Le monde est frappé depuis plus d’un an par l’épidémie de Covid 19. Un an que le monde culturel est dans une sorte de coma artificiel, réveillé par moment pour être presque aussitôt remis en sommeil. Alors que cela fait désormais plus de 100 jours que les lieux culturels sont fermés en France, La Face B s’associe à Dans Ton Concert pour proposer son nouveau projet : Not Dead. L’occasion de mettre en avant des artistes et des salles de la région Hauts-de-France afin de leur apporter soutien et visibilité. Pour ce 8ème épisode on découvre les photographies et les interviews de Hoki Vesta et Harry Wilis Jane au 9-9bis / Métaphone de Oignies.
Harry Wilis Jane
Pouvez-vous présenter votre projet en quelques lignes ?
Harry Wilis Jane, c’est un trio Lillois de pop, et Harry Wilis Jane, ils sortent bientôt leur premier EP, et ça c’est quand même une super nouvelle. Pop c’est large, du coup on va dire qu’on a été bercés par le classic rock de nos parents, qu’ils ne manquaient pas de passer à fond dans la bagnole sur la route des vacances à aujourd’hui des artistes comme Parcels, Balthazar, Jungle ou LCD Soundsystem.
Le monde de la musique est à l’arrêt depuis bientôt un an, comment vivez-vous cette situation ? Quel impact cela a eu sur votre projet ?
On ne surprendra personne si on dit que les lives, la culture et la fête nous manquent. Ce qui a été dur c’était surtout pendant le Confinement Vol. 1, on était tous loins les uns des autres, donc pas de répètes, pas de vie de groupe quoi, à part des visio et un serveur Minecraft (rires). Après on a profité de cette “opportunité” pour travailler sur les fondations de notre premier EP, moi (Louis) j’étais sur la côte, j’avais ramené pas mal de matos, et j’ai énormément composé et expérimenté. Je pense qu’un bouleversement pareil va fort heureusement créer une pléthore de nouvelles pépites musicales. Quand tu composes du son, tu le fais avec tes états d’âme, tes angoisses, tes amours et tes joies, tes émotions quoi. On en a vécu des choses en un an, donc j’ai hâte que la bamboche reprenne et que les artistes puissent enfin sortir de leur caverne et crier tout ça sur scène en live et dans nos oreilles.
On parle souvent de « non essentiel ». Que signifie pour vous cette expression ?
Le “non essentiel” ne veut strictement rien dire, à part si on considère que nos besoins vitaux s’arrêtent à manger, dormir, et utiliser du PQ. Chacun a ses propres désirs et ses propres besoins, t’as des gens, tu leur enlèves le droit d’aller au ciné, dans un bars, où au théâtres, tu butes une partie d’eux mêmes. Idem pour les lives, la cohésion d’une foule, sentir tout une salle groover au son d’un artiste. Est essentiel ce que tu juges essentiel pour toi.
À quand remonte votre dernier concert ? Quel souvenir en gardez-vous ?
Je sais plus mais je crois qu’il faisait moche, donc ça devait être en automne 95, quelque chose comme ça.
Lorsque vous pourrez remonter sur scène devant un vrai public, vous allez faire quelque chose de particulier pour célébrer ça ?
Si tout va bien, on pourra célébrer la sortie de notre premier EP, il fera beau, il fera chaud, tous les gens seront contents et amoureux, moi je vais surement avoir un montée d’angoisse monumentale avant de remonter sur scène, qui s’estompera au premier coup de grosse caisse de Martin, qui lui sera probablement déjà en train de pleurer sur ses fûts sous le coup de l’émotion, heureusement que Tim restera de marbre pour asseoir ses lignes de basses et faire groover les fesses du public.
Avez-vous un souvenir ou une anecdote d’un concert sur la scène du où nous avons fait les photos ? Ou un souvenir en tant que spectateur ?
