Un premier geste, une première parole en tant que chanteur : aujourd’hui, Nicolas Maury dévoile son album La Porcelaine de Limoges. On avait eu plaisir à le rencontrer en fin d’année passée pour une conversation autour de ce premier effort. L’occasion de parler avec lui d’enfance, de pureté, de musique, et de sa relation fusionnelle avec Olivier Marguerit.
La Face B : Bonjour Nicolas, comment ça va ?
Nicolas Maury : (rires) C’est gentil déjà. Comment ça va… Eh bah là écoute je suis en pleine grippe donc… mais sinon ça va ! J’ai à la fois le sentiment de sortir comme ça au bout de 2 ans, où j’ai fait cet album, d’aller un peu vers la lumière, je sors un tout petit peu, donc ça va.
La Face B : Une sensation de déconfinement finalement, sans faire de mauvais jeu de mots sur l’actualité… J’ai un ressenti personnel mais je me demandais d’où t’était venu ce désir d’album…
Nicolas Maury : En fait je pense que comme tout ce que j’ai fait dans ma vie, ça vient de ma chambre d’enfance. C’est-à-dire que c’est vraiment un espèce d’endroit où j’ai comme une matrice, comme dans un conte pour enfants, c’est là où tous les rêves, tous les fantasmes sont nés. Puis après, très concrètement, il est arrivé juste après que mon film soit sorti, le 28 octobre 2020, Garçon chiffon. Le 29 octobre, les cinémas se sont arrêtés. Avec le recul, on croit, mais ce n’est pas si conscient tout ça … Et là, je me suis dit « Tiens, ça serait beau d’écrire des chansons », ou en tout cas d’aller vers un chemin que je ne connais pas, que j’ai toujours rêvé d’arpenter, et avec Olivier Marguerit, c’est né pendant cet automne-hiver 2020-2021.
La Face B : C’est marrant, parce que j’ai vraiment eu cette impression à l’écoute de l’album qu’il y avait cette sorte de volonté de revenir à un désir d’enfant, à quelque chose de très très pur…
Nicolas Maury : C’est ce que je pense. Ça me touche, si tu as senti ça. Il y a une forme de naïveté où pour moi la chanson, c’est quelque chose qui est nu, presque. Il y a quelque chose que j’adore. C’est comme une religion mais une religion athéiste, dans le sens où c’est ce qui nous relie, les chansons. Je trouve qu’on peut raconter des choses hyper puissantes et profondes avec cette forme de la chanson. Et moi, je voulais faire un album hyper premier degré sur l’amour. L’amour des musiques, l’amour des corps, l’amour des textes, l’amour des chanteuses et chanteurs que j’ai pu aimer, mais sans rendre hommage, en me disant simplement que j’étais issu de ça.
La Face B : Ce qui découle de ça et ce qui catalyse finalement l’album, c’est que c’est les premières choses qu’on découvre. Tout d’abord il y a le titre « La Porcelaine de Limoges ,» qui est dans l’album un titre qui rappelle ce rapport à l’enfance, qui est très important, et cette espèce de construction/déconstruction de ta personne. Et il y a cette pochette, qui est, comme tu le disais tout à l’heure, l’idée du conte et l’idée de quelque chose de fantasmagorique et d’onirique, dont on parlera peut-être après, mais qui est quelque chose qui drive un peu tout cet album…
Nicolas Maury : Oui, j’aime beaucoup ton idée de construction et déconstruction, je trouve ça hyper juste. Je n’y avais même pas pensé mais oui, il y a quelque chose comme… c’est soi, un peu morcelé, comme si c’était un portrait cubiste en chansons. Mais ce n’est pas tellement un portrait au sens où ça serait ma vie, il s’agit plutôt de ce territoire de l’intime, ce territoire qui appartient à tout le monde : chacun a une région mère, a une région d’où il vient et puis, chacun a une région où il va. Ça peut être des amours déçus, ça peut être des demandes d’amour… Et c’est vrai que cet album il est fait comme ça, oui, effectivement.
