Les clips de la semaine : Rattrapage #2

On l’a toujours ressenti, on l’a souvent dit, Tim Dup aime le cinéma. Le garçon a toujours apporté un soin particulier à ses vidéos, il suffit de voir toutes les vidéos qui accompagnent les morceaux de son dernier album Qu’en Restera T’il?.
Entre l’animation, la science fiction post apocalyptique, le documentaire … le garçon explore un pan entier de la culture cinématographique. C’est une nouvelle fois le cas avec la superbe une autre histoire d’amour. Ici c’est le cinéma muet qui se retrouve à l’honneur, celui qui met en avant les corps et les regards, ou tout se joue sans un mot, permettant à celui devant la caméra de s’exprimer de manière parfois outrancière, mais tout en cherchant à dépeindre au mieux les émotions qui trainent ici et là. Filmé par son comparse Hugo Pillard, la vidéo force sur le grain pour nous offrir un résultat entre The Artist et LaLa Land. Au coeur d’un paris nocturne et étrangement désert, Tim Dup promène ses espoirs et ses déceptions, entre l’impatience et la folie, la ou le cœur brisé, les fleurs entre les doigts, se retrouve face à un (vrai) lapin sur un banc de square. Poétique, référencé et tout simplement beau à pleurer, Tim et Hugo on encore une fois tout bon et on ne peut que les remercier.

Puisqu’on en est à parler de cinéma, impossible de passer à côté du nouveau clip de King Krule, qui a mis en image l’inquiétant Comet Face. Comme on le sait, les soirs de pleine lune, les démons sont de sortis et il semble bien ceux du bon vieux Archy ne dérogent pas à la règle, lui qui voit sa modernité transportée de manière anachronique dans une époque victorienne, dans un parc londonien ou les rencontres étranges, et teintées d’éthylisme, se succèdent. Sous la caméra de C.C. Wade, c’est un véritable conte horrifique qui nous est donc offert, une horreur sourde qui traine avec elle une bonne dose de malaise et qui colle de manière presque parfaite entre les images et le son. Un résultat impressionnant et fascinant qui nous rappelle qu’on est définitivement face à un seigneur dans son royaume, et qui au final nous laisse avec une seule idée en tête : Long Live The King(Krule).

Cela ne surprendra pas grand monde si l’on vous avoue que l’on est très fan des géniales sessions Colors et de leur vidéos à la fois épurées et très stylisées. Si on en parle pas souvent, c’est qu’au final on ne sait jamais trop quoi en dire, mais cette fois-ci il était difficile pour nous de ne pas revenir sur celle-ci. Pourquoi ? Parce qu’on se retrouve quand même avec un titre inédit d’Isaac Delusion et qu’en plus ils se retrouvent accompagnés de Silly Boy Blue. Un alignement de planète qui nous a mis sur le c… et qui a retourné notre coeur. Car si on se méfie souvent des featurings entre des artistes qu’on adore (ce qui est clairement le cas ici), l’association est une réussite totale, à la fois dansante et mélancolique, qui voit les voix si particulière de Loic et d’Ana se confronter aussi facilement qu’elles se mélangent. Bref c’est beau, c’est pur et les teintes grises et violettes collent parfaitement aux deux artistes. Une collaboration parfaite qu’on continue d’écouter en boucle encore et encore.

En bon jardinier du son, Pabloe continue de faire pousser des petites pépites musicales, 100% bio et bonnes pour la santé. Pour ça rien de plus simple : une graine d’idée qu’on arrose abondamment d’eau, pour un résultat toujours surprenant et réjouissant. Après nous avoir offert pendant le confinement son superbe Room Relics #1, le voilà déjà de retour avec un nouveau titre, le bien intitulé water and seed. Le garçon continue d’explorer les genres, s’offrant ici une escapade pop et sensuelle porté par des synthés bien groovie et une voix avec laquelle il s’amuse, autant dans les graves que dans les aigus. Il accompagne le tout d’un clip fait maison dans lequel il nous montre une nouvelle fois sa passion pour les plantes mais aussi pour un psychédélisme doux qui nous invite autant au rêve qu’à la contemplation. Du tout bon et naturel comme ça, on en redemande toujours !

