S’il y a bien un groupe qu’il était hors de question de louper lors de leur passage en France, c’est bel et bien les écossais de Franz Ferdinand. Après un concert à Paris en Avril suivi d’un petit passage en Europe de l’est, le groupe était de retour en France pour trois autres dates dans l’hexagone. Ils nous ont fait danser au Zénith de Lille le 06 Mai dernier.
Après nous avoir régalés d’un album best-of au début de l’année (le bien nommé Hits To The Head), Franz Ferdinand s’est lancé dans une tournée au lancement un peu chahutés par les diverses restrictions provoquées par les frasques de la pandémie. Qu’à cela ne tienne, la tournée est maintenant bien lancée et c’est avec une fougue incommensurable que le désormais quintette Rock s’en va faire bouger les foules un peu partout dans le monde.
Premier point qui réchauffe le cœur à l’approche de ce Zénith : ce magnifique sentiment de symbiose multigénérationnel lorsque l’on voit parents de tous âges avancer sourire aux lèvres vers l’entrée de la salle en partageant avec leurs enfants de tous âges leur impatience commune quant au début du concert. On les entend même entamer parfois les tubes du groupe en chœur. En effet, le groupe à déjà 20 ans. Sa musique n’a pourtant pas prit une ride, et aura permit à nombre d’ados rebelles et de parents réacs de mettre de côté leurs différents musicaux pour bouger la tête en rythme sur le son à l’énergie communicative d’un des meilleurs groupes de ce début de siècle.
Tout d’abord, et il fallait s’y attendre, la tournée qui accompagne la sortie de leur Best-Of s’apparente effectivement à une avalanche de hits en pleine gueule. Sur ce point ils n’avaient pas menti, sur aucun autre point d’ailleurs. Force est de constater que Franz Ferdinand maîtrise complètement son sujet lorsqu’il est question d’en mettre plein les oreilles à une foule on fire.
Emboîtant le pas à Ryder the Eagle qui tenait la première partie du concert et qui, de par son spectacle lubrique et sa musique chaloupée à déployé une vague de good mood dans la salle qui se remplissait encore, les Franz débarquent sous les acclamations d’un public gonflé à bloc.
Nous y sommes. Juste une brève salutation avant d’empoigner guitares et baguettes de batterie, que la fête commence. No You Girls ouvre le concert, suivie par The Dark of the Matinée, de quoi mettre tout le monde d’accord. D’emblée, le public tout entier danse, saute au rythme de la musique, l’ambiance est vraiment bonne, le groupe ayant choisi de commencer par des morceaux au groove imparable.
Petite accalmie après Curious qui avait fait dandiner les hanches des derniers réfractaires. Stand on the Horizon pose une ambiance plus cotonneuse et lance Walk Away qui sera immédiatement reprise en chœur par le public. Le premier vrai pogo du concert se fait sur Do You Want To. A partir de là, le public sera véritablement déchaîné, danse, pogos et autres slams ne s’arrêteront plus de tout le concert.
S’en suit un beau panel où tous les albums du groupe seront représentés. C’est ainsi qu’on se rappelle que Franz Ferdinand est une machine à tubes, presque malgré eux, car n’ayant jamais fait de compromis sur la sincérité de leur musique. Et puis, comment ne pas succomber au rythme de Darts of Pleasure, au refrain imparable de Ulysses ou encore à l’énergie folle de Michael ?
Les morceaux s’enchaînent avec une évidence rare. Aussi, Alex Kalpranos communiquera à plusieurs reprises avec le public dans un français impeccable, de quoi augmenter le sentiment d’osmose. Beau-parleur émérite, il s’adresse à nous en tant que ses « amis de Lille » tout au long du spectacle. Il se fait aussi charmeur lors d’un petit aparté dans lequel il dit adresser la prochaine chanson à une fille qu’il a rencontré il y a quelques années à Glasgow. Une « très très jolie fille, comme toutes les filles de Glasgow, comme toutes les Écossaises d’ailleurs… comme toutes les femmes du monde ». La chanson en question est Jacqueline, avant-dernier morceau du set. Tout le public est maintenant debout dans cette salle qui déborde d’énergie, si bien que le sol du Zénith tremble sous les sauts répétés de milliers de fans transpercés par ce show impeccable et renversant.
Tandis que les musiciens quittent la scène après avoir joué Outsiders, le rappel se fait fulgurant. Public en feu, acclamant le groupe Ecossais, faisant presque autant de bruit que le groupe lui-même. Les Franz ne se font pas trop prier pour revenir nous asséner un baroud d’honneur de 4 titres, Alex Kalpranos et Dino Bardot nous offrant même un excellent duo de guitares. Le groupe pousse un peu la durée des derniers morceaux avant de nous dire aurevoir une bonne fois pour toute, sous une standing-ovation méritée.
Ainsi, les musicien.ne.s de Franz Ferdinand ont déployé sur ce concert une énergie communicative et sont formidablement carrés. Alex Kalpranos, véritable pile électrique survoltée, occupe magnifiquement bien l’espace, saisi le public et guide le spectacle avec beaucoup d’aisance. Audrey Tait impressionne, elle qui a remplacé Paul Thomson, le batteur historique du groupe, au pied levé au début de cette tournée. En bref, une heure et demie d’exaltation. Les musicien.ne.s de Franz Ferdinand sont le spectacle. Iels se passent d’artifices scéniques avec brio et nous laissent un concert mémorable. Notre seule hâte : pouvoir les revoir au plus vite.
This fire was totally under control
Setlist :
- No You Girls
- The Dark of the Matinée
- Curious
- Stand on the Horizon
- Walk Away
- Do You Want To
- Billy Goodbye
- Glimpse of Love
- Always Ascending
- Lucid Dreams
- Darts of Pleasure
- Michael
- Take Me Out
- Ulysses
- Love Illumination
- Jacqueline
- Outsiders
- Encore
- Right Action
- Evil Eye
- The Fallen
- This Fire
Retrouvez notre rencontre avec Alex Kalpranos ici !
Ecoutez Hits to the Head :