rien n’est plus pareil. Sur les pistes effacées, Je vois ton nom, ton nom, ton nom, Aux étoiles accrochées. » Un amour peut-être parti trop vite, disparu à jamais ? : “J’ai tant, j’ai tant rêvé, Que l’on, que l’on, que l’on Pourrait se retrouver”.
Par ailleurs, l’illustrateur Baptiste Perrin, auteur de clips notamment pour Pépite, donne forme à ce rêve. Baignées de couleurs pastels, des formes abstraites dessinent tant des visages que des paysages. Le rêve devrait se poursuivre jusqu’au printemps afin de se réveiller pour la sortie d’un nouvel EP !
Arlo Parks – Hope
Cela faisait des mois que nous attendions patiemment le premier album d’Arlo Parks et c’est avec une joie intense que nous avons découvert Collapsed In Sunbeams vendredi. Les chansons y sont des “vignettes et portraits intimes” à la fois personnelles, douces et poétiques. Inspirée par Elliott Smith, DJ Shadow, Grizzly Bear, ou encore Portishead, Hope, n’est pas une exception.
Sur des beats neo-soul, la voix d’Arlo Parks est douce et réconfortante : “You’re not alone as you think you are / We all have scars, I know it’s hard” et nous touche en plein cœur. Le clip réalisé par Molly Burdett montre une bande d’amies dont l’une d’entre elle s’isole, et se joint peu à peu aux autres grâce à la bienveillance de la musicienne.
Et c’est un peu ce qu’Arlo Parks fait avec sa musique, qui nous réchauffe et rend la vie un peu meilleure. Elle écrit du morceau “Je crois qu’il porte une graine de quelque chose dont nous avons tous besoin en ce moment.” Et en effet, Hope est ce qu’il nous faut en ces temps tourmentés.
Collapsed In Sunbeams est sorti sur Transgressive Records et est en écoute partout.
Bon Entendeur vs Tina Charles – I Love To Love
Cela va bientôt faire un an, un an que désormais la fête se joue à domicile (et la plupart du temps en solitaire). Le 14 mars, les clubs fermaient leur portes et sont désormais, comme nous tous, dans une sorte de coma artificiel, attendant des jours meilleurs pour réouvrir et pour que leur mur puissent à nouveau vibrer.
C’est cette date qu’à choisi Bon Entendeur pour lancer son nouveau clip, véritable petit court métrage et hommage à la nuit et à la fête, dans ses bons comme mauvais côtés (coucou le videur relou).
Bon Entendeur orchestre donc, comme à leur habitude, un pont bienvenue entre passé et présent, transformant la nostalgie en boule à facette et nous poussant toujours un peu plus à faire bouger nos pieds. Si le concept de revisiter à leur sauce des chansons d’un autre temps n’a pas changé, le groupe le fait tout de même évoluer puisque pour la première fois c’est une artiste non francophone qu’ils mettent en avant en remettant au goût du jour I Love To Love de l’anglaise Tina Charles.
C’est comme toujours absolument efficace, totalement réjouissant et absoluement imparable. Alors on se laisse emporter par la vibe, on prépare nos plus beaux mouvements disco et on attend avec impatience que le panneau passe de « fermé » à « ouvert » pour retrouver la nuit et la communion. Parce que non, la fête ne sera jamais finie.
Lala &ce – Sipa
Album très attendu, Everything Tasteful, le dernier projet de Lala &ce oscille entre l’obscurité des soirées sous drogues et la chaleur de deux corps. C’est dans la première ambiance que Sipa, le morceau clippé par &ce Recless.
Un clip hypnotique, à l’image de la voix de la rappeuse qui prend place sur un court de tennis, une petite dédicace à un sport qu’elle apprécie. Elle y prend le rôle de l’arbitre, une figure d’autorité qu’elle gardera durant tout le clip et cela peu importe la situation.
Une métamorphose du texte très égo-trip qu’elle a écrit. Dans le visuel se retrouve également l’amour de Lala &ce pour les belles femmes, le clip dégage une sensualité naturelle et propre à l’artiste.
Une esthétique toujours bien travaillé qui permet aux auditeurs de plonger dans l’univers de Lala et cela peu importe le type de morceau.
