Lydsten fait défintivement parti des petits chouchous de La Face B. Pourtant, nous n’avions jamais eu l’occasion d’interviewer l’artiste lillois. Cet affront a été réparé lors de son passage aux Nuits Secrètes. L’occasion de parler avec lui de ses origines, de son intérêt pour les roches et de son évolution musicale.
La Face B : Salut ! Comment ça va Christian ?
Lydsten : Je t’avoue, je suis en même temps trop content et en même temps esseulé ! (rires) Je suis fatigué, j’ai eu la bonne idée de faire la fête pendant 2 jours avant Nuits secrètes et avant ça, Dour la semaine dernière. Donc je suis au bout du truc. Et comme ça ne suffisait pas, je joue 2 fois le même jour… Comme ça c’est nickel ! (rires) On finit parfaitement cuit quoi.
La Face B : Là tu fais les Nuits secrètes, tu as fait le Main Square cette année, ça fait quoi d’être un peu adoubé par ta région ?
Lydsten : (rires) Je pense qu’il faut que je change de nom, j’ai pris des origines scandinaves mais j’aurais dû prendre des origines flamandes en fait ! Je ne sais pas belges ou quelque chose quoi… Ça fait plaisir de jouer dans les festivals locaux, c’est la région ! D’avoir fait le tour de tous ces trucs-là, La bonne aventure avant aussi, Plein air à Douai … Mon p’tit tour de ce qu’il y a dans la région et je suis vraiment content et ça me fait dire que là c’est vraiment le dernier gros truc, il y a encore d’autres festivals dans la région à faire et après il est temps d’aller ailleurs quoi ! (sourire) Il faut aller plus loin, ne pas s’arrêter à la région et viser partout en France, ça va être les next steps.
La Face B : Tu as un nom danois, qui fait partie de tes origines, le Nord Pas-de-Calais c’est une terre de charbon, je me demandais en quoi tes origines, ta région avaient une influence sur ta musique et ta création musicale…
Lydsten : Je pense que c’est vraiment dans le mood global que ça véhicule, c’est très lié à des paysages plus qu’à une manière de vivre… En gros, le peuple danois c’est le peuple le plus heureux du monde, tout le monde dit les danois numéro 1 dans tous les classements, c’est les gens les plus contents. Et pourtant, je ne pense pas faire une musique qui est foncièrement dans le good mood, dans le truc hyper heureux même si je pense qu’elle est contemplative et un peu introspective, mélancolique mais pas triste… Je pense que c’est vraiment lié à tous les paysages que j’ai en tête de là-bas. Depuis que je suis tout petit, je vais là-bas 4/5 fois par an parce que ma mère est danoise et toute la famille est là-bas.
Je suis hyper attaché et je sais que ça fait profondément partie de moi, de qui je suis aujourd’hui et potentiellement explique que je suis parfois dans mon mood un peu réservé, un peu pas pareil avec les gens… Je me raccroche beaucoup à ça en fait.
Ça me fait énormément de bien quand je vais là-bas, sans savoir expliquer pourquoi… Je parle danois donc je peux interagir avec ma famille sans avoir un danois parfait non plus, ça reste parfois une barrière un peu complexe mais je me sens trop bien dans ce coin là-bas. Et j’ai besoin de véhiculer ça.
Juste avant Antoine (de Tsugi ndlr) me posait des questions « Et alors premier album t’en es où ? Tu vas le faire quand ? »… Bah pas tout de suite mais je sais exactement ce que je veux, ça sera là-bas et je veux parler d’autres choses qui sont liées à ça parce que c’est ça qui me fait le plus de bien.
La Face B : Puisque tu parles d’album, tu as sorti 2 EP, où chaque morceau est un type de roche. Je me demandais comment est-ce qu’on capture l’âme sonore d’une roche et quelles recherches tu fais justement pour savoir à quel morceau et à quelle mood tu vas rattacher…
Lydsten : C’est quoi le vrai process derrière tout ça ? C’est pour le coup vraiment lié à 100% au Covid, ça je ne m’en cache pas du tout. J’étais chez moi pendant 2 mois, j’avais full time pour faire du son. C’était très bien pendant 3-4 semaines. Après, tu n’avais plus d’interactions, plus de trucs qui t’inspiraient… Tu arrives sur ton ordi, tu fais de la composition de certains trucs, surtout que je n’ai pas de paroles, je tiens à ne pas en mettre, c’est très instrumental donc il faut quand même se raccrocher à quelque chose et à la fin, je n’avais plus d’idée du tout quoi… Zéro idée, vraiment paumé complet et ça me faisait peur.