La Face B : L’autre idée directrice qui revient avec cette idée du conte, c’est qu’il y a un rapport au temps qui est très important aussi. Dans le sens où il y a cette idée de figer le temps, mais aussi de le prendre à rebours, et de l’utiliser comme quelque chose de très malléable tout au long de l’album. Est-ce que c’était une idée qui t’est venu dès le départ, ou qui t’a surpris au cours de l’écriture ?
Nicolas Maury : Cette idée-là, je ne sais pas. On parlait de pureté, j’étais assez naïf aussi. En fait, on faisait vraiment une chanson après l’autre, puis on disait celle-ci elle marche, est-ce qu’il manquerait pas une chanson comme-ci ou comme-ça, et après effectivement, ça faisait comme un voyage dans le temps de la chanson française, avec des choses qui pouvaient faire penser par exemple à la fin des années 1990, des morceaux plus up tempo comme Zazie, ou tout à coup du Françoise Hardy… Et tout ça, ça crée un vertige de temporalités.
Aujourd’hui, plein de gens veulent faire de la musique d’aujourd’hui. Moi, je trouve ça un peu ridicule parce qu’on sait très bien… On peut réécouter Mozart, c’est con, mais Mozart il n’est pas d’aujourd’hui, mais c’est même quasiment étonnant de se dire que cet homme a pu faire des choses si signées, si irreproductibles… Pour moi, il n’y a pas d’avancée comme ça sur la modernité. Mais, effectivement sur le temps, peut-être que là, il y a un truc. C’est que je crois que c’est un album d’amour, dans le sens où toutes les chansons qui sont restées, sont des chansons qu’Olivier Marguerit et moi on a aimées et portées jusqu’au bout de la fabrication. C’est un album où on avait du désir pour chaque chanson.
La Face B : Ce que je trouvais intéressant et qui est peut-être même involontaire, j’ai l’impression que peut-être malgré toi le cinéma traverse l’album ; y a un générique de début, un générique de fin… Je me demandais comment tu avais conçu cette idée de l’amour qui traverse l’album, et la construction de cette histoire qui évolue même si elle est sinueuse, avec un départ et une arrivée…
Nicolas Maury : C’est vrai que je pense que c’est bien malgré moi. Si je n’avais jamais fait de cinéma avant et que j’arrivais avec cet album, je pense que ça ne serait pas pris exactement pareil. Moi déjà, de par mon métier, j’aime bien me désorganiser. J’aime bien quand on m’attend là dans le cinéma d’auteur, je vais faire Dix pour cent et quand Dix pour cent m’attend là, je vais refaire du cinéma d’auteur… C’est comme un amusement, comme si c’était un jeu de pistes, comme le Petit Poucet…
Moi, c’est peut-être des films ou des œuvres que je mets derrière moi, et qu’après on ne sait plus comment retrouver son chemin. Mais ce que je veux dire par là, c’est que le cinéma coule dans l’album, c’est vrai. On a construit cet album pour que ça fasse comme un plan séquence, aussi, je pensais déjà au live, parce que pour moi chanter c’est faire un disque, et c’est super beau, et ça va être aussi essayer de trouver un climat à mon live. Et ça sera comme un plan séquence d’une personne, peut-être cette personne sur la pochette et qui comme dans un conte, va donner des climats différents comme tu dis, avancer : Prémices, Il est des rencontres qui marquent à jamais, et puis après il va y avoir Gentleman, cette volonté d’aller sur la piste, de ne pas oser danser mais d’y aller. Il y aura Blouson noir ou Boulevard Beaumarchais… C’est comme un récit d’apprentissage amoureux et effectivement, il y a un générique et il y aura un générique de fin sûrement dans le live, qui sera différent parce que je veux terminer le live avec une chanson inédite qui n’est pas dans l’album. Je crois que j’aime bien quand même toujours raconter une histoire.
La Face B : Ce qu’il y a de drôle, parce que là tu dis « une personne » quand tu parles de la personne sur la pochette… Mais c’est quelque chose que j’ai ressenti aussi sur l’écriture, c’est que c’est une écriture qui mêle l’autobiographique et le fantasme. C’est vrai qu’y a un peu cette idée de brouiller les pistes, de jouer le jeu de dupes entre qui tu es, ce que les gens voient de toi et ce que toi, tu peux imaginer représenter quand tu sors un album.
