Logan Ledger: « Même dans la forme d’art la plus traditionnelle, il est toujours possible d’y injecter une nouvelle lumière »

La Face B a profité d’un passage à Nashville pour rencontrer le singer-songwriter Logan Ledger, qui a su avec deux excellents albums asseoir pleinement sa place parmi les meilleurs de la musique country contemporaine.

*Cette interview a été réalisée en anglais. Pour lire la version originale, rendez-vous plus bas. / To read the original english version, scroll to the bottom.*

La Face B : Tu as écrit ton deuxième album Golden State pendant la pandémie de Covid 19, et plus tard expliqué que cet album incarnait comme une « renaissance de toi-même et de ta vie dans la musique ». Qu’est-ce que tu entendais par là ?

Logan Ledger : Eh bien tu sais, on sortait des profondeurs de la pandémie, et je me suis dit que j’avais besoin d’un redémarrage. C’était une période très déprimante, je n’avais pas de concerts et j’avais l’impression que personne n’écoutait mon [premier] album. Les gens n’en entendaient même pas parler, donc ils ne pouvaient pas l’écouter quand bien même ils l’auraient voulu ! C’était une période sombre. Et quand j’ai commencé à écrire mon nouvel album, j’ai senti que j’avais besoin de nettoyer un peu l’ardoise.

La Face B : J’ai lu que Shooter Jennings t’avait tendu la main à ce moment-là et t’avait aidé à te remotiver ?

Logan Ledger : Oui, il m’a contacté au début de l’année 2021. Quand on a discuté de faire un disque, ça m’a incité à recommencer à écrire. 

La Face B : Comment vous avez collaboré pour réaliser ce disque ? C’était facile de travailler avec lui ? 

Logan Ledger : Ça s’est très bien passé, Shooter est génial ! J’avais déjà écrit la plupart des chansons, les paroles et les mélodies étaient presque toutes faites. Mais on a dû travailler sur les arrangements et ce genre de choses. On ne s’est pas beaucoup vus en personne jusqu’à ce que j’aille à Los Angeles pour enregistrer le disque. 

La Face B : La plupart des chansons que tu as écrites sont très personnelles et reflètent tes sentiments à un moment donné. C’est peut-être une question un peu provocatrice, mais dirais-tu que les artistes ont tendance à écrire de meilleures chansons lorsqu’ils traversent des périodes de turbulences émotionnelles ?

Logan Ledger : Peut-être ! Mais pour moi, ce n’est pas le cas. J’ai besoin d’être un peu éloigné de l’immédiateté du traumatisme. Mais je pense qu’il est probablement nécessaire de vivre ces expériences, et pour moi, un peu c’est bien ! Parce que je ne peux pas m’en débarrasser très facilement. Je pense aussi qu’il y a un danger à romancer la souffrance. 

La Face B : Si on remonte un peu dans le temps, peux-tu me parler de quelques expériences et influences qui ont façonné l’artiste que tu es aujourd’hui ?

Logan Ledger : C’est une question difficile ! J’ai 34 ans et j’ai fait de la musique presque toute ma vie. Enfant, j’ai commencé à jouer de la musique bluegrass, c’est probablement la première grande étape. Mais ce n’est pas le meilleur genre de musique à jouer pour gagner sa vie ici ! Ce n’était pas très populaire dans ma région et à mon âge de jouer cette musique. En grandissant dans le bluegrass, j’ai rencontré la plupart des gens qui font partie de cette scène aujourd’hui, c’est un petit monde. Les vrais grands musiciens ont tendance à rester dans les parages et à collaborer. C’est comme le jazz, tout le monde joue sur les disques des autres. J’ai fait partie de deux groupes lorsque j’avais environ 20 ans. L’un d’eux s’appelait Windy Hill et était originaire de San Francisco. Je jouais aussi beaucoup de jams pour m’améliorer.

La Face B : De quels instruments tu jouais ? Du banjo ?

Logan Ledger : Principalement de la guitare. J’ai joué du banjo quand j’étais enfant, mais je n’ai pas vraiment continué. J’ai aussi joué de la mandoline.

 La Face B : Qu’est-ce qui t’a inspiré à commencer à jouer ? Quelqu’un dans ta famille était musicien ?

