Aujourd’hui, les australiens de Parcels dévoilent leur second album Day/Night, un album fait de contrastes où la lumière et l’obscurité se mêlent pour ne faire qu’un. C’est d’ailleurs à cette occasion que nous sommes allés à la rencontre de deux des membres du groupe : Anatole Serret (batteur) et Noah Hill (bassiste), pour un entretien des plus passionnants où on y a parlé de leur collaboration avec l’illustre compositeur canadien Owen Pallett, de leur relation avec le succès ou encore de leur besoin (partiellement assouvi) de se reconnecter à l’Australie et son Histoire. Retour sur cet échange.
VERSION ANGLAISE PLUS BAS / ENGLISH VERSION BELOW
La Face B : Avec vos mots, comment définiriez-vous Day/Night ? En quoi cet album est-il différent du précédent ?
Noah : Par où commencer… C’est quelque chose d’assez dansant, un double album représentatif d’une journée de vingt-quatre heures. Ça commence quand le soleil se lève et se termine quand le crépuscule tombe, pour que commence alors la nuit jusqu’au prochain lever du soleil. C’est cyclique et les deux albums se répondent simultanément. Ici, le jour et la nuit ne représentent pas qu’une réalité physique. Le jour, il s’agit d’être hors de notre corps et la nuit il s’agit d’être plus introspectif, mystérieux, perdu parmi nos insécurités et nos pensées chaotiques.
Anatole : Je trouve que la partie diurne de l’album est plus attrayante. Même quand il s’agit d’un morceau où on y entend qu’une personne chanter, on peut se dire « wow, j’éprouve le même sentiment ! ». La partie nocturne est plus exclusive, c’est plus du style « voici ce que je ressens, écoute de loin car tu n’es pas concerné», c’est moins cordial. J’ai l’impression que pour plusieurs raisons ce n’est pas uniquement la nuit versus le jour, ça pourrait tout aussi bien être le corps versus l’esprit ou la lumière versus l’obscurité.
LFB : Il y a toujours eu une notion de dualité au sein de votre musique, que ce soit avec vos influences des décennies passées et vos instrus contemporaines. Ce contraste est d’ailleurs accentué avec le nom de l’album. Les opposés vous inspirent-ils ?
Noah : Totalement. Et les opposés vont toujours de pair surtout lors de l’écriture d’un morceau. Si une chanson est légère et joyeuse, il faut contraster avec des paroles sombres et tristes sinon ça ne fonctionne pas. Ce contraste doit être présent en permanence et ce partout, même dans la vie. On a fait l’effort de vraiment appuyer ce contraste car avant, on avait l’habitude de mêler les contrastes ensemble et d’ajouter une prod différente pour ainsi rassembler deux choses qui n’allaient pas nécessairement ensemble à la base. Mais maintenant, l’idée est vraiment d’accentuer tout ça et de montrer quelle est la vraie intention derrière toute cette notion de dualité.
LFB : Cet album a été enregistré quand le monde entier était confiné. Et comme l’un de vous a pu le dire récemment dans une interview, cette période vous a aidés à vous rapprocher les uns des autres, que ce soit en tant qu’artistes mais aussi en tant qu’amis. Est-ce que cela vous a également aidés à rendre vos morceaux plus introspectifs, plus intimes ?
Anatole : Totalement. C’était la première fois depuis qu’on a lancé le groupe qu’on a dû arrêter. À l’instant même où le confinement a été mis en place, certains d’entre nous était là à dire « je ne veux pas rester à Berlin, je veux rentrer en Australie » et c’était la première fois où on s’est dit « ok, je ne passerai pas au second plan cette fois-ci ». On se serait jamais permis de faire ça avant, on partait en tournée et même si on devait voir nos proches sur les mêmes dates, la tournée était prioritaire et on décalait les retrouvailles à plus tard. Le groupe est toujours passé avant tout le reste et avec cette dernière année est venu un sentiment de grande liberté qui nous a permis de nous dire « ok donc si je m’autorise telle ou telle chose, parlons également de ce que chacun ressent». Chacun de nous s’est vu confronté à ses propres émotions car la période était étrange pour tout le monde. Et tout cela a donné naissance à une vraie transparence entre nous tous où chacun a vraiment pris conscience de ses émotions.
