Toutes les couleurs de l’arc en ciel et toute l’énergie du punk américain étaient présentes pour le concert d’Ezra Furman au Trabendo de Paris, pour une soirée riche en larsens et en émotions.
Lors d’une soirée de jour férié, ou de dernier jour de week-end prolongé pour les plus chanceux, il est toujours délicat d’appréhender le retour au boulot. On se retrouve alors souvent à la maison, un peu déprimé, à ne pas avoir envie de bouger de son canapé. Fatale erreur, évitée par quelques centaines de personnes, qui ont eu la très bonne idée de venir se réfugier au Trabendo de Paris pour célébrer le retour d’Ezra Furman, artiste sans pareil dont le rock punk et très militant a eu le mérite de nous rebooster afin d’affronter à nouveau salles de réunions, clients mécontents et blabla inintéressants à la machine à café.

Ezra Furman est un personnage aussi atypique qu’attachant. En pleine transition vers une nouvelle identité qui sied enfin à sa véritable nature, son répertoire est depuis de nombreuses années déjà fortement lié à la problématique du rejet des femmes et des hommes qui souhaitent sortir de la binarité, du cadre poussiéreux de notre société soi-disant moderne mais encore et toujours fondé sur des valeurs et des visions d’un autre temps.

Ainsi, Ezra Furman a embrassé sa transition, tout en devenant parent et en continuant de composer des hymnes à la tolérance, toujours déversés avec une belle petite dose de bile, le cynisme étant une des ses armes les plus affutées. Nous retrouvons ainsi sur la scène du Trabendo un personnage flamboyant et timide à la fois, enfant timoré qui se métamorphose quand toutes guitares dehors, le punk prend d’assaut son être tout entier.
Sous un lightshow subtil et teinté de violet, la couleur de sa coiffure, arborant un long tee-shirt à l’effigie de la reine Whitney Houston, elle-même victime durant sa carrière de bon nombre de discriminations, et pourtant adulée par des millions de fans, Ezra Furman ne souffre pas de la fragilité de sa frêle carrure sur scène, hurlant à pleins poumons avec ce timbre de voix cassée qui dissimule une sacrée puissance.
Sous un lightshow subtil et teinté de violet, la couleur de sa coiffure, arborant un long tee-shirt à l’effigie de la reine Whitney Houston, elle-même victime durant sa carrière de bon nombre de discriminations, et pourtant adulée par des millions de fans, Ezra Furman ne souffre pas de la fragilité de sa frêle carrure sur scène, hurlant à pleins poumons avec ce timbre de voix cassée qui dissimule une sacrée puissance.

Remerciant timidement tout sourire entre chaque titre le public, ce dernier ne peut manquer d’être touché par l’intensité distillée dans l’interprétation de chacun des morceaux de la discographie. On se retrouve réellement émus par les morceaux qui traitent sans détour de transphobie, de désordres mentaux et autre mal-être lié à toute forme discrimination. Mais à aucun moment l’ambiance du concert ne s’alourdit du fait de ces thématiques dramatiques, bien au contraire. Alliant subtilement le pouvoir du sarcasme à sa sensibilité rock, Ezra Furman motive, dynamise et surtout convainc fortement les plus néophytes présents ce soir. Réussissant, comme le pressent sa discographie, à s’adresser à tous sans aucune distinction, dans la salle tous les âges, tous les genres, toutes les affinités et tous les styles sont présents, dans une belle harmonie qui touche réellement les musiciens.
Avec un final hommage à la grande Patti Smith, égérie des luttes et du protest-song américain, Ezra Furman s’impose à son tour dans la catégorie des artistes engagés, tout en gardant la fraicheur et la part de juvénilité qui rend son travail tout aussi grave qu’excitant.
Avec un final hommage à la grande Patti Smith, égérie des luttes et du protest-song américain, Ezra Furman s’impose à son tour dans la catégorie des artistes engagés, tout en gardant la fraicheur et la part de juvénilité qui rend son travail tout aussi grave qu’excitant.
Setlist :
Lilac and Black
Transition From Nowhere to Nowhere
Throne
Dressed In Black
I Wanna Be Your Girlfriend
Maraschino-Red Dress $8.99 at Goodwill
Trauma
Point Me Toward the Real
I Saw the Truth Undressing
Poor Girl a Long Way From Heaven
My Zero
Forever In Sunset
Driving Down to L.A.
Love You So Bad
Evening Prayer aka Justice
Calm Down aka I Should Not Be Alone
What Can You Do but Rock ‘n’ Roll
Train Comes Through
Suck the Blood From My Wound
Because the Night (Patti Smith cover)
Lilac and Black
Transition From Nowhere to Nowhere
Throne
Dressed In Black
I Wanna Be Your Girlfriend
Maraschino-Red Dress $8.99 at Goodwill
Trauma
Point Me Toward the Real
I Saw the Truth Undressing
Poor Girl a Long Way From Heaven
My Zero
Forever In Sunset
Driving Down to L.A.
Love You So Bad
Evening Prayer aka Justice
Calm Down aka I Should Not Be Alone
What Can You Do but Rock ‘n’ Roll
Train Comes Through
Suck the Blood From My Wound
Because the Night (Patti Smith cover)