L’amour, l’amour, l’amour … Un sujet sans fin, inspirant et qui nous fait vivre autant que pleurer. Une émotion qui nous emmène souvent au Nirvana. Ça tombe bien, l’amour est au cœur du second album de notre Mou favori. Deux ans après nous avoir offert ses Bijoux d’Amour, l’artiste nantais persiste et signe et nous ouvre les portes de son Nirvanana.
Mesdames, Messieurs, bienvenue au Nirvanana. Confortablement installé.e.s sur votre nuage de lait, oubliez vos soucis, oubliez votre quotidien et laissez-vous entraîner par Mou dans cette visite sonore d’un monde doux et dense à la fois. Une promenade de 10 titres et 31 minutes qui vous offrira une évasion nécessaire du monde extérieur, surtout si, comme Mou, vous avez parfois un Horoscope un peu pourri.
Car oui, la recette n’est pas différente de Bijoux d’Amour, et c’est sans doute cela qui nous fait tant aimer la musique de ce cuisinier des sentiments : ici, on s’évade, on se laisse envahir par les rêves et on se noie dans une douceur sucrée-salée qui nous fait un bien fou.
La production est au diapason des textes, des nappes ouatées pour un univers onirique qui permet d’éviter les tracas le temps de l’écoute et de plonger la tête la première dans ce monde décalé et légèrement comique, où se mélangent l’amour et références uniques, qu’elles soient culinaires, mécaniques… ou passion non feinte pour les belles chaussures.
Une manière de faire passer des messages et surtout, de prendre du recul sur la vie, notamment sur des titres un peu plus personnels comme Mon Horoscope, la plus triste Fleurs, ou l’excellente 10/10 qui est sans doute pour nous le morceau phare de l’album. Avec sa façon si simple de dire les choses, Mou raconte l’amour étrange, celui où on essaie d’aimer une autre qui ne s’aime pas vraiment et qu’on cherche à le/la rassurer.
Ce morceau est sans doute le plus lumineux et le plus sincère de Nirvanana, comme si le bouclier humoristique et la nonchalance caractéristique de Mou se fendaient légèrement pour laisser exploser les sentiments et parvenir à rassurer et convaincre la personne qui se trouve en face de lui.
Pour le reste, l’amour et l’humour se mêlent à la perfection, en atteste Millionnaire, morceau qui clôture l’album et qui propose de convertir l’amour en argent, ce qui mettrait sans doute un bon nombre d’humains dans la panade…
On se promène dans ce petit continent d’amour avec plaisir, explorant diverses facettes de ce sentiment multiple, avec par exemple Hypnotique, qui parle de sexe de manière si décalée et peu évidente qu’elle nous fait autant rire que groover tranquillement. Fesse Time nous entraîne dans les méandres de l’amour longue distance et de l’attraction un peu dingue qui finit par tous nous aveugler.
Parles-tu Français ? est là encore un exemple de tout ce qui nous plaît dans Nirvanana : cette tendresse évanescente, ces rencontres où les mots manquent et où le langage s’évanouit pour mieux laisser les langues se mêler, avec un rythme qui s’accélère pour nous entraîner discrètement du côté du dancefloor.
Ensemble ralentit doucement le rythme à nouveau, avec sa ligne de basse sensuelle qui nous transforme en Bonnie and Clyde de l’amour, évasion et fuite d’une existence morne pour profiter de l’instant présent et de la relation telle qu’elle est.
Et puis, les Fleurs se fanent, la relation s’éteint doucement et on se plonge dans des souvenirs et dans un bonheur qui n’existe plus vraiment. Là encore, on sent une sincérité pure, étonnante, qui laisse à certains moments disparaître le personnage de Mou pour laisser revenir Ben sur le devant de la scène.
Au final, Nirvanana est un voyage qui fait du bien. Une promenade dans l’amour qui répare les cœurs et qui permet d’entrevoir quelque chose de différent. À une époque ou tout n’est qu’inquiétude, tristesse et incertitude, on a clairement besoin d’artistes comme Mou !