Il est des artistes que nous suivons avec un enthousiasme non feint. Pauline Rambeau de Baralon, aka P.R2B, en fait partie. Empruntes d’une tendre révolte, ses chansons ne peuvent nous laisser indifférents tant elle sait les incarner avec l’énergie qui la caractérise. C’est donc ravis de voir son projet franchir une nouvelle étape que nous sommes allés à sa rencontre quelques jours avant la sortie de son premier album Rayons Gamma.
La Face B : Tout d’abord comment vas-tu ? Et aussi que ressens-tu à quelques jours de la sortie de ton premier album Rayons Gamma ?
P.R2B : Ça va bien. C’est un peu la course en ce moment mais je suis vraiment super heureuse, impatiente et émue. Ça a été beaucoup de travail et ça sort enfin. J’ai vraiment l’impression que c’est le D Day qui s’annonce, donc très contente et impatiente.
LFB : Il me semble que les morceaux étaient déjà prêts depuis longtemps. Peux-tu nous en dire plus sur la genèse de ton album ?
P.R2B : Le processus de création s’est vraiment fait au fur et à mesure. J’avais déjà des morceaux qui étaient là depuis longtemps et j’ai commencé à développer le travail autour de l’album il y a maintenant deux ans avec Tristan Salvati. Et, au cours de ce travail, de nouveaux morceaux sont arrivés, jusqu’au tout petit dernier qui a été fini il y a très peu de temps. Il s’agit de Rayons Gamma qui a donné son titre à l’album.
Ça a donc été vraiment un travail au long cours, les premières chansons et puis au fur et à mesure les nouvelles. Et tout d’un coup il m’est paru évident que l’album prenait corps. Je me suis dit alors : « Il y a toutes les chansons qui vont composer mon premier album ».
J’ai passé beaucoup de temps en studio à trouver le son de l’album. Je ne voulais pas laisser ça au hasard.
LFB : Tu as travaillé en mode bulle ?
P.R2B : Oui, quand même. J’ai été au tout départ dans un processus d’écriture. Avant de rencontrer Tristan, j’avais rencontré d’autres gens. Je voulais trouver la personne avec laquelle j’allais me sentir en confiance. Quand on s’est lancés, on a passé deux mois intensifs, deux mois enfermés à chercher l’identité sonore. Il y avait le travail des instruments à vent qui constituent une grande partie de cette identité – la clarinette, le saxophone, la voix parce que c’est aussi un instrument à vent. Et il y avait aussi une autre partie, celle ci très électronique, avec les synthés, les beats, la basse. On a continué ensuite sur des sessions, peaufiner chaque détail a pris beaucoup de temps. Ça a été une expérience de marier tout ça.
LFB : L’EP qui a précédé la sortie de ton album (des Rêves paru il y a un an) aurait-il existé s’il n’y avait pas eu la crise sanitaire ? Aurais-tu sorti directement un album ?
P.R2B : La réflexion s’est faite en deux temps. Au départ, je souhaitais sortir un album. Et puis il y a eu cette crise sanitaire que nous connaissons tous. En fait quand on a commencé à travailler avec Tristan, j’avais déjà beaucoup de morceaux et je continuais, je continuais à écrire. Si sortir l’album, à ce moment là et dans ce contexte, aurait été une sorte de folie, je trouvais aberrant de ne rien sortir du tout. Ce qui me déplaisait dans le fait de sortir un EP, c’était l’idée d’y inclure cinq ou six titres dont quatre se seraient retrouvés dans l’album. Je n’aimais pas cette perspective. Finalement j’ai pris la décision de sortir cet EP avec La Chanson du Bal comme seul morceau que je garderai pour l’album.
LFB : Tu avais déjà décidé de garder ce morceau ?
Au début, je n’avais pas vraiment décidé. Par contre, je savais que Le Film à l’Envers et d’autres chansons étaient quasiment des expérimentations où j’explorais de nouvelles palettes. Elles avaient leurs places dans l’EP. Quand il a été question de faire l’album, je me suis presque convaincue de n’en conserver aucune.
