Lonny en reconquête intime dans la maison des filles

Depuis quelques moi déjà, on suit Lonny comme le Petit Poucet. Chaque caillou musical qu’elle nous dépose ici et là nous entraine vers la prochaine aventure, nous dévoilant un peu plus d’indices à chaque fois, des petits détails qui feront son premier album. Comme un puzzle qu’on recompose. Alors qu’avril est terminé, Lonny poursuit son travaille de reconquête intime et nous offre cette fois-ci une nouvelle pièce : Dans la maison des filles.

Alors que le temps passe, tout se devine, tout se dessine. Comme un jeu entre elle et l’auditeur, Lonny nous invite à découvrir sa musique. Lentement, comme on explorerait une forêt perdue pour en découvrir ses secrets. Un jeu, une quête avec ses étapes jusqu’à l’accession finale à ce premier album qui se préserve encore, qui attend de s’annoncer.

Si avril est terminé, l’exil continue et la musique se fait, une nouvelle fois incandescente. On les repère désormais plus facilement, ces thématiques, ces lignes de fuite qui nourrissent les titres de Lonny.

On peut le dire comme on l’imagine, sa musique est un western noyé par les larmes. Le sable et la poussière rencontre l’eau salée et la tempête. Deux plaques qui se rencontrent et font trembler les mondes. Entre la sécheresse de la composition et l’émotion à fleur de cette voix qui nous appelle comme une incantation qui nous charme.

dans la maison des filles

La vie et la mort qui se croisent dans un même cycle. Un éternellement recommencement qui transforme le passé en cicatrice qu’on regarde pour mieux avancer.

De tout ça, il est question Dans La Maison Des Filles. Une maison mentale que Lonny s’est construite pour mieux se retrouver. Continuer encore son envie de reconquête intime. Il y est une nouvelle fois question du féminin, des ombres qui habitent nos esprits, à la fois dangereuses et chaleureuses, violentes et familières.

Des choses inquiétante qui une fois prise à bras le corps deviennent des armes nécessaires pour le combat. Plier genoux pour mieux se relever et repartir. Accepter son passé pour mieux préparer son avenir et laisser à nouveau pousser les émotions et l’amour dans cette maison, cette espace intime dont n’ouvre que trop rarement les portes. Reconquérir son corps pour mieux s’autoriser à partager son âme de nouveau.

lonny

Toutes ces idées du corps et de l’intime sont parfaitement mises en image par Manon Ricupero. Dans ce noir et blanc qui rappelle tout autant le cinéma muet qu’une certaine idée de l’horreur baroque, la réalisatrice et Lonny jouent des codes. On y voit des ombres mouvantes, des images étranges, des reflets dans l’eau et des lumières qui aveuglent.

Ici tout est centré sur le corps, poussant ainsi les images dans une danse hypnotique, particulièrement bien chorégraphiée . Un corps blessé mais bien vivant, qui cherche à retrouver son propre mouvement. Malgré les douleurs et les souffrances, on sent bien dans les images cette envie de victoire, de retour vers la joie et le sourire qui apparait dans les derniers instants de la vidéos. Comme si enfin, le futur semblait à nouveau un terrain des possibles et que le monde n’était plus hanté par les échos du souvenir.

Crédit photos : Cédric Oberlin

Retrouver notre interview de Lonny par ici et son ADN musical par là.