Parce que les artistes sont avant tout des amoureux de musique, La Face B laisse carte blanche aux artistes qu’elle aime pour nous offrir une playlist à leur image. Pain Magazine, c’est la rencontre inattendue de Birds in Row, Maelstrom & Louisahhh. Alors qu’ils dévoilent aujourd’hui Violent God, Maêl, Louisa et Quentin nous dévoilent une playlist d’influences de ce premier album commun.

Atari Teenage Riot – Revolution Action
Maël : Un des premiers groupes de musiques électroniques extrêmes à textes, je me souviens que quand je jouais leur musique en free party ou en teknival, même mes potes qui jouaient de la techno hardcore étaient un peu choqués. J’adorais la liberté, la rage, l’énergie et les textures de ce disque. Tous ces morceaux m’ont beaucoup inspirés à la fois pour Sustained Resistance, notre premier album avec Louisahhh, mais aussi pour Violent God.
Nine Inch Nails – Right Where it Belongs Version 2
Louisa : Récemment, Joris et moi avons vu Nine Inch Nails (mon groupe préféré) en concert à Paris. Ils ont ouvert le concert avec ce morceau en solo acoustique. J’y ai beaucoup réfléchi, comme référence pour savoir comment créer de l’espace en concert lorsque l’énergie est plus intime.
Notre album Violent God contient plus de ballades ou de morceaux plus lents et plus d’émotions que toutes les autres œuvres auxquelles j’ai participé (surtout en tant qu’artiste issue du monde de la musique club), et c’est un nouveau défi de trouver comment jouer ces morceaux tout en gardant la concentration et l’énergie du public. C’est un excellent exemple, et un morceau vraiment magnifique.
Son Lux – You Don’t Know Me
Quentin : Son Lux et surtout le jeu de guitare de Rafiq Bhatia à été une forte influence sur mon propre jeu. N’étant pas à la guitare dans Birds In Row, et étant assez loin de ce style musical dans mon projet solo, c’est la première fois ici dans Pain Magazine que j’ai pu aller à fond dans ce sens, à la fois en terme de son (en utilisant la guitare comme une bass ou un synthé ou même juste de l’effet granulaire chelou) et en m’autorisant à mélanger toute cette esthétique avec des fois juste des petits riffs en picking.
Aphex Twin – Come To Daddy
Maël: Beaucoup de musiciens adorent Aphex Twin pour son côté un peu “intello, micro-tuning, je fabrique mes propres synthés et logiciels”, mais ce qui me plait chez lui, et la raison pour laquelle je le considère comme la figure la plus importante de la musique électronique européenne des années 1990, c’est sa liberté et sa joie, son côté punk en fait. Sur ce disque, et sur beaucoup de ses morceaux, on sent à quel point il n’en a rien à carrer de ce que les gens peuvent penser de son travail, de sa conformité avec des attendus en termes de style, de sonorités, de mixage. C’est libérateur. Et c’est aussi notre approche avec PM.
Low – Murderer
Louisa : Ces dernières années, Low a été une source d’inspiration majeure, et je pense que notre Horse Song est une sorte d’ode à ce style d’écriture et d’harmonisation. « Murderer » est un bel exemple de la contradiction entre la beauté sonore et les thèmes lyriques très brutaux que je souhaite vraiment capturer avec Pain Magazine.
Douglas Dare (feat Rival Consoles) – Mouth to Mouth
Quentin : Louisa à déjà mentionné Low pour Horse Song, mais je sais que personnellement j’avais aussi Douglas Dare en tête en écrivant le pont du morceau. Ce dernier album est plus electro et sortait juste quand on démarrait la compo du notre.
C’était intéressant de voir comment il était passé de son premier album juste piano voix, à celui-ci, en passant par 2 albums plutôt arrangés pop. Je pense que c’est ce qui m’a fait tilt dans ma tête, et m’a motivé à proposer aux autres que je chante sur un morceau.
Ryuichi Sakamoto & Alva Noto – Vrioon
Maël : Un exemple d’une collaboration inattendue entre deux univers esthétiques très éloignés mais habités de la même envie et de la même énergie tendue vers l’expérimentation et la recherche, tout en proposant un espace accessible et accueillant.
Never Can Say Goodbye – Isaac Hayes
Louisa : Lors de mes premiers sets de DJ, je jouais ce morceau entre des morceaux de Gang of Four et de Liars, car il n’y avait aucune règle ni aucun rythme synchronisé. Je suis content d’avoir grandi dans cette ambiance où les enfants dansaient sur n’importe quoi. J’adore la façon dont il y a deux réponses vocales différentes et des paroles entrelacées simultanément, ce qui capture un moment de frustration et de nostalgie adolescente. Beaucoup de mes compositions tentent de faire ça, et j’ai l’impression que le chant geignard, mal élevé et strident de certaines de nos chansons (notamment Magic) fait directement référence à ce genre de performance.
Wet Leg – Chaise Longue
Quentin : Juste une petite ref fun à propos du riff de gratte de Magic 😉
Cult of Luna – Following Betulas
Quentin : Oui bon on ne se refait pas ! Il y a tout de même une petite empreinte COL par-ci par là, comme à la fin de A Good Hunter, ou comme dans ce côté épique de Bastion.