J’étais en mode « putain… Ca fait 1 mois » C’est un truc où tu te dis la musique, c’est le life goal, c’est le truc parfait que tu as envie de faire et là t’es bloqué, tu n’y arrives plus… Fallait trouver un truc. Et c’est là où j’ai eu cette idée des pierres pour remettre de l’énergie dans le truc, j’en prenais une, j’allais sur Francemineraux.fr vraiment… (sourires) Pour de vrai, je ne vais pas m’en cacher, ce n’est pas pour raconter un truc extrême derrière avec de la grosse profondeur même s’il y en a une dans la musique que je fais.
Et derrière, c’était un support en fait, pour commencer la composition, j’allais voir ce que ça apportait, les bienfaits de ces pierres-là et je me disais ça c’est telle mood, là il y a un truc d’énergie donc j’ai envie d’avoir une musique qui va raconter cette énergie. Là c’est une fuite vers l’avant, ce côté va libérer son corps, celle-ci c’est un truc plus introspectif, mélancolie, s’accepter soi etc.
C’est juste pour des moods. Ça va plus loin parfois, tu as certains morceaux, je prenais le visuel de la pierre, qu’est-ce qu’elle me raconte. Par exemple un truc avec plein de stries genre sur l’Agate il y en a plein… Et c’est un truc que j’aime bien faire sur ma musique, je prends du recul, j’écoute ce que je fais et je dessine. A quoi ressemble l’Agate, comment elle évolue… Des fois je prenais juste la pierre, je me demandais ce que ça m’évoquait, comment je pouvais e retranscrire de manière un peu conceptuelle… C’est vraiment un support quoi. Et c’est comme ça que j’ai fait 2 EPs avec aussi l’EPs de reworks qui est sorti en début d’année et là je vais me tourner vers autre chose, vers des trucs plus profonds… Là j’ai des choses à raconter qui vont un peu plus loin et là j’ai envie de le faire proprement.
La Face B : Est-ce qu’après 2 EP, tu n’as pas peur d’être justement piégé dans un truc qui au final va ressembler à un exercice de style ?
Lydsten : Je sais déjà que le prochain ça ne sera pas des pierres. Mais c’était très bien de lancer tout ça. Tu vois même pour le live, le côté très visuel qu’on jouait avec Thomas Zaderatzky à la vidéo on pouvait tourner autour de ça que ça soit à la Boule Noire ou même dernièrement on a joué au Quai M, avec l’énorme écran. C’est trop bien, tu as vraiment tout un univers et ça reste conceptuel. Là j’ai besoin d’aller un peu plus loin. De raconter un truc un peu plus perso, plus profond, poser une histoire qui m’est propre… Non pas que je n’avais pas de trucs à raconter à l’époque mais je ne savais pas comment…
La Face B : Même le concept visuel, que ça soit les sessions live que tu avais fait dans des cavernes ou même le clip qui ramenait vachement à ce truc de terre, d’aller au bout du concept…
Lydsten : Bah je ne pense pas au bout ! Et c’est marrant parce que juste avant j’étais avec Fakear et lui son dernier album c’est Talisman, il parle des pierres précieuses, je me suis dit putain il a fait le truc pour moi, il est allé jusqu’au bout du truc (sourire). Après avoir fait Animal, Vegetal, maintenant je vais parler des cailloux quoi… L’album sur les pierres il est déjà fait donc je vais pas le faire (rire).
Même visuellement j’ai déjà vu plein de trucs, il y a le dernier album de Son Lux où ils avaient aussi un délire de pierres et qui était visuellement le genre de truc que j’avais envie de faire pour un album. Je me dis ça a déjà été fait et en plus j’ai envie de raconter un truc un peu plus perso, plus profond. Là j’en suis à me dire même si je fais de la musique électronique, bah je vais commencer à caler ma tête sur les visuels mais en essayant de tourner ça avec un certain grain, un certain jeu sur les pochettes et tout, on va voir. Ça se superpose très bien dans cet album je trouve. Et moi, j’ai envie de rattacher ça à un truc plus perso, quoi.
