ADN #759 : Noé Preszow

ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent. Alors que son second album, [Préchof], est attendu pour le 09 février prochain, Noé Preszow passe sur La Face B nous raconter ses influences musicales.

Crédit : Victor Pattyn

 Où c’est qu’j’ai mis mon flingue -Renaud

Au départ, c’est vraiment de là que je viens.
J’ai découvert Renaud à 6 ans et, tout au long de mon enfance, il m’a donné la force dont j’avais besoin pour affronter, pour me protéger, pour me faufiler.

Cette colère & cet humour m’ont guidé.
Aujourd’hui encore, cette chanson me donne une énergie dingue.

Faire ses premières parties en décembre 2023 Salle Pleyel, c’était une belle façon de boucler la boucle.

People have the power – Patti Smith

Quand j’étais enfant, seul Nirvana, Janis Joplin, les Beatles et Bob Marley étaient parvenus à se faire une place au milieu de mes piles de CD quasi 100% chanson française.

Et puis, un soir d’hiver, au tout début de l’adolescence, lors d’un voyage à Paris, j’ai découvert Patti Smith (et, le même soir, Neil Young).

J’aime la plupart de ses chansons, mais j’avoue avoir un faible pour celle-ci.

J’aime les chansons de manifs aux allures d’« hymnes » lorsqu’elles sont écrites avec style & profondeur.

Celle-ci est simple & complexe à la fois, fluide mais riche. Il y a de la place pour la rage & la révolte, mais aussi pour l’imagination.

Petit matin 4.10 heure d’été – Hubert-Félix Thiéfaine

L’année 2011, celle de mes 17 ans, je n’ai écouté presque que cet album, « Suppléments de mensonge ».

Notamment sur le chemin de l’école, très tôt le matin.

« Je rêve tellement davoir été / que je vais finir par tomber », refrain douloureux, violent et doux à la fois.

J’ai toujours été attiré par les chansons ou les films qui parlent d’adieu & de disparition.

Cet album est, à mes yeux, un des plus grands chef-d’œuvres de l’histoire de la Chanson Française.

Ma France à moi – Diam’s

Diam’s fait partie de ces piliers du rap français qui ont contribué à mon goût pour l’avalanche de mots, mon besoin de faire claquer la langue & mon désir d’intensité permanente.

« Ma France à moi » est une de mes préférées.

La plume est aiguisée, le portrait est précis, sa voix est habitée, l’angle est moderne.

J’ai d’excellents souvenirs d’elle en concert aussi, notamment au Festival Couleur Café (Bruxelles).

Dunkerque – Indochine (version live – Alice & June Tour)

J’ai été voir Indochine à Forest National (Bruxelles) par curiosité en 2006, sans savoir à quoi m’attendre, j’avais 12 ans.
Le concert a commencé par cette chanson.

En une fraction de seconde, je me suis senti basculer dans un nouveau monde.

Visuellement, c’était grandiose. Le son était énorme. Le tout avait un arrière-goût d’interdit, tant c’était différent de tout ce que j’avais écouté comme musique & comme texte jusque-là. J’écoutais déjà du rock, mais là, il y avait une noirceur qui me parlait en profondeur.

Le lendemain, j’ai foncé à la médiathèque, j’ai loué tous les albums.

En un mois je connaissais tout par cœur. Les années qui ont suivi m’ont vu parcourir beaucoup de kilomètres pour aller les applaudir ici ou là.

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