Logan Ledger : Non, c’était certainement mon professeur de guitare. Il était comme mon meilleur ami quand j’étais enfant. C’est surtout grâce à lui que j’ai été initié à ce genre de musique. C’était un professeur privé que mon père avait commencé à fréquenter quand j’étais petit. J’ai donc commencé à prendre des leçons avec lui. Il s’intéressait à de nombreux types de musique et m’a initié à tout cela. 

La Face B : Tu chantais déjà à l’époque ?

Logan Ledger : Oui, j’ai toujours chanté, je ne me souviens même pas quand j’ai commencé. J’ai pratiqué le chant pendant de nombreuses années. En fait, j’ai travaillé tous les aspects de ma musique religieusement. À un moment donné, je jouais de la guitare 8 heures par jour ! Lorsque j’avais une vingtaine d’années, j’étais vraiment à fond, j’avais une relation bizarre avec l’entraînement. J’avais un fort désir de devenir un musicien de bluegrass, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. 

La Face B : C’est à cette époque que tu as décidé de déménager à Nashville ? 

Logan Ledger : J’ai déménagé au début de ma vingtaine, oui. Je ne sais pas exactement pourquoi, mais je pensais que c’était une bonne idée. J’avais des amis qui vivaient ici. J’étais un peu naïf, je me disais qu’il fallait déménager à Nashville et voir ce qui se passerait !

La Face B : J’imagine que ça peut être facilement perçu comme l’endroit où il faut être pour ce genre de musique, c’est là que se trouvent les producteurs, etc.

Logan Ledger : C’est tout à fait vrai. Mais personnellement, je ne trouve pas cette ville assez grande, comparée à L.A. par exemple. Je pense que je préférerais vivre dans une ville comme New-York, ou la région de San Francisco si je pouvais me le permettre. Je trouve qu’il est difficile de vivre dans un endroit où l’on croise constamment des personnes que l’on connaît. Comme je suis ici depuis si longtemps, j’ai aussi beaucoup de bagage émotionnel. 

La Face B : Tu aimerais peut-être mieux les villes européennes ! 

Logan Ledger : J’ai grandi dans la région de SF, qui ressemble un peu à l’Europe !

La Face B : Tu mets beaucoup l’accent sur la tradition. Tu as dit que « pour créer quelque chose de nouveau avec un but, il faut être imprégné du passé et travailler à partir de la tradition ». Quels sont les artistes du passé que tu convoques le plus ?

Logan Ledger : Je pourrais faire toute une liste, mais je dirais Hank Williams, Ray Price, George Jones, Willie Nelson, Roy Orbison… On me compare tout le temps à des gens, mais j’essaie de faire mon propre truc. 

La Face B : Tu n’aimes pas que l’on te compare ?

Logan Ledger : Pas vraiment, mais cela me fait aussi me dire que je fais peut-être quelque chose de bien !

La Face B : Quand tu fais de la musique, est-ce que tu réfléchis consciemment à la part de tradition que tu y mets, par rapport à ta touche personnelle ?

Logan Ledger : Je ne pense pas que ce soit un processus conscient. Si c’est le cas, la musique sera probablement merdique. Pour moi, c’est toute la musique que je joue et apprends depuis toujours, donc je n’essaie pas de faire quelque chose de spécifique, je chante juste comme je chante et j’écris comme j’écris. Je ne m’assois pas en me disant que je vais écrire une chanson qui sonne comme Ray Price ou quelque chose comme ça. Si ça arrive, c’est généralement un accident, et j’essaie alors de la changer un peu. Je pense que si vous voulez écrire de la musique country dans un style vernaculaire, vous devez apprendre et jouer beaucoup de chansons qui vous ont précédé. Quand on commence à écrire dans le vide, ça se voit. Il y a aussi ce nouveau style d’écriture de chansons dans la nouvelle génération, auquel je ne m’identifie pas particulièrement, qui ressemble à une « décharge de sentiments », où la structure n’a pas d’importance. Je ne sais donc pas s’il existe encore des règles. Mais pour moi, certaines règles m’aident à être créatif. 

La Face B : Dirais-tu que tu t’es trouvé en tant que musicien, en terme de style, ou que tu es dans une phase d’exploration ?

Logan Ledger : Je pense qu’il faut constamment se chercher. J’ai réalisé que je ne serai probablement jamais satisfait. J’ai plus confiance en moi maintenant, parce que j’ai fait beaucoup de choses, mais je n’ai certainement pas l’impression d’avoir trouvé qui je suis et que c’est mon style à partir de maintenant. 

