Mercredi 12 octobre, 30 minutes avant le discours de notre cher président : est-ce que ce n’est pas le bon moment pour faire un dernier concert ? Heureusement Franky Gogo vient présenter son premier EP à la Boule Noire, après avoir dévoilé son premier single Fast and Too Much en début de semaine au travers d’un clip fort en émotions.
La queue est relativement petite devant la salle parisienne; nous attendons qu’une personne vienne nous chercher pour nous placer sur notre siège. Sur le chemin, notre moniteur nous explique les règles de sécurité. Deux belles rangées de chaises remplissent la pièce, elle paraît plus grande tout d’un coup. A notre droite, ou notre gauche, un QR Code pour commander nos bières (boissons pardon). Tout est au point niveau sécurité, rien à dire; un cadre accueillant et bienveillant : on aime. Mais trêve de détails, passons au concert !
Les lumières disparaissent pour laisser une douce clarté bleue, sous laquelle entrent sur scène nos trois protagonistes. Une pluie d’applaudissements accueille Franky Gogo et ses deux musiciens, l’une aux clavier et l’autre aux percussions. Short gris argenté à droite, pantalon noir pailleté à gauche, et costume complet clinquant au milieu; la clique s’est fait belle pour sa prestation.
Les premiers sons de synthé démarrent, suivis par la voix du chanteur qui vient se poser sur ces vibrations planantes. Toute l’attention est sur lui, un rideau de lumière le recouvre. Nous faisons sa rencontre, bercés par cette douce musique d’introduction (un doute nous assaille cependant, cheveux jaunes fluo où c’est dû au projecteur ?). La voix se tait, et là, surprise ! Les percussions décident de s’affoler sans prévenir, une armée de lumières blanches souhaitent nous brûler la rétine, et même le clavier qui nous cajolait l’oreille jusqu’à présent change de registre. Franky revient, scande à voix haute la même formule en boucle sur ce rythme devenu fou. On ne s’attendait pas à que la soirée prennent ce virement à 90° dans la direction punk aussi rapidement après avoir commencé gentiment. Mais c’est au final assez logique avec ce qui nous attend par la suite. Quelques silences viennent couper la course possédée dans laquelle nous entraîne les artistes, avant de la reprendre de plus belle.
Terminé… Et bien enchanté Franky Gogo, ravie de faire votre connaissance, nous c’est la Face B.
Le deuxième morceau démarre, celui que nous avons tous découvert récemment avec la sortie de son clip, nous avons nommé : Fast and Too Much. Des sourires s’échangent entre les artistes, avec le public, tout le monde est ravi d’être là.
Les basses synthétiques nous prennent par la main, on suit sans trop rechigner, avec joie même. Sur scène, les déhanchements s’intensifient au fur et à mesure. Le kick final et son explosion sonore se rapprochent tranquillement, attendu par le public qui siffle depuis les rangs de chaises. Et bien vous savez quoi ? Si le clip et le morceau studio étaient déjà bien sympathiques, on vous conseille la version live, ça soulève la crinière. D’ailleurs rectification, pour Franky Gogo, c’est cheveux verts après réflexion.
Surprise de nouveau, le morceau suivant calme la cadence, à base de sons hypnotisants, et de beats qui nous indique la marche à suivre. La voix de Franky est soudainement plus détendue, et nous chante des paroles en toute transparence, sans artifice, avec une certaine fatalité dans les mots. Basses rondes agrémentées d’apparition furtives de sons aigus compressés, le ton change mais ne nous perd pas pour autant. (La parenthèse : le public est comparé à un “potager”, comme quoi cette nouvelle disposition est étonnante pour tout le monde, mais c’était drôle.)
Mais nous revoilà déjà de retour dans un nouveau circuit musical brutal. La cadence accélère de nouveau, avec une grosse claque électrique dont le son passe de la grosse caisse détendue à la caisse claire crispée. Les trois artistes chantent en coeur, puis laisse court à leur folie dans une hardteck qui ne veut plus rien entendre du monde extérieur. Les projecteurs s’emballent de nouveau, mais nos yeux sont prêts cette fois-ci. On se doute qu’on approche doucement de la fin de la présentation de cet EP. Avant de clôturer sur un dernier morceau, Franky Gogo nous propose de reprendre Behind The Wall de Tracy Chapman, pour nous rappeler un kit de sujets plus que actuels. Reprise a cappella, le chanteur nous partage une belle prestation, dont la voix vibre au plus profond de chacun.
L’artiste a toute notre attention pour le dernier morceau, qui démarre sous une douce réverbe de clavier. Un tempo simple arrive en soutien, les lumières installent une douce ambiance. C’est donc dans le calme que va se terminer ce concert. Franky montre encore une fois ses capacités vocale avec des montées maîtrisées dans les octaves lors de refrains aériens. On suit le trip jusqu’au bout, sans savoir où aller; mais c’est peut être ça le but du groupe : se perdre avec nous. Le rayon blanc s’éteint progressivement entre les doigts de Franky Gogo, qui lâche avec ironie “À dans 3 ans !”, avant de mettre fin au live.
Un concert court mais poignant, où le groupe arrive sans peine à surfer entre des passages mélodieux et hard. Un concert avec trois visages sincèrement heureux de pouvoir partager ce moment avec son public. De belles ondes partagées… Vivement la reprise des concerts !