Noah : Grâce à tout ça, on a pu faire des morceaux beaucoup plus francs. Patrick est un bon exemple d’ailleurs car il parle très peu de lui ou de ses émotions, excepté en musique, ce qui rend certaines chansons vraiment sincères. On le découvre à 100%, c’est touchant.
LFB : C’est toujours plus simple d’exprimer nos émotions à travers la musique de toute façon.
Noah : Bien sûr mais la musique peut aussi être un frein, un medium derrière lequel on se cache. C’est parfois facile d’exprimer ses émotions dans ce format mais elles ne sont pas toujours sincères car la musique fait uniquement office de contenant. C’est un bon moyen d’apprendre à s’exprimer simplement au final. Tout ça est arrivé car on nous a donné l’espace pour le faire, parce qu’on était autorisés à devenir notre priorité et on a alors pu faire le point sur ces quatre dernières années en tant que groupe qui tourne en permanence. Ca a été une vraie épreuve psychologique et comme l’a dit Anatole, ça nous a permis de nous rapprocher et d’exprimer des choses qu’on ne pouvait pas exprimer autrement.
LFB : La partie nocturne de l’album traite de la solitude, l’insécurité ou encore les regrets. L’arrangement orchestral est-il là pour accentuer ces sujets que l’on ignore habituellement ?
Anatole : Oui, évidemment. Je pense que les arrangements orchestraux rendent la musique beaucoup plus sincère. L’aspect organique est davantage présent quand il n’y a aucune voix, quand tu n’as pas de matière à laquelle t’accrocher, ce qui fait que tu te tournes forcément vers ce genre de toile, comme pour t’obliger à visualiser une émotion. Et c’est encore plus fort du côté nocturne de l’album car la nuit on se retrouve seul.e, confronté.e, à notre esprit , c’est sombre certes mais on continue à ressentir et voir des choses. Du côté diurne, c’est semblable à ce que l’on connaît déjà de la vraie vie, quand le soleil est là on perçoit les bâtiments et les gens, tout est plus compréhensible.
Noah : L’une des premières idées que l’on avait concernant l’orchestre était que cette dualité soit omniprésente, toujours là pour jouer un contraste entre deux morceaux similaires au début mais à la fois complètement opposés. On voulait que ça ressemble à une musique de film, que ce soit grandiose. L’orchestre accentue les émotions, la musique classique a toujours été la plus émouvante des musiques, on ressent beaucoup plus d’émotions qu’avec n’importe quelle autre quand il y a un orchestre. C’est un double album et étant donné que les deux sont différents, on voulait quelque chose entre les deux, une sorte d’intermédiaire qui porte les différences tout en ajoutant une cohérence à l’ensemble. On voulait vraiment unifier le tout.
LFB : C’est d’ailleurs Owen Pallett qui s’est occupé des arrangements. Comment avez-vous été amenés à travailler avec lui ?
Anatole : On cherchait un orchestrateur et puis on a été amenés à entrer en contact avec lui, on a vu ce qu’il avait fait et on était impressionnés. On cherchait quelqu’un pour mixer notre album et l’un des ingé son nous a dit « vous devriez contacter James Ford (Arctic Monkeys, Foals, Gorillaz etc) ». On a eu quelques échanges avec James après ça et il nous a dit qu’il connaissait très bien Owen, qu’ils avaient bossé en studio ensemble aux Etats-Unis. Et c’est ainsi qu’on venait de s’immiscer dans cette petite famille de personnes qui travaillaient déjà ensemble sur d’autres projets, ce qui a rendu les choses assez naturelles au final.
Noah : Owen était très inspiré car on lui a donné beaucoup de liberté. On lui disait « tiens, voici les morceaux, on a quelques idées sur certains passages mais tu fais comme bon te semble pour le reste ». C’était la première fois qu’il faisait autant d’arrangements sur un album pop. On voulait vraiment faire de cet album une sorte de bande originale pour les visuels que l’on avait en tête donc il était la personne idéale pour ça. Il a fait ce qu’il sait faire de mieux, il est très talentueux.
Anatole : Son travail nous a scotchés.
Noah : On était en Australie et Owen était en quarantaine dans un hôtel donc on travaillait via Zoom, on s’appelait en visio avec tout l’orchestre, c’était vraiment bizarre. Un matin, je me suis réveillé à quatre heures, j’ai ouvert notre réunion Zoom et il y avait tout cet orchestre, c’était incroyable d’assister à ça et de voir nos morceaux joués par autant de professionnels.