Nicolas Maury : Bah oui, c’est tout ça. C’est assez épuisant parce qu’à la fois il y a tout ça, c’est important et à la fois, ma rigueur maintenant, c’est d’être désembarrassé de tout ça. De continuer à faire un geste nu, voilà. Et alors, là tu vois il faut faire une pochette, il faut savoir, mais moi je le vois même avec ma maison de disques, c’est qu’ils ne peuvent pas s’adresser à moi comme un premier artiste, alors que j’en suis un ! C’est mon premier album ! Mais c’est vrai qu’ils me sollicitent pour tous les choix. Parce que je peux pas dire : « Oh ça je laisse faire », mais cette chose-là, il faut aussi que je fasse moi très attention parce que j’ai besoin, dans mon geste, d’être un petit peu naïf et inconscient et comme interprète. La chanson, la musique me fait toucher du doigt, au lieu de m’habiller, jouer quelqu’un d’autre, c’est vraiment l’effet inverse, c’est une nudité.
La voix chantée c’est… J’ai découvert qu’on ne faisait pas chanteur, on chante. Si on fait le chanteur, ça ne marche pas. J’étais débile, je croyais que c’était comme un rôle, quoi ! Mais la vie m’a donné une grande claque. Et heureusement ! Avec ma professeure de chant, etc… Plus je suis nu et vraiment comme un acrobate, plus c’est ça qui est intéressant dans mon chemin je crois.
La Face B : Le fait d’avoir écrit toi-même les paroles et de t’être aussi fait aider d’autres personnes, est-ce que c’était quelque chose d’important pour toi dans cette idée aussi de pas être trop nu, et de mettre une part, un voile, quelque chose d’un peu pudique…
Nicolas Maury : Et comme on dit, « Plus on se voile, plus on se dévoile et plus on se dévoile, plus on se voile » c’est le paradoxe de l’interprète. Mais c’était à la fois ça, et à la fois c’était aussi par respect et humilité, parce que je ne voulais pas sur-signer non plus cet album. Le talent, c’est de savoir aussi inviter ceux qui ont du talent. L’art est collectif, on a tendance à croire que c’est souvent une personne qui s’érige, mais je n’ai pas voulu sur-signer. Et même limite on m’a « forcé » à écrire, quoi. Au début, c’était presque conceptuel, on va attendre, je disais que non, je n’écrirais pas, et j’ai quand même écrit. Mais je suis assez fier de cette balance, parce que de toute façon, que j’écrive ou pas, je dois capter tout ce que je fais. Il faut que ça passe par moi, donc ça devient moi.
La Face B : La sensation qu’on a, à l’écoute, c’est que pour moi c’est un album très inclusif, dans le sens où les histoires, peu importe les sexes, l’orientation, ce que tu racontes, on peut s’identifier dedans. J’ai l’impression que tu as laissé la porte ouverte pour que les gens puissent se glisser dans tes histoires…
Nicolas Maury : Merci ! Je suis heureux que tu me dises ça, parce que c’est vraiment le but. Pour moi, j’aime bien dire que c’est autoriser les autres. Et j’aime bien parce que dans autoriser, étymologiquement, il y a auteur. C’est pour ça que je préfère toujours l’autorité au pouvoir. L’autorité, l’étymologie c’est être auteur. En faisant ça, j’autorise les autres, je les rends auteurs de leurs vies, dans le sens où… Forcément, quand je chante le désir masculin, je pense qu’une femme qui aime les hommes peut comprendre évidemment, puisqu’elle se mettrait à ma place, mais j’aimerais bien qu’un homme qui aime les femmes comprenne. Moi qui suis plutôt homosexuel, je me suis créé avec des chansons où c’était des hommes qui chantaient pour des femmes, ou des femmes qui chantaient pour des hommes, alors que ce n’était pas ma sexualité. Je trouve qu’en 2022-23, c’est intéressant d’être précis dans ce qu’on chante. Mais comme la musique est un pays qui relie les gens, c’est une façon pour moi d’inclure tout le monde.
