Metro Verlaine – Pop Sauvage

Vivre pour le panache. A tous les perdants merveilleux, à ceux qui se ratent en beauté et qui s’en vont comme des princes. Metro Verlaine et son Pop Sauvage est fait pour vous.

Avant d’aller crever à Manchester, Raphaëlle et Alex on encore beaucoup de choses à nous faire entendre. Avec un troisième disque, Metro Verlaine revient avec toute sa force de vivre, l’instinct animal qui ne se laisse jamais abattre et sait montrer les crocs. Le groupe originaire d’Evreux rempile pour 8 pistes chacune plus renversantes que les autres. Enregistré, tout comme leur premier album avec Charles Rowell ( Crocodiles ), cette fois-ci dans le sud-ouest, ce nouvel opus concrétise son aventure tonitruante tout en s’appuyant sur ses bases en béton armé.

Le disque s’ouvre sur la chanson éponyme de l’album Pop Sauvage. Si nous cherchons parfois nos meilleurs mots pour décrire la musique qui passe par nos oreilles, Métro Verlaine prend les devant. Une épopée à leur image et tous les éléments sont rassemblés. Une musique galopante qui met la patate, batterie, guitare et une folle énergie à tout renverser. Le décors est planté, l’album sera chanté en français comme un retour aux sources. S’autodéfinir n’est pas une chose facile surtout quand on ne retrouve pas dans les cases proposées et qu’on a pas forcément la meilleure image de nous même. Choisir pour soi a cela de bien que personne ne viendra nous contredire.

Peu importe la destination, l’important c’est de sentir l’air dans les cheveux, courir à perdre haleine, bref bouger. Metro Verlaine le sait bien. Foncer droit devant, faire une boucle, revenir en arrière, sillonner la musique au grès des éléments, être en mouvement c’est être vivant. Pour cela le groupe remplit le moteur de rage, parfois d’envie, le carburant parfait pour tracer la route. Plutôt que se manger le bitume, ici on l’avale.

Le spleen et l’euphorie ne sont jamais loin l’un de l’autre, jamais en phase mais en équilibre mutuel. Cette fatalité de n’être jamais au bon endroit au bon moment et la volonté d’en découdre se joue de toutes les façons. Si le poing est serré c’est parfois par contenance, parfois il est tendu vers l’avant. Se contrôler ou reprendre le contrôle, comme dans Hooligan. C’est une décision à prendre en faisant fi du reste.

Métro Verlaine c’est la romantique noirceur, l’ambivalence du mouvement et de la contemplation, mais aussi l’artiste maudit qui s’échappe dans son art. A cela on peut ajouter l’impossibilité d’être en phase avec le monde.

En cela Metro Verlaine s’inscrit complètement dans une lignée punk celui des années 70 qui faisait vibrer New York ou Londres. Ceci dit, ces artistes là sont beaucoup trop sensibles pour être nihilistes et le piège de l’espérance déçue frappe toujours à la porte.

Qu’importe cela, Raphaëlle le chantera, Axel le jouera. Ce piège, on le trouve dans Birth Day Party, les synthés dansants renforcent l’opposition du texte et donnent des saveurs rares. Les rêves sont au fond de la Piscine ou à Waterloo

A ces déceptions, à la tentation du repli, il y a une réponse, partir comme Thelma et Louise ou Kerouac dans un nuage de poussière. Mustang est une célébration magnifique à 200 à l’heure.

On adore l’efficacité épurée du duo avec ses riffs qui nous roulent dessus, Amour d’été dans son style tout en retenue et Piscine en sont des exemples parfaits. Le rythme ne s’essouffle jamais. Mieux encore, on prend un transfert d’énergie puissant qui nous donne faim. Une faim à bouffer la vie avec tout ce qui se présente devant.

Annonce importante : Metro Verlaine sera en concert le 23 mars à la Boule noire à Paris

Raphaëlle et Axel nous ont partagé leur ADN musical, c’est à retrouver ici.