LFB : Avez-vous déjà une idée de la façon dont vous allez jouer cet album en live ? Est-ce que vous avez prévu d’avoir un quatuor à cordes avec vous sur scène ?
Noah : On veut le plus de cordes possible avec nous sur scène mais c’est difficile de les avoir sur chaque date, surtout avec de telles tournées. Mais c’est certain que pour quelques dates clés, si on veut recréer l’album de la meilleure façon qui soit, on doit les avoir avec nous sur scène. On va insister auprès de nos managers car on adorerait jouer avec eux à chaque fois. On verra ce qu’il est possible de faire.
LFB : Concernant les morceaux de cet album, j’aimerais m’arrêter sur le single Famous. En effet, après écoute j’en suis venue à me demander quelle était votre relation avec le succès aujourd’hui ?
Noah : Le morceau dit un peu tout. C’est assez classique, on voit le succès comme une sorte d’illusion, ce truc grotesque qui n’ajoute aucune saveur particulière à la vie.
Anatole : Je pense qu’on est plutôt ok avec ça. Les journalistes avant toi nous on dit « vous avez réussi ! » et nous on était là « vraiment ? » (rires)
Noah : On ne s’est jamais considérés comme célèbres ou du moins on ne se l’autorise pas. Il est plus sain de minimiser un quelconque sentiment relatif à la popularité.
Anatole : Si on avait grandit aux Etats-Unis, ça aurait été différent mais on vient d’une petite ville en Australie où cette notion de popularité n’a que très peu d’importance.
Noah : On n’arrive pas à se considérer comme tel. J’ai des valeurs en moi qui ne m’autoriseront jamais à penser que je suis meilleur que quiconque car je sais avant toute chose que ce n’est pas le cas. (rires)
Anatole : Ce qui est assez cocasse d’ailleurs car d’un autre côté on a l’ambition de devenir un grand groupe. Je ne dirais pas que l’on est pleinement satisfaits du stade auquel nous sommes aujourd’hui, on fait tout pour atteindre des proportions plus conséquentes, pour jouer dans de plus grandes salles, pour qu’il y ait de plus en plus de gens qui écoutent notre musique. On s’obstine mais pour la bonne raison, pas dans l’optique d’être célèbre. On croit en ce que nous faisons, tout simplement.
Noah : Paris est la ville qui nous fait sentir célèbres. C’est assez émouvant car les gens m’interpellent dans la rue et me disent « j’adore ta musique ! Est-ce qu’on peut faire une photo ? » et dans ma tête je suis là à me dire « les gens nous écoutent ! Ils aiment ce qu’on fait ! » (rires) ce qui me motive à faire encore plus de musique. Par contre, si on se balade à Berlin ou même en Australie et que personne nous connaît, on en vient à se demander pourquoi on fait de la musique. (rires)
LFB : Dans les clips qui accompagnent vos deux premiers singles (Free, Comingback), certaines scènes ont été tournées sur les terres ancestrales australiennes. Etait-ce une façon pour vous de faire honneur au peuple indigène ?
Noah : Oui. Et une grande partie de l’album parle aussi du fait de ne pas se sentir chez soi peu importe où l’on est. On a commencé à réaliser que l’on n’avait aucune appartenance dans un sens. Nous ne sommes pas britanniques, ni australiens, on est juste un ensemble étrange d’individus blancs sur les terres australiennes. On n’a pas vraiment d’identité envers laquelle se sentir fier. Et l’album parle de ça, ce besoin absolu d’une maison mais aussi ce sentiment d’être perdu dans le monde. On veut de plus en plus mettre l’accent là-dessus, jouer un rôle qui ferait changer les choses, la façon dont l’Australie et le peuple indigène sont connectés.
Anatole : C’est difficile d’approcher ce sujet. On a vraiment l’impression que c’est le disque le plus australien que l’on a pu faire jusqu’ici et quand il a été question de tourner les clips, on a pensé que certains devaient absolument être tournés en Australie mais en même temps je n’ai pas l’impression que c’était uniquement pour cette raison…
Noah : Je ne crois pas que les clips aient été tournés pour cette raison. Nous sommes allés dans le désert pour nous reconnecter à l’Australie de manière générale. Si on se reconnecte à l’Australie, on se reconnecte à l’Histoire et c’est pour cela que l’on a fait ces clips. Une fois que l’on est connecté à l’Australie, on est également connecté à tous ces sentiments.