La Face B : Et justement, est-ce qu’il y avait pas un espèce de paradoxe à utiliser des choses qui sont dans la terre, qui sont vers le sol alors que ta musique s’élève vachement ? (sourire)
Lydsten : C’est vrai ça… Est-ce qu’y avait pas un paradoxe autour de ça… En même temps c’est un peu l’imaginaire du truc quoi. Quand on parle de litho thérapie, c’est justement comment la pierre elle va t’aider à t’élever, t’aider à passer certaines étapes… Foncièrement je n’y crois pas je pense, c’est pour ça que je te dis que c’est un support visuel, un support d’émotions qui me sert à poser tout ça. C’est plus ça que le côté pur, organique, minéral, très terre à terre, très posé… Mais c’est toutes les raisons qui font que… Je pense que ça m’a bien aidé au début, maintenant je vais passer à autre chose, raconter des trucs plus sérieux et très persos.
La Face B : Ce que j’aime dans ta musique et quand je te vois en live, c’est que c’est une musique très libre et très vivante. J’ai l’impression que tu arrives à jouer avec ta musique, à la transformer en live et à jouer avec les BPMs et selon l’heure et le lieu, ton live ne sera pas le même…
Lydsten : Carrément ! Ouais ! C’est… un enfer pour les gens qui bossent avec moi mais j’adore faire ça ! (rires) C’est tout le problème du prochain… Là je suis en train de caler tout le prochain EP et toutes les résidences associées pour monter le prochain live qui sera un vrai live d’une heure, ni plus ni moins. Et un bon truc one shot avec six phases. Chaque morceau aura sa place mais il sera complètement déstructuré ! Et je vais un peu tout éclater autour de ça. Le but c’est que tu le reconnaisses… C’est un kiff perso. Encore là cette semaine, il n’y a pas un live qui est pareil. Dans la manière de jouer déjà et surtout dans la manière de ce que je mets dedans. Là y a 3 jours je me pose après Dour, il y a trop de trucs qui m’ont inspiré, j’ai repris une de mes tracks qui me faisait un peu chier, elle est un peu trop longuette, j’ai tout retapé, j’ai fait évoluer le bazar. J’adore faire ça. Tu prépares un truc en une heure pour le live et ça n’a rien à voir avec le disque. Tu craches le truc et il est hyper naturel. Des fois c’est génial, des fois c’est de la daube… C’est même mal mixé parce que c’est fait chez moi. Mais c’est vraiment un truc qui me fait kiffer.
La Face B : Ouais puis tu peux aussi réfléchir au public que tu vas avoir en face de toi, j’imagine que ce que je vois à 16h ça sera pas la même chose à 1h du matin ou que je vois à 20h ou en plein jour…
Lydsten : C’est ça. Justement on est en train de réfléchir avec toutes les personnes qui vont m’aider autour du live à définir le meilleur live, le set up, la scénographie, écran, pas écran, en fonction de l’histoire qu’on veut mettre derrière… Le problème c’est que ça sera 1 heure. Ça c’est cadré. Si je pars trop en couilles, les gens autour de moi ils ne vont pas me suivre. Donc là on va essayer de faire un truc un peu plus structuré et justement là je suis en réflexion sur comment j’arrive à me garder 5,6,7 passages pendant le live où je peux me looper et là créer un truc en fonction de l’énergie des gens sur ce moment-là.
La Face B : Mettre des contraintes à ta liberté en fait…
Lydsten : Moi ça me fait chier de me dire que tu as une heure et tu fais toujours la même chose, tu tournes pendant 1 an et demi dessus parce que tu as la scéno qu’est calée, tu as les dates qui sont calées… Du coup, on est là pour jouer et il y a plein de lives qui sont faits comme ça…
La Face B : C’est ce que je te dis, c’est le côté musicien qui ressort plus que le côté performeur…
Lydsten : Je suis vraiment persuadé que les gens le sentent. Que tu proposes un morceau sur le moment et parfois c’est à chier, parfois c’est cool… Ça dépend et je m’interdis de faire un vrai live de A à Z où t’as tout qui tourne et tout est calé. C’est chouette parce que tu sais que l’énergie elle sera bien mais tu n’auras jamais les moments où c’est l’énorme patate quoi.
