Dès ses premiers titres Nerlov a frappé nos oreilles, nos cerveaux et nos cœurs, tant et si bien qu’il est devenu un habitué de La Face B. On suit depuis 2020 les aventures de l’angevin dont le spleen teinté de cynisme et d’ironie nous fait toujours beaucoup d’effet. Après 2 excellents EPs, il était temps pour Nerlov de se lancer dans le grand bain du format long. Quel dommage en est le premier extrait et il se dévoile aujourd’hui en exclusivité sur La Face B.
Quel Dommage : Nerlov est de retour. Aucune inquiétude de notre côté, encore moins de déception. Dès les premières notes, on se retrouve en milieu familier, dès les premiers mots, la voix de l’artiste nous offre un réconfort certain. Non, Nerlov n’a pas changé, mais il a sacrément évolué.
Parce que le spleen ça va bien cinq minutes, Nerlov a laissé le sombre de côté pour embrayer vers le côté lumineux de la psychose. Avec son camarade de toujours, Atom, et la participation de Pierre Cheguillaume aux arrangements, il nous entraine vers une pop entrainante et un brin flippante. Musicalement, les couplets jouent les lentes montées, la colère rentrée pour laisser au son le soin de prend feu de tout bois dans les refrains. Une rythmique assez dingue et faite de brisure qui laisse exploser une certaine idée de la folie des mots dans la musique, quand les premiers se taisent pour laisser parler la seconde.
Il y a un jeu évident de luttes entre les paroles et la production qui, pour notre plus grand bonheur, se termine en matche nul bien senti, la balle au centre de l’équilibre.
Car comme toujours, Nerlov a bien aiguisé sa plume, et ses canines, pour nous offrir l’un de ses textes les plus brûlants et directs avec Quel Dommage. Si déjà dans Prophéties, il perçait ici et là la carapace de l’image et de sa poésie apocalyptique, ce nouveau morceau passe un nouveau pallier.
Ici, Nerlov n’a plus aucune crainte et dit tout haut ce que nous pensons tous trop bas, se faisant de manière assez évidentes hygiaphone de nos pensées cachés, chevalier servant des idées qu’on siffle trop souvent entre nos dents.
L’époque le gène autant que nous, comme une bonne rage de dents à soigner, et il nous le dit dans Quel Dommage. Un besoin nécessaire de prendre du recul, de réfléchir aux choses plutôt que d’asséner de manière péremptoire des opinions qui disparaîtront la semaine suivante à l’aube d’une nouvelle actualité qui rabat les cartes du jeu.
Nerlov est ce garçon qui se sent étranger au monde qui l’entoure, en défiance constante face à ce monde qui va trop vite, qui pense mal et qui nous traine de plus en plus vers le mal. Le tout est asséné avec une certaine brutalité mais avec surtout assez d’humour, de tendresse et de recul pour ne pas faire de Nerlov l’arroseur arrosé, celui qui dénonce sans réfléchir. Quel dommage pour les haters, ce n’est pas le cas ici.
D’ailleurs, l’humour, on le retrouvera dans le clip qui accompagne le morceau. Look d’américain sans chaussures, on suit Nerlov à peu près partout, dans un salon de tatouage, en promenade avec sa grand mère, chez le coiffeur, en pleine session baby-sitting ou chez le dentiste.
À chaque lieu, c’est le regard fixé dans la caméra que Nerlov nous raconte ses (mes)aventures, alors que sur les refrains il met en place ses meilleurs chorégraphies à base de mouvements d’épaules bien senties. Un univers en mouvement bien ancré dans le réel qui nous donne furieusement envie de découvrir son premier album.
En attendant, on vous invite à vous laisser bercer par Quel Dommage, que vous pouvez découvrir ci-dessous.