Le quatuor français très charismatique Lulu Van Trapp sort ce vendredi 23 avril leur tout premier album nommé I’m Not Here To Save The World. Au détour de dix titres aux multiples influences, le groupe propose un voyage planant et dansant. Afin de mieux percer leur univers, la Face B a pu rencontrer trois des quatre membres de la bande. Au programme : amour, strip-tease, Brazil, Barbara, second album, entre autres, et encore de l’amour.
La Face B : Bonjour Lulu Van Trapp ! Comment allez-vous ?
Lulu Van Trapp : (en chœur) : Ça roule, ça va très, très bien !
LFB : Pour commencer, je vous propose de vous présenter au sein du groupe !
Rebecca : Je suis la chanteuse du groupe et suis aussi aux synthés.
Nicolas : Je fais de la batterie.
Max : Et moi, je suis au chant et à la guitare.
LFB : Et Rebecca et Max, vous venez d’un ancien groupe La Mouche, orienté plutôt punk…
Max : Sauvage aussi…
Rebecca : La façon dont on s’y prenait était punk. Après, punk est plus un état d’esprit.
LFB : Mais vous l’avez gardé cet état d’esprit pour Lulu Van Trapp?
Rebecca : Oui, cela nous accompagne dans ce qu’on fait ! C’est un peu bizarre de se définir comme punk, c’est même anti-punk !
LFB : Pourquoi Lulu Van Trapp ? D’où vient ce nom ?
Rebecca : Dans ce groupe de punk extrême La Mouche, on était dans l’autoproduction. Pour que les booker et les festivals nous prennent au sérieux, avec Max, on s’est inventé des personnalités fictives. J’avais Lulu Van Trapp et Max, Abraham Chance. On s’est attaché à ces avatars. On a même créé des adresses mails, on était dans un véritable roleplay !
Quand La Mouche s’est arrêté, Lulu était devenu une émanation car c’était un exutoire et un refuge de notre ancien groupe. On est sorti d’un collectif nombreux au son fort, bruyant et violent pour se retrouver qu’à deux, avec nos petites machines, et un silence dans la chambre que Max avait dans un squat de Saint Ouen. On se sentait un peu seul. On a alors eu l’envie d’invoquer un tiers personnage qui serait notre petite pote.
Max : Déjà Lulu, c’est un nom familier dont on ne peut pas savoir si c’est un garçon ou une fille. Bon, en l’occurrence, c’était une fille mais ça reste neutre.
Rebecca : C’est notre boîte de Pandore : on peut sortir ce que l’on veut.
LFB : C’est pour cela que vous avez plus choisi Lulu que Abraham…
Rebecca : Oui, Abraham fait plus écho à un singer songwriter de l’électro-folk ! (rires)
Max : A Tel-Aviv ! (rires)
Rebecca : Alors que Lulu fait vieille chanteuse de cabaret de nuit…
Max : Ce qui est vrai ! C’était une prostituée qui t’avait écrit : « J’ai pris ce nom Lulu après vous avoir vu en concert ».
Rebecca (étonnée) : Non ! C’est ouf !
Max : C’était sur notre page Facebook. Elle s’adressait à toi car, comme beaucoup de gens, elle pensait que Lulu Van Trapp était juste Rebecca. Elle nous disait qu’elle utilisait Lulu comme masque de la nuit.
LFB : Vous travaillez d’ailleurs sur un univers particulier. On le voit à partir de la couverture de l’album et vos costumes sur scène. C’est pop et coloré. Ça nous rappelle en partie les années 1980.
Max : Certes, avec les instruments.
Rebecca : Mais notre imaginaire se porte bien avant les années 80 ou bien dans le futur ! On ne s’identifie pas du tout à la musique française de cette période.
Max : Plutôt anglo-saxonne voire même new-yorkaise car il y avait une liberté artistique intéressante à ce moment-là.
LFB : Votre premier album se nomme « I’m Not Here to Save the World », Par rapport à ce titre, comme vous n’êtes pas là pour sauver le monde, c’est pour cela que vous êtes musiciens ?
