Le groupe electro-punk nous offre une session live de No Irish, No blacks, No dogs. Comme un retour aux sources, puisqu’il s’agit d’un des premiers titres de Monitors, sorti sur leur EP Notes From the Aftermath. Un titre engagé qui prend une autre forme de puissance en format acoustique.
No Irish, No blacks, No dogs tire son nom d’une pancarte écrite sur des lieux interdisant leur entrée à certaines personnes. Cette discrimination s’inscrit dans un contexte d’après-guerre, lorsque la communauté irlandaise tente de s’intégrer au Royaume-Uni.
Un rejet qui semble revenir comme un venin, avec par exemple l’expulsion de migrants antillais, aussi connus sous le nom de la génération « Windrush », la montée de partis d’extrême droite xénophobes, ou encore les tensions encore persistantes entre irlandais et britanniques. Ce sont, entre autres, les arguments qui ont donné l’urgence d’écrire ce morceau.
Monitors en sort une première version électrique, en créant une atmosphère d’après-guerre avec des bruits d’alarmes et des chants militaires. On perd cet aspect dans cette session acoustique. Or, rien ne se perd, tout se transforme. Monitors fait de leur titre quelque chose de plus vibrant, peut-être plus puissant par le live. Il n’y a plus de prises, d’arrangement électronique, entre nous et le son. Le morceau devient alors plus doux, tragique, mais surtout plus brut.
No Irish No Blacks No Dogs prend des airs de cri du cœur, d’hymne fédérateur, qui se chanterait avec le strict nécessaire. Un minimalisme qui crée l’intemporalité.