La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont à la fois fait vibrer ses yeux et trembler ses oreilles. Tout de suite, la première partie de notre quatre vingt-huitième sélection des clips de la semaine.
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OKALA – City’s Lights
Ce mercredi, Okala aura rendez vous avec une partie de son destin avec son concert aux iNOUïs du Printemps de Bourges. Avant cela, le jeune homme originaire d’Amiens sera sorti de sa tanière en dévoilant la super City’s Lights.
Et comme le titre l’indique si bien, il est ici question de lumières. Pas forcément celles qui plaisent, mais plutôt celles qui aveuglent, qui trompent et qui nous empêchent de voir la vie telle qu’elle devrait être. La musique d’Okala trouve une nouvelle fois cette profondeur poétique. Derrière des rythmes entraînants, le garçon se questionne et nous avec. Sommes nous fait pour l’ombre ou la lumière ? L’existence est-elle intéressante lorsqu’elle n’existe qu’à travers des illusions ?
C’est tout un univers intime qu’Okala nous dévoile ici et qui se prolonge avec le clip qu’il réalise lui même et où il évolue dans une étrange brume onirique, ou les insomnies rendent la frontière entre le rêve et la réalité assez poreuse. On navigue ainsi dans ce monde sans temps, où tout se mélange avant que le sommeil ne reprenne finalement ses droits. Tout l’univers si cher à Okala est exposé dans ces 4 minutes, il ne nous reste qu’à lui souhaiter bonne chance pour mercredi.
Aldebert, Calogero – Double papa
Lorsqu’on est adulte, on a tendance a regarder la musique pour enfants avec un brin de complaisance, la laissant vivre dans une certaine superficialité et dans un discours souvent lisse et facile.
Cette idée préconçue, c’est l’antithèse absolue d’Aldebert. Car lui a bien compris que les messages importants de solidarité et d’humanisme doivent être ancré dans les esprits des le plus jeune âge. Car un enfant est avant tout un espace de pureté sensible au monde qui l’entoure et qu’il faut prendre très au sérieux.
C’est une nouvelle fois le cas avec Double papa qu’il partage avec Calogero. Un duo masculin, un échange de voix pour parler d’un sujet si simple et pourtant souvent si maltraité : l’homoparentalité. Ici point de jugement, mais le besoin de raconter une histoire, de prendre les rôles pour rappeler une chose toute simple mais si souvent oubliée : l’amour n’a pas de sexe. Alors qu’importe si une famille se compose d’un père et d’une mère, de deux pères ou de deux mères, tant que l’amour est ce qui lient les êtres qui la composent, une famille reste une famille.
La vidéo de Yann Orhan montre bien cette idée. Toujours en mouvement, elle alterne entre les deux artistes et les visions multiples de familles avec le bonheur et la fierté qui brillent toujours un peu plus dans les yeux.
Aldebert sera en tournée dans toute la France pour présenter Enfantillages 4, prévu pour le 27 août.
CHEVALREX – Ophélie suite
Au milieu d’une forêt, alors que le jour se lève, nous découvrons un homme. En costume et converse, il regarde autour de lui, un peu perdu et les pieds hors sol. Alors qu’il s’apprête à reprendre son mouvement, il enclenche un magnétophone, comme pour enregistrer le bruit du monde qui l’entoure et l’encercle.
Nous partons alors à l’aventure à travers des paysages hors du temps, un monde en mouvement permanent dans lequel notre héros navigue. Entre pas de danse et coup de boule, ce personnage semble arpenter la vie comme un fantôme, invisible et solitaire.
La vidéo de Claude Van de Vœldt est à l’image de la musique de Chevalrex, étrange, poétique, ouverte à toutes les interprétations et les questionnements.
C’est sans aucun doute le genre d’images parfaites qu’il fallait pour mettre en image Ophélie suite, morceau central, et fondamental, de Providence, la dernière merveille de Rémy Poncet.
