L’équipe de La Face B s’est dédoublée entre la capitale et les Flandres pour assister aux concerts des mythiques Odezenne en version unplugged. On vous raconte tout sur les concerts du Café de la Danse et du Grand Mix.
Le Café de la Danse – Paris, vendredi 8 septembre 2023
Il fallait bien commencer cette rentrée par un concert un peu spécial. Un petit mail nous proposant d’assister à une des dates d’Odezenne au Café de la Danse a sonné comme une providence aussi inattendue qu’espérée. Ce qu’on avait pas vu venir, c’est la vague de chaleur qui nous frapperait en ce début du mois de septembre.
On sait que la salle parisienne a souvent la bonne idée de se transformer en fournaise, mais c’est le cœur joyeux que l’on s’y dirige sur les coups de 19h. Une rencontre fortuite avec des amis nous permet, honteusement, de couper la longue file qui s’étire devant nous et nous permet de nous placer tranquillement tout en haut, dans les gradins assis. Des éventails sont offerts à l’entrée. Si cela peut prêt à sourire, ils s’avéreront pourtant bien utile tant il fait déjà très, très chaud une fois installée.
20h pétante, et Jean entre sur scène. Il est le grand gagnant du concours organisé par Odezenne et au vu de la musique proposée par l’artiste, la filiation est plus qu’évidente, notamment à l’écoute de morceaux tels que Disquettes ou Loop. Ce qui nous marque c’est la fragilité qui se dégage du garçon sur scène. On sent que cette expérience est nouvelle pour lui et ça le rend d’autant plus charmant, nous poussant encore plus à le soutenir. Une petite demi-heure qui suffit à nous montrer l’étendue et le potentiel du garçon.
Pas le temps de niaiser, ou de réaliser que notre chemise est aussi chargée de sueur qu’une éponge d’eau après avoir renversée un verre sur la table que Odezenne débarque sur scène. Une formation sobre, une installation classieuse et nous voilà face à l’un des meilleurs groupes français actuel.
Sur scène, l’énergie et la puissance habituelle ont laissé place à d’autres émotions propres au groupe : la douceur, la mélancolie et la joie. On sent que ces garçons sont heureux d’être là, fiers de se renouveler une fois encore et de proposer une expérience différente, pour eux comme pour nous.
Face à nous, pendant une bonne heure trente, les morceaux qu’on connait tant trouvent un nouveau souffle, une nouvelle direction, parfois vrillent complètement. C’est toute la liberté d’Odezenne qui s’exprime, qui s’envole et nous emporte avec elle. On reste interdit de cette prise de risque, de cette amour pour leur propre musique. Interdit et ravi aussi de voir des morceaux comme Nucléaire, Mamour, Bitch ou Svengo prendre vie de manière si différente.
Il y aura évidemment deux grands moments d’émotions : Caprice, qui nous emporte par son émotion et son histoire et qui laisse Alix au bord du gouffre et l’intemporelle et exceptionnelle Souffle Le Vent, reprise en chœur par le public avec Jacques.
On sort du Café de la Danse trempé mais heureux. En respirant, on réalise que ce soir la chaleur n’est pas seulement dans l’air, elle est aussi dans nos coeurs. Et pour ça, on dit merci Odezenne.
photos Paris : Eva Duc
Le Grand Mix – Tourcoing, mardi 12 septembre 2023
Cela faisait plus d’un an que les rappeurs d’Odezenne n’étaient pas revenus dans la région lilloise. Les fans étaient bien évidemment au rendez-vous lorsqu’ils ont annoncé un concert en version unplugged au Grand Mix de Tourcoing.
Tellement au rendez-vous même, que la première date annoncée a été un sold-out très (très) rapidement. Odezenne, le Grand Mix et À Gauche de la Lune n’ont pas attendu bien longtemps avant de prendre la décision d’organiser non pas une, mais deux dates consécutives dans la salle !
Odezenne en version unplugged, c’est donc deux concerts à guichet fermé au Grand Mix, devant 1300 personnes au total.
Le groupe, en activité depuis 2003, ne manque pas d’imagination pour se réinventer et réinventer ses titres. La version unplugged peut surprendre quand on reconnaît les titres d’un groupe notamment grâce à des prods entraînantes et dansantes. Ce n’est pourtant pas le rythme qui manque dans cette nouvelle configuration scénique, embarquant la foule au travers des paroles connues et reconnues et du flow d’Alix, qui anime Odezenne depuis ses débuts. Si les prods ne sont plus de la partie, la version instrumentale surprend et n’enlève rien au charme de chansons emblématiques comme Caprice ou Souffle le Vent.
Si les sons se transforment un peu plus en slows nostalgiques, on redécouvre les voix de lead et de chœur d’Odezenne, et ça fait du bien au cœur.
La scénographie, épurée elle aussi, fait tout de même voyager dans les différents univers du groupe grâce à des jeux de lumières bien réfléchis, se projetant sur un ciel bleu et nuageux derrière les membres du groupe.
Si l’on s’attendait à un public de fans de la première heure, on a été surpris ! La moyenne d’âge a drastiquement baissé dans les concerts d’Odezenne, allant de la fin de l’adolescence à l’âge adulte. Une preuve supplémentaire que les titres du groupe sont devenus intemporels et intergénérationnels !
Mais des questions se posent après ces belles prestations, déjà le public murmure dans le couloir “Et la suite ?” Odezenne sont-ils de retour avec un nouveau projet en version instrumentale ? Est-ce une petite pause plus calme avant de revenir encore plus fort dans le game de la prod vibrante et du rap nonchalant ?
Photos Tourcoing : David Tabary