La Face B : Où tu peux te mettre en danger…
Lydsten : Il y a des mecs qui le font très bien… Genre Aphex Twin. La semaine dernière je l’ai vu à Dour, le mec est tellement raccord avec son gars à la vidéo et lui il s’en fout, il déstructure, il pète tout… Ce n’est pas un truc timeline, c’est trop bien !
La Face B : Tu parlais de futur et tout ça, puisqu’on en a déjà parlé une fois, l’idée de rajouter du vocal sur ta musique tu l’as effacée complètement ou c’est en réflexion ?
Lydsten : Je ne l’ai pas encore évacuée, j’ai testé des trucs, je ne suis vraiment pas fier. Donc pour l’instant, je l’ai effacée (rires). En attendant ça va rester dans mes tiroirs sur mon disque dur mais clairement pour l’instant c’est pas l’idée…
La Face B : Mais c’est parce que tu restes sur l’idée que ça soit toi qui doit chanter sur ta propre musique ?
Lydsten : Pour l’instant, oui… La semaine prochaine, je rencontre un label sur Paris, on va discuter justement du prochain EP et ils sont chauds de le signer potentiellement… Et ils vont évoquer le sujet parce que le vocal c’est ce qui permet de toucher, raccrocher… On ne fait pas la même chose mais French 79, The Blaze, tous ces gars-là y a énormément de vocal et c’est ça qui fait que ça fonctionne aussi. Et c’est pour ça que les gens accrochent aussi. Et même Superpoze à l’époque que j’adore, là aujourd’hui sorti même si c’est des chœurs qui jouent et que ce n’est pas des vraies paroles, au début il a eu certains morceaux comme ça mais un peu pour cocher la case du voilà j’ai un truc avec un vocal. Moi je pense que je vais assumer le truc de non ça reste instrumental et va vraiment falloir creuser fort pour trouver la variété là-dedans, c’est quoi le truc qui te fait vraiment être différent et pas juste un mec qui joue avec des synthés. La voix ça amène ça. Moi faut reprendre le truc. C’est la recherche.
La Face B : Il faut que tu trouves ta singularité…
Lydsten : C’est l’exercice un peu bateau mais c’est pour ça que je ne me presse pas… On me posait la question tout à l’heure « est-ce que tu veux le faire prochainement »… Je m’en rends compte quand je discute avec Mokado ou d’autres gars, des artistes avec qui on est un peu dans le même univers qui eux justement mettent des vocaux, ils me disent que l’album t’es vite passé par là parce que sinon les relations presse ça ne prend pas, les gens ils font le focus quasiment que là-dessus, à part des bons médias comme La Face B ou Tsugi ou d’autres qui sont intéressés… (sourire) Mais pour tout le reste, c’est le premier album, c’est le truc qui te pousse mais pour moi c’est trop tôt, il va falloir trouver cette singularité pour ce moment-là.
La Face B : Tu parlais de label… Le fait d’avoir monté ta propre structure RELIEFS avec ABRAN qu’est-ce que ça vous apporte comme liberté, justement par rapport à votre propre musique et est-ce que vous avez envie aussi de signer d’autres gens ?
Lydsten : Pour l’instant, non. Pour ce que ça nous apporte, plein de choses. Signer des gens, non pour l’instant non parce que ça prend du temps. Pour l’instant c’est une porte pour nous, c’est un truc qui nous permet de produire notre son. Là, aujourd’hui, tu vois, je vais essayer de signer avec un label mais ça sera quand même RELIEFS derrière, ça sera ma structure derrière qui portera le truc pour garder justement cet aspect direction artistique… Et derrière c’est surtout pour ouvrir un réseau de distribution, des partenaires, de la promo… C’est ça qui va faire diffuser un peu plus la musique qu’aujourd’hui parce qu’avec moi, ma bite et mon couteau chez moi, ça a ses limites.