Le morceau est une somme de toutes les thématiques de cet album, entre la perte, l’amour, le besoin de bouger et de quitter les choses. Et comme il nous l’expliquait dans notre récente interview, c’est une musique qui ne cherche absolument pas à guider l’auditeur, mais plutôt à le perdre; à le plonger dans ses propres souvenirs pour raccrocher le tout à lui même.
C’est une musique intelligente qui a désormais son pendant cinématographique. Un court-métrage proche par moment du cinéma muet, où tout est dit dans le corps et dans les plans.
C’est beau et attachant. Il ne nous en fallait pas plus.
Yves Tumor – Jackie
Yves Tumor lance son tube de l’été avec un retour attendu depuis avril 2020, date de son dernier succès avec l’album Heaven To A Tortured Man. Ici, son nouveau single Jackie est résolument rock, aux riffs lourdes, et beaucoup moins expérimental.
Il a été co-écrit et produit par Chris Greatti. Il est accompagné d’un visuel à couper le souffle, mettant en avant une scène futuriste sur fond écarlate, menant le chanteur dans un combat épique.
Le clip très psychédélique a été réalisé par le Studio Actual Objects basé à Los Angeles qui avait déjà opéré Travis Scott et Kanye West. La sortie de ce morceau s’accompagne de l’annonce d’une tournée. Et bonne nouvelle, nous
retrouverons l’artiste au Trabendo à Paris le 3 mars 2022, si tout va bien…
The Go ! Team – A Bee Without Its Sting
Les Jackson Five vous manquent ? Penchez-vous sur la dernière nouveauté de The Go ! Team. Le groupe a invité deux chanteurs adolescents aux noms de Jessie Miller et Rian Woods de la chorale de Detroit Academy for Arts &
Sciences. On les retrouve dans ce clip aux grains sixties où les artistes surgissent au premier plan sur fond d’images d’archive.
La nostalgie des racines de la RNB déborde dans ce clip. Le sourire sincère et communicatif de la chanteuse rend le titre encore plus solaire et frais. Avec A Bee Without Its Sting, la bande nous donne plus d’ailes que Red Bull.
Gwendoline – Audi RTT
Ode à la schlaguerie, à la loose, aux perdants magnifiques. Ceux que la société détruit volontairement, qui refusent l’état des choses mais ne voient pas le bout du tunnel. En vient un refrain qui résonne en nous depuis un bout de temps « la vie c’est dur putain. »
La solution : sombrer dans l’alcool cheap, mais entourés de ceux qui nous comprennent et nous aiment. Les échappatoires sont rares, il s’opère une fuite en avant, un glissement sombre qui résonne pourtant telle une lueur d’espoir. Après tout, les potes sont là.
Clip participatif, ce sont eux qui ont aidé le duo Audi RTT à réaliser ces images, juxtaposant ainsi la réalité de toute une frange de la société, répétant les mêmes galères, les mêmes fatalités. Aussi engagé que défaitiste, le morceau est au final plus un état des lieux qu’une critique. On discutera de comment changer le monde au PMU.
King Gizzard & The Lizard Wizard – Yours
Après avoir exploré les sonorités orientalisantes et la gamme pentatonique, les australiens de KGLW se penchent sur des rythmes plus psyché pop. Premier titre dévoilé de leur nouvel album (encore un!) Butterfly 3000, Yours reflète cet esprit toujours aussi barré du groupe, aussi blasé qu’étonnamment good vibes.
On retrouve le groupe collé serré dans un road trip urbain. Entre les parcs (en filtres colorés), les lumières saturées des néons urbains et les
flashs des discothèques, le clip dévoile un Melbourne enchanteur, presque irréel. La musique quant à elle voltige sur un synthé aérien, alors que la mélodie tout en voix de tête procure une sensation de liberté absolue.
Une chanson d’amour ultra positive qui donne envie de tripper au soleil.
Wet Leg – Chaise Longue
Ambiance petite maison dans la prairie ou mormon core, deux filles en tenues virginales, chapeaux de modestie et tresses juvéniles, pour un son post punk dansant absolument délicieux.
