Après un processus de maturation de plusieurs années, il est enfin là. Le premier album d’Antoine Pesle, Hifi Romance, nous plonge dans un monde langoureux et contemplatif, dans une ode à la sensualité teintée d’un groove irrésistible.
S’il est des choses que l’on aime faire à La Face B, c’est se poser et se relaxer avec un album qui sent bon la détente et la chaleur du coin du feu. Le premier album d’Antoine Pesle, musicien lillois et habitué des retraites consacrées à son ressourcement, fait partie de ceux-là et on prend plaisir à l’écouter en entier pour profiter de la variété de ses ambiances. La plupart des morceaux sont tout à fait aériens et permettent par exemple de s’adonner à des exercices de relaxation afin de se relâcher et de se prélasser dans un bain à la fin d’une longue journée de travail. Mais il serait réducteur de considérer Hifi Romance comme un simple album d’ambiance, tant sa sensibilité se ressent piste après piste.
Dès les premières notes de la plage d’introduction, on ressent une volonté d’aller doucement, d’induire une Latence afin de donner le ton de l’album. Il prendra son temps ou ne sera pas. Le premier single, sorti déjà en janvier dernier accompagné d’un clip, permet de glisser doucement dans l’ambiance comme dans un jacuzzi. Slow intemporel, il permet les premiers rapprochements, à l’instar de préliminaires remplis de précautions et de découverte.
Oui, cet album est éminemment érotique et même lorsque les instruments s’emballent, on conserve une envie irréfragable de se déhancher comme sur Too Much, possiblement notre morceau préféré. On y notera le soin apporté à la production, comme au reste de la galette, mais particulièrement sensible ici dans l’équilibre et la qualité des prises de son ainsi que dans les arrangements, superbes et savamment orchestrés – le retour de la basse sur les refrains est tout simplement orgasmique. Dans ce registre, on attribuera la note de putain de montée / 20 à La Romance Hifi, qui porte son nom à la perfection – mais on n’en dira pas plus, histoire de ne pas trop spoiler non plus.
L’album comporte également quelques ballades qui nous donnent envie de tomber amoureux, et de vivre ou revivre une première danse, une première étreinte dans la douceur d’une nuit d’été. L’une d’elles, Quite Still, illustre au passage le jeu de déformation de la voix d’Antoine, qui se retrouve sur d’autres morceaux comme More Than Anything ou Scrub Area et qui permet d’assister aux échanges entre ses différents alter ego. Ces effets font écho à certaines inspirations plus électroniques, telles que Daft Punk ou Herbie Hancock.
Enfin, on appréciera les interludes qui rythment l’album de moments d’intimité afin de faire le lien entre les différents morceaux sans même que l’on ne s’en aperçoive. Le tout sonne d’une cohérence et d’une bienveillance rayonnante qui saura s’apprécier aussi bien seul au volant d’une voiture qu’au cours d’une soirée d’hiver entre amoureux. Le genre d’album qui redonne des points de vie quand on en a besoin.
En attendant la suite des aventures d’Antoine Pesle, vous pouvez le retrouver sur scène avec ses musiciens tous meilleurs les uns que les autres, et pourquoi pas dès le weekend prochain à l’occasion du MaMA Festival.