La Face B : Dans La porcelaine de Limoges, tu dis que la porcelaine peut se réparer et se transformer. Est-ce que cet album t’a permis de réparer certaines choses et d’en transformer d’autres dans ta vie ?
Nicolas Maury : Ça m’a permis de tenir bon. J’aime bien ce truc un peu campagnard « Tiens bon » et de tenir bien. Et puis ça m’a permis, comme tout ce qui est de l’ordre de la recherche intérieure, l’introspection, on l’appelle comme on veut, mais comme ça se fait en musique, ça m’a permis de mettre devant moi des états d’âme, des sensations d’enfance, de faire comme une analyse (rires) mais en musique, en mélodie. Un peu un truc comme ça qui a une vertu… Dans Porcelaine de Limoges, je dis que les défauts peuvent être réparés dans les ateliers. Pour moi c’était comme un atelier à ciel ouvert d’écriture, de musique, et puis surtout de rencontres avec tous ces métiers.
Là par exemple, c’est fou, parce qu’on est dans l’endroit où on a mixé l’album. Par exemple, c’est Fred qui a mixé et je venais ici. C’était tellement émouvant pour moi de voir le corps de chaque chanson se développer, voir les organes, les poumons. Tiens, un coup on croyait que c’était ça la faiblesse du truc, ou la force, et en fait la force elle est là dans la chanson.
C’était absolument bouleversant. Et ça, ça m’a réparé. En vrai, c’est très concret la musique. Et parfois quand on est acteur, on est face à l’image ou à ce qu’on donne, c’est des zones qui peuvent nous échapper, et c’est très bien comme ça. Mais la musique et en tout cas cet album, c’était une façon de créer un paysage musical, mais de façon très concrète, et ça m’a fait beaucoup de bien.
La Face B : Et ce paysage musical, il passe essentiellement par ta voix. Est-ce que tu as été surpris de découvrir ta voix de chanteur ?
Nicolas Maury : Oui, parce que je m’imaginais pas… Déjà, j’ai une voix très aiguë. Ma professeure de chant m’a dit qu’on m’avait vraiment aggravé ma voix (rires). Je lui ai dit « Attends, je parle plus aigü ? » C’est normal, je viens du théâtre public, je fais du théâtre, ma voix, j’en fais un peu ce que je veux sur scène. Et là elle m’a aidé à retrouver des aigus. Puis Olivier Marguerit a fait certaines chansons exprès sur mes notes de passage, ce qui fait que ça renvoie à un état d’adolescent où tout à coup la voix peut se briser, donc parfois c’était très dur. En studio, quand j’enregistrais, je m’effondrais, je pleurais, parce que ce qui est très beau dans ce qu’a fait Olivier, c’est qu’il était pile sur la brisure, mais il disait que c’était ça qui était beau. Ce fil, cette tension…
La Face B : Olivier ,c’est quelqu’un que j’admire énormément, et j’avais l’impression par rapport aux thématiques, à l’enfance, à la pureté, que cette rencontre est déterminante parce que tu n’aurais pas pu faire un album avec quelqu’un d’autre qu’Olivier.
