Olivier Marguerit, esthète pop

Dans la galaxie pop française, Olivier Marguerit tient pour nous une place centrale. Parce qu’il a joué avec beaucoup de groupes d’importance et surtout, parce que son premier album Un Torrent, La Boue nous avait marqué et nous marque encore. On est donc parti à sa rencontre pour discuter de son nouvel opus A Terre. Une sortie qui marque un changement dans son style et dans son énergie. Entretien avec un véritable esthète de la pop.

La Vague Parallèle : Salut Olivier, c’est comment ça va ?
O – Olivier Marguerit : Mentalement ça va, c’est toujours un moment plutôt agréable, la sortie d’un disque. On a l’impression d’être toujours très actif et sollicité, c’est vraiment cool. Là, tout de suite, je sors de 2 jours au lit avec plein de fièvre donc je suis un peu dans les vapes, un peu affaibli, mais globalement c’est plutôt un bon moment. Le disque est prêt depuis assez longtemps, je l’ai gardé un petit moment dans mes affaires sans que personne ne l’écoute vraiment et là, c’est assez soulageant de savoir qu’il va exister et que les gens vont pouvoir l’écouter. En parler un peu, ça donne du sens à ce que tu as fait.

LVP : Comment tu te sens à l’idée que les gens découvrent ce nouvel album qui est plutôt différent du précédent ?
O : J’espère qu’il est différent, après pas tant que ça car ça reste ma marque de fabrique, mais oui, je le voulais plus tonique, plus pop, plus direct et j’espère que les gens vont le voir comme ça.

LVP : Est ce que tu l’as écrit en réaction au précédent ? C’est à dire que le précédent est plus aérien alors qu’A Terre semble plus physique.
O : En fait, il s’est surtout créé en réaction à ce qu’il s’est passé après la tournée du premier album. Quand je jouais dans des salles, le public était très souvent très attentif, très à l’écoute mais ne participait pas du tout, c’était vraiment un bloc qui me regardait et c’était agréable parfois car je me disais « ça marche ». Je voulais vraiment des morceaux sinueux avec des retours très marqués, les gens toujours un peu en alerte. Mais j’avais envie d’arriver en concert avec un nouveau disque, où le public serait beaucoup plus dans la participation, beaucoup plus dans l’échange comme ce que j’ai connu adolescent, quand j’étais un peu dans ma période punk rock, où les gens faisaient des pogos etc. Et j’ai réalisé que je n’avais pas trop de morceaux dynamiques sur le premier donc j’ai fait un disque beaucoup plus frontal, avec moins de cassures et des trucs qui vont un peu plus directement à la nervure.

LVP : Finalement sur le premier, à part un torrent la boue, c’était beaucoup plus atmosphérique comme musique.
O : Oui, on était sur beaucoup de morceaux où la batterie rentrait un peu tard avec des constructions très progressives et là j’avais envie qu’il y ait de la batterie dès le début, de manière plus affirmée et que ça tienne après dans la composition, par le jeu des harmonies.

LVP : Moi ce qui m’a frappé sur cet album, c’est que j’ai beaucoup souri en l’écoutant.
O : Ah ouais ?

LVP : Oui, il y a quelque chose d’extrêmement solaire dans la musique que tu as faite sur cet album-là et je me demandais si ça avait fait consciemment ?
O : C’était conscient de faire musicalement quelque chose de très solaire et très ouvert avec des accords qui permettent des respirations et à l’inverse, d’avoir un texte plutôt mélancolique, triste parfois et j’aimais bien ce contre-balancier-là. Pouvoir dire des trucs trashs mais sur une musique ouverte et très joyeuse.

LVP : Tu parlais de paroles et je me demandais si ça t’intéressait que les gens se fassent leur propre analyse et que les paroles ne t’appartiennent plus à partir du moment où elles rentrent dans les oreilles des gens ?
: Effectivement, je trouve que c’est très important que toutes les clés ne soient pas données par l’auteur. Globalement, ça donne des textes soit parfaitement maîtrisés soit un peu tartes. Moi ce que j’apprécie, c’est qu’il y ait des petites lignes engagées par l’auteur et qu’après, il y ait des petits trous où c’est à l’auditeur de créer sa fantasmagorique autour de ça et sa compréhension de la chanson.

