Si la série Fin de couplet avait laisser entrevoir un potentiel assez important, c’est le premier album qui tentera de confirmer l’essai. Avec Integral, Nahir reprends les ingrédients qui ont fait sa renommée et n’hésite pas à les assaisonner pour montrer des facettes de lui qui restaient encore mystérieuses.
L’entrée dans le projet ne déstabilise pas son public. Il y reprend le caractère brut et agressif qui lui collait déjà à la peau. Nahir vient vite rompre en douceur dès le quatrième titre, Millions. Une rupture bien orchestrée qui montre une facette encore peu mise en avant du rappeur. En s’ouvrant aux mélodies et à des instrumentales ensoleillées il étonne. A l’instar de sa connexion avec Hornet La Frappe, A l‘affut. Il montre qu’il sort progressivement de la noirceur à laquelle il a habitué son public. Même si cette dernière n’est jamais loin de lui.
Certes, le projet reste teinté par l’obscurité qui regorge en Nahir et cela se ressent au contact d’hommes tout aussi sombre que lui, à l’instar de Freeze Corleone ou Frenetik. Les collaborations avec ces deux rappeurs témoignent aussi du niveau du rappeur qui prouve qu’avec technique et aisance, il tient les plus gros clients de ce rap game.
En plus de ces deux grands clients, l’album, long de 18 titres comptent une multitude d’invités. Des rookies C.O.R, Nini Mess et Rvzmo en passant par les têtes d’affiches RK et Gradur, Nahir partage son art sans compter. Si une connexion montre toute son envie de s’ouvrir à d’autres horizons, c’est celle avec Imen ES. En gardant son authenticité, il arrive à cohabiter sans soucis avec la chanteuse. Un témoignage de plus de sa polyvalence.
Même si la fougue de la jeunesse a donné un projet long, cela permet à Nahir d’insister sur certaines thématiques. Omniprésente, les trahisons qu’il a pu vivre en tant qu’humain et artiste balisent ce projet. C’est donc ce passé qui a forgé le rappeur qui se faufile doucement mais surement vers les hautes sphères.