Pour leur premier titre Chaise Longue, le duo de Wet Legs a décidé de jouer la carte de l’absurde et l’autodérision engagée. Artistes multi talentueuses, elles sont aussi à l’origine du clip. Sous les lueurs aveuglantes du soleil au crépuscule, elles se promènent face à nous, le visage aussi neutre que leur attitude est assurée.
L’une fait la guerre aux injonctions en annonçant à ses parents son indépendance, le choix des études puis de la
paresse sur une Chaise Longue toute la sainte journée, l’autre danse en retrait et libère son corps. Le son alterne couplets minimalistes et blasés puis refrain ultra dansants telle une invitation à tout envoyer en l’air.
Chaise longue ou danse solo dans votre salon, choisissez votre camp.
Virgile Berger – Rosé Tramador
Le combo qui tue. L’alcool qui tape à la tête par surprise, et les opiacés anesthésiants. Un duo à l’image de l’artiste Virgile Berget, entre le punk blasé et le groove funky. Un petit avertissement finale met d’ailleurs en garde d’avoir l’idée de reproduire le Rosé Tramador chez vous. Dans un clip psychédélique, on suit Virgile à République, du choix de la bouteille de vin jusqu’aux évènements malheureux. La tête dans une cage, la visions brouillée, il s’éclate pourtant solo dans sa chambre, appréciant le trip un peu plus qu’il ne semble vouloir nous le faire croire. Entre la funk, les riffs de guitares blues, et les arrangements solaires, c’est une petite pépite de rock indé qui fout le smile (même si on ne devrait pas danser sur son malheur). Contrairement aux substances dont on fait l’apologie, vous pouvez abuser de ce titre encore et encore.
Nicolas Ly – Bleu comme l’Enfer
Nicolas Ly vient tout juste de sortir son premier EP, Rue de la Folie, ce vendredi.
Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, il dévoile également le clip du morceau Bleu comme l’Enfer. Nicolas Ly a ce don particulier de savoir mettre en musique des histoires sombres sans jamais tomber dans une musique glauque ou profondément triste.
C’est tout à fait le cas de Bleu comme l’Enfer, texte dans lequel le chanteur raconte la descente aux enfers d’une femme perdant la vie sous les coups de son conjoint, sans que personne ne s’en rende compte. Avec pudeur, Nicolas Ly aborde les paradoxes d’une vie, entre ce que l’on pense voir et ce qu’il se passe vraiment. Tous ces secrets dont nous n’avons pas idée et qui font le malheur des autres. Le “bleu” du titre fait référence aux bleus sur le corps de cette femme et l’on retrouve alors un autre paradoxe car le bleu est la couleur de son enfer, mais aussi la couleur des cieux. Une délicate poésie aussi auditive que visuelle avec laquelle jongle Nicolas Ly.
Le clip, quant à lui, fait ressentir cette ambiance effrayante d’une vie qui semble trop calme, une oppression ressentie grâce à la mise en image de ce single. La couleur bleue est également présente dans la vidéo, créant une ambivalence entre un style orageux et lumineux, propre à Nicolas Ly.
Milky Chance – Colorado
Milky Chance, c’est des milliards de streams, des concerts énormes à guichets fermés, des festivals comme Coachella et Lollapalooza. Milky Chance c’est l’histoire du succès fou de Clemens Rehbein et Phillipp Dausch après la sortie de leur single Stolen Dance, il y a quelques années.
Une histoire qui prend un tout nouveau tournant puisque le duo allemand dévoile cette semaine Colorado, leur premier single produit en indépendants. Un titre qui a une belle histoire, puisqu’il s’agit des retrouvailles de deux amis amoureux de la musique, après des années folles de scènes et de deadlines. Une liberté de créer retrouvée lors des différents confinements, que les acolytes ont mis en musique dans un titre transformant un chagrin d’amour en source d’inspiration illimitée.
Un clip, lui aussi comme un vestige du passé, dans lequel Clemens et Phillipp se mettent en scène dans un univers décalé. Une voix toujours aussi transcendante et un savoureux mélange entre indie-rock et électro pop qui se mêlent qui nous emmène dans l’univers coloré et décalé du quatrième album de Milky Chance.