Uèle Lamore – Austerlitz
Si il y a bien une personne sur laquelle il faut garder un œil et surtout une oreille, c’est Uèle Lamore. On l’avait découverte derrière la baguette de l’Orchestre Orage qu’elle a fondé et qu’elle dirige. Premier orchestre de groove versant du côté des musiques actuelles qui a nourri son parcours de collaborations chamarrées entre-mêlant, sans être exhaustif, l’électro-pop d’Agar Agar, la cold wave de Grand Blanc, la techno de Persian Empire ou encore, sans les oublier, le jazz-fusion-pop-soul des amours de Kodäma. Si on ajoute qu’Uèle a aussi arrangé les chansons d’Etienne Daho pour le quartet à cordes qui accompagnait les concerts de sa dernière tournée Eden, on commence juste à entrevoir le champ des possibles.
Austerlitz est le titre qui ponctue son premier EP Tracks publié l’automne dernier. Le morceau prend tout son sens associé au magnifique clip réalisé par Biscuit Production (Yannick Demaison et Alexis Magand). On ne peut s’empêcher, alors, de penser au Voyage de Chihiro d’Hayao Miyazaki tant pour les images que pour la musique qui joue sur le même registre émotionnel que la partition de Joe Hisaishi, celui de l’âme.
L’articulation du récit emprunte la correspondance entre la ligne 5 du métro (celle qui dessert Bastille, République, Jaurès et la Villette) et la ligne C du RER qui nous transporte vers le sud-est de Paris. On quitte la station aérienne d’Austerlitz pour s’enfoncer dans les profondeurs de la gare souterraine, passant du céleste aux ténèbres. Ces instants suspendus sont empreints de la nostalgie qu’Uèle a pu ressentir lors de ses voyages pendulaires entre un Paris vivant et un Vitry endormi. Tout comme pour la scène du train dans le film des Studios Ghibli – le voyage se fait silencieusement, entouré de silhouettes flottantes, allégorie de cette lointaine proximité entre-individus inhérente à notre société. Le périphérique parisien marque la frontière entre un monde fantasmé, haut en couleur et un autre monotone en déliquescence. Si le temps du voyage semble calme, on sent se cristalliser toutes les tensions intérieures. Le périple touche à sa fin.
Patientons alors pour laisser Uèle Lamore opérer et nous faire découvrir, bientôt nous espérons, de nouveaux horizons musicaux.
Hash24 Ft Quesse – Tom Jedusor
Les collaborations entre rappeurs américains et francophones sont rares. Ils arrivent cependant que certains artistes de chez nous arrivent à aller chercher une petite pépite de l’autre côté de l’océan. A l’image de Tom Jedusor où le parisien Hash24 à ramener Quesse, rappeur prometteur et notamment suivi par Future.
A eux deux, ils livrent un clip réalisé par JuPi et Jules Seize. Très américain dans sa gestuelle, Quesse apporte une vraie touche aux morceaux avec un flow énergique. Hash24 arrive quant à lui dans un style beaucoup plus parisien avec un flow brut et une dégaine de citadins.
Une dualité de flow et de visuels qui traduit également la dualité certes souvent cliché entre la musique et l’attitude américaine et francophone. Une connexion qui prouve bien que c’est toujours important de ramener un univers différent au sien pour évoluer et faire évoluer sa musique.
Arnaud Rebotini – Shiny Black Leather
Dans la saga “l’electro en France, c’est du lourd”, nous faisons aujourd’hui une haie d’honneur au nouveau clip d’Arnaud Rebotini. Si la fête commence à manquer cruellement dans notre quotidien, le musicien a décidé de la faire déborder sur l’écran.
Si le morceau Shiny Black Leather donne un effet coup de poing immédiat dans le pif, le clip n’a rien à lui envier. On se retrouve plongé dans une bamboche bouillante, où les corps se laissent manier par la musique. Une foule éclairée uniquement par un stroboscope éblouissant, presque voyeur.
Le grain est poussé au summum, on ne distingue que des silhouettes déchaînées sur la piste. La température est au plus haut point. Tel un chef d’orchestre, le musicien fait son apparition pour donner le rythme à cet ouragan. On a qu’une envie, claquer des doigts, de-brancher ses neurones, et se mêler à la fête.
Si à la fin du visionnage vous sentez une petite frustration, allez checker l’EP d’Arnaud Rebotini sorti tout récemment. À défaut de ne pouvoir faire la fête, faites vibrer vos oreilles, elles vous en seront éternellement reconnaissantes.
