Le monde est frappé depuis plus d’un an par l’épidémie de Covid 19. Un an que le monde culturel est dans une sorte de coma artificiel, réveillé par moment pour être presque aussitôt remis en sommeil. Alors que cela fait désormais plus de 100 jours que les lieux culturels sont fermés en France, La Face B s’associe à Dans Ton Concert pour proposer son nouveau projet : Not Dead. L’occasion de mettre en avant des artistes et des salles de la région Hauts-de-France afin de leur apporter soutien et visibilité. Pour ce 7ème épisode, deux artistes amiénois font une incursion dans le bassin minier : on découvre les photographies et les interviews de Richard Allen et Okala au 9-9bis / Métaphone de Oignies.
Okala
Peux-tu présenter ton projet en quelques lignes ?
Dans l’immense famille de la pop musique, Okala se situe dans une petite branche émergeante, la post pop alternative que j’aime à définir comme la bande originale d’un Cocteau du futur.
Le monde de la musique est à l’arrêt depuis bientôt un an, comment vis-tu cette situation ? Quel impact cela a eu sur ton projet ?
C’est une situation extrêmement compliquée pour les personnes impliquées dans le monde du spectacle. Et comme le spectacle c’est quand même le coeur de métier des musiciens tels que moi, je t’avoue que c’est pas simple. Ca a freiné beaucoup de choses, décalé des projets trop cool, repoussé des enregistrements et des sorties… J’essaie de ne pas trop y penser et de continuer à avancer avec ce que j’ai sous la main.
On parle souvent de « non essentiel ». Que signifie pour toi cette expression ?
Pas grand chose, je comprends pas vraiment ce que ça signifie dans le contexte de l’arrêt de telle ou telle activité.
Franchement, a priori, à part se loger, manger et boire (de l’eau ! lol), dormir et se soigner, il n’y a pas grand chose d’essentiel à la vie… Et tant mieux parce que c’est pas « l’essentialité » des choses qui nous définit en tant qu’être humain, je crois même que c’est probablement tout l’inverse ! « Non essentiel » c’est juste un truc qui dit pas son nom, c’est un choix politique arbitraire.
À quand remonte ton dernier concert ? Quel souvenir en gardes-tu ?
Mon dernier concert remonte au 18 février à la Manufacture à Saint Quentin, c’est encore tout frais !
C’était à l’occasion des auditions des ïnouis du Printemps de Bourges. Même si le concert s’est passé à huis clos, il y avait un public de professionnels dans la salle et ça a fait tellement de bien de jouer de devant des gens ! Ca ne m’était pas arrivé depuis octobre de jouer devant un public. On parlait d’essentialité, bah pour moi, c’est clairement essentiel !
Lorsque tu pourras remonter sur scène devant un vrai public, tu vas faire quelque chose de particulier pour célébrer ça ?
Hum, possible ! Mais je ne sais pas encore quoi !
As-tu un souvenir ou une anecdote d’un concert sur la scène du lieu où nous avons fait les photos ? Ou un souvenir en tant que spectateur ?
Figure-toi que c’était la toute première fois que je me rendais au Métaphone de Oignies ! Du coup, c’est mon tout premier souvenir dans cette salle et j’espère bien qu’il y en aura d’autres. Le lieu est superbe, très inspirant, j’adorerais y jouer dès que cela sera possible !
Quels sont tes projets à venir ? Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter ?
Je continue sur ma lancée, je travaille sur des vidéos et sur un prochain EP, je peaufine le live. Souhaitons nous que tout revienne à la « normale » rapidement !
La séance photo s’est déroulée dans un lieu culturel actuellement fermé et sans perspective de réouverture rapide. As-tu un message pour ce lieu ?
Tenez bon, lâchez rien ! PS : J’ai hâte de venir jouer chez vous 😉
Richard Allen
Peux-tu présenter ton projet en quelques lignes ?
Jʼai collaboré avec Sylvain ‘Kennyʼ Ruby sur lʼalbum « Locust Tree Lane » sorti en novembre dernier.
Je travaille en ce moment avec lui sur une nouvelle série de chansons. Jʼécris les chansons seul et nous travaillons les arrangements ensemble. On a aussi arrangé les morceaux pour les jouer à deux sur scène dès que ce sera possible !
Jʼai bloqué sur la question avec ce mot « projet », je me suis demandé quel était mon projet ?…
Le monde de la musique est à lʼarrêt depuis bientôt un an, comment vis-tu cette situation ? Quel impact cela a eu sur ton projet ?
Je me plonge dans lʼécriture de nouveaux morceaux, mais rien ne me force à répéter les autres…
Alors jʼai lʼimpression de courir un peu sans regarder en arrière. Jʼai sorti lʼalbum « Locust Tree Lane » en novembre dernier et je nʼai pas encore pu jouer ces morceaux devant des gens.
On parle souvent de « non essentiel ». Que signifie pour toi cette expression ?
Les déchets sont non essentiels.
Alors qu’un état déclare qu’un lieu culturel est non essentiel, cʼest un désastre.
Cʼest nous couper dʼune partie de nos racines.
À quand remonte ton dernier concert ? Quel souvenir en gardes-tu ?
En présence dʼun public, pour jouer le jeu ; de tête ça ne me revient pas… Jʼai les souvenirs plus récents de jouer pour des cameras, des techniciens et des amis !
Lorsque tu pourras remonter sur scène devant un vrai public, tu vas faire quelque chose de particulier pour célébrer ça ?
Je pense qu’à la reprise, les concerts auront un parfum de célébration à eux tous seuls.
As-tu un souvenir ou une anecdote dʼun concert sur la scène du lieu où nous avons fait les photos ? Ou un souvenir en tant que spectateur ?
Cʼest la première fois que je viens !
Quels sont tes projets à venir ? Quʼest-ce qu’on peut te souhaiter ?
Sortir autant de mes chansons que possible, jouer avec dʼautres artistes, donner des concerts, trouver une autre guitare qui me plaira autant que ma D-18.
La séance photo sʼest déroulée dans un lieu culturel actuellement fermé et sans perspective de réouverture rapide. As-tu un message pour ce lieu ?
Je devine qu’il sʼy passe des choses quand même et je leur souhaite dʼen faire autant que possible en attendant.
Malgré toutes les incertitudes, de bien se préparer à recevoir un tas de gens qui auront faim de ce que les lieux culturels savent donner.