Depuis début juin, le prix Joséphine s’est construit jusqu’à son aboutissement le 23 septembre dernier. Une date qui correspond à la cérémonie de remise du Prix, en direct du studio 104 de la Maison de la radio, et retransmis sur FIP. Face à une dizaine d’albums en sélection, c’est l’album nuage Bedroom walls, de November Ultra, qui remporte le Prix.
Que ce soit les Victoires de la musique, Le Prix Société Pernod Ricard France Live Music, le Fair ou encore les iNOUïS du Printemps de Bourges, les prix et les tremplins ne manquent pas. Alors quelle est la particularité du Prix Joséphine ? La récompense est pour la première fois réfléchie, choisie et pensée par un jury d’artistes. Car l’habitude est souvent de composer un jury composé de professionnels de la musique pour choisir les lauréats d’un prix. Or, pour le Prix Joséphine, il y à la fois un comité de sélection formé par des journalistes musicaux et un jury d’artistes. Parmi ces derniers il y a : Guilty, L’Impératrice, Chloé, Myd, Numah, Imany, Doriand, Sage, Oxmo Pouccino Bénédicte Schmitt et la présidente du jury : Keren Ann.
Quant au palmarès, il se découpe en plusieurs étapes. Les albums sont sélectionnés par le biais d’un appel à candidatures. En somme, tout le monde peut participer, qu’importe le statut, professionnel ou amateur, indé ou sous label, qu’importe le genre musical, du rap à l’électro en passant par le jazz. Premièrement, sur une centaine d’œuvres musicales, le comité de sélection fait la liste de 40 albums faisant partie du premier palmarès. Deuxièmement, parmi ces derniers, le jury d’artistes met en exergue 10 disques que les auteurs défendront lors de la cérémonie du 23 septembre, présenter par Sandra Nkaké et Kenza Naaimi. On compte dans cette selection quelques artistes déjà évoqués par La Face B.
D’accord, on vous avez promis les quais de Seine, la Tour Eiffel et la Maison de la Radio, mais on vous a peut-être un peu menti. certains artistes étant à l’étranger. Par exemple, Orelsan a été projeté sur les écrans du studio pour remercier le Prix d’avoir sélectionné Civilisation. Il en était de même pour le duo Charlotte Adigéry et Bolis Pupul, à Chicago, mais qui nous a offert un live indédit du titre Ceci n’est pas un cliché. Tous les autres artistes étaient présents sur cène pour nous offrir leurs titres, voire nous faire voyager. Gaspar Claus, fusionnel avec son instrument, nous emporte ainsi dans son univers, avec un titre au cours duquel une poésie est récitée.
L’une des performances les plus remarquables était celle du pianiste Koki Nakano. Mélange entre musique électronique et organique, le musicien venait jouer directement sur les cartes et les marteaux de son piano ouvert. Comme si le duo composé de l’instrumentiste et de son piano dansait sous nos yeux. Il y a eu aussi Leonie Pernet, qui nous a offert en exclusivité une version piano-voix de Mon amour tu bois trop, avant de prendre son derbouka pour interpréter Les chants de Maldoror
Autre artiste du genre, Segunda Temporada nous a séduit par son rap. Cette fois-ci, le genre est tout en sensibilité et gonflé de sensualité. Nous avons pu aussi découvrir des territoires plus fragiles, plus sensibles, au bord de la fissure avec Malik Djoudi. Enfin, le dernier album en liste, Laurent Bardainne et Tigre d’eau douce, était une dernière promesse de voyage avec un jazz autant envoûtant que transportant.