Lulu Van Trapp: « Je veux qu’on fasse l’Eurovision ! » 

Nous avons pu rencontrer Rebecca (chant et synthés) et Max (chant et guitare) de Lulu Van Trapp quelques jours après la release party de leur deuxième album à la Machine du Moulin Rouge. C’était l’occasion pour nous de faire le point avec leur situation et d’évoquer encore l’un des meilleurs albums français sortis cette année. C’est au café restaurant Au Détour dans le XVIIe arrondissement de Paris que nous les avons rencontrés. Ce lieu n’est pas anodin puisque Max apporte son aide derrière le comptoir régulièrement. Concentré, droit dans les yeux, sans regarder TikTok pendant l’interview contrairement à leur rencontre avec Gonzai (lire la suite), le duo nous a offert un échange très riche et amical. Au programme, l’amitié, le féminisme, le Pigalle Country Club et l’Eurovision

De gauche à droit : Nicolas, Rebecca, Manu, Max
© Edouard Richard

La Face B : La Face B x Lulu Van Trapp, deuxième acte !

Rebecca : Oh là là, ça y est !

La Face B : Que de chemin effectué depuis notre première rencontre avant la sortie. On aimerait commencer par revenir sur ce concert chaud bouillant à la Machine du Moulin Rouge, release party de votre deuxième album.

Rebecca : Oh là là, c’était… Je ne sais pas, on a du mal à s’en remettre. En fait, vraiment, la seule question qui me traversait pendant tout le concert, c’est qui sont ces gens ? J’étais là, c’est qui tous ces gens qui sont là pour nous voir ? Non mais parce qu’il y avait nos amis et on les voyait comme ça, comme des petits points de raccord, tu vois.

Mais il y avait tellement de nouvelles têtes en fait. Et tu sais, c’est assez incroyable parce que faire un album, c’est un process tellement solitaire. Et en fait, d’un coup, tu fais ton concert. Ça faisait un mois qu’on avait sorti l’album. Et d’un coup, tu fais ton concert et tu vois les gens qui écoutent ta musique. Tu les rencontres en fait. Et c’était hyper, je ne sais pas, c’était hyper émouvant. J’étais tellement complète. J’avais prévu tout un tas de tirades et tout, machin. Et j’étais là genre, je ne sais pas quoi dire. J’ai beaucoup trop d’émotions. Désolée, c’est de votre faute. C’était trop beau. Un mois de sortie de l’album, les gens qui connaissaient les paroles de fou qui chantaient avec nous L’Amour et La Bagarre et Les Mots D’Amours, bien sûr. Mais même des obscures balades ! Je me trompais dans les paroles, ils me rattrapaient ! (rires)

La Face B : Et du coup, tu as pu les rencontrer un petit peu plus à l’after au Carmen.

Rebecca : Oui, c’était trop bien. Les gars du Carmen, ils nous soutiennent de fou depuis le tout début. On avait fait notre release party là-bas, en mode un peu cosy. On avait fait un petit unplug, c’était trop mignon. Et là, du coup, on a fait la grosse teuf. On a invité 800 personnes au Carmen. C’était notre anniversaire à tous. Et c’était trop bien. Moi, j’étais décalquée. Donc, j’ai vraiment géré dans le Carmen : « Bonjour. Bonjour ! »

La Face B : Puis vous avez passé un cap. Entre une Maroquinerie complète il y a deux ans et et là, la Machine du Moulin Rouge sold out également !

©Suzanne Gisele

Max : Oui, on a élevé un peu. On y va crescendo mais ça reste humain ! (rires)

Rebecca : C’est vraiment cette onde de choc qui s’agrandit.

La Face B ; Et qu’est-ce qui a été le plus dur durant le concert ? C’était de promouvoir ce deuxième album ou c’était de réussir cette scénographie assez complexe ?

Rebecca : C’était un peu tout ça. Là, ce concert, c’était une grande première parce que c’était la première fois qu’on jouait cet album, vraiment. Il y avait des chansons qu’on n’avait jamais jouées sur scène. C’était la première fois qu’on testait tous ces costumes et les changements de costumes. On y a été vraiment en mode comédie musicale. On a fait des changements de costumes sur scène.

On avait la scéno, tout, machin. Et en fait, c’était incroyable parce qu’on s’est rendu compte que notre team était incroyable et que tout le monde avait tellement bien travaillé. La scéno, on ne l’avait jamais vue. C’est Maori Thienot qui l’a faite à Bruxelles. Et du coup, on s’est juste parlé des inspi et tout. Elle m’a envoyé trois, quatre photos d’un espèce de truc en plastoc que je ne comprenais rien. Et là, elle nous l’a amené, un espèce de monstre incroyable. Et en fait, tout le monde a tellement bien travaillé et est tellement doué dans son travail que les étoiles se sont alignées et tout s’est trop bien passé. On était terrifiés avant de monter sur scène, mais genre pétrifiés parce que ça faisait deux ans qu’on n’avait pas joué à Paris.