Et je pense qu’on est là pour faire de la musique, pas pour se vendre. Avec le temps, moi ça me saoule. J’adore en discuter comme ça mais j’aime pas l’aspect en amont où faut diffuser, promouvoir et tout… Mon dernier EP, j’avais tellement mis d’énergie dans toute la création du truc, les clips, j’ai fait plein de dossiers de subventions, il y en a que j’ai eu, d’autres que je n’ai pas eu et à la fin, au moment de sortir l’EP je n’avais plus du tout d’énergie pour en parler, pour le défendre. J’étais cramé. J’étais en mode « j’ai la flemme ». Ça va me servir à ça et RELIEFS on va le garder pour rester producteurs de tout ce qu’on fait, choisir avec qui on a envie de bosser et garder un truc à taille humaine. J’ai envie de bosser avec des gens sur le long terme et faire ma musique tranquille, pas sortir des trucs à droite à gauche. Voilà RELIEFS ça me sert un peu à ça.
La Face B : Toh Imago qui est chez InFiné il fait de la musique 100% instrumentale et ça marche bien.
Lydsten : InFiné, j’adore ce label, c’est une petite structure qui fait les choses à l’instinct. J’ai de la chance, il y avait Yannick Matray qui était là à mon live aux Nuits de Fourvière et on a pu échanger un p’tit peu. Même si ce n’est pas lui le DA, je crois que c’est Alexandre Cazac, ils ont vraiment ce truc-là de garder les artistes, les développer, leur faire confiance… Je vais bosser avec Olivier Vasseur sur le mix du prochain EP qui fait justement le mix de Toh Imago et de quelques albums d’InFiné, ces gars-là sont impliqués dans le process, ils viennent, ils te disent « ton kick c’est de la merde », « il sonne vraiment comme de la merde » et toi t’es là t’as besoin d’entendre ce genre de trucs et tout comme à certains moments, je crois qu’il expliquait à Chloé de Hauméa sur l’interview que pour le prochain album de Deena Abdelwahed, elle a eu une idée, elle a eu envie de poursuivre ce truc, lui potentiellement il n’était pas forcément convaincu et elle, elle était sûre de son truc artistique et eux accompagnent ça, ils l’accueillent à bras ouverts et je trouve ça génial. Ça ne rentre pas dans un truc de codes de la plupart des labels « il faut ça, il faut ça ».
La Face B : C’est quoi le futur, ce futur EP, tu le prépares pour quand ? 2024 ?
Lydsten : 2024, ouais. J’aimerai bien le sortir en mai. C’est l’idée. Je viens de signer avec AFX du coup pour la tournée et arriver à faire un vrai truc où tu as plusieurs dates, tu le défends vraiment et plus en solo, tout seul quoi. Je n’en dis pas trop plus pour le moment mais dans l’idée courant 2024 et si c’est trop short parce qu’il faut avancer sur d’autres trucs, peut-être fin d’année mais je veux vraiment qu’il soit carré quoi.
La Face B : Et la dernière question, comme tu me parlais de Dour tout ça, est-ce qu’y a des choses récentes qui t’ont marqué, plu à part Aphex Twin ?
Lydsten : A part Aphex Twin… Qu’est-ce qui m’a mis une grosse claque dernièrement ? Ça fait longtemps que j’ai pas découvert un vrai truc où je me suis dit c’est incroyable… J’attendais beaucoup de l’album d’Overmono, j’étais méga déçu. Le live est ouf mais l’album est pas dingue.
Mais le live… Justement à Dour, c’est un groupe justement signé chez AFX ça s’appelle Lander & Adriaan, je n’ai jamais pris une claque en live comme ça. C’est incroyable, ils ont une énergie. C’est deux gars face à face, un batteur qui vient du jazz mais en live il fait de la drum & bass très clairement avec des phases jazzy Chicago et parfois ça part un peu dans tous les sens et à côté de ça, t’as le mec qui est au clavier… Les deux, ils ont une énergie qui me fait dire qu’un jour je vais avoir un projet à deux ou à trois, en live ça c’est sûr. Ou même créer un truc side project avec un artiste que j’affectionne particulièrement où je me dis on peut s’apporter mutuellement des trucs différents et testons ça. Je vais y aller un jour c’est certain. Caribou à Dour, je me suis retrouvé pendant une heure à danser comme jamais et pleurer en même temps. C’était tellement beau, je chialais comme une merde en dansant et j’étais content, j’avais jamais été dans un état aussi content. C’est mélancolique mais plein d’espoir.
Crédit Photos : David Tabary
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