En 2019, le monde de la musique découvrait Dilemme, un titre puissant, qui présentait à merveille l’univers de Marie-Pierra Kakoma, mieux connue sous le nom de Lous & the Yakuza. S’en est suivi Gore, son tout premier projet, qui rythmait sur le vécu et les origines de la chanteuse. Elle est de retour avec Iota, son deuxième album, qui se veut encore plus personnel et voyage à travers ses différentes relations, ses émotions et sa vie.
Gore introduisait une Lous and the Yakuza sombre et directe. Un album qui abordait des parties de vies difficiles de la chanteuse, à l’image des morceaux Messes Basses et Quatre heures du matin. Iota adopte un angle totalement différent. L’artiste belge s’ouvre totalement à ses fans, en se basant sur les différentes relations qu’elle a rencontrées au cours de sa vie. Qu’elles soient amicales, familiales ou, évidemment amoureuses, Lous s’exprime sans complexe sur les différentes liaisons qu’elle a rencontrées. Elle réussit le pari de nous faire ressentir une émotion spécifique par titre. Chaque sentiment représente évidemment les séquelles et conséquences de ces différentes relations. La jalousie vécue par un ancien amour dans Money, une déclaration d’amour passionnée dans Trésor, La confiance de moins en moins présente dans Autodéfense, ou encore l’attente et le regret avec Yuzu Balade, tout y passe.
Lous and the Yakuza offre un véritable journal intime à ses fans. Ce sujet, aussi facile que difficile, permet à beaucoup de s’identifier à certains titres, ce qui permet de positionner l’album encore un cran au-dessus. L’exercice ici était de voir si l’artiste pouvait traiter des sujets beaucoup plus léger, et sortir de ce côté sombre qu’elle apportait avec son dernier projet. Un travail totalement réussi par Lous, qui prouve qu’elle est à l’aise dans n’importe quel sujet.
Iota est une véritable machine à mélodies. Sur chaque titre, Lous nous embarque dans un univers différent via ses instrus hyper variées. L’artiste s’est retranchée plusieurs mois à Miami pour travailler et réfléchir sur un projet qui touche à énormément de références. Elle s’est entourée des mêmes personnes ayant déjà travaillé sur Gore. C’est pourquoi elle a fait appel au musicien, compositeur et producteur espagnol El Guincho et l’artiste Mems. De la trap bien aiguisée avec Kisé, des ballades sensibles avec Lubie et Ciel, des titres plus portés sur de la pop comme Hiroshima et Trésor… Chaque lancement de morceau est un nouveau voyage dans un style différent.
Contrairement à son prédécesseur, dans lequel on ne retrouvait aucun feat, Iota possède deux collaborations de choix. On retrouve tout d’abord Benjamin Epps, avec un unique couplet puissant dans le morceau Stop. Lous le suit avec une voix remixée, répétant presque mécaniquement ce que le gagnant du « Meilleur flow international » au BET Awards rappe. La voix et le flow de Epps, mélangés à cette magnifique instru au piano, apporte un côté aérien, mais surtout un titre magnifique.
Ensuite, l’artiste offre une collaboration 100% belge en invitant l’un des plus grands rappeurs de sa génération, Damso. Amis de longue date, les deux compatriotes on l’habitude de travailler ensemble pour réaliser des pépites. Lous était déjà présente dans le dernier projet du rappeur sur le titre Coeur en miettes, un morceau sensible et puissant. Cette fois, il s’agit du match retour avec le titre Lubie. Une lubie signifie une idée ou une envie capricieuse, et quelque chose de spontané. Avec une prod surplombée d’une magnifique mélodie à la guitare, Damso et Lous expriment leurs sentiments et livrent un véritable message d’amour. Sur un couplet mi-chantant mi-rappant, la voix atypique de Damso apporte une sorte de réconfort. La collaboration entre les deux est superbe, et plus que réussie.
Iota était attendu pour beaucoup comme un album de confirmation pour la jeune Belge. Avec un sujet beaucoup plus doux et aérien que son prédécesseur, Lous and the Yakuza parvient à surprendre ses fans. La véritable claque réside surtout dans ses mélodies hypers variées. Elle parvient à nous faire chanter, danser, réfléchir, et même parfois pleurer, et ce, seulement avec ses instrus. Mélangez tout ça avec une voix pure, des textes sensibles, et des invités de marque, et vous aurez Iota, un album de qualité, et plus que réussi.