2020 pour Limsa c’est une session Grünt à son nom et c’est surtout deux projets attendus par sa fan base. Pour en savoir plus sur l’artiste, sa musique et son processus créatif, on est parti à sa rencontre , Logique.
LFB : Comment vas-tu en ce moment ?
Limsa : Ca va super, c’est une belle aventure, j’ai sorti une Grünt cette année et Logique, Pt.1 et là le quatre décembre, le jour de mon anniversaire on sort le deuxième.
LFB : Du coup, tu as parlé de la Grünt, pour ceux qui ne te connaissent pas encore, t’étais un habitué de ces sessions freestyles. Quel rôle ce média a eu sur ta carrière ?
Limsa : Je sais qu’on m’affilie beaucoup à Grünt, faut en être conscient, il y a beaucoup de gens qui m’ont connus grâce à cela. C’est une part importante dans mon parcours musical. Après, le truc que les gens ne savent pas, et que je préfère préciser, c’est que c’est pas Grünt qui m’invite mais c’est les artistes qui m’invitent. Par exemple, pour la Grünt 11 c’est Georgio qui m’invite, pour la Grünt 35 c’est Sopico, la 36 c’est Tengo John. Après la mienne c’est eux qui me l’ont proposées bien évidemment. Mais je dois aussi aux artistes qui ont pensé à moi, qui m’ont invités, qui m’ont fait confiance et à Grünt pour tout ce qu’ils ont fait pour moi.
LFB : Grâce à ces sessions freestyles, tu as commencé à avoir une fan-base qui t’attendait à chaque tournant, quelle relation as-tu avec tes fans ?
Limsa : Je les remercies de ouf parce qu’en vrai, je suis quand même une arnaque, j’ai pas sorti grand chose. Les gens ils m’envoient énormément d’amour alors que j’ai pas sorti beaucoup de contenus. Ils sont fidèles, toujours là alors j’ai envie de leur rendre. Par rapport au lien que j’ai avec eux, c’est cela , je les remercies et j’espère que la suite va leur plaire.
LFB : Ton nom de scène vient tout droit de ton lieu de vie, là où tu as évolué. Tu l’évoques aussi dans tes textes. Comment ce lieu de via t’as fait évolué en tant qu’homme et en tant qu’artiste ?
Limsa : Je pense que l’environnement c’est quelque chose qui joue, que tu le veuilles ou non. Ca joue aussi sur qui tu es, donc cela régit un peu la personne que je suis. J’ai jamais grandi ailleurs qu’a Aulnay mais si cela avait été le cas, je serais devenu une autre personne. Tous les environnements y jouent, tous les expériences que j’ai vécu à Aulnay, c’est une grande partie de ma vie. Ce influé sur la personne que je suis, regarde le vocabulaire, les expressions, il y a beaucoup de choses qui viennent d’Aulnay.
LFB : T’as sorti Logique, Pt.1 en juillet,, là il y a la partie deux qui vient de sortir. T’as rarement été aussi actif, est-ce que c’est grâce au confinement ?
Limsa : Franchement, je crois que les planètes sont alignées. Quand on me proposé la Grünt, j’ai commencé à écrire des textes pour cela, j’ai pris cela super au sérieux. Après, il y a eu le confinement et la Grünt est sortie pendant le confinement, c’était au mois de mars. Tout cela fait que j’ai reçu beaucoup d’amours, pleins de messages, cela me donnait grave de la force. J’ai décidé de me faire confiance, d’essayer de faire des chansons, j’ai finalisé Logique, Pt.1 et là, pareil j’étais subjugué d’amour. Je me suis dit qu’il fallait pas abandonner et là je sors la partie deux, la trois est en cours et puis voilà, on va se revoir très vite je pense.
LFB : T’as beaucoup parlé de la Grünt, est ce que pour toi c’était une symbolique d’en avoir une à ton nom ?
Limsa : C’était super accomplissant pour moi, avant d’en faire je les regardais, je kiffais de ouf. C’est très bien que mon histoire soit associé à la leur. Beaucoup de gens m’ont connus grâce à cela. Et voila, là la boucle elle est bouclée. Ca m’a fait plaisir d’avoir eu la mienne, maintenant je vais pouvoir disparaitre un peu. Je pense qu’il va se passer longtemps avant qu’on me revoie sur une Grünt, si on my revoie. J’ai l’impression d’avoir fait ce que j’avais à faire. Il faut aussi que les gens voient de nouvelles têtes, je pense qu’il y a pleins de rappeurs archi chaud à qui on va proposer de la faire et puis c’est bien aussi de découvrir de nouvelles têtes, il faut.
LFB : T’as décidé de scinder le projet en deux, voir trois parties. Pourquoi avoir décidé d’arriver avec trois projets liés, comment l’as-tu travaillé ?
Limsa : En gros, la partie une et la partie deux ont été faites globalement à la même période. Sur la partie deux, il y a des morceaux qui sont plus vieux que certaines de la partie un. Mais, il y a aussi des morceaux qui ont été fait récemment, comme celui avec JeanJass qui s’est fait cet été. La partie un et la partie deux se sont fait à la même période, pour en faire un seul projet à la base, cela n’a pas pu se faire. Du coup j’ai décidé de sortir cela tout seul. Donc j’ai sorti le premier puis le deuxième. Par contre, le troisième c’est que des morceaux qui ont été faits après le dernier morceau de Logique, Pt.2, que des morceaux qui ont été faits après septembre.
LFB : Tu viens de parler de Jeanjass, sur la première partie tu étais seul. Là, il y a Isha aussi. C’était une volonté pour toi d’arriver seul sur un premier projet et puis ensuite inviter des gens ?