Il y avait une pression incroyable. Et comme je vous le disais, faire un album, c’est un process tellement solitaire. Et on n’avait pas joué à Paris du tout depuis, on était inquiets ! Et finalement c’était parfait. Mais vraiment, j’étais dans les vapes pendant tout le concert. Et après, je regardais les stories.

La Face B : On a eu aussi ce ressenti. On s’était placé au niveau des escaliers car dans la foule, c’était la folie, le bordel !

Rebecca : C’était un bordel de joie, de tout. J’étais trop heureuse de notre public. Très bienveillant.

La Face B: Tu as parlé de Maori Thienot. Est-ce que ça a un lien avec l’une des chansons de l’album, justement ?

Rebecca : Bien joué. Ça, c’est à Max qu’il faut demander. Mais oui, Maori est une des inspirations de cet album. Même si on l’a écrite ensemble quand même. Mais en fait, avec Max, on est arrivé à un tel niveau de fusion que je suis capable de vraiment me mettre dans sa tête parfois.

Il va me dire quelques mots-clés, quelques sentiments, quelques trucs. Et on se connaît tellement bien que du coup, je vais pouvoir faire converger tout ça avec l’écriture de Lulu Van Trapp. Mais c’est vraiment les émotions de Max et le discours de Max, cette chanson La balade de Maori.

La Face B : C‘était un coup de cœur pour nous lors du concert.

Max : Elle est engagée, celle-là. C’est vraiment la première fois que je fais une chanson premier degré. C’est vraiment de moi à toi.

Rebecca : D’ailleurs, j’étais hyper impressionnée au moment de nommer cette chanson. Parce que pendant tout le moment où on l’écrivait, elle s’appelait La balade de Max. C’est comme ça qu’on l’appelait dans le process de travail parce que c’était la balade que Max chantait. Et au moment où on a choisi un nom pour la chanson, il a dit non, c’est La balade de Maori. J’étais là genre wow, ça veut vraiment dire que cet album, il est à un niveau d’honnêteté et de striptease sentimental. Qu’on soit capable de nommer les personnes en train de chanter. Il n’y a pas de fiction. Tout est vrai.

©Suzanne Gisele

Max : C’est hyper beau. Toutes les chansons, elles ont quasiment ce truc de « Bonjour à ton ex ! »

Rebecca : Ou à la personne pour qui tu l’as écrit… Metal Hero, c’est une chanson où j’écris les paroles en pensant à ma petite sœur tout le temps qui a 10 ans de moins que moi. Elle et sa bande de potes, je les ai vues grandir de fou.

Ils représentent une génération, une puissance et une beauté de réussir à puiser dans le chaos du monde actuel tellement de joie et de concret. J’avais vraiment envie d’écrire un hymne pour eux et en particulier pour elle. C’est vraiment elle. D’ailleurs, l’arrière de notre pochette, c’est une photo d’elle habillée en Metal Hero. Tout l’album est jalonné de trucs très directs. Très personnels.

La Face B : On vous a donc croisé post-Covid pour la sortie du premier album. Depuis, il s’est passé énormément de choses. Qu’est-ce qui est le plus marquant pour vous en ces 3 ans ?

Rebecca : Honnêtement, cet album. Ces 3 ans, ça n’a été qu’une construction vers ça. Parce que quand on s’est vu au moment de I’m Not Here To Save the World, la tournée s’est trop bien passée. On a vraiment vu que c’était la vie qu’on voulait.

Max : Oui.

La Face B : Dit-il en servant une bière (rires)

Max : Pour savoir que je suis là, c’est parce que c’est mon hobby. J’ai décidé de retourner le truc. Avant, tout le monde me disait que mon hobby, c’était la musique. Maintenant, je vais garder un jour, exprès. Je n’ai pas besoin de cet argent, mais je le garde pour garder un petit peu mon hobby. C’est très simple.

La Face B : C’est très cool, le bar.

Rebecca : C’est un excellent barman. Il a même un cocktail qui s’appelle le Red Max Motherfucker (ndlr : il est très bon). Cette tournée du premier album était magnifique. Elle nous a montré comment cette vie peut être bonne et douce. Faire le deuxième album nous a montré à quel point cette vie pouvait être dure. Il y a eu plein de moments autour de ça. Il y a eu le concert de la Maroquinerie qui était incroyable. C’était un moment de libération folle. Il y a eu nos concerts en manif et plein de trucs trop stylés. Et maintenant, cet album et la Machine qui est un peu le pic de ces trois ans.

La Face B : C’est vrai que pour beaucoup de gens, le concert au Théâtre de l’Odéon, c‘était le premier concert post-covid pour pas mal de gens !

Rebecca : C’est vrai que c’était un bête de moment. C’était littéralement ce que tout le monde ressentait, qui était figuré dans ce concert. On était là en cash et à juste hurler pour la liberté. C’était tellement beau l’expérience humaine de rejoindre un mouvement comme ça et de vivre dans ce mouvement pendant quelques jours. Ça reste une des plus belles expériences de ma vie.

