ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent et les influencent. Elle sera sur la scène du Point Éphémère la semaine prochaine pour sa soirée Sad Girls Club + friends, mōna nous dévoile ce soir les morceaux qui font son histoire musicale.
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pour tout savoir sur la soirée Sad Girls Club, c’est par ici
Daft Punk – Human After All
mōna : J’ai souvent des obsessions musicales, j’écoute un morceau en boucle pendant plusieurs jours, puis j’arrête. Mais ce morceau de Daft Punk, je l’écoute toujours autant. J’ai l’impression de le redécouvrir à chaque fois, la production et l’énergie du son sont incroyables. Il est tiré de l’album du même nom, que je préfère d’eux. C’est une œuvre hyper punk, un mix de DIY et de maîtrise qui me fascine complètement.
Daft Punk, c’est le premier groupe qui m’a donné envie de produire, et je les ai découvert plutôt sur le tard, à 18 ans. Leur musique revient toujours à un moment donné dans ma petite vie musicale. Que ce soit leur évolution sonore, l’attention aux détails, les collaborations, les visuels, les lives.
Tout est inspirant chez eux, c’est sans fin.
Silly Boy Blue – The Fight
mōna : J’ai découvert le premier EP de Silly Boy Blue, But You Will, quand je commençais tout juste à composer et à produire en solo. J’apprivoisais Ableton, mon clavier midi, les arrangements et d’un seul coup je découvre cette artiste incroyable qui fait une musique qui touche à quelque chose de très personnel chez moi.
C’est un peu dur à expliquer mais ça m’a beaucoup influencée ! Ça m’a aussi montré que c’était possible : d’avoir la vingtaine, de se lancer en solo, avec des inspirations diverses et en anglais.
Dans The Fight, je suis vraiment fan de sa voix, de son utilisation des effets, de la petite mélodie, de la basse qui bouscule un peu tout sur le refrain. J’aime bien le côté brut et drama de ce qu’elle propose.
ILIONA – Marguerite
mōna : J’aime beaucoup l’univers d’ILIONA, ses productions et sa mélancolie me touchent.
Le fait qu’elle fasse tout dans son home studio, chez elle, ça me parle aussi – je trouve qu’on sent l’intimité dans sa musique et c’est quelque chose que j’adore chez les artistes.
Marguerite, c’est un morceau full instrumental assez court, c’est un peu son anti-single, mais c’est celui que j’ai préféré de son premier projet. La basse arpée (j’aime beaucoup les arpé, il faut l’avouer), sa voix qu’elle traite comme un instrument qui se mêle au tout, la batterie et l’évolution, tout fonctionne et crée une tension que j’aime beaucoup. C’est une artiste hyper talentueuse et ça fait du bien de voir des femmes productrices, qui sont reconnues comme telles et qui proposent des choses différentes.
Sopico – Slide
mōna : Bon, avec ce choix je m’éloigne carrément de ma base musiques électroniques, cold wave et pop-alt mais il m’a mis une énorme claque sonore et visuelle.
Je suis le travail de Sopico depuis quelques temps, j’aime beaucoup ce qu’il propose, c’est toujours très fort dans les paroles et dans les choix de production.
C’est un artiste qui sort continuellement de sa zone de confort, surtout sur son dernier projet, et j’admire la prise de risque. Une éthique créative folle, et le clip qui accompagne le morceau le montre. Ça donne un artiste complet, qui a une vision globale. C’est très inspirant.
070 Shake – I Laugh When I’m With Friends But Sad When I’m Alone
mōna : Je l’ai découverte avec ce morceau sur Colors, et même si je pourrais en citer plein d’autres d’elle qui m’inspirent, c’est par ce biais que je suis entrée dans son univers. J’adore son attitude, le passage d’une ambiance musicale à une autre, la répétition du texte de fin et sa montée, les différents tons de voix et de textures.
Je la trouve très inspirante dans sa façon d’aborder sa musique, elle est toujours puissante dans sa vulnérabilité et c’est quelque chose que j’essaie d’atteindre également. J’aime sa vision, son éclectisme (parce que ce morceau représente 5% de ce qu’elle fait honnêtement).
Outre ce qu’elle produit, c’est aussi elle que je trouve inspirante – j’adore voir des femmes artistes qui se placent à contre-courant des attentes de représentation. Ça me donne de la force et ça m’apporte une certaine légitimité dans ma façon de me présenter aussi.