Bambino – Bad Bambino
Après un premier EP, Enfant Difficile et un peu de repos, Bambino livre un nouveau morceau qui bénéficie d’un clip, Bad Bambino et il n’a pas laissé son imaginaire d’enfant turbulent avec ce titre.
Dès le début du clip, il ramène cette ambiance avec une chambre typique de jeunes enfants. Le sol est jonché de coloriages et de légos, une jeune fille fait un puzzle quand Bambino décide de rentrer avec une insolence de salle gosse qui le fera marcher sur le puzzle.
On se rend vite compte que même si tout est enfantin dans le visuel, le rappeur évoque une vie actuelle. Un refus de grandir matérialisé dans une chambre d’enfant. Chose que ne semble pas apprécié la femme avec qui il est.
Malgré le questionnement qui découle de ce conflit, l’artiste livre un morceau entraînant et aux sonorités plus joyeuses que tristes. Et c’est surement cela au fond être un grand enfant, c’est ramené une touche de positif là où le malheur frappe.
Moïse Turizer – Modern Light
La petite claque de ce début d’année. Une voix tunée pour ressembler à un robot en pleine question existentielle, une guitare qui sature et grésille à bout de souffle, une boite à rythme surexcité sur les refrains, un beau combo surréaliste et dark à souhait.
Des petits airs de The Voidz, version punk et hyperactif, parce que le refrain pousse clairement notre cardio à fond!
Réalisé par Nicolas Despis, le duo est plongé dans des plans en noirs et blancs super saturés, saccadés par des lumières brèves et intenses de façon épileptique. Ils se lancent alors dans une danse effrénée, d’où se dessine une urgence absolue de crier, se déchainer, d’exploser. Superbes plans sur leurs visages émaciés où se dessine en clin d’œil la pochette de leur nouvel EP.
Le clip a été tourné au fameux Pop In telle une réponse forte à cette période où les bars et salles de concerts sont fermées. Ils viennent rallumer un peu la lumière dans ce lieu soumis à l’extinction des feux.
Slimka – Headshot
Après un prélude sous format EP, Slimka annonce petit à petit l’arrivée de Tunnel Vision, un album qu’il travaille depuis quelque temps. Premier extrait du projet, le Suisse l’a accompagné d’un clip réalisé par Exit Void.
Il y apparaît tel un samouraï, armé d’un katana à la main. Il ne lui faut que dix secondes pour le dégainer et découper une poignée d’ennemis. Peu importe ce qui se met sur son chemin, l’artiste va le dépasser avec sagesse et technique, ce qui s’apparente également à sa manière de concevoir la musique et la concurrence qu’il peut y régner.
Le cadre spatio-temporelle oscille entre futur avec voitures volantes et traditions avec une ambiance rappelant une Asie passée. Une façon de montrer que lui aussi oscille entre les racines du rap et des sonorités plus actuelles voir même en avance sur son temps.Le visuel se termine sur une atmosphère sombre présageant déjà une suite d’un clip au scénario presque cinématographique. Tunnel Vision s’annonce comme un voyage auditif qui devrait arriver rapidement.
Billy Nomates – Heels
Si vous ne l’aviez pas encore découvert avec son premier album éponyme, vous l’avez sans doute aperçu dans le dernier album de Sleaford Mods avec Mork n Mindy. Et si toujours pas, vous ne pourrez pas la louper parce que son ascension sera fulgurante.
Billy Nomates c’est un peu le parfait exemple de ce que l’Angleterre produit de plus brute et percutant. Une sensibilité extrême, un franc parler revendicatif, une volonté de changer le monde (à commencer par elle-même), elle est d’une entièreté touchante. Dans son nouveau titre Heels, elle emploi des rouages semblables à ses idoles Sleaford Mods.
Une boucle de synthé courte et percutante sur laquelle elle appose son chant-rap. Introduite dans un clip telle une conversation dans une cabine téléphonique anglaise, la chanson se présente avec son instrumentale volontairement étouffée, très eighties. Une ruse afin de laisser place à la puissance de son timbre qui sonne par moment soul, par moment profondément punk.
Seule dans la cabine téléphonique, mais aussi seule avec elle-même où elle déambule dans des rues typiques et se retrouve confrontée à sa propre image par moment. Un visage atypique mis en valeur par des jeux de lumière et de couleurs saturées. Tout aussi efficace.