Rebecca : Il faut se dire déjà : c’est quoi « the world » dont on parle ? Cette pochette et ce titre nous mettent en quelque sorte en posture de anti-héros. On n’a absolument pas choisi à se retrouver avec un monde à sauver car il est à sauver de mille façons, là, maintenant. La figure du sauveur est étrange. Est-ce que c’est à nous de le sauver ? Est-ce qu’on veut sauver ce monde qui va mal ? Ou est-ce qu’on veut simplement jouer sur les ruines du monde d’après en attendant que celui-ci se casse la gueule ? « I’m Not Here To Save the World » car on n’a tout simplement pas de force pour cela. Nous ne savons faire que des chansons d’amour, nous ne savons même pas faire des chansons écolos ! Nous ne sommes pas aussi bons que Tryo ! (rires) Du coup, « I’m Not Here To Save the World » signifie l’amour pour réparer le monde que l’on exprime à travers nos chansons, en faisant de la musique. C’est notre seule façon pour y participer.
LFB : « The world » ne signifie donc pas le monde dans son sens général mais un monde particulier : celui de la scène ou celui de vos sentiments.
Rebecca : La musique est un moyen pour se découvrir, s’aimer, se soigner. Le concert est l’une des cérémonies les plus fortes qui existe mais aussi la plus belle oasis que je n’ai jamais expérimentée en tant que spectatrice et musicienne pour me guérir de tous mes maux. C’est une communion puissante qui réunit beaucoup de gens autour de la même chose.
C’est pour cela que dans nos concerts, nous aimons amener notre public au-delà de la musique et qu’on les appelle « des bals ». Ce n’est pas un moment où on joue nos morceaux. Il y a plein de gens qui ne nous suivent pas que pour note musique. On essaie d’emmener plus loin notre concert pour un moment ouvert où chacun peut se sentir comme il veut. Sur scène, nous sommes juste le groupe d’orchestre qui se dissout dans la cérémonie, comme des ménades pendant des bacchanales un peu chantantes !
Max : C’est très ancien en fait. En concert, on agite des bouts de bois en même temps de manière cérémoniale.
Rebecca : On dit juste : « Venez ! Ici, c’est libre, ça respire et on fait ce qu’on veut ! ». Peu importe la musique finalement.
LFB : Vos costumes sur scène permettent d’enlever ainsi toute forme de pudeur aussi bien aux spectateurs qu’à vous-mêmes ?
Rebecca : Complétement. Il y a tout un geste dans le costume qu’on kiffe.
Nicolas : C’est lié à nos influences. Il y a des mecs comme David Bowie qui doivent générer des trucs hyper forts en étant comme ça. De ce fait, tu utilises à ta manière ces inspirations pour exprimer aussi ton art. Il y a donc un côté aussi bien artistique que social.
Max : Quand tu as quatre concerts d’affilés, au bout du quatrième, tu dis que ça va être chaud pour un nouveau déguisement aujourd’hui ! (rires)
Rebecca : Surtout quand tu pars en tournée, imagine la taille de la valise pour les costumes ! (rires) Il nous faudrait comme dans les cirques, un wagon ou une caravane qui peut nous suive !
Mais il y a aussi un autre truc kiffant avec le costume : il est fait pour être enlevé ! Tu sais que c’est une mascarade. Tu mets un costume pour signifier que tu es tout nu en dessous et donc, pour éventuellement se mettre tout nu ensuite. Moi, j’adore faire ça ! Ce n’est pas comme la personne qui s’habille de façon random où c’est juste un uniforme qui est très différent du costume !
LFB : C’est un strip-tease musical.
Nicolas : D’une certaine façon ! (rires)
LFB : L’ensemble des titres nous donne l’envie de rêver d’amour avec le sourire et danser. Est-ce l’objectif principal de ce « seul » premier album ?
Max : Aucun objectif ! On s’est fait archi-kiffé. On a juste mis en musique notre curiosité et notre goût de l’aventure. Le propos est le même que celui que l’on a au quotidien. On a mis dans un compact disque laser nos influences pour avoir quelque chose de très simple et très instinctif, axé sur une période de notre vie. Le prochain album sera différent.
LFB : Les sonorités sonnent exotiques aussi, les titres aussi. Pourquoi ce titre Brazil ?
