Le monde est frappé depuis plus d’un an par l’épidémie de Covid 19. Un an que le monde culturel est dans une sorte de coma artificiel, réveillé par moment pour être presque aussitôt remis en sommeil. Alors que cela fait désormais plus de 100 jours que les lieux culturels sont fermés en France, La Face B s’associe à Dans Ton Concert pour proposer son nouveau projet : Not Dead. L’occasion de mettre en avant des artistes et des salles de la région Hauts-de-France afin de leur apporter soutien et visibilité. Pour ce 10ème épisode on découvre les photographies et les interviews de Mardi Midi au 9-9bis / Métaphone de Oignies et de Orange Dream à l’Aéronef.
Orange Dream
Pouvez-vous présenter votre projet en quelques lignes ?
Orange dream est un duo rock minimaliste habité et entêtant.
Le monde de la musique est à l’arrêt depuis un an, comment vivez-vous cette situation ? Quel impact cela a eu sur votre projet ?
En un an, nous avons fait quand même pas mal de choses ! Des d’ateliers musicaux, des résidences, on a aussi eu la chance de faire des concerts et de découvrir d’autres lieux grâce aux salles et aux organisateurs qui se sont adaptés.
C’est vrai que depuis un an, et à force d’être finalement très seul dans notre coin, on a décidé de s’ouvrir davantage et on multiplie les collaborations. C’est mieux d’être puni à plusieurs !
On parle souvent de « non essentiel ». Que signifie pour vous cette expression ?
Qui peut juger de ce qui est essentiel pour chacun ?
À quand remonte votre dernier concert ? Quel souvenir en gardez-vous ?
Un souvenir de brûlé ! Notre ampli a rendu l’âme au bout de la troisième chanson !
C’était pour la pré-sélection des Inouïs du Printemps de Bourges, le 3 mars. On a joué sur la grande scène du Grand Mix à Tourcoing. On avait assisté l’année dernière à la présélection, et cette année on y était !
C’est une expérience enrichissante, même si c’était déstabilisant de ne pas pouvoir créer une réelle ambiance avec le public, c’était un vrai cadre d’audition tout à fait sérieux. Mais on a profité d’être sur la scène pour se lâcher, et on a découvert le live de The Breakfast Club, c’était beau ! Merci encore à eux de nous avoir dépanné d’un ampli 😉
Lorsque vous pourrez remonter sur scène devant un vrai public, vous allez faire quelque chose de particulier pour célébrer ça ?
On jouera nos morceaux trois fois pour être sûr que ça ne s’arrête pas trop vite !
Avez-vous un souvenir ou une anecdote d’un concert sur la scène du où nous avons fait les photos ? Ou un souvenir en tant que spectateur ?
Oui, beaucoup de souvenirs, mais c’est surtout ici que nous avons tourné la session Crossroads Festival en juin 2020. On était content d’être sur la grande scène de l’Aéronef et flippé car c’était notre premier tournage. L’équipe d’Attic Addict a carrément géré, on est super content du résultat !
Quels sont vos projets à venir ? Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter ?
En ce moment, on travaille sur l’enregistrement de nouvelles chansons, puis on va prendre un peu de temps pour arranger les futurs lives. On a une carte blanche pour le Frac Grand Large à Dunkerque pour mi-avril.
On a aussi quelques concerts de prévus, alors croisons les doigts !
La séance photo s’est déroulée dans un lieu culturel actuellement fermé et sans perspective de réouverture rapide. Avez-vous un message pour ce lieu ?
Merci d’avoir continué l’accueil des groupes en résidence, d’avoir trouver des alternatives et d’avoir créé un point de collecte alimentaire !
LACHEZ RIEN !
Merci d’être essentiel.
Merci David et à la face B pour ce projet, c’est important de mettre ces lieux en lumière.
Mardi Midi
Peux-tu présenter ton projet en quelques lignes ?
Electronique à tendance noise et expérimentale mais toujours dansant.
Le monde de la musique est à l’arrêt depuis bientôt un an, comment vis-tu cette situation ? Quel impact cela a eu sur ton projet ?
Je le vis bien j’ai la chance incommensurable d’avoir de l’espace et du temps, et d’un point de vue de ma production musicale ça tombe pile au moment ou je pensais me remettre à travailler ; j’ai pu rebosser mon setup et je travaille sur une série de nouveaux titres.
On parle souvent de « non essentiel ». Que signifie pour toi cette expression ?
On sait très bien que le gouvernement voulait dire « vital » par « essentiel », je suis pas du genre à jouer sur les mots, et je vois mal comment un concert debout comme on en rêve pourrait être une bonne idée en ce moment. Un peu plus de patience et d’humilité ferait pas de mal à la solidarité. Perso j’aurai moyen plaisir à me taper un ciné quand le monde agonise en plein pandémie mondiale.
À quand remonte ton dernier concert ? Quel souvenir en gardes-tu ?
Au 9-9bis à l’entre-confinement, on a été invité avec Bruit Blanc à faire un mini concert. c’était magique, sobre et apaisé, mais tout à la fois étrange de jouer pour des gens assis. D’autant plus pour ma part avec une musique orientée « club ». J’ai longtemps hésité à accepter, et c’était pas facile vu que je me repose d’habitude sur la sueur et l’énergie toute proche des participants. Un set déstabilisant mais interessant : j’ai appris qu’on pouvait aussi apprécier mes sons en mode contemplatif.
Lorsque tu pourras remonter sur scène devant un vrai public, tu vas faire quelque chose de particulier pour célébrer ça ?
Le simple fait de jouer avec un public ça c’est la célébration ! Mais pour ça, j’ai surtout hâte d’un vrai retour à la normale, c’est sur on organisera une fiesta dingue et digne quand on sera sûrs.
As-tu un souvenir ou une anecdote d’un concert sur la scène du lieu où nous avons fait les photos ? Ou un souvenir en tant que spectateur ?
J’ai découvert ici Charbon en live dans l’auditorium : grosse claque math rock du coin. Terrible !
Quels sont tes projets à venir ? Qu’est ce qu’on peut te souhaiter ?
Je finalise une nouvelle série de pistes : moins crado que mon dernier EP. J’explore la polyrythmie et le micro-tuning sur des formats que je veux garder accessibles et dansants.
La séance photo s’est déroulée dans un lieu culturel actuellement fermé et sans perspective de réouverture rapide. As-tu un message pour ce lieu ?
Je sais que l’équipe artistique du 9-9bis est attachée à soutenir la scène locale en tous temps, et qu’elle s’y consacre d’autant plus en ce moment, comme de nombreuses salles de la région.
Plus généralement, si les lieux qui ont du se tourner exclusivement vers les émergents et amateurs de leurs territoires pour leur proposer de travailler et d’investir les planches ont pu redécouvrir la vivacité et la diversité de leur scène locale, alors on aura tiré le meilleur de cette situation de merde ! Merci à eux.