Et de quatre pour Malik Djoudi. Avec son nouvel album, il nous prouve – s’il en est encore besoin – qu’il est devenu incontournable au sein de la scène électro-pop française. Celle que l’on aime, sensible et novatrice.
« Un » avait défini en 2017 le paysage sonore qui souhaitait modeler avec la promesse de rester toujours Sous Garanti. « Tempérament » lui a permis de conforter ses bases – adoubé par Etienne Daho et Philippe Zdar dans À tes côtés – et de les confronter auprès du grand public avec sa nomination aux Victoires de la Musique pour l’album révélation. « Troie » – plus organique – avec lequel il a cherché à effleurer la ligne d’horizon en composant des mélodies entêtantes et en convoquant des muses qu’elles soient intemporelles comme Isabelle Adjani dans Quelques Mots ou effervescentes comme Lala &ce dans Point Sensible.
« Un accord parfait »
Pour « Vivant », il lui fallait tout en restant inscrit dans le continuum qui fait que ses compositions sont clairement identifiables, se réinventer une nouvelle fois pour ne lasser ni ses auditeurs, ni se lasser lui-même. Victime du syndrome de la page blanche lors d’une résidence à la Villa Médicis de Rome avant que (comme pour la chanson 2080 qui avait initié et catalysé l’élan créatif menant à « Troie ») ne surgissent les notes qui ont formé la ligne musicale de la chanson Accord Magique. Cette chanson a été à la fois le dévoilement et l’éclipse de son travail. Malik Djoudi lui a confié le rôle quintessentiel de tourner harmonieusement la dernière page de son album. Des sensations évanescentes y naissent portées par la mélodie éthérée qui s’en échappe, puis s’estompent dans son outro en suivant les notes enchanteresses distillées par le saxophone d’Adrien Soleiman.
Ce morceau, d’apparence si simple, agit comme l’ouvroir des potentiels. Il rayonne, avec sa clarté et sa sérénité, sur les autres titres de l’album et, au-delà, sur la vie du musicien. Car Malik Djoudi est tombé amoureux, c’est certain. On le ressent dans chacune des notes de ses chansons. Une chaleur irradie au plus profond, ses compositions. Cette chaleur est celle d’un élan amoureux aux multiples formes. Tactile et sensuel dans Dernier Cri ou dans Excite, amical dans Mes Ami(e)s ou familial et maternel dans Maman.
« J’suis enfin vivant, vivant comme je l’aime »
Son dernier album – et cela peut nous troubler – nous emporte dans son intimité. Les 11 chansons qui le composent sont autant de rencontres qu’il effectue avant tout avec lui-même, même si elles sont initiées par le prisme des autres (son amante, sa famille, ses amis). Tout s’assemble obéissant à cet Accord Magique qui a dirigé les pensées du musicien.
Et si en première écoute les compositions peuvent nous sembler moins flamboyantes que ses précédentes, « Vivant » regorge néanmoins d’une presque infinité de fulgurances. À nous de dévoiler celles qui apparaissent comme masquées par la pudeur, toujours omniprésente dans les chansons de Malik Djoudi. À commencer par le virevoltant premier titre de l’album – celui qui lui a donné son nom. Clin d’œil à ses jeunes années, lorsque les sentiments éprouvés ne pouvaient être qu’authentiques, car animés de la spontanéité de la naïveté enfantine.
« Nos cœurs ont toujours raison »
Le sentiment amoureux, fragile, s’avère parfois vertigineux. Les battements de cœur se synchronisent dans Pas Vraiment avec la ligne de basse presque psychédélique. Un tempo étourdissant et contagieux qui accompagne le lâcher-prise de « Viens on prend le temps » et les tourbillons lascifs du Dernier Cri ou d’Excite.
Si le cœur de Malik Djoudi s’enflamme avec volupté pour les plaisirs charnels, ce même cœur bat, également, avec plus de retenue et de délicatesse pour l’amour portée à sa Maman. Un amour inconditionnel, intemporel et toujours essentiel, qui se perpétue peu importe les traces mnésiques laissées par le passé. « Nos cœurs ont toujours raison ». On ressent de cette quête, le besoin d’explorer et de dénouer les racines familiales aux multiples radicelles qui forgent son identité et ses traits de caractère. Orientales pour sa chaleur, sa douceur, la part de mystère dont il aime s’entourer. Asiatiques pour sa pudeur, son sourire et le respect de l’autre. Humaines pour ce qu’il en a fait.
« On ira où la vie voudra »
Toujours dans le partage, Malik Djoudi se glisse au cœur de « nos folies » et de « nos petits pas de danse ». « Prendre le temps », « rouler les cheveux au vent », se délecter de «Nutella» ou de «boule vanille stracciatella». S’abandonner à en perdre sa voix androgyne si singulière pour prendre des intonations plus suaves et langoureuses dans 2MN. Se métamorphoser en un crooner le temps d’une chanson pour s’étreindre dans des « baisers comme au cinéma ».
Ces plaisirs simples – viscéralement sincères – nous ré-enflamment et nous ré-confortent. Filant à vive allure comme sur la photographie illustrant la pochette de son album, Malik Djoudi ressent une urgence impérieuse à vivre. « On ira où la vie voudra ». Et c’est bien ainsi.
Vivant est une ode à la vie et surtout à l’amour qui en est l’essence. Réjouissez-vous-en !
Malik Djoudi sera sur les routes de France à partir de novembre. Vous pouvez consulter les dates de ses concerts sur le site de son tourneur W Spectacle. Un périple qui le mènera à son premier Olympia. Réservez dès à présent votre soirée du 21 novembre 2025.