Le duo allemand est revenu aux sources, et ça se ressent dans ce nouveau morceau qui sonne comme une renaissance pour Milky Chance. Prévu pour 2022, le quatrième album du groupe s’annonce d’ores et déjà plein de fraîcheur et de morceaux aussi délirants que délicieux.
Someone – Paris At Midnight
Someone, c’est le nom de scène de la musicienne, productrice et artiste visuelle Tessa Rose Jackson. Elle nous dévoile cette semaine le clip de Paris At Midnight, qu’elle a également réalisé elle-même.
Paris At Midnight, c’est l’histoire parfaitement mise en musique d’un jeune couple amoureux qui découvre Paris, la tête dans les nuages. Someone a cependant pris le parti de parler dans ce single de la part d’ombre de ce couple. Un texte intime, à l’image de son premier album à venir : Shapeshifter. Un titre rêveur donc, et dont le texte reste délicat dans l’intimité.
Someone met tous ses talents au profit de son projet, en illustrant également elle-même le clip de Paris At Midnight, dans lequel on découvre un univers fantastique et le voyage des deux amoureux mis en abîme par le voyage d’une montgolfière au dessus des nuages et dans les rues de Paris.
De sa douce voix aux accents jazzy, Someone transforme une histoire parfaitement habituelle en un moment de vie unique, qui a tout le mérite d’être raconté.
LaFrange – Falling in Love feat Tina Rozen
Nous vous avions parlé d’Everything’s Fine le deuxième EP de LaFrange sorti en début d’année… de ses mélodies aériennes, de sa voix éthérée et des paroles sensibles et sincères qui nous avaient charmés…
La musicienne parisienne revient cette semaine, avec la vidéo de Falling in Love, et signe avec celle-ci le dernier chapitre de l’EP. Le morceau dans lequel elle fait part de sa peur de tomber amoureuse est mis en images par Tina Rozen (dont la voix apparaît sur le titre). Le clip nous projette dans une version personnelle et DIY d’Eternal Sunshine For A Spotless Mind (2004) le film écrit par Charlie Kaufman et dirigé par Michel Gondry dans lequel un couple s’efface mutuellement de leur mémoires… Des pilules pour tomber amoureu.x.se, une rose posée sur un oreiller accompagnée d’une note… il n’en faut pas plus pour créer une histoire d’amour aussi tendre qu’artificielle. LaFrange clos cet opus à la forme de journal intime sur une note positive et rêveuse, qui bien qu’irréelle, crée une happy ending à Everything’s Fine. Et si ce projet arrive à son terme, nous attendons la suite avec impatience…
Pour patienter, on pourra (re)découvrir LaFrange sur scène le 4 octobre prochain à Paris, où la musicienne se produira en première partie d’Adrien Crowley au FGO-Barbara.
Aldous Harding – Old Peel
Après presque deux ans d’absence, Aldous Harding sort cette semaine Old Peel, un morceau dansant et saccadé tout aussi bizarre et génial que ses œuvres précédentes. Le clip qui accompagne le morceau, réalisé par Martin Sagadin, son collaborateur de longue date, se situe dans une salle de répèt enfumée d’un club underground 70’s aux airs de toile hollandaise du XVIIème. On y voit ce dernier se déhancher derrière le micro dans une impersonation de la musicienne aussi insolite que captivante, avant qu’il ne déambule dans un tunnel, la musicienne accrochée à ses épaules…
Le titre enregistré avec John Parish (PJ Harvey…) avec lequel elle a réalisé ses deux opus précédents Designer (2019) et Party (2017) sortira en version physique en 33 tours avec comme face B une version acoustique du morceau.
La néo-zélandaise a par la même occasion annoncé les dates d’une tournée européenne et U.S.. Elle sera le 9 mars à Paris au Trianon et les 30 et 31 mars au Barbican Centre à Londres.