Max : C’est le projet de boîte à rythme. J’étais en train de créer le beat et…
Rebecca : …à l’époque, on trippait beaucoup sur la musique brésilienne.
Max : Et puis c’est parti complètement « en steak » ! On n’est pas excellent pour faire des reprises : on digère mieux la musique des autres pour se l’approprier. Personne ne pourra nous dire avec ce titre « Vous aviez copié les brésiliens ! », car même eux, ils n’oseraient pas ! (rires)
LFB : C’est clairement cela qui est intéressant, on pourrait avoir du mal à classer votre genre musical car votre style est très varié.
Max : C’est justement de la variété mais dans le pur sens du terme pour moi.
LFB : On est même plus sur une fusion des idées ?
Max : Fusion ! J’aime bien ça. Magma ! (rires)
Rebecca : Je kiffe : « On fait du magma ! »
Max : On fait du magma pop !
LFB : Qui est à l’origine des compositions ?
Rebecca : Pour cet album, ça vient majoritairement de Max et moi. Il représente l’instantané d’un moment du groupe. Avec la pandémie et tout ça, il sort deux ans après que l’on ait enregistré mais il faut voir ce qu’il se passait à cette époque-là ! C’est un bouquet des chansons du début du groupe qui durant tout une première phase a été bicéphale.
Max : Il a été ensuite entièrement arrangé avec Nico et Manu donc tout s’est fini par se développer à quatre. Par exemple, Nico a mis de la composition ajoutée sur des squelettes qui étaient encore très acoustiques.
Rebecca : En général, on arrivait avec des squelettes de morceaux plus ou moins avancés. Rarement les paroles ont été déjà mises. Tout part d’une émotion, d’une mélodie et c’est surement en ça que le groupe fonctionne intuitivement très bien. Chacun se rend service et la chanson revient à tous les quatre autant qu’elle était juste à nous deux au départ.
LFB : Qui est à l’origine des textes chez Lulu Van Trapp ?
Nicolas : C’est elle !
Max : C’est Madame !
Rebecca : Ouais… Après, je n’aime pas le mettre en avant parce que pour la plupart des textes, j’étais allongée dans le lit de Max en train de lui parler à moitié pendant qu’il composait les chansons qui allaient habiter ces textes. Donc ce n’est pas quelque chose de séparer car je n’ai jamais écrit un texte tout seul dans ma chambre ! C’est toujours avec les autres en train de faire de la prod aux studios et moi, en train d’écrire sur mon petit carnet ! Je me nourris de ce que je peux entendre.
LFB : Tu te nourris donc des sonorités ou d’histoires…
Rebecca : Avant, on écrivait beaucoup sur des personnages fictifs comme de petits contes. De plus en plus, avec le besoin de se dévêtir, d’aller vers l’honnêteté et la nudité physique, il y a eu aussi ce besoin d’aller vers la nudité du sentiment. Je me suis ainsi rendu compte que le sujet le plus universel était soi-même, sans vouloir être prétentieux. En parlant de soi sans filtre, on peut réussir plus facilement à parler aux autres et à parler des autres. On parle d’histoire d’amours et justement, toutes les histoires d’amour sont quasiment toutes les mêmes.
Max : Mais le but n’est pas de parler aux autres !
Rebecca : Non, en effet. Mais il y a toujours cette double fonction de la musique : se réparer soi, se faire kiffer soi, s’adoucir soi et finalement faire ça également aux autres.
LFB : Et de ce fait, avec cette pandémie où nous sommes dans un état morose et peu en contact avec les gens, les idées de cet album semblent être à contre-courant de cette atmosphère.
Max : On aime bien le dos crawlé à contre-courant !
LFB : A quel moment vous décidez de chanter en français ou en anglais ?
Nicolas : C’est beaucoup pour les sonorités, selon la couleur de la chanson. Après, comme on est en France, on essaie d’écrire aussi en français car des chansons s’y prêtent bien
Rebecca : J’ai tendance à plus écrire en anglais tandis qu’eux me poussent à écrire en français.
Nicolas : C’est un exercice agréable d’écrire en français !