Et puis, quand même, il se passait quelque chose avec La Chanson du Bal, un peu comme Océan Forever avec laquelle je commence les concerts. Ce sont des chansons matrices. Ce sont toutes les deux mes chansons d’ouverture. Océan ça fait très longtemps qu’elle est là et qu’elle vit. Elle a eu des réincarnations, elle ouvre tous mes concerts. La Chanson du Bal devait figurer dans l’album. Elle ouvre la voie aux autres. C’est une chanson qui représente, dans son style, tout mon travail sur mes compositions, à la fois un texte très écrit qui se revendique totalement de la chanson et en même temps une production musicale radicale, avec des kicks et des basses très assumées. C’est à ce moment-là que j’ai pris la décision de garder La Chanson du Bal et qu’elle ouvre l’album.
LFB : Ce qui te caractérisait lors de tes premiers concerts, et qui te caractérise toujours d’ailleurs, c’était une énorme énergie – parfois un peu brute. Du fait, avec ton album, d’avoir des chansons plus produites, as-tu eu la crainte de perdre cette énergie ?
P.R2B : C’est toujours quelque chose que l’on doit prendre en compte. De toute façon, le processus a été long. Quand j’ai commencé à faire mes tous premiers concerts je venais avec des morceaux qui sortaient de mon ordinateur, composés avec des instruments virtuels sur Logic pro. Il y avait quelque chose de chouette avec ce côté super 8 bits, super cradouche et aussi cette énergie sur scène. Pour autant je ressentais une frustration avec les sons de synthé. J’aurais bien aimé disposer d’un Moog sur lequel j’aurais pu m’amuser.
Mais j’ai débuté avec le système de création qui était alors le mien : mon petit appartement, mon petit ordinateur et mon petit synthé. Par contre, cette espèce d’énergie brute, de rage, je ne l’ai jamais perdue. J’avais la confiance de moi-même, de ce que je suis. Il n’était pas question d’aller changer les choses, d’aller changer les textes. J’aurai refusé qu’un producteur prenne mes pistes et en fasse quelque chose. L’idée était vraiment de travailler main dans la main, dans un studio et avec un producteur de vraiment tout retravailler ensemble, réenregistrer ensemble. C’est ce que l’on a fait avec Tristan.
LFB : Tu as gardé la maîtrise sur tes œuvres.
P.R2B : Oui et en y mettant aussi du cœur. De la même manière que quand je suis sur scène, c’est le rapport aux gens qui compte. Oui, il y a aussi de nouvelles manières de travailler. On peut s’envoyer des choses et sans forcément se voir. Mais dans un premier temps c’est bien qu’il y ait un contact. S’il n’y a pas de corps, de physicalité dans la musique, il n’y a pas d’émotions non plus. Ça a été le fer de lance de tout mon processus.
LFB : Le nom de ton album Rayons Gamma fait référence au film de Paul Newman. Peux-tu en dire plus sur la thématique portée par le film et potentiellement par la chanson où il est question en particulier de résilience.
P.R2B : Je l’ai raconté dans une petite vidéo que j’ai faite. C’était stricto sensu la vérité. C’était la toute fin de mon processus de travail d’album et on était en plein Covid. Il y avait vraiment une énergie qui manquait, pas de concerts ni rien de tout cela, un vide immense, au-delà même de l’artistique. On ne se voyait plus, on était confinés dans nos chambres.
Dans le film de Paul Newman, il y a déjà le nom qui sonne : Rayons Gamma [De l’influence des rayons gamma sur le comportement des marguerites] et puis le monologue de fin de cette petite fille. C’est fort parce que c’est réussir à mettre de la beauté dans un endroit qui n’est pas propice à cela. Lorsque j’ai commencé à composer cette chanson, il y avait cette envie, créer une sorte d’hymne de survie sur lequel on aurait envie de danser dans un endroit qui n’est pas adapté, comme sur des ronces.