Après une année de pause, Marie Davidson revient de plus belle avec son nouveau projet « L’Œil Nu ». Accompagnée de son mari (aussi membre du groupe Essaie Pas) et du musicien Asaël R. Robitaille, Marie Davidson n’hésite pas à se lancer dans cette nouvelle aventure et annonce, en preview, le single éponyme de leur premier album à venir sur Ninja Tune. Dans une ambiance rétro, le trio canadien oscille entre paroles en anglais et en français légèrement teintées d’un humour noir. De quoi nous offrir une délicieuse mise en bouche avant la sortie de leur album le 25 septembre.

Dès les premières notes, on se retrouve transportés par la vibe psychédélique de Yore.   
Pour son projet solo, le batteur d’Ulrika Spacek a décidé de nous faire planer à travers le titre Shade – en featuring avec Keziah de Black Gold Buffalo. Porté par une voix lumineuse au-dessus de laquelle nagent des guitares, Shade esquisse une douceur absolue que l’on savoure comme un bain de jouvence. Des notes ressourçantes dans lesquelles on fait trempette sans se noyer. A écouter sans modération, le sourire aux lèvres.

Si il tourne encore de manière régulière sur notre platine et que leur titres s’incrustent souvent dans nos playlists ou nos soirées, Confident music for confident people, le première album de Confidence Man a déjà deux ans. Il était donc grand temps que les australiens nous reviennent avec du frais qui suivra de manière logique le chemin de son grand frère. C’est désormais chose faite puisque Confidence Man vient de dévoiler First Class Bitch, un titre dans la lignée de tout ce qu’on aime chez eux. Une bonne dose de provocation, beaucoup d’humour, des percussions folles et un refrain qui nous entre directement dans le crâne. Si on y ajoute un clip qui développe lui aussi l’univers hilarant du groupe et on est face à une sortie cinq étoiles. Ils ne sont pas près de quitter la première classe de nos groupes favoris.

On ne peut pas dire qu’elle nous prend par surprise et pourtant à chaque nouveau titre c’est la même sensation : les poils qui se hérissent, les larmes qui montent au coin des yeux et la sensation d’être face à une artiste à la sensibilité et à la douceur sans limite.
Arlo Parks ne manque jamais de réaliser ce petit miracle et c’est une nouvelle fois le cas avec Hurt. Sans doute parce que son mélange de r’n’b et de soul nous émeut mais surtout car la jeune femme a le chic de traiter de sujet sérieux et important mais d’une manière à la fois distrayante et surtout humaine. Impossible de ne pas succomber donc et honnêtement, on a pas envie de résister puisque la londonienne met souvent ses mots sur des maux que l’on ressent tous et ça fait énormément de bien. D’une manière directe, elle nous parle d’addictions et de troubles mentaux, accompagnant son titre d’un clip qui met en avant la danse comme moyen d’expression de ces troubles alternant avec des plans sur Arlo et des images de monde qui se retourne, comme pour montrer que le monde dans lequel on vit ne va pas toujours dans le bon sens. Poignant tout simplement.

À l’écoute du nouveau titre de Will Butler, une douce chaleur nous envahit, elle se répand lentement, chaque partie de notre corps l’accueillant avec bonheur et bienveillance, comme on accueille un ami qu’on a pas vu depuis longtemps. En toute facilité, Close My Eyes atteint ainsi la cible de notre cœur en plein centre. Porté par des chœurs merveilleux, le morceau se dévoile de tout son long et se déguste avec un plaisir de gourmet, nous offrant des trésors de subtilité et prouvant ainsi qu’on a pas besoin d’en faire des tonnes pour créer un bon morceau. Une nouvelle fois, l’artiste est aussi derrière la caméra, nous offrant une vidéo qui oscille entre couleur et noir et blanc et nous invite à embarquer avec Will sur sa barque pour un voyage sur le soleil. Generations, le nouvel album de Butler est attendu pour la fin du mois de septembre et on aura l’occasion de vous en parler plus en profondeur à ce moment là, en attendant on déguste une nouvelle fois Close My Eyes.

Présent sur la scène musicale depuis un peu plus d’un an, ascendant vierge, groupe formé par . Mathilde Fernandez et Paul Seul, se dévoile peu à peu et fait monter la hype qui les entoure à chaque sortie tant la rencontre entre la chanteuse lyrique et le membre de Casual Gabberz s’avère aussi explosive qu’addictive. Ils le prouvent une nouvelle fois avec Influenceur, un titre efficace qui brise les genres avec un plaisir d’enfant terrible. Mais derrière les gros beats et une production qui s’emballe se dévoile un message bien malin qui appelle chacun à prendre conscience qu’au final être une copie d’une copie ne mène pas à grand chose et qu’il est plus intéressant d’être soi même que de chercher à influencer les autres en devant la copie d’une copie au discours éculé et sans âme. Comme toujours avec le duo, le rendu visuel prend une place aussi primordial que le morceau et ils s’associent avec Kevin Elamrani-Lince & Golgotha pour nous offrir un clip dingue, nous embarquant dans des ambiances cyberpunks et futuristes qui donnent le tournis et accentuent encore plus l’originalité d’un projet à suivre de très très prêt.