Moi souvent j’inverse des mots, je change un peu les sujets comme ça on sait pas très bien ce que je raconte. Dans ma tête, j’ai l’impression que c’est très clair car le dessin que je suis en train d’écrire, de peindre, me semble assez limpide, sauf qu’après je le fais passer par plein de petits chemins… Il faut que ça brouille un peu la piste, que j’imagine quelqu’un qui ne parte pas d’une sorte de vision claire des le début comme moi, j’aime que l’auditeur se perde un peu pour s’approprier ensuite les choses.

C’est Yves Simon qui dit qu’un texte dans une chanson doit être naif, avec des sens pas trop affirmés comme ça l’auditeur peut tout s’approprier et se créer sa chanson à lui. Ça va toucher ses petites cordes sensibles à lui et devenir sa chanson. Je pense que c’est ça, vouloir ne pas trop imposer, laisser l’auditeur prendre la chanson et donner le sens qu’il veut.

LVP : Toi, comment est-ce que tu composes, tu pars de la musique, des paroles, d’une idée ?
: Je pars toujours de la musique. J’ai toujours un carnet avec moi dans lequel je note des idées théoriques, de temps en temps je me réfère à telle ou telle idée mais souvent, ce que je fais quand j’ai des moments un peu tranquilles où je peux jouer au piano, à la guitare, je divague, j’attrape des trucs et je me dis « ah cet accord est pas mal, cette mélodie aussi »et j’enregistre ça dans mon dictaphone. Dans ce dictaphone, je sais qu’il y a les idées valables, qui me sont passées et j’y reviens de temps en temps.

Au bout d’un moment, j’amasse pas mal de matière. On est loin des chansons, mais ce sont des bouts de trucs, et quand j’ai suffisamment de matériel, je me dis que je vais pouvoir commencer à piocher les choses, les étirer, réfléchir à des rythmiques avec ces mélodies-là et les paroles arrivent bien après. Ça arrive vraiment après tout ce travail de composition pure, cette prise de matière brute, et là je me dis « c’est prêt » et je peux enfin chercher du sens là-dedans et mettre des paroles, je n’ai plus qu’à remplacer les notes par des mots. Je fais même beaucoup plus attention au son que vont avoir les mots que je vais écrire plutôt qu’au sens, je veux vraiment que ça colle aux inflexions dynamiques de ma mélodie.

LVP : Au final, ta voix est plus un instrument qu’un porteur de message ?
O : Oui, car je suis musicien de formation et pas du tout chanteur. Je me retrouve dans cette position car c’est comme ça qu’on porte un projet et qu’on définit l’ensemble. Mais je pourrais très bien ne faire que de la musique instrumentale, ça m’irait très bien. La voix, un peu comme le font les anglo-saxons, c’est l’instrument principal mais ça reste pas hyper essentiel, on y prête moins d’attention.

Après, il y a les poètes comme Leonard Cohen mais il y a toute l’histoire de la pop culture, de la pop musique qui aide à avoir un texte un peu plus chewing gum et qu’on veut juste rythmique et mélodique. Je recherche un peu ça avec mon chant et j’ai essayé d’écrire mieux que sur le premier album par exemple, mais c’est vrai que ça arrive vraiment après la musique.

LVP : Justement, c’est quoi ta définition d’une bonne chanson pop ?
: Souvent, ce qui me fait triper c’est la façon dont un morceau va arriver à m’emmener à un instant complètement magique, contemplatif où je vais me dire « putain ces harmonies sont magiques, ce solo de saxophone est fou ». Donc j’aurais envie de te répondre qu’un bon morceau pop, c’est un morceau qui aura réussi à mettre tout en œuvre avant que ce moment arrive pour me faire pénétrer ce nirvana musical.

Dans mes morceaux, j’essaie un peu qu’il y ait une aventure avant d’arriver à un instant. Il y a beaucoup d’outro d’ailleurs dans cet album, c’est ce qui arrive après qu’un refrain soit répété un certain nombre de fois et comme il y a une intro, et bien l’outro vient clôturer le morceau. J’ai envie qu’il y ait une épiphanie quand on arrive là dessus, qu’il se passe quelque chose de beau dans l’harmonie et des accords qui nous font dire « ah ! Ça y est on arrivé quelque part » Donc pour moi un bon morceau pop c’est quand à la fin on a l’impression d’avoir vécu plusieurs aventures et qu’on a envie de le rejouer tout de suite.