RIFA – Rose
Originaire de Lyon, une grande ville qui a donné à Rifa toutes les influences qui composent, actuellement sa musique. Après la sortie de Pas la fête, il livre un nouveau clip dans lequel il aborde de nouvelles thématiques.
Dans Rose, l’artiste essaye de sensibiliser sur les méfaits de la drogue avec l’angle des relations amoureuses. Sa posture fataliste ancre encore plus son discours. Une histoire relatée dans un clip réalisé par Amax.
L’ambiance nostalgique transpire via une esthétique nocturne et vintage. La nuit apporte une démarche de réflexion à l’artiste sur ce qu’il vient de vivre.Durant l’entièreté du clip, on suit les aventures d’une jeune femme qui s’enfonce petit à petit dans le monde troublant de la drogue.
Un chemin de vie qui s’éloigne de celui de l’artiste. Le storytelling prend vraiment une seconde dimension avec le clip. C’est d’autant plus troublant quand on apprend que le morceau est tiré d’une histoire vraie.
Fantomes – Parker Lewis
Cela fait un petit moment qu’on a Fantomes dans notre radar, bien aidé par un premier EP qui nous avait totalement enthousiasmé, tant et si bien qu’on se désespérait un peu de voir le duo transformer l’essai. Notre patience va être enfin récompensé puisque le groupe débarquera avec son premier album, it’s ok chez Pan European Recording.
Et après la langueur de City At Night et la puissance de Sometimes, Fantomes continue d’étendre sa palette colorimétrique du rock avec Park Lewis, titre solaire et mélancolique qui nous colle aux oreilles par la facilité qu’ont la mélodie et le refrain à nous rester en tête et à nous apporter de l’amour, beaucoup d’amour. Et on en a bien besoin en ce moment.
Comme eux, on se retrouve donc avec un énorme sourire aux lèvres à hurler « in a sweet house, full of love » avec le son bien à fond.
Pour ne rien gâcher au plaisir, Fantomes s’offre en plus de ça un clip magnifique, coloré et accueillant, réalisé par Ludovic Azémar. On plonge avec bonheur dans ces images un peu psychédélique, un peu rétro qui nous permettent de nous évader pleinement.
Comme le héros qui donne le titre à la chanson, Fantomes ne perd jamais et c’est peu de le dire … Synchronisation des montres, rendez vous le 26 février !
26 Keuss – J’ai la haine
Peu d’extraits de sa musique sont disponibles mais pourtant chacun de ses couplets à fait mouche auprès des amateurs de rap. La raison est simple, son énergie et sa plume imagées.
Il en fait à nouveau un beau tour de force dans J’ai la haine nouveau clip extrait de son récent projet réalisé par Bien Vu. Il y fait part de toute son énergie à nouveau.
Clippé dans un bâtiment sombre de part ses faibles faisceaux de lumière, le clip sert bien la volonté racontée par l’artiste de monter les échelons du rap game. 26 Keuss joue aussi de ce côté sombre qu’on lui raccroche souvent pour incorporer une esthétique presque gore au visuel avec des couteaux et des sacs poubelles au forme presque humaine.
Un univers qui lui va bien et devrait être présenté sur La Kaire, son premier projet sorti récemment.
Rad Cartier Ft Jäde – VT ZOOM VII
Artiste multi-casquettes, Rad Cartier vient de dévoiler un projet dans lequel on retrouve plusieurs invités. Parmi ceux-ci c’est glissé l’artiste Jäde qui est en pleine expansion.
Elle est présente sur le titre VT ZOOM VII, que le rappeur a décidé de clipper aidé par le réalisateur Jordan Moilim.
Jäde et sa voix singulière entame le son, on la retrouve seule dans une pièce délabrée et vide. Rad Cartier la rejoint vite pour ensuite entamer son couplet.
Cette sobriété dans les lieux permet de laisser une plus grande place à l’ambiance qui se dégage du morceau. Les flows hypnotiques des deux artistes prennent tout son sens une fois qu’on se concentre dessus, ce que permet donc le clip.
DOGS FOR FRIENDS – King’s Dog
Rien ne prédispose le tournant d’une rencontre, même fortuite. Nos quatre angevins préférés nous présente aujourd’hui le clip de King’s Dog, issu de leur EP I’ll Pet U 4ever. L’ambiance y est mystérieuse, même inquiétante, en parcourant les bois, les routes désertes et les station services, on s’imagine tout de suite dans l’atmosphère pesante et glauque de Twin Peaks. Ici ce sont trois personnages qui accaparent l’écran, un bûcheron aux airs de psychopate et bien rustre, un crooner raté et enfin une petite fille étrange et égarée.
