Lilly Wood and The Prick: « Je ne pense pas pouvoir changer le monde, mais j’ai bien l’intention d’essayer! »

Ils ont conquis le monde entier et fait rayonner la scène française à coup de folk électro, de ballades pop et de mélodies inoubliables. Lilly Wood and The Prick, le duo français le plus connu au monde après les Daft Punk revient cette année avec Most Anything, une sortie calibrée pour coïncider avec la réouverture de l’été et des bars. Ils ont décidé de nous faire danser bien sûr, mais aussi pleurer, réfléchir, et nous pousser à changer le monde. Rencontre avec Nili et Benjamin afin de discuter de succès tourbillonnants, de clowns tristes et aussi un peu de Jérôme Niel. 

LFB : Hello Nili et Benjamin ! Comment allez-vous en ces temps étranges ? 

Benjamin: Ca va ça va!

Nili : On tient le coup !

LFB : Vous vous êtes rencontré au bar le Pop In, un des bars emblématiques de la scène rock. Du coup on va parler classiques, quels sont les artistes qui vous ont le plus influencé dans votre musique ?

Nili : Pour moi ce serait Ottis Redding, mais aussi Aretha FranklinMaria Carey et Chopin !

Benjamin : Pour moi ce serait Dépêche Mode et Chic !

LFB : On peut le dire, vous avez fait rayonner la scène française grâce à une ribambelle de titres pop folk. Prayer in C est même le deuxième titre le plus shazamé au monde ! Comment vous avez vécu toute cette période ?

Nili : On a eu du mal à réaliser la chance qu’on a eue, et qu’on a. Ca a été un tourbillon, et c’est difficile de se rendre compte de ce qui se passe quand on est dans l’œil du cyclone ! Avec du recul, on a aucun regret, on est super contents et on espère avoir la même chance avec les futurs morceaux !

LFB : Ça fait six ans que vous n’avez pas sorti d’album, quels ont été les éléments qui vous ont donné envie de reformer le duo? 

Benjamin : L’envie de retrouver des sensations, d’écrire ensemble, ça compte beaucoup pour nous ! Il se passe des choses quand on travaille tous les deux. Une envie commune de refaire de la musique tout simplement…

LFB : La pochette de votre nouvel album Most Anything vous représente fardés en clowns tristes. Qu’avez-vous voulu exprimer ?

Nili : On a voulu mettre en avant le côté bête de foire que tu peux ressentir parfois quand tu es artiste. Il faut être un minimum égocentrique, ou narcissique pour être artiste et parfois on sait plus quoi faire pour qu’on te regarde ! Donc on s’en fout partout (rires)

LFB : Et ça marche ?

Nili : Et ba figures toi que pour le moment oui ! (rires) « Regardez-moi ! »

LFB : Vous avez commencé à distiller des titres tout le long de l’année 2020. Vous avez été super précurseur avec Lonely Life ! Le titre a été composé pendant le confinement ou c’était déjà un sentiment qui vous traversait depuis longtemps ? 

Nili : On a été tellement précurseurs qu’on l’a écrit six mois avant la pandémie. (rires) C’était surtout un morceau qui raconte la vie d’artiste, la vie sur la route, quand tu es hypersensible et un peu en décalage.

Benjamin : C’est une forme d’isolement d’être en tournée, d’être artiste. On est très seul. Mais du coup il y a eu un écho avec la pandémie. On peut l’interpréter comme on le veut !

LFB : Le clip de You Want My Money est un bijou d’absurde. Une thématique ultra sérieuse qu’est la surconsommation, pourtant rythmée d’un son ultra pop et d’un clip complètement délirant. Vous aimez danser sur les cendres du monde actuel ?

Nili : Pas forcément ! Mais dire les choses avec humour ça a souvent plus d’impact que d’avoir un ton moralisateur. Surtout que l’on est parfaitement conscient de faire partie de ce rouage. C’est plus un commentaire qu’une critique sur la société. 