Ce film de Paul Newman qui m’a inspiré, et après avoir cherché ce qu’étaient vraiment ces rayons gamma, je suis tombée sur ce paradoxe : un rayon qui sauve et en même temps un rayon qui peut tuer.
Et, j’ai décidé qu’il allait donner son nom à l’album. Cette espèce de violence et en même temps de flamboyance, je crois que c’est ce qui caractérise mon travail. A la fois, il y a quelque chose de très doux. Ça me sidère car il y a toujours une douceur. Parfois j’aimerais bien être une grosse punk violente mais ça ne marche pas. Et en même temps, il y a une rage qui soutant même la chanson la plus douce.
LFB : Il y a aussi souvent une ambivalence dans tes paroles. Elles peuvent être tristes mais sont vécues autrement.
P.R2B : Je fonctionne toujours sur la dualité. Je ne pourrais pas être monochrome. S’il y a une chose qui ne me représente pas, c’est celle-là. Après avoir vu ce film, les étoiles se sont alignées.
LFB : Pour rester dans le domaine cinématographique. Si tu devais qualifier ta musique en l’associant à des films, quels seraient-ils? Si tes compositions étaient :
· Un film sentimental
P.R2B : Sailor et Lula de David Lynch. Ce qui me touche dans ce film, c’est ce couple qui s’aime et qui se sert des icônes – comme celle d’Elvis – pour se créer une sorte d’histoire incroyable alors que ce n’est pas rose tous les jours. C’est ce que j’aime bien chez Lynch. Un cinéma qui raconte la vie en mieux alors qu’en vrai elle est vraiment pourrie. Mais pour autant, on n’oublie pas le fait qu’elle soit pourrie. C’est ce qui est chouette, sinon ce serait Disney, tout serait édulcoré. J’aime bien aussi dans Sailor et Lula le fait que le couple, qui s’aime, soit super physique. Je crois qu’il y un truc dans la manière d’aimer ou de parler de l’amour qui est toujours incarné – toujours avec un corps. Je n’arriverai pas à parler d’amour sans physicalité, sans réalité.
· Un Thriller/Policier
P.R2B : Vertigo d’Alfred Hitchcock que j’ai dû regarder 450 fois. C’est un film d’obsessions, de mutations – la blonde se transforme, on meurt, on revit. La mélancolie est aussi omniprésente car au final c’est quelqu’un qui ne peut pas aimer quelqu’un, qui redécouvre cette même personne qui ne peut pas aimer parce qu’il croit que ce n’est pas elle, alors que c’est elle. Il y a toujours cet d’empêchement. Et cet empêchement crée du suspens et du thriller. C’est la prouesse de ce film. Même s’il y a un mort, au final ce n’est pas ce qui compte. C’est quelque chose que j’aime bien filer dans mes chansons; et aussi l’idée des faux semblants. Un mot derrière un mot où il peut se cacher quelque chose d’autre. Rien n’est ce que l’on croit.
LFB : Sans parler des mouvements de caméra de Vertigo.
P.R2B : Oui, le travelling composé qui va très bien avec ma manière de composer.
· Un film d’anticipation ou d’épouvante
P.R2B : Je dirai, car il y a une vraie scène de bal dedans, Carrie de Brian de Palma. Je pense que La Chanson du Bal a pris de ça. Déjà, j’adore ce film. C’est fascinant car Stephen King est sans doute l’écrivain à avoir le plus inspiré d’adaptations cinématographiques. J’aime beaucoup l’idée de cette fille qui devient hallucinante. Il y a quelque chose dans ce tout petit être, une sorte de puissance atomisante. La Chanson du Bal porte un peu Carrie en elle : « Tu étais là avec tes amis branchés ». La Chanson du Bal parle d’une sorte de rencontre ratée. Et pour Carrie, son bal de promo est clairement raté; pour les autres, à la fin du film, aussi. En tout cas, c’est un film qui m’a beaucoup marqué et qui, c’est certain, m’a inspiré.