Drug Store Romeos – Secret Plan
Les Drug Store Romeos nous présentent cette semaine Secret Plan, le deuxième extrait de leur premier album : The World Within Our Bedrooms. Une chanson shoegaze aux vibes disco envoûtantes et surprenantes. Les notes de synth planantes, la basse flottante et harmonieuse et la voix aérienne de Sarah nous font flotter en apesanteur, avant de partir à contre-courant en ralentissant le tempo créant un rêve dans un rêve dont le groupe décrit les paroles comme « un laps de temps méditatif sur la nature du lâcher prise des pensées ».
Le morceau écrit la nuit (pour cause de confinement avec des personnes bruyantes la journée) à la lueur d’une ampoule magenta se veut de couleur violette et le morceau baigne effectivement dans une aura nocturne colorée. Le jeune trio originaire du Hampshire s’apprêtent à sortir The World Within Our Bedrooms un double album composé au fil des années (les trois se sont rencontrés à l’école et jouent ensemble depuis ce temps) que l’on pourra découvrir le 25 juin.
OBI – No One
Cette semaine, nous retrouvons aussi OBI avec son nouveau single No One, extrait d’un premier album très attendu qui devrait voir le jour le 24 septembre prochain.
Toujours aussi fort de ses expériences de vie, OBI partage ici une nouvelle fois un message d’espoir aux sonorités afro-pop. Le tout est superbement mis en image par le réalisateur Zenzel, déjà derrière le clip de Turn Around qu’on vous avait présenté il y a quelques semaines.
La musique de l’artiste nigérian ne vit toutefois pas que sur un écran : il se produira en vrai de vrai juste avant la fabuleuse Ayọ le 24 juin pour l’édition 2021 du Printemps de Bourges (mais on nous dit dans l’oreillette que le concert est déjà complet).
Laylow Ft Wit. & Alpha Wann – Stuntmen
Dans la discrétion la plus totale, ce visuel a fait démarrer la semaine des amateurs de rap du bon pied avec cette réunion excitante entre trois artistes de talents. De plus, le clip est doté d’un budget grandiloquent puisque derrière la caméra, les équipes ont pu compter sur l’aide du géant du sportswear, Nike.
« Yeah, y a cent mille euros dans l’clip mais j’crois qu’jm’en bats les couillesTant qu’y’a l’hélicoptère et les cascadeurs comme à Hollywood »
Laylow invite et ouvre même les hostilités. Flow aérien, mécanique et mélodies digitalisées sont au programme d’un refrain étonnamment entêtant. S’ensuit un premier couplet plus percutant, amenant un peu plus le spectateur dans l’ambiance qu’il a voulu dégager à travers ce morceau et son visuel. Ce dernier est plus qu’à la hauteur de la prestation des trois rappeurs qui dégainent leurs meilleurs outfits noirs pour une mission périlleuse où rimes et démonstrations de flows leurs font office d’armes les plus efficaces. Ils peuvent également compter sur les nerveuses voitures et l’hélicoptère pour appuyer cette ambiance propre aux films d’action, le tout dans un décor mexicain particulièrement bien choisi.
Flows, invités de choix, prestations de haut vol à la fois musicale et visuelle, Laylow pose les bases de son futur projet en grande pompe. Quant à Wit., il vient confirmer que son talent est indéniable et que son nom devrait rapidement résonner auprès d’un plus large public. Alpha Wann livre encore une prestation remarquable, au point qu’il commence à habituer ses fans avec sa facilité déconcertante.
On lui laisse le mot de la fin, résumant parfaitement l’état d’esprit et l’ascension de ces trois agents au service du rap : « On n’a pas explosé en r’tard, on est juste à des années-lumière ».
Chanceko – Copacabana
Si personne n’a pu échapper aux récentes fortes chaleurs, elles ne sont pas prêtes de diminuer avec cette nouvelle sortie de Chanceko. Copacabana c’est le nouveau clip du jeune artiste, réalisé par Louis Dazy. Ce dernier a choisi un visuel au look rétro, inspiré par la mode disco des années 70 pour un titre aux rythmes ensoleillés. Habillé de sa plus belle chemise à fleurs, Chanceko fait grimper la température entre les boules à facettes.
