La Face B s’est rendu le 10 mai dernier au concert du groupe post punk qui nous a fait danser à plusieurs reprises sur le dancefloor. Bloc Party, groupe mythique dans la salle iconique de la rue du Faubourg St Honoré, la Salle Pleyel. C’est pour leur dernier album Alpha Games, sorti en avril dernier, que les anglais ont foulé le territoire français pour un concert des plus inhabituels.
Quand on se rend à un concert de Bloc Party on ne pense pas directement à la Salle Pleyel comme l’endroit parfait pour ce groupe. C’est dans le très chic 8e arrondissement qu’il fallait se rendre le 10 mai dernier. Le soleil se couchait et les cafés/brasseries de la rue du Faubourg St Honoré commençaient à se remplir et les guirlandes dorées à s’allumer. Les écouteurs vissés aux oreilles crachaient, eux, les dernières notes de Bloc Party. Deux ambiances totalement différentes se faisaient déjà ressentir, entre le mood intérieur et l’atmosphère réconfortante extérieure.
Tout d’un coup, des drapeaux sont apparus, brandissant le nom de la salle. Une entrée à première vue simple se révèle au fur et à mesure grandiose, avec des colonnes qui ouvre sur un immense hall art déco revêtu de marbre blanc, de décorations géométriques et d’une moquette rouge. Vous me direz, “mais pourquoi cet arrêt sur image sur le lieu en lui-même ?”. Quand on connaît le groupe plutôt friand des festivals et des salles plus obscures, on se demande pourquoi le choix d’une salle aussi sophistiquée ?
La grandeur et la splendeur de la Salle Pleyel surprend dès l’arrivée dans la fosse et l’on s’attend à recevoir une claque monumentale. Cela peut paraître risible mais pour une fois le rock faisait son entrée dans une salle distinguée.
L’entrée sur scène des membres de Bloc Party n’était pas des plus fracassante. Humblement, chacun.e a pris sa place sous le tonnerre d’applaudissements du public. Contre toute attente le groupe a commencé avec une musique assez calme. Les premières chansons étaient plutôt posées, presque planantes. Les spectateurs n’attendaient pas ce genre de show et les plus colériques lançaient des “plus fort!” pour montrer leur mécontentement. Les regards des fans se croisaient, interrogatifs de savoir quand est ce que sueur et coups de coude pourraient être échangés. Les musiques s’enchaînent entrecoupées de noir absolu, comme s’il on assistait à une pièce de théâtre découpée en plusieurs actes. Sans crier gare, le titre phare Banquet a fait danser la salle, le public n’attendait que ça et pendant quelques minutes, ils ont enfin pu mettre à exécution leur rêve. Mais Bloc Party eux, avaient construit un set millimétré. Les rictus de Kele Okereke, chanteur du groupe, montraient qu’il se délectait de voir la frustration des plus vifs. Comme pour leur montrer que Bloc Party, n’est pas que dansant mais aussi réfléchi et mature.
Le concert s’est donc transformé en montagnes russes émotionnelles. Le moindre moment beaucoup plus rythmé donnait une occasion aux plus énergiques de pogoter. Mais aussitôt quelques secondes plus tard, ils devaient s’arrêter aussi net pour laisser place à des chansons plus contemplatives.
Et contempler n’était pas tant un problème. Le fond de scène qui nous faisait face, n’était pas pour le moins mystérieux. Une photo en négatif montrait une plante carnivore mangeant un insecte que l’on pouvait apercevoir en transparence. Une moitié dans la plante et de l’autre les pattes sortantes.
Mystérieux, serait le terme le plus approprié pour ce concert tant attendu par les fans de Bloc Party.