· Une Comédie
P.R2B : Je pense à Vous ne l’emporterez pas avec vous de Frank Capra. C’est génial parce que des gens se retrouvent dans une maison et il y a comme une sorte d’utopie qui se crée à l’intérieur. C’est complètement fou et hilarant. On retrouve James Stewart dans cette atmosphère. Quand on regarde Vous ne l’emporterez pas avec vous tout ce que l’on souhaite c’est d’être parmi ces gens. Il y une sorte d’autre manière de vivre. C’est quasi le premier film sur le squat. C’est génial et à chaque fois que je vois ce film, il me donne de l’espoir. Je trouve que ça représente bien la manière dont j’aime vivre.
LFB : Dans ta musique, tu aimes bien mélanger les genres. On serait bien en peine de te classer dans un courant musical unique (Chanson, Electro, Rap). Tu n’es pas la seule. Selon toi ce Cross Over va-t-il s’amplifier dans la musique actuelle ?
P.R2B : J’ai l’impression et je crois que c’est très générationnel. Dans ma génération et aussi celle d’après, on a beaucoup été éduqués aux compiles, aux playlists. Cela permet de mélanger les genres, de faire des associations d’idées, de musiques, très saugrenues pour certaines personnes. Et à chaque fois, ça a du sens. Et je crois que cette chose-là a déboulonné beaucoup de visions où la musique devait être comme ci ou comme ça.
La chanson porte ça très fort, mais si on regarde du côté de la scène jazz, c’est la même chose. Toute cette génération a envie d’exploser les carcans. Le fait que Titane soit le film dont tout le monde a parlé, ce n’est pas pour rien. C’est un mélange entre la pop culture et la poésie; pouvoir lire Henri Michaux et regarder Sexe Intentions. Le fait d’écouter Brigitte Fontaine et Eminem quand j’étais jeune, ça se retrouve quelque part. Je ne suis pas la seule à dire ça.
LFB : Il y a déjà eu un premier pas, le fait de ne plus s’interdire de chanter en français, qui a fait tomber un tabou. Et maintenant, j’ai l’impression que l’on cherche à aller plus loin en inventant de nouveaux croisements en musique.
P.R2B : Quand il y a quelque chose de minoritaire – n’importe quoi de différent – on ne veut pas le voir. A l’époque, la chanson en français était tellement minoritaire que l’on disait : « C’est de la chanson en français ». Ça ne veut rien dire. Il y a 10 000 teintes différentes dans cette « chanson en français ». Mais à l’époque, on disait seulement : « C’est de la chanson en français ». Maintenant qu’elle s’est beaucoup déployée, on commence à voir les spécificités, les différences. Et là on va commencer à pouvoir s’amuser car enfin on va pouvoir regarder chacun ou chacune et non le paquet dans lequel on a mis tout le monde. C’est pas parce qu’on utilise la langue française que l’on fait tous la même chose. Mais il y a eu un moment où on a cru que c’était ça.
LFB : Pour revenir à ton album, y figure « Qui sont les coupables ? ». C’est une interrogation qui te suit depuis tes débuts. Le nom de la compilation de la Souterraine où tu avais publié Océan Forever fin 2017. La thématique de la soirée à la maison de la poésie. La chanson que tu publies sur ton album. « Qui sont les coupables ? ». As-tu trouvé la réponse ?
P.R2B : Il y a toujours cette chose-là qui est un fil rouge dans mes chansons, autour de la responsabilité. Je déteste les gens qui ne sont pas responsables de leurs actes. Cette chanson est là, comme une chanson portrait de moi. Je trouvais marrant de venir interroger la responsabilité.
LFB : Lors de la soirée de la maison de la poésie tu avais interprété une autre chanson qui t’est assez emblématique même s’il s’agit d’une reprise : La Symphonie Pastorale de Brigitte Fontaine. Pourrais tu l’inclure dans un album ou la vois-tu comme un morceau de scène ?