Il met la même énergie derrière le micro que face à la caméra son charisme naturel et son sourire communicatif ajoutent une bonne dose de soleil, continuant de faire monter les degrés les uns après les autres. A travers ces mélodies entraînantes, l’artiste divulgue une histoire d’amour aussi passionnée que sensuelle, rythmée par les influences latines de l’instrumentale de StillNas. Plus qu’à l’aise dans ce style de morceau, Chanceko confirme et fait rayonner sa musique comme le soleil qui perdure dehors.
Bekar – Fenêtre sur mer, Part. 1
Le lillois n’a jamais cessé d’être actif depuis la sortie de son album Briques Rouges. Après une petite série de single, il revient avec Fenêtre sur mer, Part. 1 qui annonce la sortie toute proche d’un EP nommé Mira. C’est épaulé par l’équipe de Ciel Rose qu’il a mis en image ce premier extrait.
C’est sur une rythmique club proposée par son acolyte producteur qui le suit depuis le premier jour, Lucci que le nordiste va raconter la journée d’un mec de son âge qui a connu des problèmes avec la justice. Un storytelling qui commencera par un réveil en fanfare de la part des potes. Une fois sorti du lit, il prépare en vitesse un sac. Habitué au quotidien sombre de son bâtiment et encore sécoué de ses embrouilles judiciaires, il n’oublie pas son arme à feu pour partir.
A travers ce clip, Bekar met en avant la dureté du quartier et de ses histoires qui marquent un homme à vie. Il garde tout de même du positif avec ce départ en vacances, les emmenant en dehors de cette routine. Une dualité qui se retrouve dans la musicalité avec une ambiance rappelant les vacances et un texte plus brut et sombre. Comme à son habitude, le rappeur n’a aucun mal à allier le fond et la forme pour un rendu qui s’apprécie aussi bien dans les écouteurs que sur un écran.
P.R2B – Mélancolie
Cela fait désormais un petit moment qu’on voit en P.R2B le catalyseur musical et poétique à nos sentiments et nos émotions. La jeune femme a cette force incroyable de réussir à mettre en mots et en images tous les chamboulements, les orages et les tempêtes qui nous accablent et souvent nous rendent vivant.es malgré tout.
Après un premier EP flamboyant, Pauline a donc décidé de dénouer le fil de la mélancolie. Et comme on pouvait s’y attendre, c’est absolument merveilleux. D’une écriture aussi directe que limpide, elle nous raconte cette émotion que l’on connait si bien. Celle qui vient et qui repart, qui nous attaque quand on s’y attend le moins pour mieux nous hanter de nuit comme de jour.
Loin de céder à la facilité, P.R2B nous rappelle que ce sentiment si puissant prend vie aussi bien dans le bonheur comme dans la tristesse, devenant une sorte de meilleure amie intangible et pourtant incontournable. À travers Mélancolie, l’artiste traite aussi des sentiments alentours, de l’amour, de la mort, des illusions qui disparaissent et nous laissent parfois le regard vide, observant la pluie qui coule sur les vitres de nos fenêtres.
Musicalement, on retrouve cette légèreté entêtante, ces cuivres discrets mais bien présent et ce besoin de rupture avec ce pont absolument magnifique qui nous tire les larmes avant que le morceau ne reparte de plus belle.
Habituée à prendre aussi le pouvoir derrière la caméra, P.R2B délaisse cette fois-ci le rôle et laisse le pouvoir au duo espagnol Nicotine pour un clip au combien métaphorique, comme une sorte de plongée dans son esprit, alors qu’elle multiplie les rôles comme autant d’émotions, chacune ayant sa propre tenue, son propre lieu et sa propre interprétation. Le tout avant que l’orage n’éclate et laisse enfin le tout se libérer.
De libération, il en sera aussi question cet été, puisqu’on retrouvera enfin P.R2B sur scène alors que se profile l’arrivée de Rayons Gamma, son premier album prévu pour l’automne.