La Face B : Je connais aussi des artistes qui sont très clairs sur le fait qu’ils ne veulent rien faire d’original, ils écrivent et jouent de la même manière que dans les années 50 et 60. 

Logan Ledger : Oui, absolument, et c’est très bien ! On a besoin de gens qui font ça, parce que c’est génial. Cette musique est importante et doit être préservée. J’ai grandi à l’époque où l’on pouvait trouver de la musique sur Internet, et si tu es un enfant un peu bizarre et que tu trouves ta niche bizarre, tu peux t’immerger à un niveau profond, et ça peut façonner un peu qui tu es. 

La Face B : L’équilibre doit être difficile à trouver pour beaucoup d’artistes. J’ai vu Willi Carlisle jouer il y a quelques jours, et j’ai été époustouflée. Sa musique est très ancrée dans la tradition du bluegrass, mais il écrit sur des sujets modernes et chante comme un poète slam. 

Logan Ledger : Oui, il ne filtre pas sa musique pour qu’elle sonne rétro. C’est un véritable artiste. Quand je le regarde, je l’imagine jouant du banjo à l’adolescence. Quand on grandit en jouant cette musique, c’est comme ça qu’on filtre sa pensée. Ça sonne naturel. Ce n’est pas forcément rétro, c’est toujours vivant, et c’est génial, j’adore ça. Même dans la forme d’art la plus traditionnelle, il est toujours possible d’y injecter une nouvelle lumière. 

La Face B : Comment as-tu envisagé le processus d’enregistrement de Golden State au Sunset Sounds de Los Angeles ? Avec quels musiciens as-tu collaboré ?

Logan Ledger : Shooter et moi voulions faire quelque chose de très collaboratif, donc ça a fini par être un combo de nos groupes, ce qui était génial. On l’a fait en deux semaines. La première semaine s’est déroulée à Sunset Sounds, où on a enregistré toutes les pistes de base, les guitares, etc. Puis j’ai fait les voix une semaine plus tard, ce qui est un processus différent de celui du premier album. Sur cet album-là, 10 des 11 chansons étaient chantées en live, et on avait tout enregistré en seulement 5 jours. C’était une production classique de T-Bone [Burnett], où il n’y a pas beaucoup de préparation, tu joues les chansons, tu obtiens une vibe et c’est tout. On avait pu faire ça aussi parce qu’il y avait des chansons que je jouais depuis un certain temps. L’album était presque conçu pour être enregistré en live. J’aime ce style d’enregistrement, avec de très bons micros. J’aimerais retrouver cette ambiance live pour mon prochain album. Pour mon deuxième album, les morceaux n’étaient pas encore très étoffés, donc il y avait beaucoup plus de discussions pour chaque chanson. Je suis contente d’avoir eu plus de temps pour comprendre comment j’allais chanter, parce que je n’étais pas sûr de moi. 

 La Face B : Tu avais déjà l’habitude de jouer avec les musiciens avec lesquels tu as enregistré ?

Logan Ledger : Oui, sauf le bassiste Ted Russell Kamp et le batteur Jaime Douglass. Mais ils étaient vraiment sympas, on est amis maintenant. Et ils avaient l’habitude de jouer ensemble, ce qui a aidé. J’essaie toujours de jouer avec des gens qui ont une bonne vibe, c’est important, il faut laisser son ego à la porte comme l’a dit Quincy Jones. Je pense que l’enregistrement exige cela, si on veut s’amuser en studio. 

La Face B : Quels sont tes projets pour cette année ? Tu prévois de partir en tournée ?

Logan Ledger : Je ne peux encore rien annoncer officiellement, mais j’ai quelques dates de prévues oui.

La Face B : Et pour conclure, as-tu une chanson ou un artiste que tu as écouté dernièrement et que tu voudrais nous recommander ?

Logan Ledger : J’écoute beaucoup de choses différentes, même du hip hop ou de la musique folklorique bulgare ! La dernière chose que j’ai écoutée, c’est un disque du jazzman Grant Green qui joue de la musique latine. Il s’appelle Latin Beat. C’est un grand disque de jazz instrumental. 

La Face B : Merci Logan !

Retrouvez Logan Ledger sur YouTube, Instagram et Facebook. Notre chronique de Golden State est disponible ici.

