Méduses, c’est la rencontre de deux univers qui entrent en collision : celui de Dora Charbonnot et de Jean-Baptiste Beurier. Le résultat est vénéneux : une indie-pop onirique, bercée d’électro rêveuse aux accents sombres et envoûtants. Une recette obsédante dont le public a pu avoir un avant-goût avec la parution de deux titres tirés de leur EP à venir, qui ont su aussi séduire La Face B, qui les avait rencontrés en avant-première avant l’été.
La Face B : Paroles oniriques, voix douce et rêveuse, timbre maîtrisé, nappes de synthés… la recette secrète à la base de Méduses, qu’est-ce que c’est ?
Méduses – Jean-Baptiste Beurier : Eh bien, un peu tout ce que tu viens de dire ! (rires) Mais oui, la recette à la base, c’est notre rencontre, et surtout, la voix de Dora…
Méduses – Dora Charbonnot : Moi je dirais que c’est le mélange de nos deux personnalités !
LFB : Super ! Vous pouvez revenir un peu sur vos parcours individuels de musiciens ?
Méduses – Dora : J’ai toujours chanté, depuis que je suis petite. J’ai commencé à écrire des chansons très jeune, et l’année dernière, j’ai sorti un EP dans le cadre d’un projet perso. Après, pour ce qui est du moment où ça se professionnalise, c’est vraiment avec Méduses… On est là, quoi ! (rires)
Méduses – Jean-Baptiste : Yes, on est là ! (rires) Je n’ai pas eu d’éducation musicale formelle non plus, mais y a toujours eu un piano chez moi. J’ai toujours tâtonné, plus tard j’ai commencé à faire de la prod, à 17 ans, puis j’ai fait une école d’ingé son… J’ai eu une expérience de groupe avant Méduses, qui m’a permis de me rôder… Je fais aussi de la musique de pub, à côté !
LFB : Comment est né ce projet ? Pourquoi ce parti pris de chanter en français ?
Méduses – Dora : On s’est rencontrés une première fois, via Internet, il y a deux ans et demi, mais ça n’a absolument rien donné ! En revanche un an après, on a réessayé : Méduses est né à ce moment-là !
Méduses – Jean-Baptiste : Et pourquoi en français, tout simplement parce que c’est dans cette langue que je crée depuis quelques années déjà, et qu’on s’est basés sur des chansons que j’avais écrites pendant le confinement ! Dora, elle, chantait en anglais dans son projet perso, à l’origine. Après aujourd’hui, c’est moins tabou qu’il y a dix ans, de chanter en français, grâce à la légitimité de nombreux groupes, de rap notamment, mais aussi de pop…
LFB : Comment vous répartissez-vous le travail ?
Méduses – Dora : C’est assez naturel. On se base quand même d’avantage sur le travail déjà effectué en amont par Jean-Baptiste…
Méduses – Jean-Baptiste : Souvent, je présente une ébauche du morceau à Dora et on va le fignoler ensemble, rajouter des paroles, faire la prod… (rires) On a un petit studio dans une cave, c’est la qu’on produit, et quand c’est terminé, on l’envoie au mix et voilà !
LFB : De qui vous êtes-vous entourés pour la création de cet EP ?
Méduses – Dora : Même si on est très indé, on est quand même accompagnés par Romane (NDLR : Romane Monnier, agence Shaker). Pour la prod, c’est tout en indé par contre !
LFB : J’entends un peu de Princess Chelsea dans vos morceaux, de Françoise Hardy aussi… Quelles sont vos influences ?
Méduses – Dora : Françoise Hardy a influé sur ma façon de chanter effectivement ! J’avais peu de références de chanteuses qui s’exprimaient en français, donc clairement, elle a compté !
Méduses – Jean-Baptiste : Et même en compo d’ailleurs, on apprécie tous les deux cette période-là ! On aime beaucoup Gainsbourg, par exemple, qui a beaucoup écrit pour Françoise Hardy, mais aussi Michel Berger, qui a aussi été un de ses paroliers…
Méduses – Dora : Après, pour ce qui est des autres influences, ça dépend si c’est de l’ordre de la compo ou de la prod.
Méduses – Jean-Baptiste : Pour la prod, ce serait plus Moderat, Trentemøller… J’ai commencé par faire de la musique instrumentale, très influencée par cette vague-là !
LFB : Maléfices, attentes déçues, romances vouées à un probable échec.. Que conjurez-vous par la musique ?
Méduses – Dora : J’imagine qu’on essaie de faire une musique un peu envoûtante, pour les gens, de les entraîner au cœur de cet univers un peu mystérieux, sorcier, un peu dark avec lequel on aime bien jouer, qui est le nôtre… On est influencés par la nécromancie, aussi !
Méduses – Jean-Baptiste : Oui, c’est un bon outil musical, je trouve, qui nous permet de jouer avec plein de codes, de faire un truc un peu magique ! Et puis y a le rapport à la mythologie aussi, qu’on aime bien.
LFB : Ah, c’est pour ça, le nom ?
Méduses – Dora : En partie ! C’est moi qui l’ai trouvé, et oui il y avait cette idée-là, et puis y avait aussi l’animal en lui-même, un peu mystérieux, dont on sait pas trop ce qu’il dégage…
Méduses – Jean-Baptiste : Après tout, cet univers trouve écho dans notre manière de produire, très contemporaine – synthé, boîte à rythmes, une installation simple – et minimaliste, mais qui laisse vraiment place au symbole. Enfin, minimaliste en studio, parce que sur scène on est quand même accompagnés d’un bassiste, Robin !
LFB : Vos paroles évoquent énormément les sentiments… Méduses, groupe emblématique d’un nouveau romantisme ?
Méduses – Jean-Baptiste : Nouveau, je ne sais pas, mais authentique, c’est certain…
LFB : Ok, donc ce sont des textes oniriques mais qui s’ancrent dans des expériences vécues ?
Méduses – Dora : Ça résonne oui, on s’inspire beaucoup de nos réalités…
LFB : Vous avez déjà quelques concerts à votre actif, ce bel EP que le public découvrira très bientôt… Que peut-on vous souhaiter pour la suite de 2022 ?
Méduses – Dora : Notre objectif, c’est peut-être juste de trouver notre place dans tout ça, et de partager au maximum de personnes ce qu’on a envie de partager… Ce serait déjà merveilleux !