LVP : Ce qui t’intéresse aussi c’est la point de basculement ?
O : Exactement ! Quant c’est un peu trop linéaire je trouve ça chiant. Ce qui est bien avec le format chanson, c’est que 3-4 minutes ça permet de pas trop s’ennuyer et il est possible de déployer rapidement un petit discours, un petit propos pour arriver à ce point magique.

LVP : Dans ta musique, il y a un côté faussement foutraque, on a l’impression que c’est bordélique et en même temps, ça reste hyper contrôlé. Tu avais un côté control freak ?
O : Je suis hyper control freak, surtout avec les gens avec qui je bosse. Comme toute une partie du travail est solitaire quand je suis avec mes maquettes et que je suis avec mon carnet tout ça, j’ai l’impression de savoir exactement ce qu’il faut, de trouver comment doivent sonner exactement les instruments. Et quand je confronte ces envies-là aux musiciens, je suis hyper chiant je suis là « ouais mais non c’est pas comme ça qu’il faut le faire sonner le piano, la guitare, etc. » après ce que j’aime bien, c’est qu’il y ait des fantaisies, des sons, des arrangements qui sortent un peu de ce qui se fait habituellement, qu’il y ait des petites trouvailles en fait, et c’est ce qui peut rendre ce côté un peu foutraque.

LVP : Tu parlais des gens avec qui tu travailles… C’est ton projet solo mais ça donne l’impression qu’il est envisagé comme un album de groupe ?
O : Ouais, totalement !

LVP : Est-ce que c’était donc important pour toi de sortir de ce côté solitaire ?
O : Eh bien effectivement, la réaction par rapport au premier album et la tournée où j’étais très central, où je racontais mes petites histoires, permettait aux gens de bien écouter mais là, j’avais envie à l’inverse de présenter l’album comme une œuvre un peu plus collective. La composition reste très personnelle car pendant tous ces moments d’élaboration, j’étais avec moi-même, par contre je voulais aller en studio avec des musiciens, ce que je n’avais pas fait sur le premier disque. Je voulais qu’on joue ensemble et que le groupe sur scène soit plus important, qu’il y ait un côté plus collectif, plus animé car ma pratique de la musique vient vraiment d’une expérience amicale, c’est à dire que j’ai commencé à faire de la musique quand j’étais au collège, début lycée, et c’était une activité sociale de faire de la musique. C’était se retrouver le week-end avec les copains au lieu d’aller au centre commercial. J’aime bien ce côté bande de copains en fait.

LVP : Justement, j’en parlais avec Laure Briard et ellle me disait exactement la même chose, que c’était impossible pour elle de faire de la musique avec des gens avec qui elle s’entend pas.

: Oui, voilà ! Et avec son label Midnight Special Records, ils ont créé une sorte d’énergie. Et moi dans mon groupe c’est des copains avec qui je joue dans d’autres groupes, des gens avec qui je suis devenu ami en dehors de la musique, avec qui je pars parfois en vacances.

Donc oui, c’est important de se sentir épaulé parfois et de présenter le truc comme quelque chose de plus collectif. J’ai beau être control freak, j’aime présenter ma musique à d’autres sensibilités, des gens qui sont autour de moi et c’est ce que j’essaie de faire le plus possible d’ailleurs.

LVP : C’est un peu le contrepoids de la tendance actuelle des projets solo.
O : Alors, j’ai un gros problème avec les projets solo, les mecs seuls sur scène avec leur ordinateur et une sorte de mise en scène. Globalement ça a tendance à m’ennuyer. Je regarde un ou deux morceaux et au bout de 20 minutes de concert, c’est un peu trop fermé pour moi. J’ai vraiment envie de revenir à de la musique jouée en live, c’était un peu mes premières amours et c’est ce que je suis en train de perdre quand je vais en festival ou à des concerts. C’est pour ça que je voulais incarner ces chansons comme ça, à mon avis c’est comme ça qu’elles devaient l’être.

LVP : Avec le système actuel, c’est pas un risque ?
: Ah si bien sûr et c’est important de croire en la musique tout en ayant conscience de l’économie dans laquelle tu es parce que tu fais partie de l’industrie. Il y a plein de gens qui travaillent avec moi mais pas dans la même direction, ils sont là pour vendre des disques, faire des concerts mais pas forcément pour créer une carrière. Moi je me dis que je fais un disque maintenant et mon but c’est d’en faire un autre puis un autre après. Quand tu te places dans un point de vue comme le mien, d’interprète/compositeur, l’important c’est de durer, de faire de la musique longtemps. Il faut vraiment le plus possible s’extraire des contraintes économiques tout en les comprenant.