P.R2B : Les reprises sont des choses très spéciales. Autant j’aimerais un moment pour faire un objet de toutes ces reprises – parce que c’est vraiment quelque chose que j’adore faire – autant sur ce disque ça ne me semblait pas être le bon endroit. D’autant plus que cette chanson je n’arrive à l’assumer que sur scène, tellement je la trouve gigantesque, incroyable. Pour l’instant, je n’oserais pas l’imprimer sur un disque et qui plus est, un disque à moi. Je la laisse donc à Brigitte et ma seule folie est de la chanter sur scène.
LFB : Il y a un autre morceau auquel je pense. Tout aussi emblématique et qui à ma grande joie est bien présent sur ton album, La Piscine qui a déjà vécu de nombreuses vies. Peux-tu nous expliquer comment le morceau a évolué ?
P.R2B : La Piscine est une chanson qui répond au principe de ses propres reprises. Ce sont des chansons qui ont 10 000 existences. Cette chanson me suit depuis longtemps. C’est le désespoir que l’on danse – gabber. Il y avait à la fois la version que je faisais en live qui était bien punk à chien, bien cradouche et celle que je souhaiter inclure dans le disque. Evidemment, elle dénote par rapport à La Chanson du Bal ou à d’autres morceaux. Tout mon travail a été de trouver comment refaire certains synthés en studio et garder ce truc complètement pété et fou. C’est une chanson avec laquelle je me suis pas mal bagarré. Et, il y a eu un moment où j’ai trouvé. C’est la même chose quand on fait son premier court métrage, complètement fauché, et que l’on arrive à son premier long. Il ne faut pas perdre cette chose.
J’ai fait des versions de La Piscine qui étaient trop propres. J’ai tout envoyé bouler et je suis repartie à la moëlle avec des rythmiques faites avec le saxophoniste qui est avec moi sur scène. Il fait aussi beaucoup de synthés modulaires. On est vraiment parti à refaire des beats. C’est un des morceaux où le synthé qui fait le lead. En fait celui qui est constamment présent dans la chanson, c’est celui de la première version. Il n’aura jamais bougé. J’ai fini par me dire « Ben non, Je vais ouvrir Logic Pro et ce synthé va reprendre sa vie ». Même si on avait envie qu’il soit plus beau, que les fréquences soient plus belles ça ne marchait pas.
LFB : Aujourd’hui tu t’es entouré de musiciens en live. Peux-tu nous présenter ton dispositif ?
P.R2B : On est quatre sur scène – j’ai un saxophoniste avec moi. J’ai toujours la clarinette. On a beaucoup travaillé le son des instruments à vent. Il y a le côté super organique des instruments, mais aussi la possibilité de les transformer en les passant dans des pédales, en travaillant beaucoup le son. Ainsi beaucoup de textures de synthé sont faites à partir d’instruments à vent. Ensuite il y a un musicien qui s’occupe de toute la partie rythmique, exclusivement faite à partir de drum machines pour garder ce côté électronique. Et enfin un autre musicien qui fait à la fois de la basse et qui s’occupe de travailler tous les synthés, sachant qu’on a vraiment travaillé sur un set intégralement en midi. Un set où il y a le moins d’audio possible et la plus grande marge d’improvisation.
Pour moi c’est une nouvelle ère qui s’ouvre car il y a comme une sorte de pédale d’accélérateur, gigantesque, à jouer ensemble.
LFB : Que peut-on te souhaiter pour la suite ?
P.R2B : On peut me souhaiter plein de choses. J’adore que l’on me souhaite plein de choses. On peut déjà me souhaiter d’être heureuse parce que c’est le plus important. Quand on est heureux on fait de belles choses et de beaux morceaux. C’est vraiment ça. Tout vient ensuite. Je n’ai pas envie que l’on me souhaite de faire des nouvelles chansons ou des trucs comme ça. Je souhaite que ce monde aille plutôt bien et que l’on soit le plus heureux possible.
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