La Face B : Vous avez parlé durant le concert et lors de la première interview que l’élaboration du second album a été faite avec un peu de tension. D’où vient cette tension ?

Rebecca : Je pense qu’un deuxième album, ce n’est jamais simple. En tout cas, c’est ce qu’on nous a dit et répété. Parce que le premier album, tu arrives, tu n’as pas d’attente, personne ne t’attend. Tu donnes ce que tu as, amassé depuis toute ta vie jusque là. Il y a un temps immense qui peut être pris en compte avant un premier album. C’est un acte de naissance.

Et le deuxième album, le temps pour le faire est bien plus réduit. Même s’il y a des chansons qui peuvent dater d’un peu avant. Tu crées plus un instantané de ton époque que tu racontes toute ton histoire depuis toujours. Et je trouve qu’en ce sens, on l’a plutôt bien réussi parce qu’on a réussi justement à donner cet instantané de nos émotions, de notre vie, de l’époque. Et ça, je trouve que c’est quelque chose qu’on a réussi à faire avec cet album.

Mais tu as aussi des attentes pour toi-même, tu ressens les attentes du public, de l’industrie. Il y a beaucoup de carcans dont il faut se défaire pour réussir à trouver la liberté de l’esprit, de créer. Et puis après, c’était un moment aussi compliqué humainement pour nous tous. On a commencé les premières compositions à l’époque du Covid donc qui a été très marquée par une lourdeur de l’époque. Revenir sur ces trucs-là, c’était dur aussi. Et puis même, personnellement, on traversait toutes sortes de choses qui étaient beaucoup moins légères. C’est un album qui est marqué par une lourdeur, vraiment.

Max : Oui, en fait, c’est ça. Je pense qu’on était, toi et moi en tout cas, en rupture. Il y avait aussi ce truc-là, le Covid, les déceptions amoureuses. Et le label qui poussait un peu quand même, qui nous a vraiment envoyés pour composer, comme une commande aussi. Tu te mets une pression de fou. Donc ça, c’était déjà quelque chose qui n’était pas anodin.

Rebecca : C’est d’un coup, tu es dans un business.

Max : Ça a toujours été un plaisir de faire de la musique pour nous. Et c’est vrai que là, d’un coup, on a eu ce qu’on mettait comme commande. Genre, il nous faut des chansons qui se tiennent en acoustique, qui se tiennent en guitare, voix, il y avait ce truc-là.

Rebecca : Enfin, je crois que c’est une des choses les plus dures que j’ai jamais eu à faire, moi, cet album. Mais honnêtement, le résultat me rend si fière de nous, d’avoir réussi à transformer toute cette… Il n’y avait pas beaucoup de joie pendant qu’on faisait cet album, mais on a réussi à le transformer. Et je pense que c’est arrivé vraiment à la fin du process. On a réussi à puiser une espèce de joie, mais dans ce qu’il y avait autour, dans chanter en manif, de retrouver la joie de la révolte, et d’insuffler ça dans tout. C’est un album qui prend ses racines dans le truc un peu désespéré, mais qui veut le transformer en joie.

La Face B : Et ça se ressent plus dans la sonorité, je trouve que c’est un peu plus sombre que le premier album.

Rebecca : C’est plus heavy. C’est moins gling-glong, petit garage californien.

La Face B : Mais il y a des influences qui ont totalement disparu comme le reggae pour arriver plus sur de l’électro-rock, clairement. Et ça sert d’autant plus pour sentir au concert.

Max : On n’a pas fait exprès, mais on est très contents (rires). C’était très cool, en tout cas, de jouer cet album en live. C’est un plaisir que je n’avais pas autant sur le premier album. C’est plus des chansons un peu mignonnes. En live, on est un peu un truc de carnassier.

Rebecca : On est très charnel en live. Mais même ce deuxième album, il y a un truc profondément pop dans le sens de musique populaire, et c’est pour ça qu’on a toujours un mal fou à décrire notre style musical, c’est parce qu’on fait de la pop. Mais on l’a fait avec l’énergie du rock qui comporte sa part de sensualité, de cri, de sueur, de sexualité. Et cet album nous offre vraiment ce terrain-là.

La Face B : Sur la première chanson de l’album National Honey, tu parles de toi ?

Rebecca : Ben, pas vraiment. En fait, National Honey, elle est un peu comme dans le premier album, la chanson Lulu. Ce n’est pas vraiment de moi dont je parle, mais c’est plus d’une émanation du concept-même de la femme qui m’inspire et qui me guide. Je parle vraiment d’un archétype féminin. L’image que j’avais en tête en l’écrivant, c’était que j’imaginais vraiment une armée de femmes en mode gilets jaunes cuissardes, qui déferlaient sur les Champs-Élysées et qui brûlaient tout sur leur passage. Genre en mode qu’ils faisaient exploser les poubelles, qu’ils incendiaient les magasins, qu’ils cassaient les musées et qu’ils arrivaient jusqu’à l’Élysée et qu’ils faisaient tout sauter. A travers ça, une espèce d’abnégation de tout ce que le patriarcat nous nie et en fait de partir de la marge et d’arriver au centre. National Honey, c’est mon image de Marianne. On aime bien reprendre ces personnages-là. Marianne, c’est National Honey. Jeanne d’Arc (ndlr : l’un des titres du premier album), elle est avec… Moi, je ne la vois pas… Vas-y, nique les fachos ! Ne prenez pas Jeanne d’Arc ! Elle a un gros binder, elle a son épée et elle va tout casser. C’est une figure féministe et trans incroyable. Il faut la récupérer. Faut pas leur laisser.