Nicolas Maury : Exactement. Et je ne voulais pas. Pour moi, c’est tout ensemble. C’est marrant, il y a Christophe Conte des Inrocks qui a écrit la bio de mon album et en fait il m’a dit, et ça m’a assez flatté, il l’a pris d’un autre point de vue : quand on est un acteur, quand on veut être chanteur c’est très risqué, puis en France on n’aime pas trop ça non plus. Il m’a dit, tu aurais pu prendre les gens qui marchent, ça créée une identité, ça pose quelque chose. Moi, tout ça, ce n’est pas si conceptuel, c’est simplement qu’il a fait la musique de mon film. Je le connais depuis longtemps, je le connais depuis Syd Matters, c’est un parcours, avec Olivier. On est comme frères de mélodie, dans le sens où quand on va parler d’un album, on peut être sûrs, même si on se l’est pas dit évidemment, qu’on va aimer le titre 3 et le titre 6 parce qu’on a cette vibration comme ça, qui s’explique pas. Et lui, j’ai été un peu sa muse, j’ai adoré être sa muse, comme Gainsbourg l’a fait avec des actrices et tout ça. Et lui, c’était vraiment idéal pour moi, je sais pas, je suis en confiance absolue dans tout ce qu’il m’a proposé et dans sa rigueur…
La Face B : J’ai vraiment l’impression d’avoir vu, avec toi et Olivier, deux lignes parallèles qui finissent par ne devenir qu’une seule ligne, et ça se ressent fortement. Pour moi, Olivier c’est plus un artisan qu’un artiste, il y a quelque chose de l’orfèvrerie, qui se rapproche par exemple de son ami Chevalrex. Le traitement des cordes, le fait de ne pas faire un album monocorde mais qui suit justement les émotions, les états du personnage, permettent d’éviter de faire un album « d’acteur », mais de faire vraiment un premier album de chanteur.
Nicolas Maury : Merci. Ça lui fera plaisir je pense. Je t’avoue que tout est une première fois, parce que je fais mon malin et tout mais… J’ai tout arrêté pendant deux ans pour faire cet album, je ne l’ai vraiment pas fait entre 12 000 choses… Je commence à voir des gens qui connaissent la musique et qui me parlent de ça… C’est vraiment nouveau pour moi de répondre à ça, parce que c’est tellement… Je crois que c’est la chose la plus nue, la plus intime et dangereuse que j’aie faite dans ma vie. Parce que vraiment, c’est un monde, j’ai découvert ce que c’était une maison de disques, il n’y a pas une chose qui n’ait pas été nouvelle en deux ans. Tout a été nouveau. De recevoir même des messages de gens qui mettent des mots là-dessus, alors que j’étais aussi isolé. Ça me fait quelque chose.
La Face B : Je trouve que dans une période qui est assez troublée, assez sombre, c’est un album qui, pour moi, va faire beaucoup de bien à beaucoup de personnes parce qu’il y a vraiment cette recherche de lumière et de tendresse, je voulais te remercier pour ça. Merci pour la tendresse.
Nicolas Maury : Merci ! J’espère qu’il est un peu caressant, lumineux… Il prend des détours vers des forêts profondes, ça c’est une chose qui me ressemble un peu. De toute façon, la mélancolie c’est la nostalgie du chant ancien, c’est la nostalgie du pays ancien, et surtout du chant qu’on chantait dans l’enfance. Donc pour moi, le fait d’en arriver à la chanson, ce n’est pas un événement, c’est presque ce qu’il y avait depuis le début sûrement en moi ; c’est d’autoriser l’enfant que j’étais à chanter. Et ce que j’espère en faisant ça, ce n’est pas tellement pour moi, c’est que les gens qui écoutent s’autorisent eux-mêmes soit à chanter, soit à aimer, soit sortir à dans la rue, poser les masques… S’autoriser un peu de douceur et un peu de tendresse, oui…
La Face B : On est fin 2022, l’album sort début 2023. Comment tu le vois, le futur de cet album et le live ?
Nicolas Maury : Je suis très impatient parce que ça fait longtemps maintenant… J’espère que les gens qui viendront voir le live auront aimé l’album, j’aimerais bien qu’on chante ensemble si jamais les gens ont retenu les chansons, et puis j’aimerais qu’il ait une vie… Je ne suis pas dans les chiffres et tout ça… C’est un milieu très dur la musique, c’est très cruel… Je n’ai pas besoin de courir, je ne fais pas de course, je n’ai pas d’ambition… J’aimerais que, par contre, là où il est, dans les pièces où il est, les maisons où il est, qu’on y revienne comme un ami et puis j’espère que, comme le vin en prenant des mois… Ce n’est pas forcément quand il sort qu’il faut qu’il se passe quelque chose… je crois que ce que je fais se bonifie dans le temps et je pense que cet album va bien vieillir… j’aimerais.
La Face B : C’est un marathon plus qu’un sprint, quoi (sourire).