LFB : Votre musique a toujours été très visuelle et continue de l’être aujourd’hui. Finalement, est-ce que vous pensez que cette caractéristique fait partie intégrante de l’esthétique du groupe ?
Anatole : Oui, surtout avec cet album. Je ne sais pas si on y avait vraiment pensé ou parlé de cet aspect visuel mais une chose est sûre, c’est que l’on a eu des conversations là-dessus pendant que l’on travaillait les arrangements. On se demandait à quoi allait ressembler nos morceaux d’un point de vue visuel, comment on allait faire pour représenter une balade nocturne, un coucher ou un lever de soleil. Aujourd’hui, on en est au stade où on se dit qu’il faut surtout faire des choses qui nous plaisent visuellement, qui répondent aux images que l’on a en tête.
Noah : Cet album a été le premier où les images nous sont d’abord venues en tête. D’habitude, on fait la musique et on s’occupe d’y associer des visuels cohérents après. Mais on a tellement pensé cet album en long et en large, réfléchi sur quelles étaient nos intentions et nos ressentis, que les visuels sont passés avant tout le reste. On voulait faire une musique de film, ça a été très visuel dès le début. Parfois, on avait certaines images en tête avant même d’avoir la musique.
LFB : Selon vous, quel morceau de l’album résume le mieux ce nouveau chapitre pour Parcels ?
Noah : Je crois que c’est Icallthishome.
Anatole : Hein, vraiment ? (rires)
Noah : Oui, elle me parle beaucoup.
Anatole : En ce qui me concerne, je dirais que c’est Free. Pas d’un point de vue musical mais vis-à-vis de ce désir que l’on a de se sentir plus vivant, plus libre dans notre vie personnelle mais également au sein du groupe, surtout quand on joue et que l’on préfère s’attarder sur l’instant présent, improviser, plutôt que de parfaire notre performance finale. Tout est devenu tellement organisé à cause de nos modes de vie, nos tournées que le temps n’existait plus. Mais maintenant, il est présent.
LFB : Enfin, avez-vous des coups de cœur récents à partager avec nous ?
Noah : J’écoute beaucoup de musique funk en ce moment, du funk du Moyen-Orient et surtout cet artiste qui s’appelle Hamid Al Shaeri, son timbre de voix est incroyable. C’est vraiment bien.
Anatole : Je vous recommande New Models Podcast, c’est ce que j’écoute en ce moment et j’aime beaucoup !
ENGLISH VERSION
La Face B : In your own words, how would you define Day/Night ? In which ways this album is different from the previous one ?
Noah : Where to start ? It is such a dance kind of thing. It is called Day/Night, it is a double album and it is representative of a full twenty-four hours. It starts off when the sun rises and ends when enter the sunset and then start the night until the next sunrise. It is a cyclic feeling and both of the albums answer to each other. Here, the day and the night do not only represent the physicality of the day or the night. During the day it is about being outside of your body and in the night, it is about being dark and introspective, stuck in your own insecurites and your own chaotic thoughts.
Anatole : I think the day feels a lot more inviting. Even if it is just a song with one person singing it’s like « Oh, look at this feeling that I am feeling ! » And then the night for me is a bit exclusive, it’s like « Here is this thing that I am dealing with, just listen from over there, you’re not a part of this » It feels less inviting. I feel like in so many ways it is not just day and night, it could be body and mind or even light and shadow.
LFB : There has always been a notion of duality within your music, whether it is with your influences from passed decades or the modern sound you offer. And this contrast is emphasized with the name of the album. Do opposites inspire you then ?
Noah : Absolutely. I think opposites always work next to each other especially with the songwriting. If it is a very light and happy song, you need very dark and sad lyrics otherwise it does not work. You need that constant contrast in everything and you also need it in life. Always. We made a distinctive effort to really emphasize that contrast. In the past we would put those kind of contrasts together in one song and we would use a different production, different things to put two things next to each other in one song that maybe did not necessarily go well together. But now it is about really going emphasizing it and showing clearly the intention behind that duality.