Limsa : Ouais, par exemple, pour la partie un, le son avec Isha je l’avais déjà. J’aurais très bien pu le mettre mais je voulais arriver vraiment avec mon univers et poser ma patte. Pour pas que les gens aient attendus aussi longtemps pour que j’invite des gens. Je voulais qu’il y ai que moi qui pose mon truc et une fois que cela sera posé, on va essayer de faire des morceaux avec des invités. Je voulais vraiment arriver avec mon truc, c’est un projet court, il y avait de la place pour que je fasse cinq chansons.
LFB : Ton rap est assez introspectif, t’y racontes ta vie, avec les hauts et les bas et toujours avec un angle qui t’es propre. C’est pas dur pour toi de te livrer autant ?
Limsa : Je sais pas, je voulais que ma musique me ressemble. Après j’ai pas l’impression non plus de dire des dingueries sur ma vie. Au final, cela parle pas tout le temps de choses qui ont pu m’arriver mais plus de mes émotions. On sait plus ce que je ressens ou sur ce que je constate sur ce qui m’est arrivé quand j’étais jeune. Je relate pas vraiment des faits. Cela m’arrive de raconter certaines choses mais c’est sur huit mesures maximum. C’est des scènes de vie que j’ai pu vivre qui passe en trente secondes. En vrai, j’en raconte sans trop en raconter.
LFB : Puis ce qui est cool, c’est que pour les auditeurs, ils peuvent facilement s’identifier à toi sans avoir vécu ta vie.
Limsa : Je sais pas, mais en tout cas j’avoue que je reçois souvent des messages de petits mecs ou petites meuf qui viennent me dire « Ouais, on a pas eu la même vie mais je ressens ce que tu dis« . Moi cela m’étonne, au-delà du fait que je raconte ma vie et que j’ai pas l’impression que les gens puissent se reconnaitrent dedans. Ce qui m’étonne aussi, c’est que moi, ma manière d’écrire elle est pas très littéraire, j’écris comme je parle, il y a des gros mots, des fois je fais pas les liaisons. J’écris vraiment comme je parle, avec mes mots, mes émotions. J’ai eu cette angoisse de me demander si ma musique n’était pas trop personnelle ou si elle ne collait pas trop à mon identité. Que les gens se disent pas « autant bon lire un livre sur lui ». Je sais pas, j’avais l’impression que j’étais peut-être trop excluant. Au final, j’ai l’impression que c’est ce qu’y plait le plus aux gens. J’avoue je suis étonné et je sais pas dire pourquoi cela marche comme cela.
LFB : Maintenant, on va parler d’une de tes passions, le foot. Je sais bien que c’est un thème central de ta musique, et surtout le joueur Riquelme. Qu’est ce que cela a pu t’apporter dans ta musique ?
Limsa : Je me rends compte en tout cas, avec le recul que quand j’étais petit, j’étais vraiment fasciné par ce mec qui était plus fort que les autres chez qui il y avait une espèce de médiocrité un peu volontaire. Il voulait pas trop s’entrainer mais il savait qu’il était plus fort que les autres. J’ai toujours été fasciné par ce genre de branleurs, j’adorais cela. Riquelme, c’est un parfait exemple. C’était un mec qui courrait pas mais il était archi-fort. Il a pas fait la carrière qu’on pouvait espérer de lui. Mais, au final, « les vrais savent que« . J’étais attiré par ce genre de profil quand j’étais petit.
LFB : Tu clotures le projet avec Le petit Limsa, où tu es plus personnel que sur le reste, t’y évoques ta vie. Est-ce que Le petit Limsa sera fier de ce qu’est devenu le grand Limsa ?
Limsa : Oh je sais pas. Il voulait être joueur de foot professionnel donc bon ça a floppé. Je sais pas s’il serait fier mais en tout cas, moi je suis fier de lui. Il était vraiment con ce petit Limsa mais il faisait sa petite vie, il était cool. Il avait ses petits rêves et il était con ce petit Limsa mais il était trop sympa.
LFB : Du coup, même si tu l’as dit plus haut, je voulais quand même te poser la question. On va d’abord laisser le temps aux gens de savourer le projet. Mais tu penses déjà à la partie trois ?
Limsa : Ouais, la partie trois est en cours. J’ai déjà deux morceaux finis. J’ai des maquettes en cours de route. Il y a des morceaux que je pense garder pour la partie trois, on avance. J’ai déjà un feat de valider qui sera dans le projet. J’en ai un deuxième aussi, j’hésitais à le mettre parce que c’est un morceau qui a été fait il y a quelques mois. Je vais voir comment j’avance dans le projet et s’il a sa place ou non. J’essaye de réfléchir en termes de projet et pas de juste mettre des morceaux, même s’ils sont tous bons. Des fois, cela ne fait pas un bon projet. Voilà je réfléchis à comment je vais essayer de faire ce projet. Cela sera encore une évolution par rapport aux précédents et puis quand cela sera prêt tu seras le premier prévenu.
LFB : Tout à l’heure on parlait de tes fans. Est-ce que t’as hâte d’aller les rencontrer sur scène ?
Limsa : Si, je kiffe la scène. Je suis pressé de voir ce que cela va donner sur scène. Je suis comme un dingo, j’adore la scène. En vérité, je préfère la scène et le freestyle que la cabine. J’y prends pas autant de plaisir qu’en étant sur scène ou à faire des freestyles. Je ressens un truc quand je fais cela que je ressens pas quand je fais des chansons. Là, il faut que je sois concentré, en cabine, je dois être précis.
LFB : Que peut-on te souhaiter pour la suite ?
Limsa : De tout baiser.