Les Nada Surf sont de retour à Paris dans le cadre d’une semaine de concerts français afin de célébrer comme il se doit leur dernier album, Never Not Together, sorti juste en amont du confinement de 2020, et reprendre goût au live avec le public qui leur est probablement le plus fidèle depuis 25 ans.
Pour celles et ceux qui suivent le trio (mais quatuor sur scène) New-Yorkais depuis ses débuts, le souvenir du groupe venant à scinder son concert en deux prestations (pour éviter de dépasser les jauges préventives d’avant confinement mondial) rappelle à quel point ce dernier est bienveillant envers ses fans.
Ainsi, retrouver Matthew Caws, Daniel Lorca et Ira Elliot en conditions « normales » était un rendez-vous à ne pas manquer. Investissant le Bataclan, qui au passage affiche une bien belle programmation rock depuis le printemps, pour notre plus grand plaisir, Nada Surf se sentent investis en cette chaude soirée d’un devoir : celui de nous fournir presque deux heures de power-pop de haute tenue.
La salle est ce soir remplie en majorité par ceux qui étaient déjà présents au commencement de la carrière du groupe, débutée pour mémoire dès 1996, quand le MTVesque Popular est venu tout souffler sur son passage. Depuis, tout le monde a grandi, certain ont passé le relai à leur progéniture, mais l’amour pour l’indie pop des Américains européens d’adoption ne s’est jamais démenti. Preuve en est le succès constant de leurs albums et l’accueil toujours chaleureux qui leur est réservé sur nos scènes de Paris et de province. Ce qui explique en partie notre relation privilégiée : ces derniers n’ont jamais hésité à braver toutes les routes de France et de Navarre, passant de Paris à Marseille, de Lille à Grenoble, jusqu’à emprunter les plus petits sentiers de terre menant à Pirou (tournée The Proximity Effect en 1999, que les quelques privilégiés comme la rédactrice de ces lignes lèvent la main).
En 26 années et neuf albums studios, les concerts se sont succédés généreusement, et c’est justement la gentillesse de Nada Surf envers leurs fans qui fait la différence d’avec tant d’autres groupes.
Le Bataclan ce soir ne fait pas exception, et nous nous retrouvons à nouveau face à Matthew, Daniel et Ira (accompagnés ce soir de Louie Lino au clavier) qui malgré le temps qui passe affichent le même degré d’énergie et de motivation sur scène. La setlist présente un choix équilibré entre tubes indie rock ( The Plan, Hyperspace, Hi-Speed Soul, Blankest Year) et morceaux plus structurés qui ont amorcé une phase musicale plus posée et mature ( Always Love, Killian’s Red, Inside Of Love, See These Bones). Le dernier album Never Not Together offre un concentré de ces périodes charnières permettant à nos cinquantenaires de trouver un équilibre établissant la passerelle entre adeptes du Nada Surf plutôt rock et ceux du Nada Surf plutôt pop, toutes générations confondues.
Comme la tradition de leurs concerts l’exige, une reprise s’impose avec pour le cru 2022 pas moins que le légendaire Where Is My Mind des Pixies, à propos desquels Matthew nous apprend qu’il a assisté à ce qui est son meilleur concert à ce jour, dans cette même salle, en 1989. Le tour de chant est offert au bassiste dreadlocké avec son emblématique Là pour ça, et c’est encore l’occasion pour Daniel Lorca de nous signifier sa fierté d’avoir été initié à notre langue et à notre culture, qui selon lui leur a permis de s’ouvrir sur le monde et de devenir de vrais humanistes. Un compliment des plus touchant d’autant qu’il est sincère, connaissant le dévouement du groupe à la France, qu’ils qualifient sans flagornerie aucune de meilleur pays où jouer.
Le rappel prend des allures de rituel avec entre autres l’hymne Popular, indispensable hit dont on ne saurait se passer et qui n’a pas pris une ride, et le final acoustique et à capella Blizzard Of 77, permettant au groupe de saluer en bord de scène les spectateurs et de leur donner rendez-vous prochainement.
Le rappel prend des allures de rituel avec entre autres l’hymne Popular, indispensable hit dont on ne saurait se passer et qui n’a pas pris une ride, et le final acoustique et à capella Blizzard Of 77, permettant au groupe de saluer en bord de scène les spectateurs et de leur donner rendez-vous prochainement.
Nombreux sont celles et ceux qui n’ont eu de cesse depuis 1996 de réserver dans leur cœur et leur discothèque une place à Nada Surf. Rares sont les groupes avec lesquels nous avons la chance d’avancer dans le temps et dans l’âge de façon si naturelle. Nada Surf reste un repère fiable et l’extrême gentillesse de ses membres, sans oublier la parfaite francophonie de Matthew et Daniel, qui leur donne pas mal de points de charisme dans notre belle contrée, font de nos américains les plus frenchies des musiciens aussi accomplis qu’attachants.
Setlist :
So Much Love
Hi-Speed Soul
The Plan
Friend Hospital
Killian’s Red
Looking Through
Inside of Love
Je t’attendais
Beautiful Beat
Là pour ça
Where Is My Mind?
Blonde on Blonde
Mathilda
Hyperspace
Looking for You
See These Bones
Something I Should Do
Just Wait
Popular
Always Love
Blankest Year
Blizzard of ’77
So Much Love
Hi-Speed Soul
The Plan
Friend Hospital
Killian’s Red
Looking Through
Inside of Love
Je t’attendais
Beautiful Beat
Là pour ça
Where Is My Mind?
Blonde on Blonde
Mathilda
Hyperspace
Looking for You
See These Bones
Something I Should Do
Just Wait
Popular
Always Love
Blankest Year
Blizzard of ’77