LFB : This album was recorded when the whole world was under lockdown. And as of one you said in an interview, this period of time helped you being closer to one another as musicians but also friends. Did it also help you in making your songs more introspective or even personal ?
Anatole : Definitely. It was the first time since we started the band that we got to stop. The first moment where the lockdown started happening, some of the guys were like « I don’t want to be in Berlin I want to go back to Australia » and it was the first moment that it was like « okay, you’re allowed to put yourself first right now ». We would never had that before, it was always like « we’re gonna tour this time » and it was like « oh f*ck, I was gonna go see my family but okay I’ll tour and then I’ll do it ». It was always the band first and with the last year came a big freedom of « if I’m allowed to do that, let’s talk about how we’re all feeling personally ». And I think the whole world was kind of talking about how they were feeling because it was just this weird, unprecedented time for all of us. And with that came like such an amazing openness between all of us where everyone was ultra aware of how everyone is perceiving the band and their own emotions.
Noah : And I think because of this period we got much more honest songs. Patrick is a good example because he barely talks about himself or his feelings very much except through music and you get this crazy honesty in some of the songs on this record. It touches you because you see him really, openly.
LFB : It is always easier to express our feelings through music anyway.
Noah : Of course. But music can be even a barrier, it can be a thing that you hide behind. It is sometimes easy to express your emotions because they are in that format but they are also not super honest because you are using that as a vessel. It is an interesting way about how to purely express yourself. All of this happened because we were given that space, because we were allowed to put ourselves first, we were all able to reflect on where we were at, what had just happened to us in the last four years of doing this band and touring the whole time. It was a really big mental process to go through and as Anatole said, it was something that brought us together, we were able to express some things that we were not able to express in other ways.
LFB : The nocturnal part of the tracklist is about solitude, insecurity or even regrets. Is the orchestral arrangement here to emphasize the emotional impact of those themes we tend to ignore in real life ?
Anatole : Yeah, for sure. I think the orchestral arrangements make the music a lot more sincery. I guess the orchestral arrangements come a lot when there is no voice and so it is like there is nothing to grab on to so then you are left with this kind of canvas, as if you were to visualize an emotion. It definitely goes further in the night because the day it is kind of everything as it is in the real life, when the sun is out everything is understandable, you can see the buildings and the people. In the night you are left alone with your mind and it is dark but you are still seeing and feeling things.
Noah : One of the first ideas about the orchestra is that we wanted that duality to be always present and always constrasting two songs at the start that were the same but yet opposites, we wanted it to feel like a film score. We wanted it to be that grandiose. The orchestra is here to emphasize the emotions, classical music has always been the most emotional music, you get so much more emotions than everything with an orchestra. And also because of the two albums being different, we wanted something to be in the middle, we wanted something to carry the differences and to have one consistancy that flowed through this journey. We really wanted to unify the whole.
LFB : Owen Pallett did the orchestral arrangements. How did you end up working with him ?
Anatole : We were looking for orchestral arrangers and somehow we got in touch with him and then we saw what he had done we were like « oh wow ! ». We were in studio looking for someone to mix the record and the engineer was like « you should contact James Ford who had recorded with the Arctic Monkeys ». We already started talking to him and he was like « oh, I know Owen Pallett we have been in the studio in America together » And then we were like we had just stepped into this little family of people that already worked together on other projects and it felt like it was super natural in that way.
Noah : Owen was also really inspired because we gave him so much freedom. We were like « here’s the songs, we have a few ideas for certain parts but you do you ». And he had never done as much arrangements on a pop record. We had such intentions for this album to be a film score, to be the soundtrack for visuals that we just wanted him to make us a film score kind of thing. He did what he does best, he is an amazing arranger.
Anatole : Yeah, we were just blown away by what he did.
Noah : We were in Australia and he was quarantined in a hotel and we were using Zoom and doing calls with the full orchestra with Owen being there, it was so weird. I woke up at 4 a.m one morning and I turned on the Zoom meeting and there was this full orchestra playing. It is the most incredible experience to have your songs played by such a large range of professionnals.
LFB : And do you have any idea on how this album will sound live ? Do you plan to have a string quartet with you on stage ?
Noah : We definitely want to bring strings as much as possible but it is really hard to do, especially for big tours to have them at every single show. But for sure, for key shows and really key performances, if we want to recreate the record in a good way it has to be there. We would be trying to push our manager to get strings at shows because we would love to play with them all the time, we will see what is possible.
