Les lillois de Orange Dream nous ont charmés avec leurs mélodies vintages rêveuses. Ils sont à l’affiche de l’édition en ligne de Crossroads Festival 2020 qui se déroulera du 8 au 11 septembre et nous avons profité de l’occasion pour poser quelques questions à Mélissa (chant et percussion) et Guillaume (guitare)…
La Face B : Vous êtes à l’affiche de l’édition un peu spéciale de Crossroads 2020 qui comme beaucoup dans l’industrie musicale a dû trouver une alternative pour exister cette année. Comment vivez-vous cette période en tant que musiciens ?
Orange Dream : On ressent un manque ! Les rencontres nous manquent, les lives nous manquent et le public nous manque.
C’est vrai que ce n’est pas une période très simple, on a eu beaucoup de projets annulés et d’ailleurs d’autres projets continuent de s’annuler. On ne sait pas quand on pourra reprendre une activité normale, mais on a la chance d’être épaulés par notre boîte de production (Latitudes Prod), l’Aéronef qui nous a permis de faire une résidence et d’autres structures du Nord. Le Crossroads nous a proposé cette version enregistrée, on n’a pas hésité. C’était une super expérience ! Merci à l’équipe d’avoir trouvé une alternative.
Pendant le confinement, on a pris le temps.
On a participé à un live sur les réseaux sociaux grâce à l’Hôtel Bowindo et Dynamo, commencé notre futur album, imaginé des ateliers musicaux…
On prend encore plus conscience dans ces moments compliqués que c’est une chance de monter sur scène.
On croise les doigts pour les mois à venir !
LFB : Quand avez-vous formé Orange Dream ? Pouvez-vous nous parler un peu de votre parcours ? Avez-vous déjà joué dans des festivals live avant cette expérience ?
OD : Orange Dream s’est formé en février 2017.
Les Nuits Secrètes nous ont proposé de participer à des ateliers amateurs, de mars à juillet 2017. On y a rencontré des musiciens avec qui on a pu échanger sur nos compositions.
Grâce à ces ateliers, on a participé à notre premier festival en juin, La Bonne Aventure et pour Les Nuits Secrètes en juillet lors de parcours secrets.
Nous avons été sélectionnés par des dispositifs d’accompagnements du Nord, Avant Tour en 2018, Tour de chauffe en 2019 et cette année la PAM (Pépinière d’Artistes de la Métropole européenne de Lille).
LFB : Vous êtes originaires de Lille. Est-ce que cette ville vous tient à cœur ? Vous sentez-vous une attache à cette région et à sa scène musicale ?
OD : Lille, mais surtout la région dans sa globalité. On a la chance d’être placés entre la Belgique, l’Angleterre et Paris : du coup, beaucoup d’artistes s’arrêtent dans notre région. Ça bouge énormément et c’est très agréable de découvrir des nouveautés. Nous avons deux gros festivals l’été : les Nuits Secrètes, le Main Square et plusieurs dispositifs d’accompagnements qui permettent l’essor des groupes de la région.
LFB : Est-ce que le fait que vous chantiez en anglais modifie quelque chose à votre statut de groupe français ?
OD : C’est compliqué à dire, mais oui si un groupe chante en anglais alors qu’il est d’origine française alors le statut n’est pas le même. On n’a pas fait le choix de l’anglais pour un statut particulier.
On s’est souvent posé la question de français ou anglais. Nous avons choisi l’anglais pour le premier EP simplement par envie. On écoute plus de musiques anglo-saxonnes, alors c’est tout naturellement qu’on s’est tourné vers cette langue. On s’amuse aussi à inventer nos propres mots que l’on glisse à travers nos chansons.
On pense écrire un peu de français à l’avenir.
LFB : D’où vient votre nom Orange Dream ?
OD : On a choisi « Dream » parce qu’on est de naturel rêveur ! Tout est permis quand on rêve.
On plonge à l’intérieur d’une couleur comme à l’intérieur d’un rêve.