She Loves Violence, tu vois, qui est un peu le contre-coup de ça, c’est genre, en tant que femme, on fait tellement que grandir dans la violence que finalement, c’est ce qu’on en vient à se la réapproprier et à l’aimer. Cette violence, comme dans le clip de L’Amour et la Bagarre, comme dans le clip de Brazil, cette violence nous traverse et nous fait renaître de nos cendres comme une créature super puissante.

La Face B : Justement. Il faut qu’on parle de L’Amour et la Bagarre. Parce que c’est un titre super intéressant, avec une communication et un clip vraiment particuliers. Est-ce qu’on est devenus beaucoup trop faciles à choquer aujourd’hui ?

Rebecca : Je pense qu’il y a deux choses. On est abreuvés d’une violence sans nom en permanence. Quand j’ouvre mon Insta, je vois les atrocités de ce qui se passe en Palestine. Notre génération de trentenaires, on a grandi très piou-piou, et très protégés de toute cette violence. Et que d’un coup, on se la prend, mais c’est n’importe quoi. En même temps, la réaction face à ça, c’est de la bannir. Une artiste, doit être le miroir de sa société. Et quand je parlais de « on fait de la musique populaire », c’est vraiment ça, tu vois, l’art populaire, si je peux me targuer de dire qu’on fait de l’art populaire. C’est prendre les outils de ton époque et les tordre, et en démontrer le cynisme, en fait.

Ce fut le cas par exemple de cette vidéo qui a fait « bad buzz » autour de L’amour et la Bagarre, c’était exactement ça. Et en même temps, c’était une bonne idée. Tout simplement, toute cette construction, toutes ces justifications, c’est juste qu’on s’est mis à réfléchir très fort à notre acte, pas mal juste après l’avoir fait. C’était drôle parce qu’on venait de faire cette vidéo, et on est partis direct en interview avec Gonzaï, qui faisait la grande interview de sortie de L’Amour et la Bagarre. Et pendant qu’on faisait l’interview, il y avait Manu, notre bassiste, sur TikTok, et qui était là, « les gars, ça part en couilles ! » Et on faisait l’interview en mode « ouais, machin, clip féministe », et il était là. Il se prenait le tollé de ouf, et aussi les gens qui adhéraient de fou, parce qu’on parle du tollé, mais c’est 10% des gens qui ont vu la vidéo, qui ont été très vocaux, et en vrai, trop bien si ça ouvre un débat, il n’y a pas de problème.

En vrai, de base, c’était juste genre on était dans notre trip du clip, et on était là genre « vas-y, on joue avec la réalité,». En fait, on ne voulait pas jouer avec l’image des violences faites aux femmes et tout, parce que pour nous, ce n’est tellement pas un clip qui parle de ça. Pour nous c’est un clip qui parle d’un Fight Club, du consentement, du SM. On veut avoir mal, qu’on jouit de ça, et que ça permet de jouir de son corps. Ca parle de tout, sauf d’une femme qui se fait battre, clairement.

La Face B: Et vous avez pu avoir des journalistes femmes, justement, qui décriaient, en fait, ce que vous représentez par rapport à ça. Aujourd’hui, en tant qu’artiste femme, Est-ce que tu ressens une responsabilité d’autant plus forte par rapport au message, et ça te brime, en fait, dans ta liberté d’expression ?

Rebecca : C’est extrêmement vrai, et c’est exactement ça. Encore une fois, parce que je suis une femme, je dois me justifier de tous mes actes, en permanence. Encore une fois, ces personnes rentrent dans le piège, vous tombez dans le piège de mettre la femme au tribunal, alors que… Il y a trois mecs, hein, dans la vidéo. Et clairement, la meuf, c’est la plus psychopathe de toutes. Elle est l’orchestratrice de toute cette violence, et qui est, elle, toujours totalement en pouvoir et en contrôle sur la violence. Alors que eux, à la limite, la subissent un peu plus.

