Avec leur dernier EP Midnight Afternoon, le groupe indie folk Oracle Sisters nous invite dans une balade poétique en trois temps, accompagnés pour l’occasion des arrangements de cordes du quatuor Elmire.
Alors que la sortie de leur premier album est prévue pour l’année prochaine, les Oracle Sisters nous ont offert le 15 octobre un troisième EP, Midnight Afternoon, composé de trois titres enregistrés en live au studio La Ferme Records dans le Sud-Ouest de la France.
Le groupe parisien, formé par l’américano-danois Lewis Lazar (guitare électrique, piano, voix), le nord-irlandais Christopher Willatt (guitare acoustique, voix) et la finlandaise Julia Johansen (batterie, guitare acoustique, voix), nous avait déjà conquis avec leurs précédents EPs Paris I (2020) et Paris II (2021). Nourris d’inspirations allant des Beach Boys à Chet Baker en passant par J.J Cale et João Gilberto, ces onze morceaux – écrits et enregistrés durant le confinement – nous ont fait voyagé dans un Paris tantôt utopique, tantôt futuriste, toujours poétique et onirique.
Pour Midnight Afternoon, le trio s’est entouré du quatuor à cordes Elmire, un ensemble de quatre jeunes musiciens issus du Conservatoire de Paris, venant sublimer chaque morceau de lignes de violons, alto et violoncelle. On retrouvera aussi Jérôme Goldet à la basse, musicien accompli ayant déjà collaboré avec de nombreux artistes français.
L’EP s’ouvre avec Take the lead, dans lequel les Oraclesnous invitent dans une bossa nova aux accents folks, rythmée par les pizzicatos des violons et les motif syncopés de Julia Johansen à la batterie. L’on y retrouve également les élégantes harmonies vocales d’une fluidité évidente auxquelles le trio nous a habitués, et, comme sur de nombreux autres morceaux du groupe, un habile contraste entre la mélodie et les paroles – “Won’t you please take the lead, Oh please don’t let me go, Ohh my little lead…”
Puis le sublime Silk Sunset Streamsnous emporte dans une rêverie romantique empreinte de nostalgie, où les rayons du soleil couchant – incarnés à la perfection par les jeux de cordes du quatuor et les balais feutrés de Julia Johansen – réchauffent un coeur mélancolique oscillant entre rêve et réalité, entre nuit et jour. “Midnight Afternoon, I hear the words turning, but I’m all caught up on you”; « I was drawn to you and you knew it, but I was trying not to show it. Don’t let me be the man who needs your love…”
Et c’est finalement Old Friend qui referme ce triptyque tout en douceur, débutant par une simple guitare-voix qui nous emmène assister à des retrouvailles entre deux amis, à la fois douces amères et pleines de philosophie. “We all just try to distract ourselves from what it’s really all about”; “Of course we had a lot of fun, but don’t you know that it was killing me”.
Reposant sur une instrumentation complexe et des harmonies parfaitement maîtrisées, sublimées par des paroles fines et énigmatiques, le tout impeccablement produit, les Oracle Sisters délivrent une folk chaude et aérienne tout en finesse, et l’on ne peut que se réjouir du prochain voyage que le trio nous réserve pour l’année prochaine. A suivre de près.