Rebecca : Ce n’est pas du tout le même rapport. L’anglais dépend de la mélodie, c’est une langue de la soul : malléable et très fluide. Le français demande un exercice plus mental car il y a une palette de mots incroyables qui virent vers l’absurde, le surréalisme. Par exemple, dans Les Mots d’Amours, c’est une chanson très intime en français qui joue sur un autre prisme de l’amour : plus désabusé, absurde et grinçant. A contrario, Song for L, c’est aussi une chanson d’amour qui sonne mieux comme un cri en anglais.
Max : J’ai aussi l’impression qu’en anglais, tu peux faire durer des syllabes beaucoup plus longtemps.
Rebecca : Tu vas mouriiiiiiiirrrrrr ! Ça ne marche pas tellement !
Max : Voilà, ça peut faire mauvais opéra parfois.
Rebecca : Puis je n’ai pas les mêmes inspirateurs en langue anglaise qu’en langue française. En anglais, je vais trop tripper sur Leonard Cohen. Alors qu’en français, ça sera plus Barbara. Ce n’est donc pas du tout la même manipulation de la langue.
LFB : Il est intéressant aussi de se pencher sur le clip de Brazil totalement magnifique et réussi. Qui est à l’origine de cette réalisation ?
Rebecca : La rencontre avec la réalisatrice du clip, Lucie Bourdeu, a été juste géniale. J’ai vu cette petite nana super nerveuse qui boit des grandes pintes et tout. On était déjà au stade de connexion mentale très avancée !
Max : On l’a rencontré à notre premier concert, je crois. On avait joué à un festival dans un cinéma italien juste avec Rebecca. On remplaçait un groupe qui avait annulé ce qui nous a permis de rencontrer l’organisateur de ce festival de court métrage.
Rebecca : C’était Nicolas Sornaga !
Max : Et ce soir-là, on a rencontré Lucie qui était à notre concert.
Rebecca : Et c’était une pote de pote car elle était dans la team de FAIRE qui sont les gars qui nous ont donné notre premier concert à quatre, en ouverture d’eux à la Maroquinerie, en 2017.
En voyant donc son clip de FAIRE, Laisse Lucifer, on a eu envie de la rencontrer pour Brazil. En la rencontrant, ça fait des étincelles de folie, nos cerveaux allaient à deux cents à l’heure ! Tout s’est imbriqué parfaitement et le rendu est harmonieux. On a pu aller au bout de nos idées.
Nicolas : Elle a toute de suite compris nos idées et à proposer ce qu’on attendait. Ça a direct matché !
Max : Elle est directement entrée dans un truc incisif où elle proposait un film noir, en noir et blanc. Avec Rebecca, on s’est regardé et on lui a dit « Vas-y ! ». La confiance était directe.
LFB : Et quid des deux autres clips ?
Rebecca : Nous avons aussi sorti le clip de Joan of Arc, chanson feel good de l’album, même si à la base, nous voulions le sortir en été mais on s’est dit « Fuck it, on a besoin d’espoir ! ». Et il y a aussi Les Mots d’Amours, la chanson de Max, qu’on a préparé avec un réalisateur génial qui s’appelle Clifto Cream qui a aussi fait La Lune et le Soleil de Bonnie Banane. Quand on écrit nos chansons, on a déjà les images en têtes donc on a envie de toutes les clipper. Nous avons un procédé d’écriture très cinématographique comme avec ces décors et ces costumes afin d’avoir un art total !
Max : Plus on fait de clips, plus on sera heureux ! On veut tous jouer la comédie, créer, réaliser et co-réaliser !
Rebecca : Limite, on fait un peu de la musique pour faire des clips parfois ! (rires)
LFB : C’est d’ailleurs difficile de passer de la version album à la version scénique.
Rebecca : En studio, on est dans une vibe complétement différente. On est hyper sérieux.
Max : On fait tout très sérieusement ! La déconne : on est sérieux ! Les soirées : on est sérieux ! En after, on est très sérieux ! (rires)
LFB : On va réaliser un petit jeu des influences. Je vous cite des artistes, vous me dîtes s’ils vous ont influencé réellement dans votre musique et pourquoi !
- Les Rita Mitsouko ?
Rebecca (ferme) : Non !
Nicolas : Si, un petit peu !