Mais oui, enfin, c’est… Voilà, encore une fois, parce que femme, je dois justifier tous mes actes artistiques. Peut-être que j’ai juste pas envie. Et de faire un acte gratuit. En plus, c’était assez collégial comme écriture, mais c’était pas mal dirigé par Lucie Bourdeux, la réalisatrice, et moi. Si tu regardes ça, Lucie, elle a réussi magnifiquement un truc que très peu de réalisateurs et réalisatrices réussissent, et même des réalisatrices femmes, qui est de s’emparer du regard féminin. On s’attarde toujours sur le visage de celui qui reçoit les coups. On n’est pas sur la jouissance de celui qui donne les coups. On ne donne pas de puissance à celui qui donne les coups, on donne la puissance à celui qui les reçoit. On s’assure que ça se passe bien pour elle à travers le regard de la caméra. C’est vrai que c’est eux qui prennent le plus cher quand même. Regarde l’état de Max à la fin de la vidéo. Moi, je suis là. C’était aussi un des highlights de ces 3 ans, ça.

La Face B : Cela est important que les femmes puissent parler de ce genre de sujet, surtout en tant et s’y réapproprier aussi.

©Yana Yatsuk

Rebecca : Au tout début, quelques journalistes femmes ont commencé à me dire des trucs extrêmement violents… Par exemple, il y a une journaliste, je ne me souviens plus de son nom, qui a commencé à faire un pamphlet sur nous. Elle ne nous a pas contactées avant, pour parler, juste. Alors que, par exemple, il y a d’autres journalistes avec qui on a discuté. En plus, ça m’a fait très rire parce qu’en bas des storys, il y avait un livre en mode « Je dis tout l’inverse, vous pouvez l’acheter ». T’es grillée ! Ta bienveillance féministe, elle s’arrête au moment où tu vas faire ton beurre. En premier lieu, c’est de me contacter et d’en parler ensemble. Si sororité il y a. C’est un acte de non-sororité, ce qu’elle a fait. Alors que… Moi, je suis open.

J’ai eu vraiment un moment de panique. J’étais là, chez moi, genre… En larmes.

La Face B : Ça t’a vraiment touchée à ce moment-là ?

Rebecca : Ça m’a touchée très très fort. Est-ce que j’ai fait le geste sacrilège d’avoir trahi la cause des femmes ? Et tout le monde me disait non. Mais bien sûr que non. Et d’autres gens hésitaient ou pensaient le contraire. Tout le monde s’interrogeait. Et donc, il n’y avait personne qui pouvait me prendre par la main et être là. Non. Tout va bien. A part moi-même, finalement. Et c’était un moment assez intense.

La Face B : Finalement, c’est préoccupant de se dire qu’une femme ne peut pas s’autoriser à ne pas être parfaite et qu’elle doit correspondant à une forme de féminité ultra problématique, qu’on ne s’autorise pas à ne pas être parfaite et vraiment qu’on peut recevoir les choses.

Rebecca : Encore un carcan pour les femmes. Je ne me désolidariserai d’aucune sœur féministe. Peu importe son type de féminisme sauf si elle est pour le génocide à Gaza ! Donc dire d’une féministe qu’elle n’est pas féministe de la bonne façon, c’est dangereux. Effectivement, on vise les victimes de l’action,  on les pointe du doigt.

La Face B : Néanmoins, il reste l’amitié. Et l’amitié, c’est le thème central de l’album. (rires)

Rebecca : (rires) Transition réussie ! Ça part en podcast, là. 

La Face B : L’amitié qui est le thème principal de l’album, et qui a sauvé d’ailleurs ce nouveau album apparemment. On est donc passé de l’amour au premier album à l’amitié. L’amitié est plus fort que l’amour ?

Rebecca : Oui, je pense que c’est le reflet de nos déboires amoureux et où on s’est rendu compte qu’il n’y a rien de mieux que les copains. Mais oui, à travers l’amitié, c’est comme si on avait réussi à mettre les mots sur ça avec cet album : que l’amitié, c’est la plus grande, la plus pure, la plus gratuite, la plus débarrassée des problèmes inhérents aux relations amoureuses. C’est la plus belle des formes d’amour et la plus pérenne. 

La Face B : Qu’est-ce qui s’est passé pour que cette amitié soit aussi amoureuse ?

Rebecca : Je pense que c’est vraiment ça. On a passé avec cet album un moment très long, qui est très ardu à le faire, et on a passé un an enfermés tous les quatre à devenir fous en studio. Même tous les cinq avec Azzedine Djelil qui produisait l’album. En fait, il n’y avait que nous quatre qui comprenions fondamentalement ce qu’on était en train de vivre. On a développé une forme de ménage à quatre assez fou et de solidarité infinie les uns envers les autres. On voulait vraiment célébrer ça aussi à travers cet album. Et aussi l’amitié au sens large qui est l’amour qu’on ressent pour notre famille de travail, notre famille d’amis, notre famille d’amoureuses et d’amoureux, et notre génération.

On en est revenu de « I’m not here to save the world » pour « Friendship can save the world ». Là encore, j’étais en manif il y a cinq minutes. C’est de l’amitié, ça, avec que des inconnus. Mais c’est de l’amitié. Cette amitié, en fait, c’est ce qui fait qu’on se constitue société dans ce qui s’appelle encore société mais qui n’en est plus une, et qui cherche juste à nous écarter, nous isoler les uns des autres. Et l’amitié, c’est le remède, c’est un truc qui s’insinue partout, qui n’a pas de forme, qui n’a pas de nom, qui n’a pas de visage. Ça transperce tout : les frontières, les religions, les croyances, tout !

