Le 27 mai dernier, Oli Féra célébrait la sortie de son nouvel EP Femme Flamme au Verre Bouteille à Montréal, en double lancement avec LeRoux (Chimères). Une soirée sans artifices, où l’authenticité et l’émotion brute ont pris toute la place.
Crédit photo : Doux Vacarme

Dès l’ouverture avec Nulle part, la soirée se teinte d’un moment inattendu : au moment où elle chante « J’éclate le quadrillé », sa guitare se décroche de sa sangle. Un accident de timing quasi parfait. Oli garde son calme, réajuste son instrument sous les sourires de son band, et reprend naturellement. Le ton est donné : ici, rien n’est figé, tout est vrai.


Elle enchaîne avec Tourne-moi le dos, un des titres forts de l’EP, où elle explore les relations toxiques avec des images coupantes :
« T’es une colombe, moi une corneille / On n’se partagera pas le ciel ».
La voix est ferme, le jeu tendu, et la salle capte immédiatement l’intensité du moment.



Les chansons suivantes, Hors-la-loi, 114 km, et Pour l’instant, s’enchaînent sans temps mort, soutenues par une section rythmique solide. Le groupe est en parfaite cohésion, sans jamais voler la vedette à l’interprétation habitée d’Oli.
Puis vient Rêveur, où l’atmosphère s’adoucit. Dans un silence presque religieux, elle chante :
« Ça faisait longtemps / Que j’avais pas vécu de douceur / Faut croire qu’y’était temps / Que j’me réveille à côté d’un rêveur ».
Un moment suspendu. Chaque mot semble pesé, et on sent la salle entière retenue par le fil ténu de cette douceur retrouvée.


Pick-up truck nous ramène dans une ambiance plus rugueuse. Entre souvenirs d’autoroutes brûlées et relations cabossées, la chanson sonne comme un vieux moteur qui refuse de rendre l’âme :
« On pourra pas remonter la côte / Le pick-up truck est ben trop lourd ».
Oli Féra excelle dans cet équilibre entre fragilité et force brute.

Le dernier tiers du concert monte encore en intensité. Les couteaux, Vivante – avec son refrain scandé : « Combien de fois seront suffisantes pour te sentir vivante ? » – puis Femme Flamme, manifeste intime et puissant. Hymne à l’affirmation de soi, la chanson culmine dans une injonction libératrice :
« Reconnais-toi, ravives-toi ».


Enfin, pour clore la soirée, Edgar Allan Poe est livré en acoustique, le groupe formant une chorale épurée autour d’Oli. Avant de chanter, elle partage avec pudeur que cette chanson marque une étape importante : plus de deux ans d’abstinence après une période difficile. Le texte, discret mais poignant, parle d’ombres passées avec une lumière nouvelle.

Une soirée tout en justesse
Pas d’artifice, pas d’effet de manche. Juste une artiste vraie, des textes forts, une voix qui sait quand frapper et quand caresser. Avec Femme Flamme, Oli Féra ne signe pas juste un EP : elle pose une pierre solide dans un chemin qu’on a hâte de suivre.
👉 Femme Flamme d’Oli Féra est disponible depuis le 16 mai 2025, sur toutes les plateformes.