Max : On nous le rabâche mais ce n’est pas une influence.
Rebecca : On les respecte énormément. Catherine Ringer est essentielle pour toute artiste féminine en dégommant toutes les cases sur lesquelles on essayait d’enfermer les artistes féminines. Merci pour ça ! Mais musicalement, ce n’est pas une influence. Quand je chante en français avec mes trémolos, comme on n’en connait qu’une bien en France, on nous compare à eux. C’est la faute de ce paysage musicale qui est tellement étriqué, pas celle des Rita Mitsouko.
Max : Ça reste la meilleure comparaison française avec une chanteuse.
LFB : C’est donc une bonne comparaison mais non une influence.
Max : Exactement. Ils se sont réappropriés le terme de variétés en s’appuyant sur de la world music, pire terme du monde sûrement, et en rendant tout cela cool et non commercial.
- On a déjà un peu la réponse : Barbara ?
Rebecca (enjouée) : Oui !
Nicolas : C’est un exemple de voix à la fois douce et énervée et qui t’amène vachement d’émotions.
Rebecca : Elle est dans la lignée des chanteuses réalistes qui m’inspirent énormément. Ces chanteuses de cabaret dans les années 1900 qui me passionnent : se réapproprier son corps qui est la figure d’oppression de la société et d’en faire ton arme ! Avec Barbara, pour la première fois sûrement, la femme chantait sur les hommes. L’homme était parole et la femme était voix. C’est pour cela que Barbara est essentielle !
- Shannon and the Clams ?
Rebecca (très enjouée) : Oui !
Max : Bah voilà ! Au début du groupe, avec Rebecca, il y avait ce truc qui nous faisait kiffer : Shannon Shaw chante avec sa voix grave, Cody Blanchart avec sa voix aigu. Cela en devient un duo un peu improbable dans un univers un peu fou, comme les freaks dans un lycée qui n’avaient pas trop d’amis et qui se libèrent quand ils commencent à faire de la musique ensemble. Quand tu écoutes ça, c’est comme un truc d’exorcisme.
Tout l’harmonie des fifties et sixties, à plusieurs voix et les girls band, c’est tout ce qui nous influence. On a rencontré d’ailleurs Shannon and the Clams, ce sont des gens cools !
Rebecca : Max a une relation par lettres interposées avec Shannon
LFB : Et ils vont bien ?
Max : Non ! (rires) Ils n’ont pas d’intermittence aux Etats-Unis. Ils ne touchent que des droits pour la chanson. Du coup, ils vendent des T-Shirt et des meubles.
- Les Voidz ?
Nicolas : Ah ouais, à fond !
Max : En fait, on le verra beaucoup plus sur le deuxième album. Il y a un truc cool dans ces chansons comme dans Bohemian Rhapsody de Queen ou Paranoid Android de Radiohead: une structure en plusieurs parties avec une putain d’histoire. Et tu ne vois pas le temps passé au bout des huit minutes !
Et The Voidz aime bien faire fighter deux trucs où à priori tu as deux publics qui ne se supportent pas. Tu as la team autotune et la team shred.
Nicolas : La team fluo et la team cuir !
Max : Et j’aime bien ! Nous, en tant que représentant du curieux, les puristes ne nous aiment pas et on leur pisse dessus. C’est parfait comme groupe.
- Et pour finir : Crazy Frog ?
Rebecca : C’est quoi ? Ce n’est pas une espèce de grenouille qui chantait ça ?
Max : J’aimais bien la musique de Berverly Hills Cops de Axel F à l’origine. Je kiffais trop cette musique. Quand j’étais petit, ça passait tous les matins. Ma sœur et mon cousin se levaient archi-tôt pour regarder ce truc-là à la télé. Je n’en pouvais plus déjà ! Ça me rappelle une période de ma vie qui me fait bien rigoler.
LFB : De ce fait, est-ce que Crazy Frog influence-t-il le groupe ?
LVP : Non ! (rires)
LFB : Un artiste qu’on aurait oublié et que vous aimerez citer ?