– ORIGINAL ENGLISH VERSION –

La Face B: You wrote your second album Golden State during the pandemic, and later explained that you were envisioning it as a “rebirth of yourself and of your life in music”. What did you mean by that?

Logan Ledger: Well you know, we were coming from the depth of the pandemic, and I thought I needed a restart. It was a very depressing period. I didn’t have any gigs and felt no one was listening to my [first] album. No one was able to hear about it, so they couldn’t listen to it even if they would have wanted to! So yeah, it was just a bleak period. And when I started writing my new record, I felt I needed to clean the slate a little bit.

La Face B: I read that Shooter Jennings reached out to you at that time, and helped you to feel motivated again?

Logan Ledger: Yeah, he reached out to me at the beginning of 2021. When we started talking about making a recordthat’s what inspired me to start writing again. 

La Face B: How did you two collaborate to get the record off the ground? Was it easy to work with him? 

Logan Ledger: It went great, Shooter is awesome!I had most songs already written by the time, the lyrics and the melodies were pretty much done. But we had to work on arrangements and things like that. We didn’t even hang out in person much until I went to L.A to make the record. 

La Face B: Most of the songs you wrote are quite personal and a reflection of your feelings at the time. Maybe this is a bit of a provocative question, but would you say that artists tend to write better songs when they go through emotional turbulences?

Logan Ledger: Maybe! But I find that for me that’s not the case. I need to be a bit removed from the immediacy of the trauma. But I do think that having those experiences is probably necessary, for me a little bit is good! Because I cannot just tune it out very easily. Also I think there may be a danger in romanticizing grief. 

La Face B: Going back in time a bit, could you tell me about some life experiences and influences that have shaped the artist you are today?

Logan Ledger: That’s a hard one! I’m 34 years old, and I’ve been doing music most of my life. As a kid I got really into playing bluegrass music, that’s probably the first big milestone. It’s not the best kind of music to play to make a living here though! It wasn’t very popular in my county and at my age to play that music. Growing up in bluegrass I met most of the people that are in that scene now, it’s a pretty small world. The truly great musicians do tend to stick around and collaborate. It’s like jazz, everyone is playing on each other’s records. I was in a couple of bands when I was around 20 years old. One was called Windy Hill, out of San Francisco. I was also playing a lot of jams, to get better.

La Face B: What instruments were you playing? Banjo?

Logan Ledger: Mostly guitar. I played banjo when I was a kid, but I didn’t really continue. I also played mandolin.

 La Face B: How did you get inspired to play initially?Did someone in your family play as well?

Logan Ledger: No, that was likely my guitar teacher.He was like my best friend as a kid.It’s mostly through him that I got introduced to these kinds of music. It was a private teacher my dad had started going to for himself, when I was a little kid. And so I started taking lessons with him too. He was into a lot of different types of music, and introduced me to all those things. 

La Face B: Were you also singing already at that time?

Logan Ledger: Yeah, I’ve always sang, I don’t even remember when I started singing. I practiced my singing for many years. I actually worked on every aspect of my musicianship sort of religiously. At some point I was playing guitar for like 8 hours a day! When I was in my early twenties I was really grinding it, I had a weird relationship with practice. I had a strong desire to become a bluegrass musician, but I don’t feel that way anymore. 

La Face B: Was it around then that you decided to move to Nashville? 

Logan Ledger: I moved in my early twenties yes.I don’t exactly know why,but it felt like a good idea.I had friends who were living here.I was a bit naïve about things, I thought let’s move to Nashville and see what happens!

La Face B: I guess it can be easily perceived as the place to be for that music genre, that’s where the producers are etc.

Logan Ledger: It’s quite true. But personally, I don’t find this city big enough,compared to L.A for example. I think I would prefer to live in a city like New-York, or the Bay area if I could afford it. I find it hard to live in a place where you are constantly running into everyone you know. As I’ve been here for so long, it also has a lot of baggage. 

La Face B: Maybe you would like European cities! 

Logan Ledger: Well I grew up in the Bay area, which is a bit like Europe. 

La Face B: You put a lot of emphasis on tradition. I read you said that “in order to create something new with purpose, onemust be steeped in the past and work from within the tradition”. Which artists from the past do you summon most?

Logan Ledger: I could make a whole list, but I would say Hank Williams, Ray Price, George Jones, Willie Nelson, Roy Orbison… I get compared all the time to people but I try to do my own thing. 