La Face B : Je trouve intéressant qu’un groupe comme le vôtre assume son côté militant voire contestataire tout en proposant des valeurs simples et universelles.

© Edouard Richard

Rebecca : Oui, mais c’est grave mignon comme remarque. Mais je pense que c’est ça, c’est parce que être de gauche et être contestataire, au-delà du fait que ça nous vient naturellement, je pense que c’est un devoir d’artiste. C’est-à-dire, en tant qu’artiste, tu choisis de t’extraire de la société. Genre, t’es pas dispo pour être dans la marche du monde tout le temps. Et donc, comment tu rends ça à la société ? (4:38) Comment tu rends ce que tu prends à la société ? C’est-à-dire, je suis pas dispo pour faire des maraudes, pour machin. Et au-delà de ça, je contribue d’une façon bizarre à la société, en tant qu’artiste. Et comment je rends ça ? C’est en déversant ces valeurs-là à travers mon comportement sur scène, à travers le choix des endroits où on va jouer, à travers la façon dont on va jouer, à travers les messages qu’on va porter. Mais au-delà de ça, il faut que ça reste aussi universel. Parce qu’on n’est pas là pour stigmatiser les gens, non plus. Donc, comment on peut être un peu prosélyte aussi ? C’est en parlant justement d’une valeur qui parlera à tout le monde. L’amitié, c’est une valeur qui va regrouper n’importe qui. Et qui va amener des gens qui ne sont pas forcément dans nos idéaux aussi à rejoindre ce flux-là. On n’est pas des personnes qui écrivent des protest songs. Mais du coup…

La Face B : Et on n’est pas obligés de le faire !

Rebecca : Je pense qu’on peut être éminemment politiques en prenant ce qui fait le terreau de toute révolte et de toute manifestation. Qui est l’amitié, qui est le contact, qui est l’amour, qui est la joie, l’espoir. On n’a pas besoin de faire une chanson par sujet.

La Face B : Vous aimez bien d’ailleurs le faire par une parabole à travers vos titres qui permet d’attirer un public moins averti là-dessus.

Rebecca : Je ne sais pas, parce que je n’écris pas en me disant que je veux attirer telle ou telle personne.

La Face B : Je pensais notamment à Pornbooth.

Rebecca : Oui, mais celle-là, c’est la seule où on a vraiment créé une petite histoire dans l’album. D’ailleurs, c’est une des premières chansons qu’on ait composées et écrites dans cet album. Et je pense qu’elle porte encore en elle un peu ce truc du premier album où on était beaucoup plus dans des petits contes un peu. On se mettait dans la peau de personnages. Et dans celle-là, justement, on a rigolé en faisant ça. Et ça nous permettait de parler des travailleurs heureux du sexe. Ça nous permettait de parler de plein de choses aussi. En se mettant dans une position plus d’alliée. Parce que moi, en tant que moi-même, j’ai pas vraiment les outils pour dire que je vais parler des travailleurs et travailleuses du sexe. Mais j’ai quand même envie de manifester une affection à l’égard de ça. Là on s’est mis dans la peau de petits personnages. Mais on avait trop rigolé parce qu’on s’était dit si on fait un clip sur ça, on va complètement inverser le truc. On s’était imaginé que ça allait être du coup un tchatroulette entre un politicien type Attal ou Darmanin et une gilet jaune, en fait.

La Face B : Est-ce que vous allez vraiment réaliser ce clip, s’il vous plaît ? On veut voir ce clip !

Rebecca : Et en fait, lui, ce qui le fait bander, c’est de se branler sur des gilets jaunes en secret. Et t’as une go en gilet jaune, tu vois, qui l’insulte à la caméra pendant une seconde. Mais lui, il est là : «Merci, merci, merci ! »  (rires )Si on avait des millions, vraiment, on ferait des trucs de fou !

La Face B : Est-ce qu’on appelle direct Darmanin pour le faire ?

Rebecca : Jamais de la vie…  Sinon, il y a une directive qu’on s’est mise un petit peu, parfois. C’était de, par contre, faire des chansons qui pouvaient être comprises par n’importe quel âge de personne. On avait envie de faire un truc où même des enfants pouvaient comprendre ce dont on parlait. Et ça, c’est un truc qu’on a essayé de se mettre de temps en temps. Surtout sur les chansons en français, parce que les chansons en anglais… tant pis pour vous, les kids. C’est notre dernier jardin secret, parfois. (rires)

©Yana Yatsuk

Max : C’est le tien surtout !

La Face B : Toi, Max, tu chantes peu souvent en anglais d’ailleurs.

Max : A part sur Never love again, je ne chante quasiment jamais en anglais. Je suis en mode Renaud, en fait.

Rebecca : C’est la carte France, Max. Honnêtement. Adieu Minette ou encore Je suis une bande de jeunes de Renaud, c’était des grosses références un peu obscures pour l’album, en vrai. En termes de storytelling, grave.