Nicolas : Je dirais David Bowie. Il y a quelque chose qui est liée dans la construction musicale : y’a du rock, du synthé, de la pop, des déguisements. Puis il y a aussi la volonté de créer une ambiance et tout un univers autour de chaque album. Peut-être pas en termes d’influence…
Max : Mais son goût pour l’art total !
Rebecca : Et Gorillaz !
Max : Ouais. Peut-être pas tous les albums mais Plastic Beach carrément.
Rebecca : Cela s’entendra en tout cas beaucoup plus sur le deuxième album.
LFB : Le deuxième album sera donc totalement différent du premier ?
Max : Ça sera toujours nous hé ! (rires)
Rebecca : Non, c’est juste qu’il y a eu des événements profondément changeants dans nos vies. Tout artiste qui sort un truc avant et un truc après ces événements aura forcément une évolution, même une cassure. Après, ça émanera des mêmes gens avec les mêmes idéaux.
Le premier album est comme un voyage à travers tout ce qui nous a construit. C’est pourquoi il ressemble à un costume très dépareillé car il y a de tout. Dans le deuxième album qui va suivre, j’ai l’impression qu’on a plus trouvé notre style car le son est plus uni comme si on avait réussi à assimiler les influences diverses qui avant nous rendaient schizo. Et là, notre personnalité commence à se former.
LFB : Si on résume, Lulu Van Trapp, ce n’est que de l’amour ?
Rebecca : Que de l’amour ! Et un magma ! (rires) Un magma d’amour !
LFB : Votre bal de l’amour initialement prévu le 8 avril 2021 a été reporté au 7 octobre 2021. Mais qu’est-ce qu’un bal de l’amour version Lulu Van Trapp ?
Rebecca : En vrai, je n’ai pas encore tout planifié.
Max : Ça nous arrange !
Rebecca : Moi aussi ! J’ai prévu un costume incroyable mais il n’aurait été jamais prêt ! Mais je ne peux pas donner tous les détails car, en général, on les décide peu de temps avant. On aime bien garder tout cela secret. On aime envoyer un thème et que les gens fassent leurs propres interprétations.
Sinon, de l’amour car c’est essentiel pour notre prochaine grande apparition scénique de connecter la musique à l’amour, d’être sur le thème du roulage de pelle, de la sueur, du câlin, bref de toutes ces émanations de l’amour ! Ça va être un genre d’orgie. En tout cas, je compte les pousser à l’orgie.
LFB : Quel est le 1er titre que vous aurez envie de jouer à votre retour sur scène ?
Max : Ça sera sans doute Brazil.
Nicolas : On l’a tellement entendu que ça va nous faire kiffer de la jouer.
Max : On va la tringler ! (rires) Elle défoule bien et c’est souvent la première chanson qu’on joue. Le public le rend bien direct. Ça permet de passer à la quatrième en moins de deux. Il y a aussi Valley of Love.
Rebecca : Oui, elle a un petit côté cérémonie.
LFB : C’est un de vos premiers titres pour Lulu Van Trapp…
Nicolas : Oui, on l’avait sorti en vidéo live il y a longtemps !
Rebecca : De cet album, c’est le seul titre que l’on a véritablement composé à quatre. C’était dans une résidence en Bourgogne au tout début du groupe. On apprenait à se connaître. Avec Nico, on est potes depuis longtemps mais Manu, notre bassiste, c’est Nico qui l’a ramené. Et c’est là qu’on a appris à le connaître totalement très rapidement à travers la composition de ce morceau.
On était donc dans des salles avec des grandes fenêtres puis on s’est retrouvé dans un grand trip. On est parti trop loin et là on a tringlé le squelette de ce morceau ! (rires)
Cette chanson parle d’un petit personnage masculin/féminin qui affronte ses peurs profondes, rentre dans sa grotte intérieure, qui mue et qui en ressort trop fort. Et c’est comme si nous, on avait fait ça ! Cette création nous a uni, elle représente notre hymne à la fraternité.
LFB : Actuellement, comment palliez-vous à ce manque de concerts ?
Rebecca : Y’en a marre ! Vivement la Maroquinerie, le 7 octobre, mais fuck l’amour ! (rires)
LFB : Pour finir, plutôt Guitar Hero ou plutôt Rock Band ?
LVP : Rock Band sans hésitation !