Alors que sa tournée a été coupée court par le contexte actuel, Kevin Parker ne chôme pas. Le messie du rock psychédélique revient avec un nouveau clip pour son single Is It True, issu de son dernier album The Slow Rush. Toujours camouflé derrière ces effets distordus combinés à des couleurs pop, l’australien au cœur tendre chante l’amour mélancolique. Rétro au possible, ce titre entêtant se présente comme le morceau idéal pour patienter jusqu’à ce que des jours meilleurs se dévoilent, mais aussi pour conclure cet été particulier qui touche d’ores et déjà à sa fin.

Tkay Maiza se fait les ongles, regarde passer des nuages en forme de téléphone etplante des téléphones portables dans un décor ultra-coloré, dans le clip aussi barré que pétillant de You Sad réalisée par Jocelyn Anquetil (King Krule). Le troisième single de la jeune chanteuse/rappeuse originaire du Zimbabwe et installée en Australie est un bonbon pop acidulé aux vibes neo-soul qui parle avec humour et dérision d’addiction aux smartphones. You Sad est le troisième single issu de son album fraîchement sorti Last Year Was Weird, Vol. 2 après Shook et Awake sur lequel Tkay Maiza a collaboré avec JPEGMAFIA. Artiste à suivre !

C’est avec brièveté, engouement, délire sonore et visuel, que Kim Giani et sa bande nous présentent ce clip. Chanson issue de confinado, le prochain album de l’artiste qui paraîtra le 1er septembre, le titre en dit long et c’est le cas de le dire puisqu’il représente les seules paroles de ce joyeux bordel malgré la pandémie mondiale.
Kim Giani préfère prévenir que guérir. Ainsi tourne-t-il cette angoisse constante en dérision. Le fait de dédramatiser tout en gardant et en faisant garder la conscience du risque, c’est un défi qu’a su relever l’artiste et ses compagnons. Du pur Kim comme on l’aime !

S’il y a une seule et bonne nouvelle à retenir cette année, c’est bien le retour de notre quatuor versaillais préféré. Trois ans se sont écoulés depuis la sortie de Ti Amo, l’attente commençait donc à se faire (très) longue. C’est à l’occasion de la sortie prochaine du nouveau long métrage de Sofia Coppola (On The Rocks) que Phoenix a composé ce morceau. Côté visuels, l’ensemble reste tout aussi efficace que minimaliste. On y voit l’iconique veste du groupe à l’écusson brodé, se réduire progressivement en cendres pendant près de trois minutes vingt. Le clip a d’ailleurs été réalisé par leur fidèle compère Roman Coppola, clip que le groupe dédie augrand et regretté Philippe Zdar. Le début d’une nouvelle ère est très certainement lancée et on s’impatiente terriblement de la suite !

Un album prévu pour le 15 mai puis le 21 août, et enfin le 4 septembre. De quoi nous torturer tant il nous tarde de défendre ce qui succédera à l’inégalable What Do You Think About The Car ?, sorti il y a trois ans déjà. Le fils caché de David Bowie et Elton John nous a récemment régalés avec une version live de son single Be an Astronaut et c’est somptueux. Derrière son piano, timide trait de maquillage sous les yeux, le britannique se révéle passionné et nous emporte dans cet univers glam rock délicieux. Plus que deux semaines avant la sortie de Zeros, on a hâte !

Les membres de l’ancien groupe fauve revêtent la couleur Magenta pour interpréter leur titre Intimité tout droit issu de leur EP Long feu. Le régal est tout autant visuel que musical. On commence en douceur par une mélancolie acoustique, en solo pour ensuite virer à la synthwave sur un décor qui sied bien à cette branche de l’électro. Le refrain éponyme « Intimité » comme un désir de solitude répété tel un onirique mantra. Les visages éclairés par les néons semblent étoffer la définition de ce mot qui paraît anodin mais le mantra ne cesse de s’approfondir dans l’oreille de l’auditeur. Le jeu des lumières comme le paroxysme de l’intime, ce clip est brillant, épileptiquement beau.