Le destin de ces trois personnages inquiétants vont se croiser au terme d’un clip où leurs portraits se suivent, chacun des protagonistes dépeint une situation à la croisée de la tourmente et du lugubre.
Le clip a été réalisé par Josic Jégu et nous fait questionner sur les apparences et sur le potentiel sinistre de chacun des 3 portraits, le plus terrifiant n’est en effet peut être pas celui qu’on croit…
Dogs For Friends nous gratifie encore d’un clip qui attire l’oeil et nous intrigue, c’est une magnifique réussite, une de plus.
Pure Carrière – Fièvre ( ou au revoir Hiroshi Sato )
Cette semaine, c’est Pure Carrière qui vient rejoindre ces projets de la scène québécoise à suivre de très près cette année. Alors qu’en décembre dernier ils sortaient le délirant et très réussi Kyrie gros parté, les voilà de retour avec le planant et envoûtant Fièvre (ou au revoir Hiroshi Sato), issu d’un premier album intitulé Eterna 83 et prévu pour le 19 mars prochain.
Fièvre c’est ce morceau qui à l’écoute grandit progressivement en nous, nous emporte, un morceau qui mêle des influences savoureuses (Timber Timbre, Father John Misty, Stereolab), permettant ainsi de se hisser au rang de l’excellence absolue. On y comprend la peur des sentiments, le besoin de trouver refuge et réconfort chez l’autre jusqu’à se perdre voire se noyer en lui.
Des émotions mises en images par David B. Ricard qui englobent l’ensemble d’une poésie colorée toute aussi contemplative qu’énigmatique. Et nous on aime beaucoup beaucoup beaucoup.
s8jfou – He Od’d On Heroin
s8jfou nous offre un clip pour le morceau He Od’d On Heroin tiré de son dernier disque Cynism. Dans ce clip on accompagne un jeune homme vêtu d’une fourrure imposante au volant de sa voiture et bâton en main, dans les hauteurs de la montagne et de ses propres songes.
Notre personnage s’adonne à un rite chamanique à la limite du trip, une jouissance corporelle à la croisée de l’étrange et de l’angoisse.
Sa parade nous obnubile, c’est ce charisme presque inquiétant qui nous fascine et nous transporte dans l’univers surréaliste du personnage.
La frénésie instrumentale du morceau vient habiller les mouvements et fantaisies du protagoniste autour du feu, avant de nous laisser à nos propres pensées, et analyser cette troublante rencontre…
Monitors – Previously…
Dans les épisodes précédents, Monitors allait à cent à l’heure, traversant un monde de miroirs, en poursuivant une certaine Bloody Mary. Previously… ralentit la cadence tout en gardant cette tension electro-punk faisant l’identité du groupe.
Une identité, un chemin à prendre, qui parfois se cherche : “Show me the way, show me the way. Your turn to burn it on the fire. Show me the way, show me the way. While we move towards the light.” Une idée renforcée par l’esthétique du clip.
Puisque la caméra d’Anna Khelifa suit le voyage initiatique d’une femme interprétée par Chayma Hamdi. Avec un regard extérieur et en noir-blanc rappelant celui Wim Wenders, on l’observe marcher dans les rues de Berlin ou de Paris, courir, parcourir son corps de ses doigts, danser. Jusqu’à se retrouver à la sortie d’une boîte de nuit où la musique change. Peut-être un nouveau titre du groupe ? Réponse en avril avec la sortie de leur nouvel EP.
Squid – Narrator
Les cinq jeunots de Bighton nous ont fait languir depuis deux ans avec des titres prometteurs comme Houseplants, The Cleaner ou encore Sludge. Cette fois-ci, la grande nouvelle est sortie : Birght Green Field, nom de leur premier album, sortira le 7 mai prochain chez le label Warp Records, plus souvent habitué aux groupes électroniques même s’il a ouvert ses horizons ses dernières années.