« Orange » est venu naturellement. On aime tous les deux cette couleur. On trouve la prononciation plus mélodieuse que les autres couleurs, ce qui correspondait bien au rêve.
Guillaume a sa chambre peinte en orange. C’est devenu une évidence quand il s’est ensuite rappelé les paroles d’une chanson qu’il écoute souvent « In my dreams everything is orange »
LFB : Vous avez un son atypique et mélangez beaucoup d’influences. Pouvez-vous nous parler de la musique que vous aimez et qui vous inspire ?
OD : On écoute principalement du rock psychédélique, on y aime l’atmosphère qu’y si dégage. Quelques groupes qui nous inspirent : Pink Floyd, Nights Beats, The Black Angels, BRMC, Radiohead, Goat, The Strokes.
LFB : Inside the Wave (2018) change de registre et part dans différentes explorations expérimentales. Son titre appelle la mer et l’introspection et on se laisse porter au gré des marées qu’on imagine nocturnes. Pourquoi ce titre et est-ce que la mer est une source d’énergie et d’inspiration pour vous ?
OD : Être à l’intérieur de la vague, c’est être à l’intérieur de nos émotions. C’était une façon de raconter un moment de notre vie. L’eau reflète très bien ce que peut être la vie, calme et mouvementée. Inside the Wave a été créé en plein milieu d’une tempête, dans l’urgence d’un moment précis. L’EP décrit les différentes phases de notre voyage.
Oui, la mer a toujours fait partie de notre vie. Elle fait appel à notre imagination, à nos souvenirs, aux rêves…
LFB : Intro est un morceau lunaire, Egypt est minimaliste et brut et emmène dans un imaginaire lointain avec des paroles mystérieuses et Bold and Young est une magnifique balade douce et rêveuse et sombre mais où la lumière n’est pas loin. Le rêve est présent dans votre son, dans vos paroles et jusqu’à dans votre nom. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?
OD : Le rêve est une partie intégrante de nos personnalités d’une manière différente chez chacun, mais qui s’assemble parfaitement. Orange Dream reflète l’envie et le besoin de rêver pour exister malgré la dureté de la vie. C’est un échappatoire et c’est plus que nécessaire surtout en ce moment.
LFB : Vous avez récemment fait un featuring sur le morceau Gold Drops avec Graffiti Fish. Pouvez-vous nous parler de cette collaboration ?
OD : Premier feat pour nous ! Nous avons rencontré le groupe Graffiti Fish via un dispositif d’accompagnement de la région, Tour de Chauffe, auquel nous avons été tous deux sélectionnés. Guillaume connaissait le guitariste de Graffiti Fish, ils nous ont invité à partager une scène sur Lille et l’idée d’un feat est venue à ce moment-là .
On s’est bien entendu tout de suite. On s’est retrouvé une journée au Woody Wood Studio où les idées de chacun se sont mélangées à celles des autres. À la fin de la journée, les pistes du morceau étaient là.
C’est la première fois qu’on travaillait sur l’écriture des paroles avec une autre musicienne, Valentine. On a découvert une autre façon d’écrire. On avait envie de parler de nature et Valentine se posait beaucoup de questions sur l’être humain et sur comment on devient qui on est.. Fruit des échanges : Gold Drops.
LFB : Avez-vous des projets en préparation ? (EP ? album ? live ?)
OD : En ce moment, c’est un peu particulier, c’est en fonction de l’évolution de la situation. On travaille sur l’écriture d’un album. En août, on participe à Voyage Voyage organisé par la Ville de Lille et de nombreux acteurs de la région sur des ateliers musicaux. On a quelques concerts de prévus à la rentrée, on a hâte de remonter sur scène !
LFB : Y-a-t-il des choses que vous avez découvertes récemment que vous aimeriez partager avec nous ?
OD : A C C I D E N T E ! (à écouter ici)
Découvrir Orange Dream :