Murmurations, premier album d’Ella Clayton

Ses chansons résonnent comme des représentations authentiques de l’amour et de la perte. Sa présence à la fois intime et puissante sur scène, ainsi que la clarté brute de sa voix, touchent profondément son public. Avec son premier album, Murmurations, la singer-songwriter londonienne Ella Clayton affirme son talent de musicienne et de conteuse d’histoires.

Photo: Zack Melluish / Design: Rachel Amy Winton

Originaire de Londres, la singer-songwriter Ella Clayton a vécu à Brighton et à Berlin, où elle a fait ses armes en tant que musicienne de rue. De retour dans sa ville natale, elle retrouve le musicien et producteur Lester Duval, et pendant de longues journées d’été, ils enregistrent ensemble au studio Bunker, avec le batteur Fabio Del Oliviera et le guitariste Alex Crawford. C’est ainsi que vit le jour Murmurations, le premier album de l’artiste, qui se présente souvent comme une conteuse d’histoires.

L’album, constitué comme un triptyque en trois chapitres sortis successivement en juillet, août et septembre 2022, se compose de 12 chansons oscillant entre folk, jazz, soul et même quelques sonorités latines, parfois sublimées par les arrangements de cordes composés par Pete Murray et produits par Haydn Bendall (Kate Bush, Van Morrison).

Le premier chapitre s’ouvre sur le titre phare, Murmurations, nous plongeant dans la nostalgie d’un week-end au bord de la mer, les souvenirs d’un lointain amour de vacances resurgissant au rythme des cordes arrivant au milieu du morceau. S’en suit Always, une balade aux accents folks accompagnée de guitare slide, dans laquelle la chanteuse se lamente et raconte la tristesse de vouloir que quelqu’un soit là pour elle, et le fait de revenir vers cette personne même si elle se retrouve constamment dupée et déçue. Puis dans Mesmerist, Ella Clayton raconte le moment ou elle a dansé avec une femme, et s’est trouvée hypnotisée par son allure et sa gestuelle. Le premier chapitre se ferme sur He Moves Me, qui, dans le style d’un tango, raconte un épisode de séduction.

Le deuxième chapitre s’ouvre ensuite sur Womb Song, une chanson que l’on pourrait qualifier d’atypique par rapport au reste de l’album, débutant sur un rythme lent et des accents bluesy, puis se développant autour de paroles étonnantes : « Womb throb, let it be cos lunacy bleeds – how she bleeds; Hips bloom, I’ll hold your blooming hips and stroke your lips with mine« . Viennent alors les morceaux For Any Man et Endling, reprenant la thématique de la mélancolie amoureuse, d’abord de façon folk en simple guitare voix pour la première, puis dans une effusion de cordes sur la seconde. C’est avec Wake Up que se referme le chapitre central ; un réveil tout en douceur sur la voix d’Ella, accompagnée par un délicat jeu de finger picking.

Puis c’est Only Bodies, le premier single sorti par l’artiste en octobre 2020, qui ouvre le troisième et dernier chapitre. Interrogée sur les origines de cette chanson, Ella avait expliqué que cela avait commencé de manière plutôt chaotique avec les paroles « time moves in circles in this white cube space » écrits sur un bout de papier, et le reste de la mélodie et du récit de la chanson était venus beaucoup plus tard. « J’aime que les gens écoutent et trouvent leur propre signification à mes chansons, mais je peux dire que cette chanson a commencé par un moment de calme ; un sentiment, bref et fugace, d’être parfaitement heureuse là où je me trouvais. Pas de passé ni de futur, seulement cet instant que j’ai essayé d’étirer avec mes mains. Je savais que le lendemain matin, les choses changeraient de nouveau et que je rentrerais chez moi. Mais juste à ce moment-là, à cet instant, il y avait le calme. »

S’ensuivent Ivy Violet puis Day After, un morceau qui était sorti sous forme de single l’an dernier, et dont nous avions parlé ici. Enfin, l’album se referme sur Foolish Man, le cri primal d’un amant bafoué, aux accents jazz. Les paroles « cette colère s’avère utile parce que je ne pleure pas / mais j’ai perdu tellement de temps » peuvent être comprises par tous ceux qui sont sortis d’une relation toxique. « J’ai écrit cette chanson à propos d’un certain homme, mais il y en a beaucoup d’autres qui correspondent à cette description. C’est pour cela que les gens s’attachent à cette chanson chaque fois que je la joue en concert – elle fait appel à ce sentiment de défi, de rupture après la tristesse. Nous avons reflété cela dans l’instrumentation avec le riff marécageux de la Louisiane et les parties de guitare de Tarentino« .

Apres avoir joué sur de nombreuses scènes britanniques, entre autres à l’Union Chapel, au Servant Jazz Quarters et au Dublin Castle, avoir été la tête d’affiche du Hackney Folklore et fait ses débuts au festival Meadows in the Mountains en Bulgarie cet été, il nous tarde de voir Ella Clayton se produire dans l’Hexagone. Un projet pour l’année prochaine? Nous vous en tiendrons bien entendu informés !

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