En avant-goût ? Un titre progressif de 8 minutes 30s totalement déroutant avec à la clé un clip matriciel totalement magistral. Le réalisateur vidéo, Félix Green, s’est penché à mettre en valeur le processus créatif de l’univers 3D nous plongeant de fil en aiguille dans les abîmes rocheux à l’environnement urbain et finissant dans l’obscurité ténébreux. Il retranscrit à merveille le scénario du film A Long Day’s Journey Into Night (2018) où un homme n’arrive plus à distinguer le rêve de la réalité
Dans le chaos final, la voix douce et puissante de Marthe Skye Murphy vient briser tout espoir de survie dans cette tumultueuse construction numérique très déroutante. On ressort ébahi de cette prestation qui dénote des précédents singles du groupe. Avec Narrator, Squid sort des chemins tout tracé pour plonger au fond de leur pensées sombres et préoccupantes
Ben Howard – What A Day
Il a vu à quel point c’était le bazar depuis qu’il ne nous donnait plus de nouvelles et il a donc décidé de nous faire une fleur : Ben Howard est de retour.
Premier single depuis son Noonday Dream en 2018, What A Day est un petit bijou de folk annonciateur d’un quatrième album (Collections From The Whiteout) fin mars. Avec sa superbe voix feutrée, Ben Howard nous fait ici l’effet d’un rayon de soleil qui viendrait se poser délicatement sur nos visages endurcis par l’hiver pour les réchauffer. What A Day et son refrain aérien nous attrapent au vol et nous emmènent bien bien loin pendant 4 minutes, juste le temps de passer un doux moment en frôlant les nuages.
Le tout est sublimé par la talentueuse Cloé Bailly (allez les bleus) qui offre au titre un clip champêtre (il y a des lapins et rien que pour ça c’est 10/10) qui semble être un clin d’œil de soutien à la cause animale
Küdeta – Blackjack
Dans la famille Gouzien je voudrais la fille. Küdeta c’est avant tout un groupe familiale qui s’est composé autours des instruments de prédilection de chacun, mais qui au fur et à mesure de sa montée en puissance a accueilli amis et musiciens pour constituer une vraie mafia.
La musique ressentie comme un jeu affranchie de toutes règles, de tout style, ils mixent et dévoilent des sons aux inspirations diverses mais toujors efficaces. Black Jack combine un riff de guitare un peu stoner mais délicate, une voix douce qui mêle classique rock et envolées jazzy, pour donner un son qui sonne résolument badass américain.
Killian Eon met en scène cet univers un peu dangereux en un clip pensé comme une partie de Cluedo. Double parallèle entre une partie de poker à couteaux tirés, et la découverte d’un cadavre par la police révèle au fil du temps la timeline des évènements. Jusqu’au cliffhanger final…
Thierry Larose – Cantalou
Le Québec nous livre cette semaine une vraie beauté qui porte le nom de Cantalou. C’est aussi le nom du premier album de son auteur-compositeur-interprète, Thierry Larose, qui verra le jour le 12 mars.
Cantalou est une petite bombe qui se pose beaucoup de questions (nous aussi) et qui n’y répond pas (nous non plus). Ceci dit, la beauté réside parfois (souvent) dans l’incertitude. Une chose reste toutefois claire et certaine: on ne se lasse pas de ce refrain explosif qui a posé ses valises dans nos têtes et qui ne compte visiblement pas les quitter de sitôt.
Pour ce qui est du clip, il est réalisé par CAO et prend la forme d’une émission pour enfants à la marionnette sur-expressive. De quoi vouloir rester gamin•e•s pour toujours.
Alexandre Bazin – It Comes in Waves
Attention, ça part pour un voyage psychédélique. Alexandre Bazin présente un nouveau single It comes in Waves qui figurera sur son nouvel album Concorde (le sixième déjà) à paraître chez Kowtow Records (Monolithe Noir, Penelope Antena…). Côté musique c’est planant à souhait, entre une bande son synthétique et un basse-batterie comme on les aime. Ça fait relâcher les épaules, basculer la tête en arrière et fermer les yeux en s’imaginant qu’on s’envole très loin en laissant tout derrière. On appréciera notamment la partie de percussions par François Lazare Desmoulins. Côté image, attention à l’épilepsie, ça bombarde. Des collages qui s’enchaînent à vitesse grand V comme pour laver le cerveaux des prisonniers politiques. Couplé à la musique, ça donne une sorte de transe et on a du mal à décoller les yeux de l’écran malgré le défilement brutal des images. Comme un côté punk qui se retrouve dans la durée du titre, à peine deux minutes pour cet extrait d’un album dont on espère avoir des nouvelles rapidement.