Max : Mais en fait, c’est tellement beau.

Rebecca : On a aussi Les Pogues comme réfs.. Beaucoup de rêves un peu gueulardes.

Max : Un peu ivres. Un peu happy hour. (rires)

La Face B : Que ce soit sur City Girl ou sur la pochette de l’album, vous déclarez clairement votre flamme sur des quartiers parisiens. On a quand même les release party au Carmen et à la Machine du Moulin Rouge, les after show en Carmen, l’enregistrement de l’album à Pigalle… du coup, que représente Pigalle pour vous ?

Rebecca : En fait, c’est un peu un enchaînement de trucs qui d’un coup ont fait sens. Mais on savait que cet album allait parler de la ville qui nous forme et nous déforme un peu, tu vois. Pigalle en particulier, c’est là, Max, Nico et moi : on est vraiment des enfants du 18ème. On a grandi à Pigalle, à Montmartre, aux Abbesses et tout, à l’époque où c’était encore cool. Et bon, Manu, à Nouméa, mais au Pigalle de Nouméa (rires). C’est un endroit, c’est un quartier dont on a réalisé, qu’il nous a toujours accompagnés. En fait, on a fait toutes nos premières teufs, tous nos premiers déboires, tous nos premiers amours, tous nos premiers jams. On a rencontré tous nos premiers potes. Enfin, ça a été vraiment notre… Cet album est hyper honnête, alors parlons de nos origines, quoi. Parlons de là d’où on vient, parce que ça fait sens.

On ne va pas aller s’inventer une vie, quoi. En fait, après avoir tellement cherché à fuir, à fuir, à fuir, avec le premier album, en embrassant même des références musicales hyper pleines. En se mettant dans des contes, des machins, des costumes énormément. Soyons nous, ramenons les choses à nous, faisons une musique qui est plus de notre époque. Enfin, on a toujours un énorme attrait pour le costume, mais c’est nous qu’on habille ! On se costume, mais on ne se déguise pas. Pigalle, c’est un peu le centre de notre Paris. On était contentes de faire la pochette devant le Sacré-Cœur, en mode réappropriation de la commune, on est arrivés en mode teknival. Les gens, ils ne comprenaient rien, parce que vous voyez la pochette, mais en fait, de l’autre côté, t’avais 80 touristes en permanence. C’était le festival de Cannes. T’avais vraiment 80 touristes en permanence qui bouffaient leur sandwich et qui vous regardaient juste, mais vraiment le zoo. Et t’sais, t’avais les photographes qui étaient là, genre, vous prenez pas à mettre des flashs, s’il vous plaît ? Genre, regardez les animaux, mais sans flashs. Ça les perturbe dans le milieu naturel. On avait un peu envie de dire fuck à tout ça. Paris, c’est chez nous, quoi. (rires)

La Face B : Le changement de pochette est un peu trash parce qu’on passe d’un dessin à quelque chose de très réaliste.

La Face B : Ouais, et en même temps, j’ai un peu l’impression que c’est une prolongation des mêmes personnages. Et y avait déjà le Sacré-Cœur dans la pochette animée, mais on l’avait caché. Là, on a un peu zoomé, quoi.

La Face B : En parlant de Montmartre, vous, quels sont vos lieux emblématiques de ce quartier ?

Rebecca : Bon, on va faire de la pub aux copains, hein ! (rires) Le Pigalle Country Club ! On a été baptisé au Pigalle Country Club !

Max : Et puis à l’ancienne, on buvait pas mal de coups à la place Emile-Goudeau.

Rebecca : On aime beaucoup le Sister Midnight, aussi. En vrai, on traîne beaucoup, beaucoup, beaucoup moins à Pigalle qu’avant, même. Ah si, Le Carmen ! À l’ancienne, j’aimais trop, mais c’est La Pignatta, C’est un petit resto italien où j’allais tout le temps quand j’étais petite. Mais le PCC (Pigalle Country Club) reste l’âme de Pigalle. Même si c’est à la fois le pire et le meilleur endroit de la Terre. Le seul équivalent en termes de bar qu’il y a, c’est le Tony, dans le dixième arrondissement.

La Face B : Et pour un groupe qui est donc très localisé dans Paris 18ème, est-ce dur de s’exporter en dehors de Paris ?

Rebecca : Bah écoute, les gens sont souvent surpris quand on leur dit qu’on est parisien. On s’excuse beaucoup même.

La Face B : Vous vous excusez d’être parisien ?

Rebecca : Ouais. L’archétype du parisien, c’est tellement un connard, c’est chaud. Justement, il faut revirer le truc. C’est pareil, la réappropriation des clichés. On a fait ce retour à la maison un peu dans l’imagerie autour de notre album. Mais en soi, comme on n’est pas tous les soirs au PCC uniquement (rires).

La Face B : Mais est-ce difficile d’extraire votre entité musicale en dehors de la ville de Paris ?