La Face B: You don’t like it when people compare you?

Logan Ledger: Not really, but that also makes me think that maybe I’m doing something right!

La Face B: When you make music, do you consciously think about how much of tradition you put in it, vs your personal touch?

Logan Ledger: I don’t think it should be a conscious process. If it is, then it’s probably going to be shitty music. For me, that’s all the music I ever tried to play and learn, so I’m not trying to do anything specific, I’m just singing the way I sing and writing the way I write. I don’t sit down and think oh am going to write a song that sounds like Ray Price or something. If it happens, then it usually an accident, and I would then try to change it a little. I think if you want to write country music in a vernacular style, you have to learn and play a lot of songs that have come before. When you start writing in a vacuum it’s very apparent. Also there is that new style of writing songs in the new generation, which I can’t particularly relate to, which is like ‘feelings dump’, where structure isn’t important. So I don’t know if there are any rules anymore. But there are rules for me at least, to help me be creative. 

La Face B: Would you say that now you’ve found yourself as a musician, in terms of style, or do you feel you’re in an exploration phase?

Logan Ledger: I think you’re constantly finding yourself.I realized that I’ll probably never going to be satisfied. I do have a higher level of confidence now, from having done a lot, but I certainly do not feel like I’ve found who I am and that this is my style from now on. 

La Face B: I also know some artists who are very clear with the fact that they don’t want to make anything original, they write and play the same way as it was done in the 50s and 60s. 

Logan Ledger: Yes absolutely, and that’s great! We need people to do that, cause it’s awesome. This music is important and it should be preserved. I grew up in the early days of being able to find music on the internet, and if you’re like a weird kid and find your weird corner, you can immerse yourself at a deep level, and that can shape a bit who you are. 

La Face B: It must be a difficult balance to find for a lot of artists. I saw Willi Carlisle play a few days ago, and I was blown away. His music is very anchored into the old-time bluegrass tradition, but he writes about modern topics and sings like a slam poet. 

Logan Ledger: Yeah, he’s not filtering it to sound like retro.He’s a true artist. When I look at him I imagine him playing the banjo as a teenager. If you grow up playing this music this is the way you filter your thought. It sounds natural. It doesn’t have to be a retro thing, it’s still a living and breathing thing, which is awesome, I love that. Even in the most traditional art form, there is still new light that can be injected into it. 

La Face B: How did you think aboutthe recording process of Golden State at Sunset Sounds in L.A?Which musicians did you collaborate with?

Logan Ledger: Shooter and I wanted to do a very collaborative thing, so it ended up being a combo of our bands, which was awesome. We did it in like 2 weeks. The first week was at Sunset Sounds, where we did all the basic tracks, recording all the guitars etc. And then I did the vocals a week later, which is a different process than for the first record. On that one, 10 out of 11 songs were live vocals, and we had recorded in only 5 days. It was a classic T-Bone [Burnett] production, where there is not a whole lot of prep, you just play the songs, get a vibe and that’s it. We could do that also because there were songs I had been playing for a while. It was almost designed to be recorded live. I loved that style of recording, with really good sounding mics setup. I’d like to get that live vibe again for my next album. With my second record I didn’t have the songs super fleshed out yet, I almost had to create them, there was a lot more discussion going in each song. I’m glad I got the extra time to figure how I was going to sing, because I was not so sure.  

La Face B: Were you used to play with the musicians you recorded with?

Logan Ledger: Yeah, except from the bass player Ted Russell Kamp, and the drummer Jaime Douglass. But they were really nice, we’re friends now.And they were used to play together a lot which helped. I always try to play with peoplewho have a good vibe, that’s important, to check your ego at the door like Quincy Jones said. I think recording requires that, if you want to have a fun time in the studio. 

La Face B: What are your projects this year? Are you planning to go on tour?

Logan Ledger: I can’t announce anything officially yet, but I have a few dates planned. 

La Face B: And to wrap up, would you have a song or an artist you’ve been listening to lately that you’d want to recommend to us?

Logan Ledger: Well, I listen to a lot of different stuff, even hip hop or Bulgarian folk music! The last thing I was listening to is a jazz player Grant Green record where he plays latin music, it’s a cool record. It’s called the Latin Beat. It’s a great instrumental jazz record. 

La Face B: Thanks Logan!