LVP : Tu te mets un peu des œillères sur le côté business ?
O : Parfois oui, sinon tu te sens obligé de tout le temps faire la musique qui va dans le mouvement du temps et tu te perds en fait, tu perds ta sensibilité, tout ce que tu es. Ce sont des risques tout à fait mesurés, j’ai fait un disque qui coûte pas trop cher à produire et qui rentre dans les économies actuelles. Effectivement, l’idée d’être 5 sur scène c’est un peu un pari car quand tu es seul c’est plus facile à vendre. Mais c’est ce qu’il me fallait. Il y a plein de gens de ma catégorie qui arrivent encore à le faire en plus, François & the Atlas Mountains, ils étaient 4 par exemple.

LVP : Je me trompe peut-être mais je crois que sur cet album, l’écriture est uniquement en français non ?
O : Elle n’est quasiment qu’en français. Il y a la première moitié d’un morceau qui s’appelle Ensablé qui est en anglais et y a un refrain, celui de En Chute Libre, aussi.

LVP : Sur le premier tu mélangeais davantage les deux. Ça a été réfléchi, de recentrer uniquement sur le français ?
O : Pas du tout. L’idée au début de l’élaboration de ce disque, c’était d’apporter plus de langues dans le dispositif. A un moment, j’ai envisagé de faire un morceau en thaïlandais puis je voulais faire une chanson en espagnol et il devait y avoir beaucoup plus de morceaux en anglais.

Le morceau en thaïlandais, je l’ai très vite abandonné en me disant que je le ferais plus tard. Celui en espagnol aussi et les morceaux en anglais j’en ai fait quelques-uns mais ils n’ont pas tenu la corde. C’était pas tout à fait voulu. C’est simplement plus facile pour moi et plus juste d’écrire en français mais parfois les mélodies s’imposent et les chanson deviennent en anglais et c’est comme ça.

La voix, le sens, les mots et tout ça sont une mélodie parmi tant d’autres et ça peut être de l’anglais, du français … Ça dépend un peu de comment la mélodie et les mots arrivent dans la chanson. En tout cas, il se pourrait que le prochain disque ne soit qu’en anglais et ça ne serait pas grave pour moi. Je ne me mets pas de règle. Après, c’est vrai que c’est avec le français que je me sens le plus à l’aise car c’est ma langue maternelle et que je maîtrise pas hyper bien l’anglais. J’ai l’impression d’avoir une écriture beaucoup plus classique en anglais, plus référencée alors qu’en français j’ai une empreinte personnelle.

LVP : Je voulais te parler du visuel de ton album, qui a un côté très affirmé, très rouge, et je me demandais comment tu y avais travaillé ?
O : C’est Rémy (Chevalrex) qui avait fait la pochette du premier album. Puisque je voulais faire un disque en réaction au premier, je lui ai demandé de me faire une seconde pochette en réaction également.  Le premier était en noir et blanc, on y voyait mon visage avec les yeux très marqués. On on a imaginé la seconde couverture avec des couleurs assez tranchées, quelque chose de très franc donc on a essayé pas mal de choses, on a fait une séance photo tous les deux. De cette séance est sortie cette photo où je me cache les yeux. Ça m’a intéressé car il y avait justement cette contre-image du premier album où j’avais les yeux affirmés alors que là ils sont dissimulés. Comme c’est un disque qui parle beaucoup de l’idée du danger, d’une sorte de peur hyper présente, j’aimais bien l’idée d’avoir ce regard caché, comme si on voulait se prévenir de quelque chose. La couleur, ça me fait plaisir car on a réussi à avoir quelque chose de fort, à l’inverse du noir et blanc du premier.

LVP : Finalement ça va dans le sens de la musique, y a un côté hyper pop…
O : Oui c’est ça, exactement ! Je voulais que ce soit très coloré.

LVP : Ton projet musical, tu l’as appelé O. Est-ce que tu y as réfléchi en pensant aux gens quand ils te cherchent sur internet ?
O : Alors non bien sûr j’y avais pas du tout réfléchi et c’est l’enfer, oui ! Quand j’ai commencé à faire les chansons dans mon coin, il n’y avait aucune intention commerciale. A l’époque, j’avais commencé à enregistrer des trucs que j’avais en tête et à aucun moment je me disais que j’allais faire un projet sous mon nom.