Rebecca : On oublie qu’on chante à moitié en anglais. Il y a aussi une identité anglophone qui est forte chez le groupe, tu vois. D’ailleurs, là, il n’y a pas longtemps, on était à Londres pour faire un concert dans la street. On s’est retrouvés à faire quatre concerts en deux jours. Tellement les gens captaient notre musique, en fait. Et c’était trop beau et on a envie d’y retourner beaucoup. Et je pense qu’en fait, pour les parisiens, on est un groupe très parisien.

La Face B : Par contre, tu as parlé beaucoup de concerts, mais tu n’as pas évoqué les deux Olympias que tu avais fait…

©Suzanne Gisele

Rebecca : C’était des premières parties, c’est pour ça. Mais c’est trop stylé même si tu joues une demi-heure devant le rideau. J’ai trop hâte de faire le mien, soit dit en passant. (rires) Puis les artistes à chaque fois pour lesquels on a pu ouvrir, c’est des gens qu’on aime beaucoup. Le dernier, Johan Papaconstantino, c’est un gars qu’on connaît depuis 15 ans. On était en squat ensemble à l’ancienne. A l’époque, il était peintre et batteur dans un groupe de punks et a été un génie d’ailleurs. C’était trop mignon qu’il nous invite. Et les Last Train, on traîne dans la même team depuis forever.

La Face B : Quelle est votre ambition maximale dans ce milieu musical ?

Rebecca : Dernièrement, on a fait une espèce de tournée à l’arrache dans les villes d’Europe où on a fait le Love City European Tour pour promouvoir notre album. On a pris un petit système son de gitans, tu vois. On a été sur les places de plein de capitales d’Europe jouer dans la street pour trouver des concerts, des machins, des plans et tout. Et on a fait un docu avec ça.

La Face B : Il n’est pas encore sorti ?

Rebecca : Non, pas encore (sourire). Mon ambition n’est pas de jouer sur des places d’Europe. Mais ce que j’ai réalisé, c’est que les premières fois sont inoubliables. On est là justement à s’enfermer dans Paris : « Je veux mon Olympia et mon Zénith et mon Bercy ». Mais en fait, je me fiche de tout ça. Je veux juste bouffer le monde et être bouffée par lui, tu vois. Et honnêtement, à Berlin, on a fait un concert dans une salle qui faisait la taille de ce bar. Et c’était un des meilleurs concerts de notre life. On était tout en public, il n’y avait même pas de scène. Il n’y avait pas de retours, rien. C’était génial. On vit dans un système capitaliste. Tant que ce système tient la route, on va essayer d’avoir un peu d’argent avec et de s’insérer dedans. Et ouais, de faire un Olympia. Mais honnêtement, quand il s’effondrera, on ne sera pas ceux qui vont pleurer. Tout ce qu’on veut, c’est de continuer à faire de la musique pour les gens. C’est tout ce qui nous intéresse.

La Face B: Est-ce que vous ne trouvez pas que c’est les moments les plus difficiles pour vous actuellement ? Comment surprendre davantage son auditeur après un premier album ? Comment se sublimer davantage ?

Rebecca : Si je me mets à penser aux gens qui nous écoutent, je suis bloquée. La seule chose qu’il faut, c’est ne pas de s’enfermer dans sa tour d’ivoire. Je pense qu’on continue à se surprendre et à surprendre les autres. C’est ne pas tomber dans son confort. C’est ne pas justement rabattre les mêmes sujets et les mêmes styles musicaux. Mais pour le moment, je ne me fais pas de soucis pour ça. On a encore tellement d’appétit et de belles surprises en tête. Je pense que notre second album nous ouvre aussi vers le rock.

La Face B : Après le bal de l’amour, est-ce qu’il ne serait pas temps de faire le bal de l’amitié ?

Rebecca : J’imagine un truc trop en mode le sabbat. Il faudrait une salle où on puisse faire un grand feu au milieu. Le bal de l’amour, c’était l’amour charnel. Un peu le bal du cul. Le bal de la partouze (rires).

La Face B : Lulu Van Trapp, à l’Eurovision, c’est pour quand ?

Rebecca : (réagit aussitôt en se tournant vers Max) Putain, tu sais que j’y pensais ! Je veux qu’on fasse l’Eurovision ! Il y a trop de gens qui m’en ont parlé. On ne te l’a pas proposé cette année ?

Max : C’était il y a deux ans.

Rebecca : Bah retrouve le plan ! Je voulais grave t’en parler Max. Il faut que je fasse un travail de fond et je vais te convaincre, tu vas voir !

La Face B : Après avoir parlé d’amour, d’amitié et de violence sur Love City, envisagez-vous enfin de parler d’Amour, Gloire et Beauté pour votre prochain album ?

Rebecca : (rires) En vrai, je suis très chaud pour écrire sur la gloire et montrer en quoi ça détruit.

Max : C’est de la merde la gloire. C’est comme l’argent mais pour les gauchistes ! (rires)

La Face B : Merci à vous deux et à très bientôt !

Rebecca : Merci La Face B et merci pour ces deux dernières questions !

© Edouard Richard

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