L’hiver : la saison sublimée de TERRIER

A l’unanimité, l’été reste cette saison préférée, celle que l’on fait sienne d’emblée dès lors qu’elle pointe le bout de son nez. Les journées à rallonge, l’air iodé, les rencontres et les rires aux éclats constituent sans l’ombre d’un doute, des faits précieux aux yeux de chacun. Et puis, il y a ceux qui ne lui portent que peu d’intérêt et qui à l’inverse d’une majorité, optent pour cette préférence où les nuances de gris, la pluie et les rafales de vent remplacent le bleu et la chaleur suffocante des beaux jours éphémères. Avec L’Hiver, TERRIER dévoile un intérêt certain pour cette saison détestée mais ô combien nécessaire. Ici personnifiée, elle se révèle alors inestimable et d’une beauté inégalable. Un troisième single une nouvelle fois plein de franchise et chargé d’émotions qui nous bouleversent encore et encore.

crédit : valerian7000

Lorsqu’en 2019 TERRIER dévoilait son premier morceau Tourniquet, on s’était soudain épris de sa poésie brute et de son univers monochrome, au delà desquels se dressait le portrait d’un artiste empreint d’un magnétisme rare et auquel nous avions succombé sans hésiter. Des qualités que l’on retrouve aujourd’hui avec L’Hiver, un titre où le vendéen d’origine écrit à cœur ouvert et chante un état de quiétude qui atteint alors son point culminant et trouve réconfort dans la froideur des jours sans fin. L’Hiver c’est une ballade qui vante l’amour justifié d’une saison qui le confronte à des états d’âme causés par des souvenirs qui se multiplient et se répètent inlassablement. TERRIER énumère les images qui lui font du bien, des images synonymes de tendresse où intimité et passion éveillent les sens. Là où en hiver les journées sont infinies et le temps étiré, il trouve malgré tout matière à l’apprécier. Il y flatte les jours tristes, estime la promiscuité des corps sous les draps et leur chaleur, l’odeur du vin chaud qui chatouille le nez et les délicates esquisses qui se dévoilent quotidiennement dans le ciel. Pour son clip, il s’est une nouvelle fois entouré de Julien Peultier (Last Train) qui visuellement apporte une portée toute autre aux mots chantés. Car derrière ces grandes étendues blanches où les possibles paraissent multiples, domine le flegme apaisant et rassurant de l’hiver où la place est à l’introspection.

TERRIER bouleverse ainsi ce qui à première vue semble fade, dépourvu d’attrait et de valeur. Il colore la sombre mélancolie avec des mots toujours aussi justes et percutants qu’à l’accoutumée, nous confronte aux émotions familières, sublime ses souvenirs de sincérité, transforme la banalité d’une saison en ce quelque chose de vital et nécessaire à l’être. Un sans-faute donc, une fois de plus.

© Crédit photo (couverture d’article)  : Julien Peultier