LFB : Le gros plus du clip : Jérôme Niel ! Comment vous vous connaissez et comment s’est passé la collaboration ?

Nili : Ah ba c’est un de nos meilleurs amis quoi ! (rires) Il est déjà venu en tournée avec nous, et ça fait quelques années qu’on fait les 400 coups ensemble ! On s’est rencontré au festival Gerardmer, on était dans le jury du court-métrage ensemble. Et on ne s’est plus quitté depuis…

Benjamin : On était même à Roland Garros ensemble.

Nili : Regarder un match hein, on a pas joué ! (rires)

LFB : Dans cet album, vous abordez d’ailleurs de nombreux sujets importants tels que le viol, la solitude ou le poids social pour les femmes d’avoir des enfants. La musique est pour vous un moyen de mettre des mots sur ces problématiques, ou carrément une chance de changer le monde ?

Nili : Je n’ai pas la prétention de penser pouvoir changer le monde, mais j’ai bien l’intention d’essayer !

Benjamin : Faut la ressortir celle-là !

LFB : Oh non, on va tous se retrouver avec la même phrase d’accroche… 

Nili : Mais tu seras la première ! (rires)

LFB : Et parlant d’actions concrètes, Nili tu as été porte-parole d’une enquête L214 et vous avez aussi fait un partenariat avec la Fondation Good Planet pour tout le long de la promotion de l’album. En quoi cela va consister exactement ? 

Benjamin : La Fondation Good Planet va nous accompagner pour faire les choses mieux, surtout pendant la tournée. On se déplace beaucoup, train, voiture, taxi, avion, on mange beaucoup sur la route, mais pas forcément de la nourriture produite de la bonne façon, les bouteilles d’eau… Ils vont nous aider à trouver des alternatives, faire mieux ! Même si beaucoup de groupes le font déjà depuis longtemps, c’est le moment pour que nous qu’on s’y mette à fond et puis peut-être faire échos à d’autres personnes pour la suite !

LFB : On va faire un petit jeu : la chanson la plus « Most Anything»

LFB: Dans cet album quelle est la chanson qu’on retrouvera le plus dans nos oreilles pendant qu’on boira des bières ?

Nili : Moi j’aimerais bien que ce soit Through the Night, mais comme on a sorti le clip de In Love For the Last Time, je pense que ce sera plutôt celle-là. T’en penses quoi ?

Benjamin : J’en pense que tu as raison. (rires)

LFB : La chanson la plus importante pour vous ?

Nili : C’est difficile de choisir parmi tous ses enfants !

Benjamin : Elles sont toutes importantes, toutes différentes !

Nili : Il y a quand même A Song, elle a été notre préférée pendant longtemps. Elle est très riche, que ce soit les paroles, les arrangements, la structure… On a été plus loin que d’habitude. 

LFB : La chanson la plus émotionnelle ? 

Nili : Pour moi c’est vraiment Lonely LifeJe la trouve très touchante, vraiment elle me prend… 

Benjamin : Il y en a une autre qui me touche aussi, surtout pour sa mélodie et ce qu’elle raconte. Love to Give

Nili : Ah oui c’est vrai. Moi aussi bien sûr. On va vous faire chialer ! (rires)

LFB : La chanson que vous avez le plus hâte de jouer en live ?

Nili : Oh moi c’est encore Through the Night !

Benjamin: J’aimerais bien voir ce que donne The Loneliest Planet en live ! Elle est plus complexe, avec sa basse batterie assez lourde !

LFB : Vous avez plus hâte de retrouver la scène ou les dancefloors ?

Nili : Scène. La scène c’est un dancefloor ! C’est juste qu’il n’y a pas grand monde dans votre carré. (rires)

LFB : Un grand merci Lilly Wood and the Prick ! En tout cas moi j’ai hâte de vous retrouver sur les dancefloors !

Retrouver Lilly Wood and The Prick sur Instagram et Facebook.