Alors, je vais peut-être me faire taper sur les doigts, mais je ne vais pas souvent voir des lives, en tout cas moins que Martin, qui y va plusieurs fois par mois. Mais j’ai vu Feu! Chatterton sur les planches du Métaphone, j’en garde un souvenir majestueux, et j’étais bluffé par l’acoustique du lieu. On a été accompagnés par le 9-9 bis également, et on a joué notre sortie de résidence dans la salle de l’auditorium. On répète ici, on vient souvent, quelque part à Oignies, on est à la maison.
Quels sont vos projets à venir ? Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter ?
On sort bientôt notre premier EP, et on a hâte de pouvoir le porter à vos oreilles. C’est assez paradoxal parce qu’on existe depuis pas mal d’années, et on a arpenté beaucoup de salles et bars/cafés-concerts de la région. Donc on a une petite notoriété territoriale, mais pas de contenus à proposer quand tu rentres chez toi après le live. On va régler ça dans quelques semaines avec notre premier bébé qui s’appelle « Roller Coaster », qui va paraphraser toutes les émotions qu’on a expérimenté cette année. L’idée ensuite c’est de le faire suivre par d’autres titres assez rapidement, on a bien trop de maquettes qui dorment sur nos disques durs, et énormément de choses à dire en musique. Il est temps.
La séance photo s’est déroulée dans un lieu culturel actuellement fermé et sans perspective de réouverture rapide. Avez-vous un message pour ce lieu ?
Merci. Tout simplement. le 9-9bis nous a apporté tant de choses et il continue de nous en apporter même si il a les pieds et les mains liés. Donc on leur souhaite beaucoup de courage et on ne manquera pas d’y reposer nos riffs en répétitions et nos oreilles en concerts dès qu’il pourra à nouveau ouvrir ses portes.
Hoki Vesta
Peux-tu présenter ton projet en quelques lignes ?
Hoki Vesta c’est le nom de mon nouveau projet solo, j’avais envie de construire un univers 100% personnel.
Une musique pop naïve et synthétique, qui porte une voix artificialisée, ça parle de science-fiction, de romance, d’évasion, de magie…
Le monde de la musique est à l’arrêt depuis bientôt un an, comment vis-tu cette situation ? Quel impact cela a eu sur ton projet ?
Ca a étrangement coïncidé avec la naissance de Hoki Vesta ! Je suis parti m’isoler pour créer mon premier EP en février 2020. Quand je suis rentré, on était tous confinés… Et l’histoire s’est répétée de la même façon en mars 2021, parallèlement la création de mon premier album.
On parle souvent de « non essentiel ». Que signifie pour toi cette expression ?
Le genre de trucs que tu balancerais en premier d’une montgolfière, avant qu’elle ne s’écrase lamentablement par terre.
À quand remonte ton dernier concert ? Quel souvenir en gardes-tu ?
Février 2020 : release party du premier album de Be4t Slicer, dont j’étais le guitariste, et à qui je venais tout juste d’annoncer que je quittais le projet. Synchronicité.
Lorsque tu pourras remonter sur scène devant un vrai public, tu vas faire quelque chose de particulier pour célébrer ça ?
Chanter.
As-tu un souvenir ou une anecdote d’un concert sur la scène du lieu où nous avons fait les photos ? Ou un souvenir en tant que spectateur ?
Le Métaphone : c’est ici même qu’en plein live avec Be4t Slicer, j’ai réalisé que j’étais plus vraiment en phase (artistiquement) avec le groupe. Pas super cool comme sensation, surtout pendant et devant un public. J’avais le sentiment de ne plus être tout à fait à ma place. Heureusement, en bons camarades musiciens, on a réussi à très bien gérer ça.
Quels sont tes projets à venir ? Qu’est-ce qu’on peut te souhaiter ?
Sortir mon premier EP bientôt, et préparer comme il se doit la sortie de mon premier album. Et aussi de faire plein de chouettes lives avec Demain Rapides, qui m’a réquisitionné dans son beau navire.
La séance photo s’est déroulée dans un lieu culturel actuellement fermé et sans perspective de réouverture rapide. As-tu un message pour ce lieu ?
Patience, et garder l’esprit ouvert & volontaire.