Puis j’ai fait quelques morceaux, je les ai fait écouter, on m’a dit que c’était bien et voilà. A cette époque là, je signais souvent mes lettres et mails avec cet initiale O et donc ça a commencé comme ça. Après, ça s’est développé un peu par les rencontres et à ce moment-là ça m’a un peu amusé, on va mettre un symbole plutôt que mon visage et effectivement, au moment de la sortie du premier album, où il y avait l’apparition d’un enjeu commercial car y avait un label derrière moi, ça devenait problématique d’être juste un O perdu dans Google. C’est pour ça qu’on a changé pour que ça devienne O – Olivier Marguerit pour que les gens puissent au moins se rattacher à mon prénom et que s’ils le tapent sur un moteur de recherche, Spotify ou Youtube, au moins ils peuvent trouver plus facilement la musique.

LVP : Comment as-tu envisagé le live pour cette nouvelle tournée ? Comment tu as trouvé le juste milieu entre les chansons vaporeuses et les chansons directes ?
O : Il me semblait assez important que sur scène on soit assez nombreux pour plusieurs raisons. Sur la tournée du premier album, il y avait beaucoup de choses qui étaient jouées par le batteur grâce à un pad qui permet de programmer des sons importés du disque. Là à l’inverse, je savais qu’on aurait du mal à garder la même formule… Il y a aussi la présence de voix féminines et je ne voyais pas trop comment retranscrire cette présence sans les filles sur scène, je trouvais ça incongru. Après bien sûr, les garçons auraient pu chanter mais j’ai l’impression que ça n’aurait pas eu le même effet. Comme j’ai eu l’impression qu’il fallait plus de monde, j’ai fait venir Emma Broughton (Thousand) et Maud (Halo Maud). Sur le disque, il y a aussi Mina Tindle mais c’était très compliqué d’arriver à 6 en live donc on a préféré rester à cinq.

LVP : C’est une formation qui prête à évolution ou pas du tout ?
O : On va voir et on si on se rend compte que c’est beaucoup trop cher et impossible à vendre, il va peut-être falloir changer. Là, on essaye à priori cette formule à 5. Après, il est aussi possible que Maud ait des concerts, donc on a déjà une remplaçante pour elle. Pour les garçons et Emma, on verra, on arrive toujours à se débrouiller . Je suis très attaché à ce noyau de nous 5, on a travaillé ensemble sur le disque, c’est mes copains, il y a une bonne énergie.

LVP : C’est un truc un peu familial
O : Exactement !

LVP : Tu as des coups de cœur culturels récents ?
: J’écoute pas mal Foxwarren, qui a sorti un album parallèle dAndy Shauf. Apparemment, il a un groupe depuis assez longtemps avec des mecs de sa ville d’origine et ils font de la musique depuis très longtemps sans avoir jamais rien sorti. Ils ont publié cet album et je l’aime beaucoup. On retrouve sa voix et son écriture que j’adore et il y a des arrangements un peu plus riches que sur ses autres disques de par la présence de ses copains. C’est assez tripant. Il y a un disque que j’ai pas aimé pendant super longtemps sinon et là ça change en ce moment, c’est une fille qui s’appelle Tirzah. C’est sorti l’année dernière et j’ai un ami qui est très fan, il me disait que c’était génial, j’ai fait l’effort je l’ai écouté 3, 4 fois et à chaque fois je me disais que c’était nul puis je sais pas pourquoi, à un moment j’ai aimé, c’était peut-être à force de l’écouter. C’est devenu un disque qui me donne des frissons maintenant. Sinon, mon guilty pleasure en single c’est Long As I live de Toni Braxton. C’est mon pote Ricky Hollywood qui l’a entendu dans un Francprix ou je sais pas quoi et qui l’a shazamé. Depuis, je l’écoute très souvent. Sinon, côté film j’ai vu Une Affaire de famille, qui est incroyable. Il y a un super bel équilibre, très touchant. Récemment, j’ai lu un livre qui s’appelle L’homme Dé de Luke Rhinehart, un livre génial qui change ta perception du monde. Un mec qui se met à jouer toute sa vie avec un dé et à chaque fois qu’il le lance il envisage 6 possibilités ou 3 avec deux chances à chaque fois, il lance le dé et c’est ça qui va dicter sa vie.

Un grand merci à Océane pour l’aide précieuse dans la retranscription.