LFB : Regarding the songs of your album, there is this one called Famous and after listening to it, I was wondering what was your own relationship with success today ?
Noah : The song kind of says it in a way. It is kind of the classic thing, that famous kind of illusion, this grotesque thing that is not really adding anything to your life.
Anatole : I think we are pretty good with it. The journalists before you said « you guys made it ! » and we were like « oh, really ? » (laughs)
Noah : We never let ourselves being classified in any way famous or successful. I think it is healthy to push down any feelings of success or fame in a way.
Anatole : I think we are really good with it. It feels like if we all grew up in the US it would be different but we are from a little town in Australia where it is not like anyone’s goal.
Noah : I think we can not see ourselves in such a way. I got so many things inside me that will never allow me to think that I am better than anybody because I just know that I am not. (laughs)
Anatole : Which is fun because on the other hand we want to be a big band, it is not like we are satisfied with the level that we are at now, we are always pushing to go bigger, it is definitely a goal to play bigger shows with more and more people listening to our music. It is weird because we are pushing forward but I do not think we are the pushing for the reason of being famous. I guess we just believe in what we do.
Noah : Paris is the biggest place that makes us feel famous, it is really moving because people are coming up to me on the street saying « I love your music ! Can I get a photo ? » and I am here like « people are listening to us ? They like what we do ! » (laughs) and then I am like « I’d better make some more then ». If you are walking around in Berlin or in Australia and no one knows you you are like « what do I do this for ? » (laughs)
LFB : In the videos of your two first singles, there are scenes shot on the Australian ancestral grounds. Was it a way for you to pay tribute to the Australian indigenous people ?
Noah : Yes. A big part of this record is about not feeling at home almost anywhere. We started to realise that we do not really belong anywhere in a sense. We are not British and we are not Australian, we are just some weird collection of white people in Australian land. And we do not really have an identity that we feel pride for. The album is about that, that deep longing of needing a home and feeling lost in the world. We are starting to feel like we want to give more and more emphasis to it, playing our part in any way that will change the way in which Australia and indigenous people are connected.
Anatole : It is such a hard thing to speak about because we definitely felt like it was our most Australian record and when it came to filming we thought that some of the music videos had to be shot in Australia but at the same time I do not think that was for this reason…
Noah : I do not think the music videos went for that reason but that is why we went into the desert, it was about reconnecting to Australia generally. If you reconnect to Australia then you reconnect to History and pay respect to the History and we made those videos for that reason. Once you connect to Australia you connect to all those feelings.
LFB : Your music has always been very visual and still is today. In the end, do you think it is part of the band signature ?
Anatole : For sure. This record in particular, I do not know if we had ever really talked or thought about it before but we definitely had conversations while working on the arrangements about what these songs will look like, it was like how are we gonna portray a night walk or how are gonna make a sunrise or a sunset. Now we are at the point where we are like « let’s visually make things that are gonna satisfy what is in our head ».
Noah : This record was the first one where the visuals came first. We normally make some music and put visuals that make sense after. But because we had thought so deeply about this record, about what we wanted to look and feel like, it was always attributed to visuals and that is why we came back to wanted to make a movie, making score music for a film, it was always visual. We had scenes in our minds before we had music sometimes.
LFB : To you, which song of the album best sums up this new chapter for Parcels ?
Noah : I think it is Icallthishome.
Anatole : What ! Really ? (laughs)
Noah : Yeah, it says a lot to me.
Anatole : I would say Free not musically but in terms of us wanted to be more alive and more free within what we are doing personally but also within the band when we play shows and want to be a little bit worried about the moment rather than the practice that we have done before the end and be a bit more improvisational within the band. I think everything has become so regimented because of our lifestyle, we were just touring and there was not any time and now it feels like there is time. It is the chapter of feeling free. (laughs)
LFB : Last but not least, do you have any book, movie or music you really loved lately and would like to share with us ?
Noah : I am listening to a lot of funk music from the Middle East especially the artist called Hamid Al Shaeri, his vocal tone is amazing, it is really great.
Anatole : You should listen to the New Models Podcast, that is what I am listening to and I really like it.
© Crédit photos : Cédric Oberlin, Zoé Renard & Mia Rankin